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L'énigme de la Plage de l'Art
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L'énigme de la Plage de l'Art
Livre électronique257 pages3 heures

L'énigme de la Plage de l'Art

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À propos de ce livre électronique

11 juin 2012 – Saint-Cyprien « La Plage de l’Art » « Au-dessus de l’armoire métallique que le policier connaissait déjà, un grand morceau de polystyrène souple est descendu avec précaution. Il est étalé sur le carrelage du garage. Dans la pénombre de la pièce, le couple d’enquêteurs observe avec appréhension le spécialiste de la scientifique qui déplie lentement et consciencieusement le revêtement plastifié. Personne ne parle. Tous retiennent leur souffle.
— M... !
Pourtant plus expérimenté, le lieutenant n’a pu se retenir. Christelle Limière déglutit avec difficulté. Une vague de frissons parcourt sa colonne vertébrale, donnant naissance à un début de tremblement. Elle en est sûre : cette sordide affaire fera la " une " des journaux régionaux. »
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2017
ISBN9782322142422
L'énigme de la Plage de l'Art
Auteur

Guy Raynaud

Après "Coup de canif sur le Canigou", l'auteur local vous transporte dans une nouvelle enquête toute aussi captivante. Il reste fidèle aux coups de théâtre inattendus et aux rencontres surprenantes comme la hasard de la vie en réserve quelquefois.

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    L'énigme de la Plage de l'Art - Guy Raynaud

    Du même auteur

    Meurtre à Rubeis Maceriis (avril 2014)

    Roman policier – EDILIVRE

    Un cas d’école (mars 2015)

    Roman policier – EDILIVRE

    Coup de canif sur le Canigou (juin 2016)

    Roman policier – BOOKS ON DEMAND

    Les cailloux du Racou (janvier 2017)

    Roman policier – BOOKS ON DEMAND

    Mes plus sincères remerciements à Lauraline L., Gilou G., et Bernard A., ainsi qu’à Loïc Le Marrec (Rankiland) pour leur aide précieuse.

    Sommaire

    Prologue

    Chapitre I

    Chapitre II

    Chapitre III

    Chapitre IV

    Chapitre V

    Chapitre VI

    Chapitre VII

    Chapitre VIII

    Chapitre IX

    Chapitre X

    Chapitre XI

    Chapitre XII

    Chapitre XIII

    Chapitre XIV

    Chapitre XV

    Chapitre XVI

    Épilogue

    Prologue

    Dans ce quartier prisé de Saint-Cyprien Plage, les réfugiés possèdent tout de même de bien belles maisons !

    Non, pas ces familles de réfugiés, baluchon sur l’épaule, qui fuient une guerre ou une dictature ! Mais plutôt ces couples d’exilés en retraite qui délaissent les villes surpeuplées du nord de la France, embrumées par un climat humide et maussade, pour un agréable souffle marin qui leur apporte santé et longévité.

    Le lundi 11 juin 2012, en milieu d’après-midi, les premiers touristes allongés sur le sable de la Plage de l’Art profitent déjà de la douceur de la température et du soleil radieux.

    Mais aujourd’hui, une activité surprenante trouble ce secteur recherché qui accueille beaucoup de voitures garées sur les trottoirs ; elles encombrent une petite rue et gênent la circulation. Les riverains n’iront pas se plaindre. Ils préfèrent se cacher derrière les rideaux de leur fenêtre.

    Deux gendarmes repoussent quelques badauds téméraires s’approchant trop près du cordon de Rubalise.

    D’habitude si calme, cette voie de circulation montre une grande animation : des personnages, habillés de blanc de la tête aux pieds, transportent des cartons et explorent consciencieusement le jardinet sur le côté d’une maison dont tous les volets resteront fermés.

    Devant l’habitation, une camionnette expose fièrement son logo : « Police technique et scientifique ».

    À l’intérieur, règne une atmosphère bien étrange dans ce demi-jour angoissant. Des techniciens circulent et se croisent en murmurant à voix basse. Dans les ténèbres d’une salle de bains, une femme en jean, aux courts cheveux bruns, gantée, est appelée par un homme :

    — Regardez, capitaine !

    — Oh !

    Les yeux exorbités, elle ne peut retenir son étonnement : la luminescence du produit présente de larges traces de sang dans la baignoire et le « luminol matche », comme ils disent. Des taches bleutées maculent l’ensemble du sanitaire, comme un firmament à portée de main. Le ciel vient de lui tomber sur la tête.

    Plus tard, les techniciens signalent des marques de couleur qui s’étirent du carrelage de la salle de bains jusqu’à celui du garage, en passant par le couloir. Elles s’arrêtent à l’arrière de la voiture.

    Dans l’obscurité des pièces, cette traînée couleur azur ressemble aux empreintes laissées par le passage d’une créature surnaturelle sortie d’un film fantastique. Malheureusement, nous sommes bien dans la réalité !

    La propriétaire, comme étrangère à ce qui se passe autour d’elle, regarde, éberluée, tout ce remue-ménage dans sa maison. La bouche et les yeux grands ouverts, elle s’étonne et ne comprend pas. Elle semble perdue, son regard à mille lieues du présent.

    Son esprit s’enlise dans un questionnement sans fin.

    Le coffre du véhicule est ouvert. Une nappe de couleur sombre souille la moquette.

    — Fouillez le garage ! ordonne la policière.

    La voix est cassée, abîmée par le trouble de cette trouvaille surprenante et macabre.

    Un lieutenant participe à l’opération. Ils ne mettront que cinq minutes pour trouver ce qu’ils cherchent. Ou plutôt ce qu’ils ne s’attendaient pas à découvrir !

    Du dessus de l’armoire métallique que le policier connaissait déjà, un grand morceau de polystyrène souple est descendu avec précaution. Il est étalé sur le carrelage du garage.

    Dans la pénombre de la pièce, le couple d’enquêteurs observe avec appréhension le spécialiste de la scientifique qui déplie lentement et consciencieusement le revêtement plastifié.

    Personne ne parle. Tous retiennent leur souffle.

    — M … !

    Pourtant plus expérimenté, le lieutenant n’a pu se retenir.

    La capitaine déglutit avec difficulté. Une vague de frissons parcourt sa colonne vertébrale, donnant naissance à un début de tremblement.

    Elle en est sûre : cette sordide affaire fera la Une des journaux régionaux.

    Chapitre I

    Cette semaine à Toulouse avait été plus bénéfique qu’agréable. Chez Michel, les deux sœurs Huguette et Germaine avaient profité des petits-enfants de cette dernière. Toute la famille avait d’ailleurs projeté de venir quelques jours cet été sur la Plage de l’Art.

    Une météo clémente les avait accompagnés dans la Ville Rose durant cette escapade, contrairement aux régions du nord de la France, beaucoup trop arrosées. Ce séjour aurait pu être plus chaleureux et convivial si le caractère difficile, voire acariâtre d’Huguette, n’avait pas contrarié quelques soirées familiales enjouées. Les mômes l’avaient senti et ils s’étaient tournés vers leur grand-mère.

    Depuis l’accident, elle était devenue irritable et méchante. Et la façon dont elle traitait son mari scandalisait son entourage.

    De son côté, Georges était ravi de se retrouver seul à la maison. Les vacances, elles étaient surtout pour lui !

    Le vendredi 8 juin 2012, dans la voiture qui les ramène à Saint-Cyprien, la passagère téléphone à son mari pour la préparation du dîner. Elle n’obtient que son répondeur, mais elle s’en doutait un peu :

    — Cuisine-nous un bon repas, Jojo ! Pas comme l’autre dimanche où le poulet était trop cuit ! Bouge-toi le popotin, fainéant ! Et j’espère que la maison sera impeccable. N’oublie pas de laver le carrelage de la cuisine !

    Elle appuie sur une touche de son portable et part dans un grand éclat de rire. Puis elle se calme, mais un rictus mystérieux continue de déformer sa bouche.

    Proche d’elle, la conductrice ne sourit pas. En arrivant à Narbonne, Germaine fait une remarque sur son comportement menaçant et agressif. Huguette répond par un haussement d’épaules :

    — De toute façon, tu le sais, cette maison, c’est la mienne ! S’il n’est pas content, il peut partir !

    Comment peut-on traiter son mari de la sorte ?

    Germaine est la plus âgée, mais elle paraît en bien meilleure santé. Depuis la mort de son mari, il y a cinq ans, elle s’est inscrite à une association de marche et à des cours de gymnastique. Le sport et la fréquentation assidue de la médiathèque municipale de Rivesaltes semblent être ses deux principales occupations.

    À Toulouse, pendant que Germaine dévorait un roman dans leur chambre, Huguette passait son temps devant le petit écran, regardant des séries américaines « à l’eau de rose » dans lesquelles elle citait les noms et les prénoms de tous les personnages. Elle connaissait l’histoire sentimentale de chacun.

    Depuis longtemps, Germaine avait compris que sa sœur « portait la culotte » dans le couple. Sous les ordres de sa femme, le pauvre Georges s’activait tous les matins : les courses à la supérette, le repassage et l’aspirateur qu’il utilisait trop souvent ; il faisait même la cuisine quand elle regardait une série télévisée dans laquelle les dialogues manifestaient une naïveté déroutante.

    Au moins une fois par semaine, il l’amenait chez le médecin : mal aux jambes, mal au dos et bien d’autres contrariétés qui l’obligeaient à rester assise dans un fauteuil l’hiver, devant le petit écran bien sûr, ou allongée sur le sable l’été.

    Heureusement, les après-midi, Georges partait se détendre à la Pétanque maritime, et il en avait bien besoin. Son ami Louison lui répétait souvent :

    — T’es trop bon, Jojo !

    Saint-Cyprien Plage est en vue et Germaine gare sa voiture devant la maison d’Huguette. Celle-ci appuie longuement sur la sonnette du petit pavillon afin que son mari se charge des bagages.

    Mais deux minutes plus tard, personne n’arrive !

    — Qu’est-ce qu’il fait, ce con ? crie-t-elle.

    Des rideaux s’écartent aux fenêtres alentour : cela faisait longtemps que ses voisins ne s’étonnaient plus de ses écarts de langage !

    Derrière la sienne, Jean-Pierre Bulot affiche un sourire de circonstance.

    Contrariée, Huguette secoue la tête et sort ses clés. Les deux femmes pénètrent dans le petit jardin, puis dans l’habitation.

    Pas de Georges ! Aucun mot sur la table de la cuisine ! Pourtant, la Scénic est bien là.

    — Il a dû s’absenter en urgence pour dépanner un copain ou un voisin, émet Huguette.

    — Je préfère ne pas rentrer tout de suite à Rivesaltes et attendre son retour.

    — Reste dîner ! Je vais faire une omelette.

    Germaine pense de nouveau à Georges.

    À écouter sa femme, il n’a que des défauts. Pourtant il possède quelques qualités et l’une d’elles est très appréciée de ses relations : le bricolage. C’est un réparateur de génie : les moteurs des voitures, les machines à laver et les réfrigérateurs américains n’ont pas de secret pour lui. Et toujours avec un grand sourire.

    Quand un dépanneur professionnel conseillait le renouvellement du matériel, Jojo le restaurait en un tour de main.

    Combien de fois s’était-il précipité chez des amis pour les dépanner ? Un lave-vaisselle qui fuit ou un compteur électrique qui saute au domicile d’un voisin, Georges avait toujours une solution.

    Il n’était pas meilleur technicien qu’un autre, mais il possédait cette patience et cette logique que beaucoup lui enviaient. Il était doté d’un incomparable pragmatisme raisonné qui résolvait toutes les pannes et tous les incidents.

    Plus tard, dans la cuisine, les deux sœurs se restaurent. La propriétaire ne parle pas ; elle bougonne.

    À 20 h 30, l’homme n’est toujours pas rentré.

    Au dessert, Germaine montre une certaine lassitude et, ne voulant pas laisser Huguette seule, elle lui demande si elle peut passer la nuit chez elle.

    La chambre d’amis est préparée.

    L’invitée veillera une partie de la soirée à se poser des questions.

    §

    Après ce pénible et interminable travail sur le terrain, l’homme se précipite dans le local occupé par une photocopieuse, une machine à café et surtout une fontaine à eau.

    Grand sportif, il y vient au moins dix fois par jour.

    Son bras appuyé sur le haut de l’appareil, le polo Lacoste a involontairement découvert des abdominaux magnifiquement dessinés. Depuis plus de douze ans, pratiquement tous les jours, il fréquente assidûment les salles de musculation. Là où ces « sectateurs du muscle » façonnent leur silhouette en transpirant à grosses gouttes !

    Cette fois, elle l’a suivi jusqu’ici et il ne l’a pas entendue entrer dans cette pièce de détente.

    Elle murmure quelques mots d’admiration devant une telle sculpture d’athlète. Il a conscience que ces éloges ne sont que des signes de séduction.

    Selon son habitude, elle s’approche un peu trop près de lui, à le toucher. Le contact de sa cuisse et les paroles plaisantes : elle continue ses approches répétées et ses attaques inconvenantes à caractère sexuel.

    Quand elle se penche pour attraper un gobelet, il remarque le premier bouton dégrafé de sa robe légère laissant apparaître un soutien-gorge pigeonnant noir et son contenu. Son geste, très bien étudié, avait été exécuté d’une manière lente, comme un ralenti de télévision.

    Plus bas, il aperçoit les deux derniers boutons défaits de sa robe montrant des jambes dorées. Ce matin, elle n’avait pas cette tenue aguicheuse. Les yeux de l’homme s’étonnent tant ces tentatives de harcèlement sont de plus en plus fréquentes et gênantes, car il s’agit tout de même de sa supérieure.

    Il avait rejoint le service depuis quelques mois. Les regards langoureux et les sourires forcés de sa collègue ne lui avaient pas échappé. Ses confrères avaient avoué qu’il avait beaucoup de chance de s’attirer les égards de la responsable du service.

    « C’est bon pour ton avancement ! » avaient-ils lancé.

    Il ne voyait pas les choses ainsi et ces pressions sexuelles qu’elle lui imposait tous les jours le perturbaient. Tous ces appas dévoilés et ces propos dithyrambiques ne lui convenaient pas : il n’était pas un produit de consommation.

    À son bureau, lors de leur premier entretien, il avait peut-être trop insisté sur son ambition personnelle, son désir de briguer un poste à responsabilités : elle avait saisi cette occasion pour poser quelques conditions.

    Il voyait bien qu’elle se comportait différemment avec les autres hommes du service, mais ils étaient tous mariés et plus âgés.

    Avait-il montré un comportement trop souriant ou trop familier ? Non, il avait toujours été le même, naturel et plaisant, sans excès.

    Dans un contexte différent, cette approche l’aurait fait sourire, ou peut-être ravi. Mais là, face à cette femme qui devait le juger et le noter dans ses missions, il était dépourvu de solution.

    Il avait appris qu’elle avait seize ans de plus que lui ; même si une longue chevelure brune et un maquillage prononcé la rajeunissaient, quelques kilos en trop, des ridules au coin des yeux et des cernes qu’elle essayait de masquer la ramenaient à la réalité du temps qui passe.

    §

    À Saint-Cyprien Plage, derrière sa fenêtre de cuisine, Jean-Pierre Bulot avait assisté à l’arrivée des deux retraitées.

    Pour leur semaine à Toulouse chez le fiston, il savait. Pour les mauvais traitements qu’elle imposait tous les jours à son mari, il savait aussi. Georges le méritait.

    Toutes les commères alentour le tenaient régulièrement informé de la vie des habitants du quartier, et de celle des Ménard en particulier.

    Ce n’est pas à lui qu’une femme aurait fait ça ! Il en avait maté plus d’une !

    Jean-Pierre Bulot n’avait pas beaucoup de considération pour son vis-à-vis : pas de remerciement les rares fois où il avait eu besoin de ses talents de réparateur, même pas l’offrande d’une boisson fraîche l’été ou d’un café l’hiver !

    Par contre, il n’y a pas si longtemps, il lui avait montré les dégâts occasionnés par sa négligence. Comment a-t-il pu oublier cette clé à molette dans son lave-linge ? Et forcément, à grande vitesse, le tambour n’avait pas résisté.

    — Je n’ai pas fait exprès, avait lancé le responsable d’un ton résigné. Je vais te réparer ça !

    La violence du retraité solitaire était connue dans tout le quartier, mais Georges fut tout de même surpris quand l’homme l’empoigna par le col de sa chemisette :

    — Il faut m’en acheter un neuf ! T’as compris, Jojo ?

    — Mais, ton lave-linge a plus de quinze ans !

    — Ça, ce n’est pas ton problème ! Je t’ai fait venir pour une réparation, pas pour que tu casses ma machine à laver.

    Il avait lâché le réparateur qui secouait la tête :

    — Après le frigo américain que j’ai réparé, tu me ferais payer mon oubli ?

    — Bien sûr, Jojo, tu vas m’en acheter un tout neuf. Et regarde bien le modèle, je veux le même fabricant ! Si tu ne viens pas m’apporter l’argent, j’irai le chercher moi-même et je ne viendrai pas les mains vides, crois-moi ! avait-il lancé sur un ton agressif.

    « Les faibles, ils sont là pour payer ! » pensait-il.

    Le pauvre Georges avait secoué la tête et avait tourné les talons sous les menaces de son voisin hargneux et violent :

    — T’as compris, Jojo ! Nous nous reverrons bientôt !

    Chapitre II

    Le lendemain matin, devant leur bol de café, les deux sœurs s’inquiètent.

    Elles décident de signaler la disparition de Georges à la gendarmerie de Saint-Cyprien Village. Dans sa voiture, Germaine emmène Huguette.

    Là, un adjudant leur indique le « service des personnes disparues » du commissariat de Perpignan.

    Elles s’y rendent.

    §

    Ce samedi matin, la capitaine Christelle Limière est de service. À son bureau, elle se remémore sa difficile enquête de l’année dernière¹.

    Séduisante femme aux courts cheveux bruns, âgée de 30 ans, la policière n’avait jamais rencontré une affaire aussi complexe et insolite. Elle avait même payé de sa personne.

    Toutefois, une satisfaction intime avait égayé ses investigations : sa rencontre avec Émilie Ingrat, journaliste à L’Indépendant.

    Malgré leur profession si prenante et si enrichissante, les deux femmes passaient beaucoup de temps ensemble. Elles partageaient aussi des loisirs et des distractions communes, comme les séances de natation, à la piscine de Canet-en-Roussillon l’hiver ou à la mer l’été.

    Beaucoup de discrétion entourait leur relation, mais elles savaient que tôt ou tard, leurs sentiments apparaîtraient au grand jour.

    La maman de l’enquêtrice, si proche d’elle, avait deviné une liaison brûlante :

    « Alors, quand nous présentes-tu ce garçon ? »

    La question avait un peu refroidi la jeune femme qui n’avait pas osé ouvrir son cœur.

    De temps en temps, elle communiquait des informations précieuses à la chroniqueuse, qui n’en abusait pas.

    Elle l’avait initiée à la morphopsychologie, cette science qui consiste à deviner le caractère et la psychologie d’une personne par les seuls traits de son visage. L’étude est complexe et se poursuit bien au-delà des deux catégories que sont les « dilatés » et les « rétractés ». Beaucoup d’autres éléments doivent être pris en compte.

    Au commissariat, avant d’entendre un suspect, Christelle Limière prenait une photographie de son visage afin de mieux appréhender ses aspirations et ses tendances. Bien sûr, cet acquis ne

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