Sang pour Sang
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À propos de ce livre électronique
« Le rideau se lève et
s'immortalise sur la cruauté et
le mal ambiant planant
partout autour de ce lopin de
territoire. » Le Diable semble
en faire son terrain de jeu
sans que nul puisse poser
son mot...
Instabilité politique, coups
d'État et meurtres. Pots-de-
vin, corruption et traquenards.
Secrets et mensonges.
Fille légitime d'un présumé
assassin inculpé pour
meurtre, c'est en milieu
hostile et
sombre que doit
errer Valérie.
Mike-Lorentz Philidor
Mike-Lorentz,19 ans, Mordu du mystère et du drame, j'use généralement de mes écrits comme d'un moyen d'emphaser sur ce qui par mégarde ou expressément échappe à la vigilance de la communauté publique. Un peu sans filtre et naïf il m'arrive de prendre trop à cœur les observations que je souhaite mettre en évidence.
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Aperçu du livre
Sang pour Sang - Mike-Lorentz Philidor
Mike-Lorentz Philidor
mikelorentzphilidor@gmail.com
Synopsis
« Le rideau se lève et s’immortalise sur la cruauté et le mal ambiant planant partout autour de ce lopin de territoire. » Le Diable semble en faire son terrain de jeu sans que nul puisse poser son mot...
Instabilité politique, coups d’État et meurtres. Pots-de-vin, corruption et traquenards. Secrets et mensonges.
Fille légitime d’un présumé assassin inculpé pour meurtre, c’est en milieu hostile et sombre que doit errer Valérie.
#Crime #drame #language #policier #politique #stupéfiants #violence #kidnapping #pernicieux
Prologue
Ernst Laguerre courait. Il courait pour sa survie. L'herbe crissant sous ses pas, le visage fouetté par le vent ; un cauchemar sans fin.
Il côtoyait chênes et bouleaux , serpentait entre cèdres et ifs.
De temps à autre, il risquait un regard en arrière, redoutant au fur et à mesure la menace fantôme tapie dans les tréfonds abyssaux de ce labyrinthe de fortune.
- Trouvez-le ! Braillaient ses poursuivants déchaînés. Ce microbe ne doit quitter ce périmètre !
Il trébucha plus d’une fois, s'écorchant contre les ronces rebelles et plantureuses. Ses vêtements, en lambeaux, lui collaient à la peau et la plante de ses pieds était meurtrie d'ampoules, pour certaines, éclatées depuis peu.
Il déboucha, en jouant des coudes, dans une petite clairière enclavée où, loin au dessus, s’étirait la voûte céleste sertie d’autant d’étoiles étincelantes que de grains de sable. Un souffle fétide et froid parcourait les environs et de là où il était, il percevait le trafic souvent animé de l'autoroute.
Il régnait un silence inquiétant, seulement entrecoupé par le froissement des feuilles sous les caresses engageantes du vent, provenant sans doute des Alizés, et le chant obscène des criquets.
Un rire soudain, glacial, démoniaque, presque comme le crissement d'un métal contre de la pierre déchira l'accalmie de la clairière.
Pétrifié, les yeux écarquillés, fous, il voulut crier mais aucun son ne jaillit de sa gorge nouée. Détaler ? Comment ? Puisque sa maudite carcasse corporelle ne lui obéissait plus.
Il fut brusquement happé à la gorge, frêle créature, il vit toute son existence défiler devant lui. Son bourreau, un titan voilé de la pénombre le dominait d'une tête.
- Eh ben , eh ben ! Sourit-il. Mr. Laguerre ! On ne vous a jamais appris, à vous les journalistes, qu'il était pas bien d’écouter aux portes ?
Sur ce, il éclata de son rire carnassier, le jeta au sol puis attendit, serein.
Laguerre se retourna juste à temps pour effleurer du regard ses assaillants.
Deux paires d'yeux fauves
Deux énormes masses félines
Des crocs acérés se refermant sur sa gorge.
Puis plus rien. Un silence caverneux, funeste. Un corps déchiqueté, gisant sur l'herbe poissée de sang
***
Non loin de là, aux environs de Tabarre...
Il planait un silence morne et une obscurité fatidique en ce coin du quartier que les quelques réverbères, postés à équidistance les uns des autres, s’efforçaient de chasser vainement nonobstant leur puissant faisceau de lumière crue où venait grouiller des insectes ailés.
Or, les rues de Tabarre n’étaient point désertes : quelques marchands ambulants, des vendeuses de friture et de barbecue, quelques bars-grills et restaurants dansants tardaient à se tirer d'ambiance.
Non loin de là, sur l’autoroute, une vieille Mazda roulait péniblement. Un son diffus et inquiétant s’élevait de sous le capot et le véhicule ne cessait de cahoter tel un mulet.
Recroquevillée dans son siège, du côté passager, Reina suait abondamment et lançait, de temps à autre, un coup d'œil craintif à son amant secret. Ce dernier, assis derrière le volant, semblait visiblement éméché et de très mauvaise humeur.
Parvenu aux abords du pont où, au dessous, s’étirait un long bras de rivière décoloré de saleté, il coupa le moteur et fixa intensément le noir ambiant, comme pour en sonder les profondeurs.
Une tension palpable régnait dans la cabine. La jeune fille, bandée comme un arc, retenait son souffle, attendant que son compagnon daigne évoquer le petit « inconvénient »
- J'ai toujours été fasciné par ce pont. Déclara t-il enfin, la voix pâteuse.
Le garçon sortit une cigarette et se l’alluma pitoyablement.
- Sans doute l'un des plus grands criminels de jadis y est mort, trahi, et son corps, criblé de balles dit-on, échut dans cette rivière, emporté...(toussotte) ... au loin.
Reina attendit la suite. Le jeune homme prit soin d'aspirer une longue bouffée de sa cigarette puis sans mot-dire, glissa jusqu’à la jeune fille et se laissa aller contre elle.
Son amante, bien qu’elle ne s’y attendît pas le moins du monde, lui rendit comme elle le put son étreinte, réprimant un frisson et gênée de la forte odeur de fumée qui émanait du garçon. Elle sentait naître son désir et dut jouer des coudes pour réfréner l'excitation de son homme.
- Chéri...non. Tu sais bien que je ne puis faire ça... je te l'ai dit.
Le jeune homme ne cessa pas pour autant ses baisers et caresses tous plus osés que les autres.
- Bébé, non...je ne ne peux pas.
- Pourquoi ? Finit par grogner son amant. On pourrait juste...
- Tu sais très bien que c'est impossible. Souffla l’intéressée.
Le jeune homme abattit un poing rageur contre le dossier du siège. Furieux, il tenta sa chance de nouveau et se voyant essuyer un refus, s'emporta.
Affalé de tout son poids sur elle, il la saisit à la gorge et grinça méchamment :
- C'est joli de dire ça ! Toi, petite hypocrite qui ne rechigne pas à se jeter dans les bras de ce richard prétentieux ! Tu m'avais l’air bien plus disposée sous ses caresses !
Il savait. Ces derniers mots confirmaient les craintes de la demoiselle.
- Mon cœur, je peux tout t'expliquer. Voulut se rattraper la jeune fille.
- M'expliquer quoi ? Ricana le garçon, comment tu as docilement et aveuglément succombé à ses avances ? Comment, sous le vice et la folie, tu as aisément accepté de te fiancer avec lui ?
- Mais...je peux tout t'expliquer !
- Je me fiche royalement de tes « explications » ! Vociféra t'il en accentuant sa prise. Son argent ne t'as pas seulement fait tourner la tête, mais t'as aussi fait oublier ma Piètre existence !
- Chéri...
Reina peinait à respirer. Or son amant semblait ne pas s'en apercevoir ou tout bonnement s'en moquer. Sa main libre farfouillait fébrilement dans l'entrejambe de sa compagne et l'œil avide, il en bavait littéralement.
- « ti pa bon ! Foutre, Tonnerre ! » Ne cessait il de râler.
- Non...arrête. Tu me fais mal ! Balbutiait Reina, faiblement.
- Dis moi que tu m'aimes ! Dis le moi !
Le garçon s’était mis à pleurnicher, le cœur brisé. Pourtant Reina se vidait de sa vitalité à son insu. Elle était devenue livide jusqu’à tourner de l’œil pour de bon, morte.
Son agresseur mit au moins deux bonnes minutes avant de comprendre ce qu'il venait de faire. Horrifié, il se confondit en excuses et jérémiades. Il la couvrait de larmes de chagrin, de désespoir et qui sait ? D'amour...
Il l'avait tué. Sous le coup de la colère et d'une Piètre jalousie. Il s’était rendu coupable d'un meurtre et son avenir – déjà opaque et flou - s'en voyait terni à jamais.
Non ! Il ne pouvait se le permettre ! Personne ne devrait savoir. Jamais !
Tant bien que mal, il traîna la dépouille hors du véhicule. N'osant plus la regarder, il la porta à bouts de bras jusqu’aux remparts métalliques du pont. Une lueur argentée chuta du haut de ce précipice de fortune et se perdit dans les ténèbres. Personne aux environs. Pas même un chat...
Il ferma les yeux et d'un mouvement ample, balança le mort du haut du pont. Le corps tournoya misérablement sur lui-même avant de s’écraser violemment contre le cours paisible de la rivière et de disparaître rapidement, emporté par les courants.
Le meurtrier ne tarda pas. Il se jeta sur le volant et déguerpit en vitesse.
Deux meurtres , presque simultanément.
Et tout ça, sous le sourire cruel et froid d'un croissant de lune.
Chapitre 1
L'herbe frémit au passage du garçon. Il traversait, le pas pétulant, la pelouse soigneusement entretenue de l'Institut, l’esprit vagabondant au loin. Le vent lui fredonnait à l'oreille sans toutefois parvenir à le tirer de ses pensées. Au dessus, un ciel brumeux, opaque et tout autour, un calme plat.
Il frissonna. Pourquoi se sentir si menacé ? Si...vulnérable ?
Il soupira.
Le garçon arpentait maintenant le trottoir désert à l’occasion de Delmas. Chose certes inhabituelle mais un fait tout de même. Personne ne se trouvait à l’abri sur cette terre haïtienne ; encore moins quand presque la totalité des démunis du pays s’étaient ameutés pour renverser le gouvernement actuel.
Cette circonstance affectait tout le pays. Un pays où l'immoralité, la méchanceté, la corruption et autres infamies battent leur plein ; Un pays où les gens se réveillent chaque matin en se demandant quelle autre surprise leur sera réservée, voire s'ils pourront passer une nuit de plus au sein de leurs familles ; un pays où les jeunes, au jour le jour sont menacés par les artifices ingénieuses du Malin.
Une marche effervescente était de nouveau prévue pour ce jeudi , comme c’était le cas depuis trois ou quatre jours.
La plupart