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Le Secret Du Milliardaire - L'INTEGRALE: Le Secret Du Milliardaire
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Le Secret Du Milliardaire - L'INTEGRALE: Le Secret Du Milliardaire
Livre électronique307 pages4 heuresLe Secret Du Milliardaire

Le Secret Du Milliardaire - L'INTEGRALE: Le Secret Du Milliardaire

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À propos de ce livre électronique

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"Ne racontez à personne ce qui se passe ici. A personne."

Non seulement mon nouveau boss est froid, arrogant et exigeant, mais il est aussi terriblement sexy dans ses costumes sur-mesure. Et j'ai beau être à ses côtés 12 heures par jour, il est d'un autre monde.

Héritier d'une fortune colossale, beau comme un Dieu, il n'a pas le temps pour les filles comme moi. Et j'ai la chair de poule à chaque fois qu'il s'approche de moi.

De peur, un peu, mais aussi parfois de désir...

12 heures par jour, vous imaginez ? Et j'ai fait une erreur. C'était trop tentant de coucher avec lui, lors de ce voyage d'affaires un peu trop arrosé.

Et avec l'enivrement, il m'a révélé son secret. Un secret terrible, absolu.

 

Et si c'était ma chance de le guérir de ses démons ?

LangueFrançais
ÉditeurAnalia Noir
Date de sortie27 avr. 2022
ISBN9798201267155
Le Secret Du Milliardaire - L'INTEGRALE: Le Secret Du Milliardaire

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    Aperçu du livre

    Le Secret Du Milliardaire - L'INTEGRALE - Analia Noir

    Couverture

    Table of Contents

    Frontispice

    Mentions légales

    Dédicace

    Table des matières

    Résumé

    Avant-propos

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    21. L'hôpital de Richmond

    22. Un entretien différent

    23. Prise de conscience

    24. Invitation

    25. Animations de nuit

    26. Onsen

    27. Incontrôlable

    28. Leçon de bonnes moeurs

    29. Le tournant de ma vie

    30. Sous le masque d'un timide

    31. Doute

    32. Retour de voyage

    33. Rupture de ton

    34. Un verre entre amis

    35. La grande décision

    36. Les aveux

    37. L'inconnu

    38. La tentation

    39. Le mystère

    40. La liaison

    41. La veille

    42. Le déjeuner

    43. Le lit

    44. Le danger

    45. Le combat

    46. Les ombres

    47. L'annonce

    48. L'anniversaire

    49. La fuite

    50. La conception

    Épilogue

    Le Contrat Du Milliardaire (Tome 1)

    À propos de l’auteur

    Le Secret Du Milliardaire: L’Intégrale

    Analia Noir

    Copyright © 2020 Analia Noir

    Ceci est une oeuvre de fiction. Les personnages et les situations décrits dans ce livres sont purement imaginaires : toute ressemblance avec des personnages ou des événements existants ou ayant existé ne serait que pure coincidence.

    Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    A mon homme.

    Table des matières

    Avant-propos

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    21. L'hôpital de Richmond

    22. Un entretien différent

    23. Prise de conscience

    24. Invitation

    25. Animations de nuit

    26. Onsen

    27. Incontrôlable

    28. Leçon de bonnes moeurs

    29. Le tournant de ma vie

    30. Sous le masque d'un timide

    31. Doute

    32. Retour de voyage

    33. Rupture de ton

    34. Un verre entre amis

    35. La grande décision

    36. Les aveux

    37. L'inconnu

    38. La tentation

    39. Le mystère

    40. La liaison

    41. La veille

    42. Le déjeuner

    43. Le lit

    44. Le danger

    45. Le combat

    46. Les ombres

    47. L'annonce

    48. L'anniversaire

    49. La fuite

    50. La conception

    Épilogue

    Le Contrat Du Milliardaire (Tome 1)

    À propos de l’auteur

    Résumé

    Ne racontez à personne ce qui se passe ici. A personne.

    Non seulement, le nouveau boss est froid, arrogant et exigeant, mais il est aussi terriblement sexy dans ses costumes sur-mesure. J'ai beau être à ses côtés 12 heures par jour, il est d'un autre monde. Héritier d'une fortune colossale, beau comme un Dieu, il n'a pas le temps pour les filles comme moi. Et j'ai la chair de poule à chaque fois qu'il s'approche de moi. De peur, un peu, mais aussi parfois de désir. 12 heures par jour, vous imaginez ? Et j'ai fait une erreur. C'était trop tentant de coucher avec lui, lors de ce voyage d'affaires un peu trop arrosé. Et avec l'enivrement, il m'a révélé son secret. Un secret terrible, absolu.

    Et si c'était ma chance de le guérir de ses démons ?

    Découvrez comment recevoir gratuitement deux livres par mois d'Analia Noir directement dans votre boîte mail ! C'est facile, rendez-vous à la toute fin de cet ebook ;)

    Avant-propos

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    C'est facile, rendez-vous à la toute fin de cet ebook ;)

    Chapitre 1

    L

    a peur

    Nadir

    Vous avez peur de moi ? Vous avez raison.

    Je suis l'héritier de la firme Almiran. J'ai grandi dans l'ombre de grands banquiers, de chefs d'entreprises internationales, de diplomates haut placés, et de milliardaires en tous genres. J'ai eu les meilleurs précepteurs, les meilleurs écoles, le meilleur coach de sport, le meilleur dentiste... Je n'ai pas à me plaindre. Mais je n'ai pas été très aimé, au cours de ma jeunesse. On m'a appris que j'étais un prince, et que le respect m'était dû. Que je devais m'en montrer digne, et que cela signifiait : ne jamais me brader à bas prix. Je me suis marié avec une véritable princesse, et lorsque nous nous retrouvons, une fois par an, pour travailler à concevoir l'héritier dû à mes parents, elle me traite comme un roi. Mais je m'ennuie avec elle.

    J'ai le charme, la fortune, la puissance et tous les avantages. Mais je ne me sens pas aimé, je me sens haï. Les jaloux et les envieux m'entourent de toutes parts, sous des sourires de circonstance. Je commande, et on m'en veut de faire preuve de fermeté ; je mène notre banque à travers la tempête des fluctuations boursières, et on m'accuse d'être un tyran.

    Parfois, j'ai envie de renoncer à tout.

    C'est comme un serpent froid qui rampe au fond de ma tête. A quoi bon ? Quand je suis dans cet état d'esprit, je me perds dans le sport, dans le sexe sans lendemain, et dans les amphétamines. J'en ai besoin, ce sont mes trois drogues. J'ai plongé dans une relation décousue mais régulière avec de véritables gangs, pour me procurer tout ce qu'il me faut, dans l'immédiat, entre deux réunions. Ce n'est pas un besoin que je peux mettre en veilleuse. Quand je dois me shooter, je dois me shooter. Les hommes comme moi n'attendent pas. Leur mode de vie ne leur laisse pas ce luxe. Je dois être au maximum de ma performance, continuellement, jour et nuit. Si je montre un seul moment de faiblesse, les vautours tomberont sur moi, et je serai fichu.

    S'il y a une émotion qui est partout autour de moi, c'est la peur.

    On me craint. Et moi ? J'ai peur, aussi, mais je ne le montre pas. Peur que ma mère s'aperçoive que je ne suis pas aussi irréprochable et lisse qu'elle le pense. Peur que les paparazzis découvrent mes activités criminelles. Peur qu'une de mes décisions stratégiques se retourne contre moi. Peur qu'un de mes adversaires d'affaires soit plus malin. Les anciens, je ne les crains pas vraiment, je les ai tous surpassés à leur propre jeu ; mais les nouveaux, les jeunes économistes aux dents longues, je m'attends à quelques surprises de leur part. Ma génération a été formée pour être féroce et sans scrupules. La nouvelle génération qui arrive, j'ai peur d'imaginer.

    Il paraît que toute cette peur me rend froid, difficile à aborder. Je n'aboie pas, mais je casse toutes les critiques dans l'œuf, et j'ai un regard d'acier que personne n'arrive à soutenir sans détourner les yeux. Personne ne résiste à mon charme, quand je décide de l'employer ; les hommes, les femmes et les autres, tout le monde sourit malgré soi et acquiesce à mes exigences. Ce sont des habitudes que j'ai prises, celles de voir l'humanité plier devant moi et s'écarter respectueusement sur mon passage, comme la Mer Rouge devant le prophète.

    Et ça m'ennuie. Comme ma femme m'ennuie.

    J'espère que, si nous avons des enfants un jour, ils m'ennuieront moins. Contre toute attente, j'espère qu'ils seront de ma planète, que j'arriverai à me connecter avec eux. Qu'ils me ressembleront. Il y a peu de chances que ça arrive, bien sûr. Ils ressembleront à leur mère, c'est elle qui les élèvera. Je ne suis jamais là. Je les entends déjà, à l'adolescence, me le reprocher.

    Un jour, j'aurai peur de mes propres enfants. C'est inévitable. Je ne me révolte même pas, je n'ai jamais connu d'autres relations. Parfois, quand je traîne dans les mauvais quartiers, quand on ne peut pas m'apporter la prostituée demandée et que je dois la rejoindre dans son appartement discret, mes gardes du corps autour de moi, je remarque que d'autres vies existent. Dans ces villes du monde entier, j'aperçois des familles unies. Des amoureux souriants, qui se tiennent par la taille. Ils échangent des œillades sincères. Ils se disputent, parfois, mais toujours avec passion. C'est cette émotion qui les gouverne, du coup de foudre à la rupture : la passion, pas la peur. Je me demande bien pourquoi ma vie est complètement dénuée de passion. Si je devais deviner, je dirais que c'est ce manque qui nourrit mes addictions.

    Enfin. Je ne suis pas psy.

    Je ne vois pas de psy non plus. Je ne m'en laisse pas le temps. Je préfère courir à ma prochaine conquête, le prochain coup de maître sur l'échiquier financier, la prochaine paire de cuisses écartées, le prochain bocal de cachets. Je ne les compte plus.

    Il y a une petite personne à mes côtés, depuis quelques semaines, qui personnifie cette peur. Elle en est l'incarnation. C'est une proche collaboratrice, une directrice de projet qui s'est signalée par ses initiatives habiles et son grand sens de la négociation. Je viens de la promouvoir pour qu'elle m'accompagne dans un voyage d'affaires particulièrement fatigant. J'aurai besoin d'une aide fiable, pour me seconder si mes nerfs me lâchent, et prendre la suite de mon discours devant la presse sans commettre la moindre erreur. Elle sera parfaite. Mais elle semble en douter.

    Marianna Rozzi est une femme intéressante. Elle s'arrange pour qu'on ne fasse pas attention à elle, en tant que femme. Elle n'utilise pas du tout son sex-appeal, par exemple. Je ne doute pas que, sous ses pulls à motifs, trop larges et lâches, qui aplanissent ses formes sous un déluge de bleu cobalt intense détournant l'attention, elle est assez jolie et attirante. Mais impossible de deviner à quoi elle ressemblerait si elle était nue.

    Elle partage le goût de Steve Jobs pour les cols roulés, et je crois que je ne l'ai jamais vue sur des talons. Elle se coiffe de sorte que sa frange et ses mèches dissimulent les contours extérieurs de son visage. Marron auburn, une couleur vive encore une fois, la couleur pour faire oublier la forme. Quand je la fréquentais sans régularité, j'avais du mal à me rappeler à quoi elle ressemblait quand je quittais la pièce. Je ne voyais qu'une tache bordeaux sur une tache cobalt. Cheveux lissés, sans forme, pas de bijoux distinctifs. C'est voulu, tout ça. Elle se fait appeler simplement Rozzi, pour faire oublier que c'est Mademoiselle et qu'elle est un cœur à prendre.

    J'apprécie qu'elle veuille être traitée en égale, ce qui n'est pas toujours facile dans une firme comme la mienne, compétitive et sans scrupule. Les moindres occasions de faire tomber quelqu'un sont saisies sans hésitation. Mais elle, impossible de la fragiliser sur son statut de femme. Pas d'émotions handicapantes, pas de mari ou de petit ami qui l'encourage à travailler moins, pas d'enfants dont elle doit s'occuper. Elle a mis ça au point avec moi très clairement, lors de son entretien d'embauche : si elle a un mari et des enfants, c'est lui qui restera à la maison pour veiller sur eux. Elle restera loyale à mon service.

    C'est sa priorité.

    Elle a peur de mon attitude. Peur que je lui trouve un défaut et que sa carrière s'écroule. Je la tiens dans ma poigne de fer, comme tous les autres. Enfin, au moins... elle m'intrigue. Avec elle, je ne m'ennuie pas. Elle est déjà montée très haut pour son âge, et je me demande ce que sa carrière réserve encore comme surprises. Elle fait peut-être partie de cette jeune génération de rivaux que je vois poindre sur l'horizon. Moi aussi, j'ai intérêt à la garder dans mon camp, mais hors de question que je le lui avoue en face, bien sûr.

    Chapitre 2

    L

    e mensonge

    Marianna

    Comme tous les matins, j'arrive au travail à sept heures précises. J'en sors à vingt heures. Une heure de pause dans le temps de midi. Tout le reste est consacré intégralement à la firme Almiran. Et à Monsieur Almiran, mon patron. Pendant que nous buvons un café à la machine, nous parlons de ce que nous venons de faire et de ce que nous allons faire ensuite. Il est très intense dans la conversation, il ne laisse pas passer une seule phrase imprécise, une seule formule floue. Il n'aime pas avoir des doutes. Il aime sentir sa puissance s'exercer avec une universalité absolue, il aime se sentir comme un dieu. Omniscient. Omniprésent. Omnipotent.

    Ici à Brunei, il est une sorte de dieu. Il suffit de se promener en ville pour voir son image partout ; sa famille a financé les hôpitaux, les monuments, les programmes de développement, les stations de tourisme, la recherche, les initiatives écologiques... absolument tout. Une autoroute porte leur nom, et plusieurs écoles. L'une d'elle est spécialement dédiée à mon patron, et il y prononce un discours à chaque début d'année scolaire.

    Je suis trop proche de lui pour imaginer que cette perspective l'attendrisse. Il le fait parce que c'est la tradition, et dès que c'est fini, il efface l'existence de ses enfants, hors de son esprit. Brunei est leur jardin, et le reste du monde est leur terrain de jeu. Ces gens ne sont pas des humains comme les autres ; sans les prendre pour des dieux, je me rends très bien compte qu'on ne joue pas dans la même cour.

    J'ai grandi à Brunei, issue d'une famille de diplomates et quelques pasteurs. Mon frère officie dans une petite paroisse à New York. Notre père est mort dans un crash d'avion entre Shangaï et Mexico, au beau milieu du Pacifique, ce qui ne m'a jamais empêchée de voyager en avion depuis ; pour mon métier, c'est inévitable. Je monte les échelons, lentement et patiemment. Directrice d'une petite agence de la firme Almiran d'abord, puis repérée pour mes investissements habiles, puis chef de projet. Je viens de rejoindre le grand patron comme assistante, un contrat bref, qui sera renouvelé si je me débrouille bien. Je pourrais devenir son bras droit, son aide personnelle, quotidienne. Celle qui le remplacera s'il décide de passer un peu de temps auprès de sa famille.

    Ha ha ! Qui croirait une chose pareille ? Disons plutôt, si sa santé le lâche et que son médecin le force à rester au lit quelques semaines. Cet homme n'a pas pris de vacances plus d'un week-end, depuis que je travaille pour lui. Et ça fait des années. J'ai toujours entendu les gens me dire : J'en réfère à Monsieur Almiran et je vous recontacte. C'est admirable, mais c'est ridicule.

    Un jour, il va mourir sur scène, comme un grand virtuose incapable de s'arrêter. Qu'est-ce qu'il aura gagné ? Je ne sais pas. Je n'en ai jamais parlé avec lui. Je n'oserais pas lui parler de questions aussi personnelles. Cet homme ne me rassure pas. J'ai déjà croisé sa femme ; je sais quel est son genre de femmes. Comment me considère-t-il ? Une bonne élève, capable de suivre les ordres. Un bon petit soldat. Autant dire que les sujets personnels ne sont pas près d'être abordés entre lui et moi.

    Il ne sait pas que j'ai une famille, des origines, des centres d'intérêt. Je crois qu'il me considère comme un petit programme informatique performant. Et honnêtement, je préfère que la situation reste telle qu'elle est. L'alternative serait terrifiante. Je suis sûre que cet homme est capable de se servir de tout ce que je lui avouerais, contre moi. Je n'ai pas confiance. Personne ne peut avoir confiance en personne, dans ce métier. C'est pourquoi mon frère m'a toujours recommandé de ne jamais avoir d'aventure sur mon lieu de travail. Des aventures sentimentales, voulait-il dire. Mon pasteur de frère s'est toujours considéré comme un modèle à mes yeux, et quand il a épousé une collègue, il a tout de suite craint que cela crée un précédent qui m'entraînerait à faire de même. Je l'ai rassuré tout de suite.

    Je m'en souviens très bien. J'étais au lit avec Tiberio, en prenant son appel. Tiberio est le secrétaire du patron. Oui, j'ai menti à un pasteur, et à mon frère, à la fois. C'est une bonne chose que je ne respecte aucune tradition en particulier. De toute façon, je ne risque pas d'épouser Tiberio. Son nom de famille est Trench, Tiberio Trench ; mon prénom est Marianna, je ne vais pas devenir madame Marianna Trench... Le nom anglais de la fosse des Mariannes, ce gouffre sous-marin aux profondeurs inexplorées, au milieu du Pacifique. Sorte de monstre qui a dévoré l'avion de mon père.

    Tiberio comprend très bien ; lui aussi a des parents en Amérique et parle l'anglais sans difficultés. Encore un héritier d'une famille internationale, italien de langue maternelle comme moi, nous étions voués à nous entendre ; et aucun défaut majeur ne nous a empêchés de transformer cette entente en flirt. Il est mon plan cul et je suis le sien.

    N'en déplaise à mon frère, c'est plus pratique ainsi. Et je ne compte certainement pas aller plus loin. Cette relation doit rester un avantage, jamais un handicap ; si c'est le cas, j'y mettrai fin. Pour le moment, c'est une bonne façon de se passer les nerfs.

    Le soir, quand je rentre d'une soirée aux côtés de monsieur Almiran, j'ai bien besoin d'un massage dans la baignoire et d'un moment de sexe languissant, les yeux fermés. J'imagine parfois que c'est mon intransigeant patron qui me fait l'amour. D'un coup de baguette magique, l'homme de fer, le grand héritier à l'orgueil d'aristocrate, s'est changé en amoureux passionné, fasciné par mon corps pourtant sans charme. Je dois dire que ce serait sans doute un moment inoubliable. Je ne peux pas imaginer mon patron comme un mauvais coup. Il est tellement étrange que la découverte de ses fantasmes serait fascinante en soi. Comme un voyage dans un autre monde. Il est magnifique dans ses costumes hors de prix, il va à la salle de sport et ça se voit, je serais heureuse de le voir sans ses vêtements. Mais il ne faut pas que je me berce de ce rêve-là.

    Je ne sais même pas si Monsieur Almiran a une vie sexuelle.

    Pas de temps pour le plaisir. Toujours en train de se battre pour sa banque. Toujours à la pointe de stratégies offensives. Même au lit, il serait sans doute comme ça : cruel, efficace, précipité. Un contrôle absolu sur la situation, aucune indulgence pour les petites imperfection qui gâcheraient le moment, et son téléphone à la main pour communiquer avec ses collaborateurs. En fait, j'en sortirais peut-être en larmes.

    Comme le jour où j'ai signé mon nouveau contrat. J'étais juste une personne sous ses ordres, une fourmi parmi la fourmilière, quand il m'a convoquée en me faisant savoir que mon poste allait changer ; il ne m'a pas demandé mon avis, il m'en a avertie, voilà tout. J'y suis allée, et j'ai découvert que ce n'était pas pour me virer. Vous imaginez mon stress. J'ai dû lui donner une drôle d'image de moi, ce jour-là. Enfin, il ne s'en souvient sûrement pas. Moi, je m'en souviens comme si c'était hier.

    C'est le jour qui a changé ma vie.

    Chapitre 3

    J

    uste Rozzi

    Nadir

    Je n'oublierai jamais ce jour. C'était un matin horriblement chaud, la climatisation était en panne et je m'étais mis en chemise, manches retroussées, cravate défaite. Je ne me permettrais jamais une telle attitude négligente, en temps normal, mais là, c'est déjà un effort que je fais ; j'aimerais être nu. Si je garde ma tenue, c'est que je devrais me rhabiller dans un quart d'heure. Je rencontre cette petite directrice de projet, Rozzi, dont on m'a dit tant de bien. Je relis son CV. Tout à coup, on frappe à la porte.

    Ce doit être mon secrétaire. Il en a vu d'autres. Je termine d'écrire mon mail en jetant distraitement :

    « Entrez. »

    La porte s'ouvre et je vois arriver une femme inconnue. Une sorte de nuage de couleurs vives. Une eurasienne charmante aux cheveux un peu roux, sans âge, sans contours définis, qui me fait l'effet d'un rêve. Je reste interdit quelques secondes, puis je comprends. Un coup d'œil à l'horloge au bas de mon écran : elle est en avance d'un quart d'heure.

    « Marianna Rozzi, c'est ça ?

    - Juste Rozzi. »

    Sa réaction me plaît. Une voix neutre, qui ne laisse rien paraître de la personne qu'elle est au dessous. J'aime les gens qui peuvent se changer en robots à volonté, quand les intérêts de ma boîte l'exigent. Je souris légèrement en me levant pour lui serrer

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