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Le sang du diable 2: Le mal demeure…
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Le sang du diable 2: Le mal demeure…
Livre électronique454 pages5 heures

Le sang du diable 2: Le mal demeure…

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À propos de ce livre électronique

Après dix ans d'accalmie, les massacres reprennent à Los Angeles...

Dix années se sont écoulées depuis les massacres perpétrés par un serial killer à Los Angeles. Surnommé le diable, il avait plongé la ville dans l’horreur. Les agents Mike et Lindsay tentaient d’oublier cette période. Un matin, alors que la journée s’annonçait calme et paisible, un appel du central perturba ce cadre idyllique : une fille est retrouvée assassinée dans la rue. Elle a une inscription tailladée dans le dos : SHE WAS CHOSEN.
Elle a été choisie ? Mais choisie pourquoi ? Pour mourir ? La vérité est bien plus compliquée que cela et les événements à venir vont replonger nos agents en enfer.

Plongez-vous sans plus attendre dans ce thriller sanglant et découvrez la vérité sur serial killer qui ne recule devant rien pour tuer ses victimes.

EXTRAIT

Les rayons du soleil commençaient à peine à passer au travers des nuages qui résistaient encore à la brise venant du Pacifique. Un filet orangé apparut sur l’étendue bleue et dansait frénétiquement au milieu du roulis de l’océan. Les petites vagues venaient se briser sur le sable encore humide dans un rythme soutenu. Des mouettes exécutaient un ballet aérien avec une précision quasi militaire. L’air chaud prenait peu à peu sa place sur la plage de Santa Monica. Le ciel bleu azur s’installait progressivement au-dessus des petites maisonnettes du bord de mer encore endormies. Le temps semblait s’être arrêté sur ce cadre idyllique d'une carte postale. Les stigmates de la tempête nocturne s’effaçaient peu à peu.

Tout le lieu était redevenu paisible. Seule une silhouette en short blanc et T-shirt bleu floqué du logo « FBI » faisait son footing matinal, accompagné de sa golden retriever couleur sable appelée Trophy. Mike Curtain aimait s’oxygéner le samedi matin sur la plage. Le paysage magnifique s’y prêtait et le sable était encore vierge de toutes traces de pas. Mike adorait être en quelque sorte le premier homme à marcher sur cette étendue le week-end, c’était devenu comme un rituel. Il courait depuis vingt minutes en ligne droite.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Cyril Mabille - J’ai commencé à écrire de la poésie à l’âge de treize ans. C’est grâce aux textes d’Arthur Rimbaud que l’envie d’écrire est venue. Aussi, un projet commun avec une amie a germé. Un recueil a vu le jour en 2010. Il s’intitule Nuages de pensées. Mais, depuis toujours, mon envie d’écrire un roman policier me brûlait. Je me suis donc lancé et le premier opus du Sang du diable est sorti en 2012.
LangueFrançais
Date de sortie21 déc. 2018
ISBN9782378777173
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    Aperçu du livre

    Le sang du diable 2 - Cyril Mabille

    Mabille Cyril

    Le sang du diable 2

    (Le mal demeure...)

    Roman

    https://lh4.googleusercontent.com/ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions–Mabille Cyril

    ISBN : 978-2-37877-717-3

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Merci à ma mère, mes amis, principalement Sandrine, qui ont toujours cru en moi et m'ont soutenu dans mes entreprises...

    Le diable est une idole qui fédère les âmes perdues et engendre des légions de mort qui n'ont plus foi en l'homme...

    — Prologue –

    Il était quatre heures du matin ce samedi 23 juin 2007, des trombes d'eau tombaient sur Los Angeles depuis le début de l'après-midi. La 3rd Street était silencieuse. Seul le cliquetis régulier des gouttes de pluie, qui s’écrasaient sur le bitume, donnait le rythme de cette journée fade. La brise venant du Pacifique s’engouffrait dans les ruelles. Ce phénomène était inhabituel à cette époque de l’année. Cet endroit était très prisé du « grand monde » car il juxtaposait l’avenue la plus célèbre de la ville : Beverly Hills. Un ballet incessant de touristes et de familles fortunées, flânait le long des jolies boutiques et finissait la soirée sur la plage.     

    Cette nuit-là, le temps avait eu raison des virées nocturnes habituelles. Le paysage devenait désolant : quelques palmes gisaient au sol çà et là. Elles témoignaient de l’intensité de la dépression. Au loin, des bruits de foulées rapides dont on ne pouvait en déceler la provenance fendaient l’air. Une femme apparut au coin de la rue soudainement. Elle courait à vive allure. Cette mystérieuse silhouette était vêtue d’une robe de soirée noire très moulante, mais elle ne portait pas de chaussures. Ses cheveux bruns épousaient son visage, comme collés par un gel invisible. Sur son visage se lisait l’horreur. Elle semblait désorientée en regardant dans toutes les directions à la fois. Puis, elle opta pour une rue à droite en courant à toutes enjambées en soulevant sans robe jusqu’aux genoux.

    Quelques secondes plus tard, elle marqua un temps d’arrêt. Elle regardait derrière elle avec insistance. Comme prise de folie, elle jetait des coups d’œil à droite puis à gauche et encore à droite. Elle prit une grande inspiration, puis s’engouffra dans une contre-allée. Mais que faisait-elle sous cette pluie battante ? Vers où allait-elle ? À qui ou à quoi cherchait-elle à échapper ?

    En courant à cette allure, elle ne vit pas une sorte de vieille couverture déchirée au sol. Elle se prit les pieds dedans et tomba lourdement au sol.

    — Chier !! Grommela-t-elle.

    Un des clochards du coin l’avait certainement oubliée là. L’odeur nauséabonde, mélange de vomi et d’excréments, se diffusa instantanément dans la rue. Elle se mit à ravaler un cri en tenant sa cheville, puis déglutit. Malgré la douleur vive, elle se releva rapidement, comme aidée par une force inconnue. Pourtant, sa progression devint difficile. La robe était de plus en plus lourde, tellement trempée avec toute cette eau. De plus, sa cheville endolorie la faisait cruellement boiter. Chaque impulsion était une épreuve. Elle rechuta quelques mètres plus loin. Une voix inquiétante masculine se fit entendre au loin :

    — Tu n’iras pas très loin ma belle, je t’entends. HAHAHA, tu es à ma merci.   

    Elle pénétra dans une artère plus sombre en rampant. Elle déchira sa robe à divers endroits. La petite brune était à bout de souffle et la douleur l’empêchait de continuer malgré l’instinct de survie. Une sorte de renfoncement dans les briques humides d’un mur se présentait à elle. C’était sa seule chance. L’endroit était dépourvu de luminosité accrue. L’unique source de lumière était ce réverbère, dont l’ampoule faiblissait. La lumière dégagée sautillait comme des flashs de photographe. La belle se raccrochait à cet espoir. Que pouvait-elle faire de plus ? 

    Le bruit des pas menaçants s’intensifiait. La femme retint sa respiration. « Pourvu que… pourvu que… » se disait-elle. Elle avait mal dans tout le corps, complètement courbaturée. Sa peur se décupla, elle était devenue la proie blessée d’un prédateur à ses trousses, l’issue ne pouvait qu’être fatale.

    Toute l’humidité ambiante chatouillait le nez de la malheureuse qui essayait tant bien que mal de ne pas éternuer. Elle ferma la bouche et se pinça le nez. Un bruit étouffé sortit de la paroi nasale, un « ouf » de soulagement. Elle relâcha sa concentration. Puis, un léger picotement se manifesta à nouveau, et sans qu’elle ne puisse anticiper, elle toussa et cracha du sang.

    — Merde, saleté !! » lâcha-t-elle.

    Alerté par ces jurons, l’homme se dirigea vers elle à vive allure. Il était tout près. « Tu n’es plus en sécurité, allez ma vieille, sème-moi ce fumier ! » s’encouragea-t-elle.

    Elle prit de nouveau une grande inspiration, fit son signe de croix, jeta un coup d’œil furtif et repartit péniblement en direction d'un bâtiment. Une pancarte indiquait « High Speed Tire, Inc. ». Il s'agissait d'un vendeur de pneus haut de gamme, pour les adeptes de « Tuning ». Dans la précipitation, elle se cogna contre une borne de gonflage à l'extérieur du magasin.

    Putain de merde !!!

    Elle tomba violemment. Une nouvelle douleur insupportable l’électrisa littéralement. Son bras droit venait de se briser. Elle hurla comme si on l’égorgeait. La crise de nerfs l’emporta soudain, aussi elle se mit à pleurer. Elle devint hystérique et tremblait de tous ses membres. Comme une bête agonisante, elle en était réduite à attendre le coup fatal. Elle eut un moment de lucidité pendant quelques secondes, elle en profita pour réciter une prière. Une dizaine de secondes passèrent. Comme un miracle, la femme brune eut le courage de se traîner sur le bitume. Toutefois, elle ne put échapper au funeste destin qui se dessinait : une pression à la cheville la fit se tordre de douleur. Elle brailla si fort qu’elle se cassa la voix. Totalement aphone, elle s’étouffait en essayant de crier.

    L’ombre menaçante, qui se tenait au-dessus d’elle, lui écrasait la cheville avec ses rangers. 

    Alors ça fait mal hein ??? HAHAHA. Eh bien moi, je ne sens rien !! dit-il sur un ton moqueur.

    Salaud ! tu te crois fort hein !!! pensa-t-elle.

    Où croyais-tu aller comme ça ? Regarde autour de toi, tu es seule ma jolie.   

    La silhouette portait un long manteau noir et une capuche qui empêchaient de distinguer son visage. La femme voulut frapper la jambe de son agresseur. Malheureusement, elle n’y parvint pas, toutes ses forces et son courage l’avaient quitté. Elle se remit à pleurer.

    Tu chiales !!! Tu n’as vraiment aucune dignité.

    Il sortit un 22 Smith et Wesson, caché sous son manteau. Il écrasa le genou droit et le gauche avec la crosse. Puis, il se mit à rire à gorges déployées comme un dingue. 

    Tu vois, je suis gentil, j’aurais pu te tuer directement. Je te laisse encore quelques secondes. Tu devrais me remercier non ??

    Va au diable !!! dit-elle en se surprenant d’avoir réussi à émettre le son.

    Le type lui « colla » ses rangers en plein visage et dit :

    C’est déjà fait, ignorante.

    NOOOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Une forte déflagration déchira le silence. À certains étages des bâtiments environnants, des lumières apparurent. L’assassin cracha sur le visage de la malheureuse, puis s'éloigna d'un pas décidé au coin d'une rue juxtaposée.

    Sur le sol, une mare de sang s'écoulait dans la rigole adjacente au bâtiment. La victime gisait sur le flanc, sous les trombes d’eau, un trou dans le front...

    — 1 –

    Les rayons du soleil commençaient à peine à passer au travers des nuages qui résistaient encore à la brise venant du Pacifique. Un filet orangé apparut sur l’étendue bleue et dansait frénétiquement au milieu du roulis de l’océan. Les petites vagues venaient se briser sur le sable encore humide dans un rythme soutenu. Des mouettes exécutaient un ballet aérien avec une précision quasi militaire. L’air chaud prenait peu à peu sa place sur la plage de Santa Monica. Le ciel bleu azur s’installait progressivement au-dessus des petites maisonnettes du bord de mer encore endormies. Le temps semblait s’être arrêté sur ce cadre idyllique d'une carte postale. Les stigmates de la tempête nocturne s’effaçaient peu à peu. 

    Tout le lieu était redevenu paisible. Seule une silhouette en short blanc et T-shirt bleu floqué du logo « FBI » faisait son footing matinal, accompagné de sa golden retriever couleur sable appelée Trophy. Mike Curtain aimait s’oxygéner le samedi matin sur la plage. Le paysage magnifique s’y prêtait et le sable était encore vierge de toutes traces de pas. Mike adorait être en quelque sorte le premier homme à marcher sur cette étendue le week-end, c’était devenu comme un rituel. Il courait depuis vingt minutes en ligne droite. Au bout d’un moment, il bifurqua vers l'une des maisonnettes en bois blanc et aux volets bleus. Arrivé sur la terrasse en teck, il enleva ses tennis et ses chaussettes chargées de sable fin. La chienne se secoua. Mike l’avait éduqué du mieux qu’il pouvait et le résultat semblait probant. Ils entrèrent par la baie vitrée, restée entrouverte. Une bonne odeur embaumait tout le salon. Mike en avait l’eau à la bouche. La chienne, quant à elle, se léchait les babines.

    Chérie ? Je suis rentré.

    Tu as enlevé tes tennis ? Demanda-t-elle instantanément.

    Oui et la chienne aussi.

    Elle se mit à rire.

    Viens dans la cuisine, gros nigaud, le petit-déj t’attend !!

    Mike et la chienne ne se firent pas prier. En entrant dans la cuisine, il vit Lindsay, habillée d’une jolie robe d’été blanche à motifs bleus, partiellement cachée par son tablier jaune et orange. Elle servit des œufs brouillés et de bonnes tranches de lard. Après un bisou, le coureur se mit à table où Lindsay posa une assiette bien abondante.

    Tiens mon gourmand !!

    Ah ! le meilleur petit-déj de toute la Californie. 

    Il faut toujours que tu exagères toi !! dit-elle d’une voix douce.

    Mike se frotta les mains. Puis, il demanda :

    Il est réveillé Jimmy ?

    Ben oui, je l'ai déjà appelé.

    Jimmy !! Le petit-déj est prêt !! hurla Mike à travers la cuisine.

    Va le chercher s'il te plaît chéri.

    Il faisait la moue.

    OK, répondit-il d'une voix blasée.

    Mike se leva en direction du salon. Il se mit en bas de l'escalier. Il entendit un bruit sourd et régulier qui provenait de l’étage. C’était son petit garçon Jimmy avec son ballon de basket qui driblait en haut des escaliers.

    L'affaire Robin Kendall* avait rallumé la flamme du désir entre Lindsay et Mike. Ils s'étaient mariés trois mois plus tard à Las Vegas. De cette union était né Jimmy. Comme son père, il était accroc au basket-ball et vouait un soutien sans faille à l'équipe des Los Angeles Lakers. Il ne se séparait jamais de sa casquette fétiche dédicacée par toute l'équipe. Il l’avait obtenue lors d’un match de gala, au profit de l’association des veuves de policiers tués en exercice. 

    Jimmy !! Je t'ai déjà dit cent fois de ne pas jouer au ballon dans la maison ! Tu es vraiment incorrigible ! En plus c’est dangereux tu pourrais tomber dans les escaliers ! Allez viens, maman s'impatiente. 

    Jimmy entra dans la cuisine en baissant la tête. 

    Ah ! te voilà champion. Veux-tu enlever ta casquette pour manger, s'il te plaît.

    Ok Maman désolé, dit Jimmy d’une voix étouffée.

    Alors, qu'allez-vous faire pour profiter de cette belle journée ensoleillée, les hommes ? 

    Eh bien, je pense qu'il est temps de montrer à cette demi-portion qui est la star des parquets !! dit Mike d'un air moqueur.

    Je te battrai Papa… comme d'habitude.

    Oui ben en tout cas, pas de folie hein !! N'allez pas vous blesser.

    Non, non, ne t’inquiètes pas Lindsay ça ira. Et toi ?

    Mike ! Quelle mémoire de poisson rouge ! Décidément ! je t'ai déjà dit !

    Pardon, chérie, je ne m’en rappelle plus.

    Alors, écoute bien pour la centième fois...

    Attends j’essaie de me rappeler, coupa Mike.

    Non pas le temps pour ça chéri. J’ai rendez-vous chez le coiffeur.

    Oui, c'est vrai !! Excuse-moi !! répondit-il en se frappant le front de la paume de la main.

    Et n’oublie pas ensuite je vais chez l’esthéticienne. Je rentre vers treize heures.

    D’accord oui.

    Tu te rappelles que l'on mange chez les voisins ? Ils préparent un barbecue.

    Oui, ne t’inquiète pas. Nous serons prêts.

    OK, je vous laisse. Je vais être en retard. Bon appétit mes anges.

    cf. : Le sang du diable paru en Avril 2012

    Après avoir embrassé ses hommes, Lindsay enleva son tablier, mit ses petites chaussures à talons et prit les clés de la voiture. Elle sortit sans plus tarder. Mike, quant à lui, finissait son café. Pendant ce temps son fils mangeait un dernier pancake. Au bout de quelques minutes, Mike débarrassa la table, et rangea le tout dans le lave-vaisselle.

    Allez mon grand !! Il est temps de te montrer qui est le patron !!

    Les deux compères se dirigèrent vers l'arrière de la maison où un panier de basket avait été installé. Trophy jappait et remuait la queue. Ils jouèrent pendant près de deux heures. La cour était exposée plein sud, aussi ils durent stopper la partie tant la chaleur devenait étouffante. Mike demanda à son fils d'aller prendre une douche et faire bien attention à ne pas éclabousser. Jimmy fit une grimace de désapprobation mais il n’opposa aucune résistance. Il était surtout impatient de voir son ami Matthew, le fils des voisins : Lilly et John Warden.

    Depuis que Lindsay et Mike avaient emménagé, les deux enfants ne s'étaient jamais quittés. Matthew et Jimmy étaient dans la même classe. Équipiers dans l'équipe de basket-ball locale, ils étaient devenus inséparables.

    Après les douches, les hommes regardèrent un peu la télévision en attendant le retour de Lindsay. Un résumé des matchs de basket de la semaine passait. Ils étaient complètement absorbés.

    Treize heures, toujours pas de nouvelles de Lindsay. Mike essaya de l’appeler sur son portable mais il tomba sur le répondeur. Il lui laissa un message vocal. Après plusieurs tentatives vaines, il commença à s’inquiéter sérieusement. Jimmy n’arrêtait pas de taper du pied, trop impatient de retrouver Matthew.

    Treize heures trente, le téléphone sonna. Mike se jeta littéralement sur le combiné.

    Lindsay ? C’est toi ?

    Allô ? Mike ? C’est John.

    John ? Excuse-moi je croyais que c’était Lindsay.

    Elle n’est pas là ?

    Non, elle n’est pas encore rentrée. 

    Écoutes Mike, vous pouvez venir quand vous voulez. Tout est prêt.

    OK, à tout à l’heure.

    Après avoir raccroché, Mike réessaya d’appeler. Messagerie.

    Merde !! meugla-t-il.

    Quatorze heures, nouveau coup de téléphone. Mike décrocha instantanément. Il était de plus en plus inquiet.

    Allô ? Lindsay ? Demanda-t-il d’une voix angoissée.

    Mike, excuse-moi pour le retard. J’ai eu un appel urgent du central. Il y a eu un meurtre hier soir.

    Quoi ? Mais bon sang !! Tu es où ? Je n’arrivais pas à te joindre ! je t’ail laissé des messages !

    Je suis vraiment désolée, écoutes je suis sur place. Tu sais ce que c’est !! Je suis la Chef désormais.

    Oui mais tu aurais pu m’appeler. John a déjà téléphoné. Qu’est-ce que je lui dis ?

    Allez-y sans moi, je vous rejoindrai.

    C’est quoi ce bordel ? C’est le week-end.

    Il n’y a pas de week-end et jour férié pour le crime. Tu le sais bien chéri quand le devoir nous appelle, toi aussi tu as connu.

    Pfff. Bon, tu as besoin de moi ? Demanda-t-il d’une voix atterrée.

    Non, je te ferai un résumé.

    Lindsay !

    Je t’en prie Mike.

    Ok Lindsay, mais ne tarde pas trop, d’accord ?

    Ne t’inquiète pas. Je t’appelle. Je rentre bientôt.

    Très bien.

    En raccrochant, Mike fit une grimace qui en disait long sur son ressentiment à cet instant précis. Cette situation faisait remonter à la surface les fréquentes disputes au sujet des absences à répétitions. De plus, c’était le week-end, et cela amplifiait ce sentiment acerbe, mélange de dépit, de colère et de résignation.

    Qu'est-ce qui se passe Papa ? C'était maman ?

    Oui. Elle est en retard. On va chez les voisins, elle nous rejoindra, dit-il d’une voix monocorde.

    Ouais !!! s'exclama-t-il. Allons-y !! 

    Jimmy, tellement excité de revoir son ami Matthew, avait déjà chaussé ses chaussures et attendait son père sur le palier. Mike mit ses tennis sans plus tarder, puis ils partirent chez les Warden. Ils laissèrent Trophy dans la maisonnette. Ils ne pouvaient pas l’emmener malgré ses jappements. Les voisins possédaient deux chats : Angel et Devil, et la chienne s’était déjà battu avec eux. Mike et Lindsay avaient toujours pensé que ces noms étaient loufoques, mais John et Lilly étaient très croyants. Ils ne rataient jamais un seul sermon du révérend Lawrence. Généralement, les Curtain et les Warden évitaient de parler de leurs convictions religieuses, c’était un inévitable sujet de discorde. Pour les Warden, Mike et Lindsay n'étaient pas des catholiques à cause du métier qu'ils exerçaient. « Tuer un être humain c’est un péché », disaient-ils sans cesse. Les Curtain avaient toujours tenté d'expliquer que c’était un mal nécessaire dans leur métier. Mais, ils ne réussirent jamais à faire comprendre cet argument aux Warden. Cependant, ces disputes n’entachèrent pas leur amitié indéfectible. Ils fréquentaient souvent les mêmes lieux, passaient des soirées interminables à discuter et rigoler.

    Arrivés à hauteur du portail des voisins, Mike croisa les fameux chats. Ils se frottèrent sur ses chevilles. Jimmy en profita pour les caresser. Ils n’étaient pas farouches. Portés par le vent, les poils tourbillonnèrent jusqu’aux narines de Mike. Celui-ci éternua instantanément sans discontinuer et ses yeux devinrent rouges. Il était allergique depuis son plus jeune âge. Il se frotta les paupières activement. Mais plus il le faisait, plus ça grattait. Il ne s'était jamais fait immuniser au grand dam de Lindsay, qui avait toujours rêvé de posséder un chat persan. Pour tenter de compenser, elle acheta Trophy, « une chienne c’était mieux que rien ! », elle s’en était convaincue au fil du temps. 

    Mike continuait à éternuer, il n’en pouvait plus. Quelques secondes plus tard, Lilly apparut sur le pas de porte. Elle était vêtue d'une jolie robe rouge et portait un bandana de la même couleur. Ses yeux bleus et ses cheveux auburn scintillaient au soleil. Cette fille ne laissait pas Mike insensible. Il était évidemment très amoureux de Lindsay mais il n’en restait pas moins un homme. Ses instincts de Don Juan étaient mis à rude épreuve à chaque fois qu’il croisait son regard.

    Mike ! Jimmy ! Vous voilà enfin ! ta petite femme n'est pas revenue ?

    Mike éternua une fois encore.

    Non, je viens de l'avoir au téléphone.

    Un éternuement.

    Fais chier !! Saleté !! lança-t-il sans même faire attention à Jimmy.

    Mike, je vois que mes bébés sont venus te dire bonjour !! dit Lilly en rigolant.

    Oui !! Ça me le fait toujours. Lindsay ne devrait plus tarder.

    OK très bien. Mais rentrez, ne restez pas là !

    Merci Lilly.

    Tu devrais faire quelque chose pour ton allergie.

    Oui, oui Lindsay me rabâche ça aussi. J’y penserai, affirma-t-il sur un ton blasé. 

    Alors Jimmy, comment ça va ?

    Bien Lilly. Matthew est là ?

    Oui, oui. Va le voir, il est à l'étage.

    Merci.

    De rien.

    Jimmy courra aussi vite qu'il put dans les escaliers.

    Jimmy ! Doucement ! je t'ai déjà dit de ne pas courir dans les escaliers.

    Ce n’est rien Mike. Il est content de voir son ami, c'est normal non ?

    Oui Lilly, mais il pourrait se blesser.

    Arrête de le materner comme ça, il est grand maintenant. Il a dix ans ton petit loulou.

    Mike n'ajouta rien à cette réflexion. Puis, en suivant la bonne odeur de viande grillée, il rejoignit John à l’arrière de la maison qui s’affairait autour du feu. Son crâne chauve était aussi rouge que les braises dans le barbecue. Il était vêtu d’un T-shirt noir Harley Davidson, dix fois trop grand pour lui. Ses bras tatoués commençaient à brunir. Un jean délavé et troué finissait l’allure. Cela fit sourire Mike, sa tenue contrastait tellement avec ses habits de messe. Il avait davantage la dégaine d’un « biker » que celle d’un catholique pratiquant, allant à l’office tous les dimanches.

    Salut, John, comment ça va ?

    Ben écoutes, très bien les côtes de bœuf ne me résistent pas ! HAHAHA. Il est là Jimmy ?

    Oui, oui. Il est à l’étage avec ton fils.

    Ha ? OK ! encore en train de se bousiller le cerveau ces deux-là. Tu veux que je te dise ? Les jeux vidéo vont finir par leur griller les neurones à ces gamins !!

    Oh, laisse-les, dit Mike d’une voix nonchalante. C’est de leur âge. 

    Oui, oui. Bon, n’en parlons plus. Apéro ?

    On peut attendre Lindsay ? Elle va arriver.

    OK. Alors comment ça se passe le boulot ?

    Tu ne préfères pas que l’on évite le sujet ? Tu sais bien comment ça se finit et franchement je n’ai pas envie de noircir cette belle journée ensoleillée qui s’annonce. Passons un bon moment sans se disputer, tu veux ? 

    Tu as raison. Et Lindsay ? Comment elle va ?

    Bien, bien. On prépare tranquillement nos dix ans de mariage. Elle est très occupée avec ça. Enfin, tu sais ce que c’est... les femmes.

    Oui. Elles ont un savoir-faire que les hommes n’ont pas pour ce genre de choses. HAHAHA. Au fait tes bouquins ?

    Eh bien ! Ça se vend plutôt bien.

    Tu pourrais arrêter la police alors ?

    Non, tu sais... depuis l'affaire Kendall* j'ai décidé de rempiler, être à côté de celle que j'aime tu vois ?

    Hum... ouais ! l’amour, toujours l’amour. Une belle chose… N'empêche que tu pourrais arrêter.     

    Avant même que Mike puisse rétorquer, la voix de Lilly s’éleva.

    Chéri !! Lindsay vient d'arriver.

    Lindsay apparut, sa beauté mit une claque aux deux hommes. Elle avait changé sa coupe de cheveux et son soin du visage l’avait totalement transformée. Les deux inséparables Matthew et Jimmy lui emboîtaient le pas.

    Après les embrassades, tout ce petit monde se mit à table sous le parasol. Les parents se servirent des Mojitos, après avoir donné les jus de fruits exotiques aux enfants. Au fond du jardin, deux tables étaient dressées avec le repas. Les Warden avaient vu grand. Il était certain que cette nourriture abondante n’allait pas être ingurgitée dans son intégralité : salades composées, pavés et côtes de bœuf grillés, saucisses, merguez, etc. Un super instant privilégié entre amis. La journée fut bercée de rires et d’émotions. John avait joué quelques morceaux avec sa guitare folk.

    À la fin du repas, les enfants remontèrent dans la chambre de Matthew afin d’exterminer quelques monstres sur cette satanée console. Cela excédait les parents tant la journée était propice à rester dehors. Ils se résignèrent à les forcer, sachant pertinemment que cela ne servirait à rien.

    Deux heures plus tard, les convives se séparèrent avec un sentiment de bonheur. Tout s’était bien déroulé. John et Lilly insistèrent pour que Jimmy reste dormir. Les Curtain avaient accepté sans problème. Pour eux, c’était l’occasion de se retrouver un peu en amoureux. Ces moments-là étaient devenus très rares depuis quelque temps. Ils travaillaient très tard, et le soir, il fallait s’occuper de Jimmy.

    cf. : Le sang du diable paru en Avril 2012

    En rentrant chez eux, ils furent accueillis comme il se doit par leur chienne. Des « mamours » à n’en plus finir. Au bout de trois minutes, Mike se servit une bière et prépara la gamelle de Trophy. Puis, il rejoignit Lindsay sur le canapé. Il ne put s’empêcher d'interroger Lindsay sur l'affaire en cours. Elle le stoppa dans son élan. Elle argumenta que l'on était samedi soir et qu'il valait mieux profiter d'un moment à deux. Mike ne pouvait rien lui refuser. Ils se retrouvèrent dans la chambre et se laissèrent aller au plaisir. La soirée et la nuit se déroulèrent dans une passion enivrante.

    Le lendemain matin, ils furent réveillés par les premiers rayons de soleil qui traversaient les persiennes. Enlacés, ils ne se levèrent pas. Ils souhaitaient profiter encore de ce lit douillet. Lindsay cala sa tête dans le creux de l’épaule de Mike. Leur bonheur respirait comme au premier jour. Mais leur grasse matinée fut de courte durée : le téléphone se mit à sonner. Mike tendit le bras pour décrocher.

    Allô ?

    Lieutenant Curtain ?

    Oui ?

    Bonjour ! Agent Field. Excusez-moi de vous déranger un dimanche matin, mais on vous attend pour le rapport du légiste.

    Quoi ? Mais quel rap...

    Le correspondant venait de raccrocher. Mike balança le combiné en jurant.

    Foutu boulot !! Merde !! On ne lui a pas appris la politesse à l'école de police à celui-là ?

    Hé !! Du calme chéri, dit Lindsay en caressant le visage de Mike. Qu'est-ce qu'il se passe ?

    C'était le bureau, un agent vient de me raccrocher au nez ! Dit-il d'un ton colérique.

    C’était quel agent ? Qu'est-ce qu'il voulait ?

    Je ne me rappelle plus son nom. Je sais juste que l’on est attendu pour le rapport du légiste. Mais quel rapport d'abord ? Et puis, ça ne peut pas attendre lundi, bon sang ?

    Ben tu sais ce que c'est ! Les responsabilités. Ces foutues responsabilités de Chef du FBI, dit-elle d’un ton assuré. On doit y aller Mike.

    Oui, je sais. Mais c'est dimanche quand même ! je ne sais même pas de quoi il en retourne, il en a pas parlé.

    Je t'expliquerai en chemin. Allez vite, lève-toi. Si tu es sage... on jouera aux guili-guili avant d'aller chercher le petit, dit-elle en lui faisant un clin d’œil.

    Ah... Je ne peux rien te refuser toi !! dit-il le sourire jusqu’aux oreilles.

    Lindsay savait appuyer sur le point sensible. Elle obtenait toujours ce qu’elle voulait avec Mike. Ils prirent une douche expresse et engloutirent deux Donuts et un café. Mike donna à manger à Trophy. Puis, Lindsay démarrait le 4X4 GMC pendant que Mike fermait la maison. Ils partirent en trombe.

    Alors ? Demanda-t-il.

    Alors quoi ?

    Ben Lindsay, tu me mets au parfum ou pas ?

    Ah oui ! Excuse-moi. Voilà on a retrouvé une femme proche de la 3rd Street, une balle dans la tête. C’est bizarre, on dirait une exécution.

    Qu'est-ce qui te fait penser à ça ?

    L'impact de la balle. Je ne t'en dirai pas plus. Attendons de voir ce que le légiste va nous dire.

    Tu es bien mystérieuse Lindsay.

    Ne t’inquiète pas Mike, fais-moi confiance. Et ne discute pas les ordres de ton supérieur hiérarchique, dit-elle en rigolant.

    OK c'est toi la Chef, je commence à le savoir à force, dit-il d'un air résigné.

    Il n’avait pas du tout pris cela sur le ton de la plaisanterie.

    Ne le prends pas comme ça, Mike, je t'en prie. Tu comprendras en arrivant.

    Mike n’avait plus desserré les dents. Dix minutes plus tard, ils arrivèrent devant la morgue. À l’entrée, ils furent accueillis par deux agents aux allures de jeunes premiers : bruns, coupés en brosse, un mètre quatre-vingt environ, ils portaient des costumes noirs très stricts, chemises blanches et cravates noires, des trench-coats sombres et des chaussures noires terminaient le tableau. On aurait dit des clones. Mike se mit à sourire. Ils ressemblaient à s’y méprendre à l’agent Smith dans le film Matrix. L'un d'eux s'approcha et lança :

    Principal Curtain et Lieutenant Curtain, je présume ?

    Oui ? Répondirent-ils de concert.

    Bonjour, Agent spécial Field, département des sciences du comportement à Quantico. Je vous présente mon coéquipier l'Agent spécial Spiggle. C'est moi qui vous ai appelé.

    Département des sciences du comportement ? Mais...

    Lieutenant, je m'excuse de vous avoir raccroché au nez tout à l'heure, coupa Field.

    Ce n'est rien, cela m'a juste surpris.

    Lindsay tourna rapidement la tête vers Mike exprimant sa surprise. Elle se rappelait dans quelle colère il s’était mis après le coup de fil.

    L’agent les invita à emprunter le long couloir austère menant à la salle d'autopsie, Mike cogitait. Le département des sciences du comportement saisit de l’enquête, l'attitude étrange de Lindsay, l'obligation de se déplacer un dimanche matin, tout ceci devait être plus qu'un simple homicide. Ce meurtre devait être que l’arbre qui cache la forêt.

    Deux minutes plus tard, ils entrèrent dans la salle d'autopsie. Lindsay serra les dents. La pièce était froide. Un légiste typé afro-américain de taille moyenne avec des

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