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En attendant de devenir papillon
En attendant de devenir papillon
En attendant de devenir papillon
Livre électronique223 pages3 heures

En attendant de devenir papillon

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À propos de ce livre électronique

Deux destins contrariés par des conjoints égotiques, manipulateurs, opportunistes. Deux trajectoires que le hasard entrechoque. Brève collision stellaire qui renvoie les héros à la question existentielle : pour quoi vivre ? Kayla, la petite porteuse d’eau, l’enfant de Yaoundé, prendra le verbe comme arme pour nous livrer un message d’espoir. Mais qu’en sera-t-il de Denis, qui, pris dans le flot des évènements, semble oublier l’essentiel ?
LangueFrançais
Date de sortie6 oct. 2022
ISBN9782312127873
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    Aperçu du livre

    En attendant de devenir papillon - Stéphane Gin

    cover.jpg

    En attendant de devenir papillon

    Stéphane Gin

    En attendant de devenir papillon

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    Déchets nucléaires : quel avenir ? Éditions Dunod, 2006

    Quelles solutions pour nos déchets nucléaires ? Éditions Le Pommier, 2006.

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12787-3

    À celle qui m’a transformé.

    Au pouvoir des intentions.

    Jeunesse blanche

    « Je n’aime pas ce vert, d’ailleurs je n’ai jamais vraiment aimé le vert », m’étais-je dit, en me jaugeant dans le miroir. S’il est vrai qu’un bleu de Klein peut me faire frémir, un jaune de chrome sur la palette de Van Gogh vibrer ou un gris de Payne sur une toile de Nicolas de Staël m’émouvoir, là, j’avais ressenti un vague écœurement devant ce vert tirant sur le kaki. Maman et ma belle-mère Marie-Claude, pourtant, m’avaient complimenté, à leurs dires, ce costume en microfibres s’accordait parfaitement à la robe rose vanille de Christine. Maman avait signé le chèque sans me laisser le temps de dépriser la matière, la couleur et la coupe de mon accoutrement symbiotique. Pourquoi n’étais-je pas allé seul chercher mon costume, pourquoi avoir subi leurs transferts fantasmagoriques sans une once, ni même un frétillement de rébellion ? Il faut dire que Maman avait désamorcé toute discussion en avançant que je pourrais en refaire usage dans d’autres circonstances. « Chic et décontracté », avait-elle dit. « N’importe quoi ! » avais-je pensé. « Il ferait un excellent camouflage pour un soldat au front. » Mais ni elle ni son alter ego que je ne pouvais me permettre de contrarier étant donné mon dessein ne m’avaient demandé comment je le trouvais, s’il était selon moi idéal pour dire le Oui pour lequel toute l’assemblée avait fait le déplacement. J’aurais certainement trouvé une réponse alambiquée qui aurait finalement conforté leur choix. Qu’importe, ce flash-back les avait replongées momentanément dans l’ivresse de leur jeunesse et le mieux avait été d’obtempérer. Aussi, j’avais sur le champ embrassé maman pour la remercier de ce vert présent.

    La cérémonie avait été à l’image de la scène du costume. Subie. Christine en chef d’orchestre avait fait de son mariage une œuvre très personnelle. Une œuvre beige, au goût de velouté d’asperges et à la texture de laine angora dans laquelle elle m’avait confié le premier rôle masculin. Ma prestation avait dû lui plaire, si on l’évalue à l’aune des débordements dont j’avais bénéficié en retour. Finalement, ma position était idoine, j’avais récolté sans trop d’effort de l’attention, de l’amour et même une certaine forme d’admiration. Ce jour-là, j’avais dit le Oui qu’on attendait de moi, mais qui allait me coûter la vie.

    ***

    Denis Dupin était né 24 ans plus tôt d’un père entrepreneur autodidacte aux sourcils broussailleux et au caractère taiseux et d’une mère blonde, au physique de roseau et au courage immense. Dominique et Octave avaient eu Odile bien des années avant que Denis ne pousse ses premiers cris dans l’air surchauffé d’une fin de journée estivale au cœur de la cité des Papes. Pourquoi tant d’années s’étaient écoulées avant qu’un deuxième rejeton ne soit mis en route ? Denis s’en était intrigué et avait, à maintes reprises, questionné ses géniteurs. Le père ne se justifiait pas. Les réponses de la mère empruntaient à des registres aussi divers que la religion, la santé ou l’argent. Cette vérité à géométrie variable ne le satisfit jamais. Si tel avait été le cas, il aurait préféré qu’on lui dise qu’il avait été le fruit d’un accident ou qu’on ne l’avait pas vraiment désiré. Mais on ne lui avait rien dit de ça. Il avait été nourri toute sa jeunesse de stratégies d’esquive indigestes comme celle-ci et avait fini par s’en faire une arme de défense pour la suite.

    Le père travaillait dur, tout du moins partait-il tôt et rentrait-il tard, généralement quand les devoirs étaient accomplis et le souper servi. Ils occupaient un vieux mas en pierre aux abords d’un village dans les plaines entourant Avignon. Comme toutes les maisons de la région, la façade regardait le sud et tournait le dos au mistral. Cyprès, lauriers et oliviers agrémentaient un jardin donnant plus loin sur de vastes plantations d’asperges. Ces exploitations appartenaient à de riches familles citadines que les Dupin ne côtoyaient pas. Du jardin, on pouvait distinguer le mont Ventoux et son sommet immaculé surmonté de son énorme émetteur. Tous les jours, à l’exception du dimanche réservé à l’office matutinal, le père enfourchait sa bicyclette pour rejoindre la petite entreprise maraîchère qu’il dirigeait. Les terres fertiles ensemencées par les limons du Rhône donnaient fruits et légumes gorgés de soleil et de vent qu’Octave apportait aux coopératives locales. Son œuvre le rendait fier, mais ne l’enrichissait pas.

    ***

    Maman vaquait aux innombrables tâches ménagères qui lui incombaient, papa dirigeait, c’est-à-dire comptait, recomptait, tançait des ouvriers rechignant au labeur, mais aussi semait, arrosait, pesait, chargeait, et déchargeait, le temps finissait par manquer et ma sœur Odile fut dans mes jeunes années chargée de veiller sur moi. Il ne fut pas difficile d’obtenir sa confiance et échapper à sa vigilance. Frédéric, mon fidèle compagnon de jeu, était un petit être blond débordant de vitalité et d’imagination. Sa taille, petite, je l’ai dit, était inversement proportionnelle à son l’audace. Quand je sus imiter la signature maternelle, nous pûmes alors nous offrir des plaisirs dont l’intensité redoublait sachant le sort réservé aux autres élèves. C’est ainsi que, pendant que mes camarades usaient leurs pantalons sur les bancs de l’école, je déchirais les miens sur les falaises escarpées des premiers contreforts du Ventoux ou les quittais pour un bain dans les eaux cristallines de l’Ouvèze. Quand les étourneaux étaient de passage, nous goûtions leur chair fruitée, nous riions à en mouiller nos culottes au gros pets que les voitures du quartier faisaient en démarrant, le pot d’échappement bouché par des pommes de terre prises dans la réserve. Inspirés que nous étions par les leçons de sciences naturelles, quelques chats de gouttière firent d’indésirables baignades dans le petit étang derrière la maison. Force est de constater que ces félins aiment le poisson, mais ne s’adonnent pas à la pêche. Mais, il y eut un apprentissage beaucoup plus émouvant. Je devais être dans ma douzième année. Lors d’une balade à bicyclette, nous étions tombés sur l’endroit secret où Marie, la sœur aînée de Frédéric, retrouvait son fiancé. Marie avait 18 ans. Nino, 20. Nino travaillait pour mon père. Il venait de Sicile. Je les revois sur le drap que Marie déployait à l’ombre d’un saule au bord de la rivière. Nino dégrafait le soutien-gorge de Marie, caressait ses seins pointus du bout des doigts ou les pressait comme pour en extraire un philtre. Marie se tortillait. Cela me plaisait beaucoup. Ils s’embrassaient avec la langue. Longuement. Je me demandais comment ils pouvaient respirer dans cette position. Quand pour la première fois, je vis le visage de Marie descendre entre les jambes de Nino, je n’en revins pas. C’était comme dans une bande dessinée que Frédéric m’avait montrée, mais je ne pensais pas que cela pouvait être réel. Je trouvais mon sexe bien petit par rapport à celui de Nino. Frédéric ne dit rien, mais je suis certain qu’il pensait comme moi. Mon trouble se dilua vite, mais la scène resta gravée dans ma mémoire. Nino, ensuite, se couchait sur Marie et lui mettait la main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Nous sommes souvent revenus les voir.

    ***

    Si d’aucuns travaillent pour se rassurer ou obtenir des marques de reconnaissance, d’autres de toute évidence cherchent à montrer la supériorité de leurs hémisphères cérébraux à leurs rivaux. Denis, lui, ne suivait aucun de ces buts. Il avait appris d’Odile l’importance de gérer sa course intelligemment. Ainsi, chaque année, il se positionnait sous la barre au premier trimestre, donnait un coup de collier au second pour répondre aux injonctions paternelles et ajustait sa position au troisième. La barre ne tombait jamais. Fatalement, les professeurs se désolaient du manque d’implication de l’élève malgré d’indéniables capacités pour réussir. Ce mot réussir ne résonnait pas dans le référentiel de Denis. Pourtant, il n’était ni oisif ni indolent, il savait s’enthousiasmer, voire s’enflammer. Ce qui touchait aux origines de l’humanité, aux mystères de l’Univers, à la beauté du monde et à ses représentations par les arts était de nature à l’émouvoir et suscitait chez lui une vive curiosité qui mettait ses sens en émoi et son intellect en action.

    ***

    Il est d’autres souvenirs qui resteront à jamais gravés.

    Le dong de la demi-heure avait retenti simultanément au clocher de l’église et à la pendule du salon. La lourde porte d’entrée en chêne s’était refermée quelques minutes auparavant, signalant le retour du père. Murmures inaudibles desquels je croyais discerner mon nom. Je n’avais pas eu le temps de cracher le dentifrice qui moussait encore dans ma bouche qu’un « Denis, descends immédiatement ! » avait jailli de la cuisine. Je m’étais sur le terrain des opérations à visage découvert. « C’est quoi ce bulletin de cancre ? Tu crois que je vais accepter ça ? Odile ne m’a jamais déçu comme ça. » m’avait lancé mon père consterné et menaçant, brandissant d’une main mon premier relevé de notes.

    ‒ La prof de math note sévère, avais-je tenté, pris au dépourvu.

    Maman ne m’avait rien dit en rentrant de l’école et attendait que l’orage passe, tapie derrière le colosse qui me faisait face. Je la cherchais du regard.

    ‒ Foutaises, et tu vas me dire que la moyenne de la classe est à 5 pour te justifier ? Je me fiche des autres, tu entends ? Si tu n’arrives même pas à comprendre la règle de trois, tu finiras comme ton crétin d’oncle, juste bon à profiter du travail des autres.

    ‒ Octave, baisse le ton, s’il te plaît ! Laisse mon frère en dehors de ça, il n’a rien à voir avec cette histoire, était intervenue maman avant que je trouve une défense adaptée.

    Les missiles partaient trop vite, le combat était inégal.

    ‒ Justement, en voilà un autre qui n’en rame pas une. À part barbouiller des feuilles et réciter des poèmes aux libellules, que fait-il ? Si Monsieur Jean n’avait pas hérité à ta place, il serait à la rue. Et ton fils, si tu le couvais moins, on en serait pas là. Regarde-moi ça, 3 en dictée, même mes bicots écrivent mieux que ça ! Tu vois bien que c’est un cossard qui ne pense qu’à rêvasser.

    Je craignais sa lourde main. Mais maman n’avait pas capitulé. Elle lui avait fait face, ce qui m’avait rassuré temporairement.

    ‒ C’est Ton fils aussi je te signale. Si tu étais un peu plus à la maison, tu t’en rendrais compte et tu pourrais nous aider.

    ‒ Tu n’as que ça à faire de t’occuper d’eux. Tu crois que je ne trime pas assez ? Le pognon ne descend pas du ciel par magie. Ce n’est pas croyable d’entendre ça…

    Le ton était monté d’un cran. La mouche avait changé d’âne, j’en avais profité pour me faire minuscule, je voulais retourner à l’état de molécule et me diluer dans l’air, devenir si insignifiant que l’on m’oublierait à jamais. Mais au fond, je me l’interdisais. Je devais rassembler mes forces et protéger maman. À cet instant, Papa était comme une statue soviétique que j’avais vue dans mon livre d’histoire, à peine sortie de son bloc de granite. Sa main cherchait à nous blesser. Que faire ? Agiter le mouchoir blanc, faire face ? Pour quel gain : cette bataille, la guerre ? Je n’en pouvais plus, je me suis mis à pleurer. On m’envoya dans ma chambre sous une volée de noms d’oiseaux. Maman avait lutté encore un moment, j’entendais des cris, des portes qui claquaient, puis le silence était retombé, pesant, inquiétant. Un silence qui ne signait pas une trêve, mais parlait d’un conflit larvé où les belligérants n’en connaissaient plus les raisons. Elle était venue me consoler après avoir séché ses larmes et me dire qu’elle croyait en moi, qu’elle aussi avait eu des difficultés en maths et en français, mais que ce n’était pas ça qui faisait la valeur des gens. Je lui avais promis d’avoir de meilleures notes, pensant que ce serait la solution anti-crise.

    Il me fallut du temps pour comprendre pourquoi Papa n’aimait pas oncle Jean. Moi j’adorais sa fantaisie, sa connaissance infinie des Arts et son attachement indéfectible à la nature. Les soirs d’été, il m’amenait à l’étang écouter le son et lumière amoureux orchestré par les grenouilles (Hyla arborea), les cigales (Lyristes plebejus et Cicada orni) et les lucioles (Lampyridae). Il s’asseyait dans l’herbe, les genoux relevés et les mains dans le dos, je me calais contre ses tibias et laissais les vibrations de la nature me transporter. Je le regardais aussi dans son atelier, se servir du vin, et, l’inspiration venue, balancer d’une manière qui me semblait totalement incontrôlée, ses pigments d’aquarelle dans les zones humides de sa feuille en coton, rendant grâce à l’harmonie d’un paysage. Il me donnait alors un petit gris et je me lançais à mon tour sous son regard bienveillant. Nous riions aux éclats du résultat, souvent inattendu, parfois spectaculaire. Le retrouver, c’était monter à bord de l’arche de Noé. Dans tous les recoins du terrain, on entendait brouter, meugler, trotter, voler, ronger, gratter, roucouler… Les ânes, Matisse, Renoir et Gauguin, les chèvres naines anonymes et ses deux Dalmatiens, Romy et Laïka étaient mes compagnons de jeu favoris. Pour en revenir à Papa, je crois que son animosité pour oncle Jean relevait de la jalousie. Papa était un bourreau de travail face à oncle Jean qui, en épicurien, vivait de ses passions. Papa avait pris un crédit pour acquérir notre maison, oncle Jean habitait celle des grands-parents dont il avait hérité à leur mort. Elle était nettement plus petite que la nôtre, certes, mais cela laissait tout de même dans la bouche de papa un goût amer. Maman m’avait expliqué qu’elle avait reçu une somme d’argent en héritage, mais que papa en avait fait mauvais usage. Ce terreau était fertile pour cultiver les rancœurs.

    ***

    Les parents de Denis avaient décidé que la colonie de vacances serait le remède contre le désœuvrement estival. Odile, de caractère plus affirmé, et jugée plus fragile eu égard à son appartenance au sexe faible, avait pu choisir quand et où partir. Elle quitta le nid pour la première fois à l’aube de sa quatorzième année. Denis lui, partit à 7 ans en Ardèche. Victime du syndrome du Petit Poucet lors de ce premier camp, il en tira profit dès le second, un an plus tard dans les Calanques de Marseille, acceptant l’idée que l’injustice faisait partie du monde, tout au moins du sien. Denis gardait ses frustrations tout au fond de lui et affichait un tempérament de labrador. En y ajoutant une dose d’humour, et un soupçon de malice, on avait là un garçon tout terrain. Ses cheveux blonds laissaient apparaître de grands yeux verts entre lesquels descendait un nez fin. L’harmonie de son visage puisait dans les traits de sa grand-mère maternelle. Sa corpulence empruntait aussi à ses ascendantes, au grand dam du père qui avait nourri l’espoir d’élever un demi de mêlée. Sa sensibilité touchait les filles en plein cœur. Peu l’en chaulait jusqu’à ce que les hormones transforment son corps d’enfant. Mais, quand vint le temps de l’action, le courage lui manqua pour avancer vers l’objet de ses désirs. Il devait attendre d’être choisi. Plusieurs fois, il le fut. Mais, il dut se contenter de chocolat blanc alors qu’il convoitait du noir. Et, déambuler en plaine alors qu’il se voyait parcourir des reliefs aux gorges profondes qui lui auraient rappelé Marie. Ces succès ne le firent pas pour autant changer de stratégie : il vivait en hédoniste ces expériences. Adieu les brunes arrondies, les noires pulpeuses ou les rousses voluptueuses. Elles resteraient à jamais hors de son champ de gravitation. De retour au mas, il ne contait guère ses faits d’armes. Les femmes de la maison restaient sur leur faim. Denis narrait ses exploits sportifs, vite relativisés par le père, qui à l’âge de son fils avait fait plus et mieux. Il masquait habilement les bonheurs vécus loin du clan, de peur qu’il ne soit mis fin à ces séjours, leur préférant un travail dans l’entreprise ou, pis encore, une déportation chez de lointaines arrières-tantes.

    ***

    Odile ma sœur Odile, toi qui est arrivée trop tôt pour partager mes jeux, toi qui t’agaçais de mes bêtises, toi qui te frayais seule un passage dans la vie, toi qui ne m’as jamais sollicité, Odile as-tu des regrets ? N’en déplaise à cette morale confucéenne qui prétend que l’expérience est une lanterne qui n’éclaire que le chemin parcouru, j’aurais voulu un guide, une complice, un compagnon d’armes. Souviens-toi, quand Papa se montrait menaçant, quand sa colère s’abattait sur moi, tu te repliais dans ta chambre et montais le son de ta musique. Pensais-tu que je méritais ces réprimandes ? Un jour, Maman avait trouvé dans ta chambre des cartes montrant des scènes érotiques, ce jour-là tu n’échappas pas à l’ire paternelle et, malgré ton âge, je ne sais plus

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