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Oublié de tous
Oublié de tous
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Livre électronique74 pages1 heure

Oublié de tous

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À propos de ce livre électronique

"Oublié de tous" est tiré d’une histoire véridique marquée par le silence et les tabous entourant les maladies psychiatriques au milieu du XXe siècle. Ce récit relate la vie d’un oncle méconnu qui a enduré l’impensable depuis son enfance, délibérément caché à tous ceux qui ne l’ont pas connu. À travers cet ouvrage, Marie-Annick Faydi vise à rétablir la place de Pierrot au sein de sa famille et dans le monde. Cet enfant, mal compris par le public de l’époque, avait pour seul rêve de vivre pleinement sa vie brisée par des traitements barbares.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Marie-Annick Faydi, lauréate de plusieurs prix en poésie, a commencé à éditer ses œuvres en 2011. Elle rédige ce livre à la demande de son défunt père qui souhaite faire revivre la mémoire de son frère. En 2016, elle achève le récit de la vie de son oncle Pierrot jusqu’alors méconnu et tu, offrant alors à ce dernier la chance de retrouver sa place au sein de la famille.
LangueFrançais
Date de sortie7 mars 2024
ISBN9791042220006
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    Oublié de tous - Marie-Annick Faydi

    Marie-Annick Faydi

    Oublié de tous

    © Lys Bleu Éditions – Marie-Annick Faydi

    ISBN : 979-10-422-2000-6

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

    Bibliographie

    2011 : Ressac, recueil poétique ;

    2016 : Offrante, proses et poésies ;

    2018 : La force du Phénix, journal autobiographique ;

    2019 : Les cris des mots, proses et poésie ;

    2023 : Empreinte.

    Ses prix

    2008 : 1er prix de prose poétique, poésie de la Société des Poètes français, Midi-Pyrénées ;

    1er prix de poésie libre de la Société des Poètes et Artistes de France, Midi-Pyrénées ;

    2010 : 3e prix de prose de la Société des Poètes français, Midi-Pyrénées ;

    2003 : 3e prix de poésie libre, grand prix du Scribe d’Opale ;

    À mon oncle, Pierre ;

    À mon père, Raymond.

    Je m’appelle Pierre, mais ma famille me surnomme « Pierrot ». Je suis né le 22 novembre 1930, quatre ans après mon frère, à Agen, dans le sud-ouest de la France, et suis décédé le 18 avril 1963 à l’Hôpital Psychiatrique de Lannemezan.

    Et je n’existe pour personne. Passé sous silence par tous…

    De là où je vous écris, je vois clair, enfin, et peux raconter toute ma vie distinctement.

    Nous sommes dans l’entre-deux-guerres à ma naissance. Je suis un beau bébé qui grandit sans problème jusqu’à ses 6 ans.

    Mes parents, Albert et Marguerite, instituteurs tous les deux, enseignent à Dune, dans la région de Valence d’Agen, depuis 1925 et ce, jusqu’en 1940. Dans les années 30, ils occupent un logement de fonction à l’école, c’est là que je suis né.

    Dès 1936, s’il est un lieu dont je me souviens, ce n’est ni de la chambre que je partage avec mon frère ni du séjour encombré de vieux meubles noircis au brou de noix mais de la cave. Mon père m’y enferme à la moindre occasion. Je crie, je hurle, terrorisé, afin qu’il vienne me libérer. Mon frère, Raymond, caché dans un recoin du préau, regarde la scène, terrifié, impuissant, et en pleurs devant la cruauté de notre paternel qui ne vient me délivrer que lorsqu’il le décide. Sa grosse main me tire alors vers la sortie et c’est à coups de pied qu’il me pousse dans ma chambre.

    Ma mère, alors âgée de 38 ans, commence à être malentendante. Le phénomène s’est aggravé avec le temps, jusqu’à une surdité totale à l’âge de 54 ans.

    Mes 6 ans : diagnostic d’une insuffisance cardiaque et une lordo-scoliose importante. Ne pas être « normal » devient la hantise de mon père qui doute déjà à mon sujet… jusqu’au jour où… les chirurgiens m’enferment littéralement dans un corset en plâtre qu’ils changent au fur et à mesure de ma croissance. Trop lourd. J’étouffe, douleurs chroniques du dos, problème d’hygiène, difficulté de rester assis, démangeaisons, railleries et quolibets de la part des élèves de ma classe.

    À l’école, les enfants sont sans pitié. Tous veulent toucher le « bossu », comme ils disent, pendant les récréations. Ils tournent autour de moi pour m’attraper et taper sur mon corset.

    « Un bossu, ça sonne creux et ça pue ! » hurlent-ils en me frappant fort.

    « Laissez-moi ! Ne me touchez plus ! » supplié-je en larmes alors qu’ils me mettent à terre.

    « Vas-y, lève-toi maintenant et fais-nous la tortue qui rampe avec sa carapace ! » continuent-ils avec sadisme, en riant.

    « Allez-vous-en, laissez-moi tranquille ! »

    J’ai un mal fou à me relever tant ce corset est lourd. Je dois me traîner jusqu’à un tronc d’arbre ou un piquet pour arriver à me redresser sous les rires sarcastiques des élèves.

    Je n’ai jamais pu me faire d’ami…

    Mon père, qui surveille toutes les récréations, n’est jamais venu à ma rescousse, même en 7e, classe dans laquelle il enseigne et où je me suis trouvé. Pire : il m’a ignoré, voire humilié régulièrement devant tous les autres élèves.

    Pourtant, j’aime l’école. Tout ce que j’y apprends me passionne. J’ai un faible pour les sciences naturelles. Je me rappelle les journées où l’instituteur nous conduisait en forêt pour y observer la faune et la flore. Les animaux, les fleurs aux corolles de toutes les couleurs, les différents arbres, les herbes de toute sorte me ravissent. Je ne pense plus à mes malheurs et respire la vie à pleins poumons. Mais il faut bien rentrer, hélas.

    Toute mon enfance à l’école primaire se passe ainsi, entre la soif d’apprendre mais surtout la douleur morale et physique. Je rêve en secret de pouvoir un jour tous les frapper, et je manifeste de

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