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Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle: Pour une approche réflexive et partenariale de l'accompagnement
Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle: Pour une approche réflexive et partenariale de l'accompagnement
Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle: Pour une approche réflexive et partenariale de l'accompagnement
Livre électronique232 pages2 heures

Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle: Pour une approche réflexive et partenariale de l'accompagnement

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À propos de ce livre électronique

L’insertion professionnelle des nouveaux enseignants retient de plus en plus l’attention des responsables éducatifs, tout aussi bien que des intéressés eux-mêmes. L’« entrée dans le métier », comme on dit souvent, s’accompagne de divers obstacles dont les débutants font souvent état : manque de soutien, classes trop nombreuses, élèves en difficulté, violence scolaire et isolement. Il n’est donc pas étonnant qu’une telle situation suscite plusieurs questions auxquelles Gérald Boutin et France Dufour proposent de répondre dans ce livre, dont la visée pratique n’exclut en rien les dimensions théoriques essentielles. Après avoir établi un état des lieux du processus d’insertion professionnelle et clarifié la notion d’accompagnement, ils accordent une attention particulière à la relation qui se tisse entre l’accompagnateur et le nouvel enseignant tant sur les plans personnel, professionnel et social. L’ensemble de l’ouvrage s’inspire d’une approche réflexive et partenariale qui lui sert de toile de fond.

Ce livre s’appuie non seulement sur l’expertise des auteurs, mais également sur une documentation étoffée et des témoignages de plusieurs enseignants en début de carrière. Les auteurs proposent à l’accompagnateur un ensemble de techniques susceptibles de lui faciliter la tâche, quel que soit son domaine d’intervention. Bref, Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle s’adresse non seulement à l’accompagnateur, mais au nouvel enseignant, à la direction d’école, aux membres de l’équipe-école, aux conseillers pédagogiques et à toute personne intéressée par l’insertion professionnelle.

Gérald Boutin, Ph.D., détient un doctorat interdisciplinaire de l’Université de Fribourg (psychopathologie, anthropologie et psychopédagogie). Professeur associé au Département d’éducation et de formation spécialisées de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il est l’auteur de nombreux livres et recherches sur la méthodologie, l’éducation et la formation des enseignants.

France Dufour, Ph.D., détient un doctorat de l’Université de Montréal en psychopédagogie. Elle est professeure agrégée au Département d’éducation et de formation spécialisées à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ses intérêts de recherche se rapportent à l’accompagnement, au développement professionnel et au sentiment d’efficacité des enseignants à travers le continuum de formation : formation initiale, insertion professionnelle et formation continue.
LangueFrançais
Date de sortie21 avr. 2021
ISBN9782760554740
Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle: Pour une approche réflexive et partenariale de l'accompagnement
Auteur

Gérald Boutin

Gérald Boutin, Ph.D., détient un doctorat interdisciplinaire de l’Université de Fribourg (psychopathologie, anthropologie et psychopédagogie). Professeur associé au Département d’éducation et de formation spécialisées de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il est l’auteur de nombreux livres et recherches sur la méthodologie, l’éducation et la formation des enseignants.

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    Aider le nouvel enseignant à réussir son insertion professionnelle - Gérald Boutin

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    L’insertion professionnelle et l’accompagnement de l’enseignant débutant

    État des lieux

    L’insertion professionnelle des nouveaux enseignants attire de plus en plus l’attention des responsables éducatifs de nombreux pays, et cela pour plusieurs raisons. Pour expliquer cette préoccupation, on allègue souvent le fait que les nouveaux enseignants commencent leur carrière dans un contexte passablement complexe, parfois même très difficile. De leur propre aveu, il leur faut affronter diverses embûches : nouvelles approches pédagogiques pour lesquelles ils ne sont pas suffisamment préparés, hétérogénéité des classes, manque de soutien, problématique de violence scolaire, inclusion en classe ordinaire de trop nombreux élèves en difficulté, etc. L’insertion professionnelle requiert souvent, de la part du nouvel enseignant, un effort d’adaptation qui peut s’étendre sur un certain nombre d’années. La durée de cette période est en général évaluée à plus ou moins cinq ans. Face à une telle situation, il est d’autant plus important de répondre à la demande d’accompagnement exprimée par de nombreux enseignants en début de carrière.

    Un chercheur américain, Fuller (1969), cité par plusieurs auteurs, souligne que le nouvel enseignant passe par divers stades qui s’étalent tout au long de son trajet professionnel. Il parle en premier lieu d’un choc de la réalité, suivi d’une période de tâtonnement qui se situe en général de la première à la troisième année. Survient alors l’étape de consolidation qui dure jusqu’à la sixième année d’enseignement. Enfin, dans un dernier temps, Fuller estime que le nouvel enseignant devrait avoir atteint un niveau de maîtrise professionnelle maximal à partir de la sixième ou septième année d’expérience sur le terrain. Bien que ces stades ne se déroulent pas forcément de la même façon pour chacun, il faut admettre qu’ils aident à mieux saisir le parcours des débutants. Pour revenir au choc initial auquel la plupart des auteurs font allusion, il faut se garder d’en faire une généralisation. En effet, un certain nombre de nouveaux enseignants ne semblent pas éprouver de difficultés particulières au début de leur carrière.

    Pour sa part, Huberman (1989) tient à rappeler que la première étape d’entrée dans le métier peut être considérée comme une période de survie, surtout si le nouvel enseignant n’a pas été adéquatement préparé ni soutenu au cours de ses premières années dans la profession. À cela s’ajoute la complexité du contexte scolaire actuel, agité par des débats sur l’enseignement qui sont encore plus exigeants qu’auparavant, comme le soulignent Van Nieuwenhoven et Cividini (2016)¹. Il appert donc que le rôle de l’accompagnant se révèle déterminant quand il s’agit de favoriser un passage le plus harmonieux possible du statut d’étudiant à celui d’enseignant. On comprend facilement la nécessité de permettre au nouvel enseignant de compter sur l’aide d’un collègue plus expérimenté que lui. Dès lors surgissent de nombreuses questions auxquelles il est essentiel d’apporter les réponses les plus pertinentes, si on veut aider l’enseignant débutant à effectuer une entrée dans la profession qui correspond à ses attentes et à ses besoins. Plusieurs auteurs, dont Gervais (1999) et Martineau et Mukamurera (2012), ont proposé des pistes d’action et de réflexion visant à répondre à ces diverses questions auxquelles nous aurons l’occasion de revenir après avoir donné un aperçu de l’histoire de l’insertion et de l’accompagnement du nouvel enseignant.

    1 / Un bref historique

    L’accompagnement des enseignants débutants ne date pas d’hier. Pensons, par exemple, à la notion de compagnonnage qui prend ses racines dans une tradition qui remonte au Moyen Âge. Dans le monde de l’éducation, il s’est souvent trouvé un enseignant plus expérimenté pour soutenir le nouveau dans la prise en charge de son métier, souvent de façon informelle. Au cours des dernières décennies, le rôle d’accompagnateur a pris une importance beaucoup plus grande qu’auparavant, et cela, pour les raisons que nous avons déjà évoquées. Notons au passage que le monde de l’éducation n’est pas le seul à se préoccuper de l’insertion professionnelle. Effectivement, de nombreux champs de travail recourent à l’accompagnement professionnel. Citons entre autres les soins infirmiers, la médecine et le travail social.

    Concernant le processus d’accompagnement comme tel, on peut retenir l’évolution graduelle de cette fonction. Elle est partie du compagnonnage pour aboutir, surtout en Amérique du Nord, à des programmes de soutien ou d’insertion professionnelle souvent très structurés, en ne délaissant pas pour autant des formules plus souples². L’accompagnement se caractérise, aujourd’hui, par deux traits qui retiennent l’attention : 1) le souci de soutenir le développement professionnel de l’accompagné dans une perspective de consolidation du métier et d’efficacité de l’action ; 2) la coconstruction de la relation interpersonnelle et professionnelle entre l’accompagnateur et l’accompagné. En fait, il existe de nombreux modèles d’accompagnement qui s’inspirent tous de divers courants de pensée dont il est nécessaire de connaître les tenants et les aboutissants. Ces courants influencent largement la façon dont les démarches d’accompagnement du nouvel enseignant sont menées³.

    Au Québec, l’accompagnement de l’enseignant en début de carrière a suivi une trajectoire dont il convient de rappeler les grandes lignes. Dès la passation de la formation des enseignants, de l’école normale à l’université, vers la fin des années 1960, rappellent Doray et Lessard (2016), la préoccupation d’un accompagnement plus formel, prenant la forme d’un stage probatoire, a pris place dans de nombreuses commissions scolaires (désormais désignées sous l’appellation centres de services scolaires). Cet encadrement paraissait d’autant plus nécessaire que la fonction d’inspectorat avait été abrogée en 1964. La réforme des programmes de formation à l’enseignement amorcée en 1992 a transformé la formation initiale et l’insertion professionnelle. Le programme de formation des maîtres, réparti sur trois ans, était suivi de deux années de probation effectuées sur le terrain afin d’obtenir le brevet d’enseignement. Cette formule fut abandonnée pour laisser place à celle qui prévaut actuellement, à savoir un cursus de quatre ans comportant une scolarité incluant un plus grand nombre d’heures de stage en milieu scolaire, totalisant environ 700 heures. La réussite du baccalauréat en enseignement, au Québec, conduit automatiquement à l’obtention du brevet d’enseignement. Les milieux scolaires devaient se doter de mesures d’insertion professionnelle en cas d’abandon du stage probatoire. Cependant, le soutien aux enseignants débutants n’a pas été suffisamment pris en compte pendant environ une dizaine d’années. Le Comité d’orientation de la formation du personnel enseignant (COFPE) (2002)⁴ dénonçait la situation et appelait à l’urgence d’agir.

    C’est dans le prolongement de l’ensemble de ces mesures que prirent place les premières expériences d’accompagnement des enseignants débutants s’appuyant souvent sur des modèles développés pour soutenir les enseignants associés, chargés d’accueillir les étudiants en formation dans leur classe. Au cours des 20 dernières années, plusieurs projets ont été mis en place avec peu de continuité dans plusieurs cas. Quoi qu’il en soit, l’idée a fait son chemin. C’est ainsi que le Carrefour national de l’insertion professionnelle en enseignement (CNIPE), fondé en 2005, a beaucoup contribué à l’instauration graduelle de mesures d’accompagnement, de mentorat, de dispositifs d’accueil et de soutien pour les nouveaux enseignants. À l’heure actuelle, un certain nombre de centres de services scolaires⁵ poursuivent la mise en œuvre de tels dispositifs et, dans certains cas, procèdent à la formation et au soutien des accompagnateurs.

    2 / Les conditions actuelles d’insertion professionnelle

    Il existe, comme on le sait, de nombreuses façons d’entrer dans le métier d’enseignant. À l’heure actuelle, il semble bien que les conditions facilitant le passage du statut d’étudiant à celui d’enseignant ne semblent pas encore au rendez-vous. Cet état de choses pourrait, en bonne part, expliquer le fait que les enseignants en début de carrière abandonnent dans une proportion alarmante. Plusieurs recherches⁶ mettent l’accent sur le phénomène de décrochage des enseignants débutants, considéré comme un départ prématuré de la profession enseignante. Plusieurs enseignants débutants semblent cumuler les défis et les problèmes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’autres options pour eux que de quitter la profession. Les causes de cet abandon sont multiples : complexité et lourdeur des tâches attribuées aux nouveaux enseignants, problèmes de gestion de classe, solitude, manque de soutien, accroissement du nombre des élèves en difficulté dans les classes ordinaires, etc.

    Le contexte scolaire a beaucoup changé au cours des dernières décennies. Le métier d’enseignant, par exemple, a fait l’objet de nombreuses critiques tant de la part des médias que de celle de certains parents. Cette déconsidération de la fonction enseignante a eu pour effet non seulement de réduire le nombre d’inscriptions des étudiants en sciences de l’éducation, mais aussi de susciter un abandon de carrière massif de la part des nouveaux enseignants. Ceux-ci se disent souvent aux prises avec la précarité d’emploi, les conditions de travail difficiles, l’enseignement de matières pour lesquelles ils ne sont pas suffisamment formés, la violence scolaire, l’obligation de résultat, l’évaluation complexe des apprentissages des élèves, la différenciation pédagogique, la relation parfois difficile avec certains parents, un manque d’autonomie professionnelle et le manque de temps pour accomplir toutes les tâches et répondre à toutes les demandes, pour ne citer que quelques exemples de leurs doléances.

    Plusieurs auteurs, dont Rojo et Minier (2015), ont également souligné l’effet du stress causé par les défis de l’insertion professionnelle sur l’abandon de la profession. D’autres parlent, eux, de la souffrance des enseignants⁷ et notamment de celle qu’éprouvent de trop nombreux débutants dans le champ de l’enseignement. Dans le même ordre d’idées, plusieurs chercheurs déplorent le fait que les attentes envers les nouveaux enseignants sont souvent trop élevées. On attend d’eux notamment qu’ils fassent bonne figure dans des classes difficiles, qu’ils interviennent auprès des élèves ayant de nombreux besoins, leur demandant même d’enseigner des contenus qui ne leur sont pas usuels.

    À ce sujet, une vaste enquête, menée par Mukamurera et al. (2015) auprès d’enseignants débutants au Québec, révèle dix besoins prioritaires dont plusieurs se rapportent aux élèves à besoins particuliers⁸, à la gestion de classe⁹, au fonctionnement de l’école et aux attentes des directions d’école, alors que d’autres sont liés aux besoins affectifs, à la charge de travail et enfin, au manque de temps. De plus, ces chercheurs recommandent d’intensifier l’accompagnement individuel en début de carrière, car les enseignants débutants, lors de leurs premières années de service, réclament un soutien sur une base régulière et que celui-ci corresponde à leurs propres besoins. En effet, toujours selon cette étude (n = 233), le soutien, lorsqu’il y en a, ne correspond pas la plupart du temps aux besoins des débutants selon les données suivantes : 22 % ont affirmé qu'il n'y en avait pas du tout ; 34% un peu ; 33% assez bien et 10% tout à fait. Compte tenu de ces résultats, les auteurs de cette recherche insistent sur la nécessité de connaître les besoins des enseignants débutants afin d’y répondre de façon adéquate.

    Bref, l’entrée dans le métier de nombreux nouveaux enseignants est devenue de plus en plus complexe. Elle requiert, de ce fait, de nouvelles modalités d’accompagnement et de soutien. Il n’est donc pas étonnant que l’on parle de plus en plus d’accompagnement, de mentorat, de coaching, etc. Dans certains centres de services scolaires, comme nous l’avons souligné précédemment, on a procédé à la mise en place de mesures destinées à accueillir et à soutenir les nouveaux enseignants.

    ENCADRÉ 1.1 / Les constats sur l’insertion professionnelle en enseignement au Québec

    Il n’existe pas de processus systématique d’insertion graduelle ou d’accompagnement pour les nouveaux enseignants. L’existence de tels programmes – et leur taux de participation – varie selon les commissions scolaires et les champs d’intérêt des nouveaux enseignants.

    Les règles associées à l’ancienneté font en sorte que les jeunes enseignants se voient généralement confier les classes les plus difficiles.

    La recherche et les entrevues indiquent aussi que le soutien disponible pour les nouveaux enseignants est variable d’une commission scolaire à l’autre, et qu’il est habituellement défaillant, voire inexistant.

    Les principales difficultés rencontrées en début de carrière concernent la gestion des comportements en classe et la gestion de l’hétérogénéité des élèves.

    Source : Institut du Québec, 2019, p. 24.

    3 / Les propositions pour mieux accueillir et soutenir les enseignants débutants

    La plupart des auteurs proposent des mesures idéales pour la réalisation d’un projet

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