La relation enseignant-élève: Perspectives affective, humaniste, cognitive et sociale

Par Carl Beaudoin

Plusieurs chercheuses et chercheurs se sont déjà intéressés à la relation enseignant-élève (REÉ) dans les divers ordres d’enseignement. Au Québec, plus précisément, nombre de travaux ont porté en tout ou en partie sur la REÉ, dans une perspective tantôt affective, tantôt humaniste, tantôt cognitive, mais rarement dans une perspective sociale. Et que dire d’une prise en compte simultanée de ces quatre perspectives pour examiner la REÉ ? Bien peu ont osé s’y aventurer jusqu’à maintenant.

Et s’il y avait encore des zones d’ombre ou un manque de complétude théorique ou scientifique pour étudier la REÉ ? La recherche éducative traduit-elle encore la REÉ de manière empiriquement ou scientifiquement fondée ? Emprunte-t-elle trop souvent les raccourcis du sens commun, ce qui légitimerait l’étude de la REÉ ? Ces questions auxquelles nous tentons de répondre dans cet ouvrage ont pour but d’inviter le lectorat à réfléchir aux fondements de la REÉ, à apprécier ses bienfaits et sa portée dans le monde scolaire québécois.

Ce livre s’adresse donc à tous les acteurs de l’éducation qui gravitent de près ou de loin autour des élèves (parents, personnel enseignant et de direction, décisionnaires politiques) et qui désirent approfondir leurs connaissances sur la REÉ, sur ses plans historique, social, éducatif et scientifique de même que remettre en doute certains de leurs a priori, ceux-ci étant susceptibles de réduire toute la portée de l’importance de la qualité de la REÉ entre le personnel enseignant et les élèves.

• Langue: Français
• Éditeur: Presses de l'Université du Québec
• Date de sortie: 23 nov. 2022
• ISBN: 9782760557574

Carl Beaudoin

Carl Beaudoin est titulaire d’un doctorat en éducation de l’Université de Sherbrooke (UdeS). Postdoctorant et professionnel de recherche à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ses recherches portent sur les stéréotypes de genre, la relation enseignant-élève ainsi que sur le bien-être et la diversité en contexte scolaire. Il cumule d’ailleurs plusieurs publications scientifiques sur ces questions. Depuis dix ans, il est chargé de cours à la Faculté d’éducation de l’UdeS et au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR.

Aperçu du livre

Couverture

La relation enseignant-élève

La relation enseignant-élève

Perspectives affective, humaniste,

cognitive et sociale

Préface de Gaëlle Espinosa

Sous la direction de

Carl Beaudoin

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : La relation enseignant-élève : perspectives affective, humaniste, cognitive et sociale / sous la direction de Carl Beaudoin.

Noms : Beaudoin, Carl, éditeur intellectuel.

Description : Comprend des références bibliographiques.

Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220020280 | Canadiana (livre numérique) 20220020299 | ISBN 9782760557550 | ISBN 9782760557567 (PDF) |

ISBN 9782760557574 (EPUB)

Vedettes-matière : RVM : Relations enseignants-élèves. | RVM : Relations enseignants-élèves—Aspect psychologique. | RVM : Relations enseignants-élèves—Aspect social.

Classification : LCC LB1033.R45 2022 | CDD 371.102/3–dc23

Révision

Valérie Catrice

Correction d’épreuves

Pénélope Chartrand

Conception graphique

Julie Rivard

Mise en page

Sophie Despins

Images de couverture

iStock

Dépôt légal : 4e trimestre 2022

› Bibliothèque et Archives nationales du Québec

› Bibliothèque et Archives Canada

© 2022 – Presses de l’Université du Québec

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

D5755-1 [01]

Préface

Gaëlle Espinosa

Les relations sont au cœur de nos vies, des expériences qu’elles nous proposent, des épreuves auxquelles elles nous soumettent, des moments de grâce qu’elles nous offrent. Ces relations nous accompagnent. Parmi celles qui nous restent, certaines nous élèvent et nous permettent de trouver notre chemin, ou tout simplement de le poursuivre. D’autres encore nous engourdissent et nous perdent.

La relation enseignant-élève (Reé) fait partie de ces relations. Elle est l’une des premières relations durables que l’enfant scolarisé entretient en dehors de sa sphère personnelle. Elle prend bien souvent une grande place dans la vie et le développement de l’enfant, puis du jeune. Il convient donc que cette relation soit réfléchie, travaillée. Or, les ouvrages portant précisément sur la question de la Reé sont rares. Le présent ouvrage est donc déjà extrêmement pertinent.

Une formation et une professionnalisation du personnel enseignant sur la question de ce type de relation sont à penser, à élaborer et à mettre en œuvre, tant pour l’élève, bien sûr, que pour le personnel enseignant lui-même. Ces formation et professionnalisation doivent, me semble-t-il, inévitablement passer par une connaissance de la littérature scientifique internationale sur la question de la Reé : par exemple, les bienfaits d’une relation de qualité et positive, notamment sur la persévérance, la construction de soi, la performance, le bien-être psychologique (Ryff, 2014), ou les préjudices d’une relation conflictuelle et négative sur ces mêmes éléments majeurs dans l’expérience scolaire et l’expérience d’apprentissage d’un enfant ou d’un jeune, ainsi que dans leur expérience de vie. Il n’est pas aisé de porter à la connaissance des acteurs de l’éducation, comme des chercheurs, cette littérature scientifique, tant elle est variée et elle s’inscrit dans des perspectives différentes qu’il n’est pas toujours simple de concilier. Et c’est justement ce que tente et réussit le présent ouvrage : présenter la littérature scientifique internationale sur la Reé dans des perspectives affective, humaniste, cognitive et sociale, tout en l’ancrant, à divers moments, dans un contexte québécois. Le présent ouvrage est ainsi grandement éclairant, posant des jalons théoriques et scientifiques sur la Reé, tout en ouvrant de-ci de-là des pistes d’intervention pour les acteurs de l’éducation en général et le personnel enseignant en particulier.

Je souhaite donc au présent ouvrage de contribuer à l’éclairage des acteurs de l’éducation sur la Reé ainsi qu’aux formation et professionnalisation du personnel enseignant sur la question de cette relation, que ces acteurs et personnes enseignantes soient québécois ou francophones à l’échelle internationale.

Enfin, et parce qu’il s’agit encore d’une histoire de relation, je remercie Carl Beaudoin, Gabriel Barbeau-Hénault et Nadia Rousseau de m’avoir sollicitée pour la rédaction de la présente préface, m’offrant ainsi l’occasion de partager avec eux les derniers temps de l’aventure de la présente publication.

Remerciements

Le présent ouvrage sur la relation enseignant-élève (Reé) a lui-même une genèse marquée par les liens qui se sont tissés entre les auteurs au fil des dernières années, liens qui ont donné une portée, une humanité, voire une force à l’aboutissement du présent projet d’écriture. Si ces liens ont été énergisants et féconds pour les auteurs tout au long de l’exercice de rédaction, peut-on ainsi croire à l’importance des relations, donc à leur potentiel, pour soutenir les élèves dans leurs cheminements personnel, social et scolaire ? Et que penser du personnel enseignant qui a tout à gagner à établir et à entretenir des relations de qualité avec les élèves pour que ces derniers se sentent compris, écoutés et valorisés ?

Dans ce contexte d’éloge des relations, nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation du présent ouvrage. Vos réflexions et vos commentaires ont permis de faire gagner en intelligibilité les dimensions, les défis et les enjeux entourant la Reé. Un merci tout particulier à la professeure Sylvie Ouellet de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui a contribué à la rédaction conjointe d’un chapitre. Nous désirons aussi souligner le travail consciencieux de relecture de Mme Diane J. Beaudoin lors des différentes étapes de rédaction du manuscrit. Nous tenons également à remercier Mme Odette Larouche, qui a procédé à la révision de l’épreuve finale. Enfin, un merci tout particulier à M. Samuel Plante, qui a mis à profit ses talents d’infographiste dans la création de la figure du modèle relationnel en contexte scolaire.

Les contenus présentés dans le présent livre découlent en partie d’une recherche doctorale (Beaudoin, 2020) financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture et par la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke.

Avant-propos

C’est avec beaucoup de fierté que nous proposons le présent ouvrage sur la relation enseignant-élève (Reé) au regard de perspectives affective, humaniste, cognitive et sociale. Le présent livre vise à porter un regard nouveau pour appréhender l’univers relationnel en éducation, notamment en se campant sur une pluralité de dimensions à la fois historique, philosophique, théorique et scientifique. De même, il a pour but de rappeler aux différents acteurs de l’éducation (élèves, parents, personnel enseignant, professionnels, membres de direction d’école, décideurs politiques) l’importance de la Reé dans la réalisation du projet social, éducatif et professionnel des élèves qui fréquentent les établissement scolaires. Ayant le souci de rester d’actualité et d’avant-garde concernant les questions relatives à la Reé, le présent ouvrage explore également les relations qui prévalent en contexte d’enseignement à distance, contexte qui s’est vite imposé dans la foulée de la crise pandémique de 2020.

Liste des figures et du tableau

Figures

4.1 / Médiation didactique

5.1 / Modèle adapté de la relation enseignant-élève

C.1 / Modèle relationnel en contexte scolaire

Tableau

2.1 / Domaines et dimensions du Class-s

Introduction

La légitimité de l’étude

de la relation enseignant-élève

Carl Beaudoin

Depuis plusieurs années déjà, le concept de relation enseignant-élève (Reé) trouve écho auprès des professionnels de l’éducation, des décideurs politiques et des chercheurs. Dans le milieu scolaire, il ferait figure d’un incontournable, d’une obligation implicite pour le personnel enseignant. Certains détracteurs pourraient être ainsi susceptibles d’évoquer les questions suivantes : « Comment ne peut-on être autrement qu’en relation si le personnel enseignant et les élèves partagent jour après jour le même espace d’apprentissage et de discussion ? La Reé ne se développe-t-elle pas d’emblée ? » À cela, nous oserions répondre qu’il y a sans doute dans ce propos certaines conditions réunies pour que se matérialise la Reé, mais il ne suffit pas d’être seulement en présence de l’autre : la Reé tire en partie son origine d’une confiance fragile donnée au départ à l’autre. Elle se développe, se consolide dans le temps avec une volonté de part et d’autre de la maintenir et de la nourrir. Elle se montre vulnérable à l’iniquité, à l’incompréhension de même qu’au manque d’écoute, de respect, de reconnaissance de l’autre et de ses besoins à la fois personnels et scolaires. Elle est contrainte au temps, au passé teinté d’expériences relationnelles des élèves avec leurs parents ou certaines personnes enseignantes, au présent imprégné du contexte scolaire, de la pensée éducative en place et de la culture nord-américaine ou occidentale ambiante.

Dans le domaine de l’éducation, plusieurs chercheurs se sont déjà intéressés à la Reé dans les divers ordres d’enseignement. Au Québec, plus précisément, nombre de travaux ont porté en tout ou en partie sur la Reé, dans une perspective tantôt affective, tantôt humaniste, tantôt cognitive, mais encore trop peu dans une perspective sociale. Et que dire d’une prise en compte simultanée de ces quatre perspectives pour examiner la Reé ? Bien peu de chercheurs