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Il sera... Tome 7 Vers le nouveau monde
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Il sera... Tome 7 Vers le nouveau monde
Livre électronique434 pages6 heures

Il sera... Tome 7 Vers le nouveau monde

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À propos de ce livre électronique

Le jour J est enfin arrivé : le départ de Symbiose a enfin eu lieu !
Nous découvrirons qui parmi les nombreuses personnes désirant faire partie du voyage a réellement eu la chance de participer à ce périple interstellaire.

Mais quels événements marqueront ce voyage ? Quelles en seront la destination et la finalité, souhaitées par les Symbiosiens, expérimentateurs discrets mais attentifs ?
Il est question d’un nouveau monde... un monde où tout sera à faire...
Cette perspective réveillera nombre d’ambitions pas toujours convergentes. Pourront-elles être mises de côté au profit d’un intérêt commun d’une importance infiniment plus grande ?

Le fil des surprenantes péripéties nous entraînera vers de plus profondes réflexions philosophiques. Nous aurons, notamment, l’occasion de nous interroger sur l’étendue toujours plus grande des pouvoirs expérimentés par l’impératrice du gène.
Possibilités incroyables offrant de nombreuses et exaltantes perspectives ! Progrés scientifiques passionnants ! Transcendance !
Ou...
Déconcertante perte de repères et d’identité ! Troublant sentiment d’éthique bafouée ! Effrayante dérive scientifique !

Ce tome n’a évidemment pas vocation à répondre à tout cela, mais Il sera... certainement un support de réflexion.

LangueFrançais
Date de sortie21 sept. 2021
ISBN9781005454654
Il sera... Tome 7 Vers le nouveau monde
Auteur

Boris Tzaprenko

antispéciste, donc végane abolitionniste.Sympathisant du minarchisme.

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    Aperçu du livre

    Il sera... Tome 7 Vers le nouveau monde - Boris Tzaprenko

    Il sera…

    Boris TZAPRENKO

    TOME VII

    VERS LE NOUVEAU MONDE

    ilsera.com

    Copyright © 2015 Boris TZAPRENKO

    Tous droits réservés.

    Enregistré au S. N. A. C.

    Texte protégé par les lois et traités

    internationaux relatifs aux droits d’auteur.

    (003210921)

    Remerciements

    Toute ma reconnaissance à :

    Marjorie AMADOR

    Serge BERTORELLO

    Lotta BONDE

    Nathalie FLEURET

    Jacques GISPERT

    Elen Brig Koridwen

    Diwezha PICAUD

    Bernard POTET

    Avertissement :

    Toute ressemblance avec des personnes réelles qui

    existeront sera totalement fortuite.

    Il ne pourra s’agir que de pures coïncidences.

    À Donald Watson et Elsie Shrigley

    Avertissement :

    Toute ressemblance avec des personnes réelles qui

    existeront sera totalement fortuite.

    Il ne pourra s’agir que de pures coïncidences.

    Les signes de conversations :

    —  Quelqu’un parle.

    —:: Quelqu’un parle via le Réseau.

    —> Quelqu’un parle à une machine.

    —< Une machine parle à quelqu’un.

    —::> Quelqu’un parle à une machine via le Réseau.

    —::< Une machine parle à quelqu’un via le Réseau.

    C’était cette chose qui l’avait attrapée

    Ici, la durée du jour était d’un peu plus de vingt-sept heures. Le paysage et les conditions climatiques de ce monde rappelaient beaucoup le Monde de Pooo. Tous ceux qui avaient connu ce dernier essayaient de retrouver l’éléphant octoculaire ainsi que le passage qui conduisait au Monde de Vouzzz, mais toutes les recherches restaient infructueuses, malgré les efforts particulièrement obstinés de Drill, Ols et Quader. Il y avait bien une mer, une vaste forêt, deux montagnes, une au nord, l’autre au sud… Celle du nord ressemblait parfaitement à celle du Monde de Pooo : mêmes formes, mêmes rochers caractéristiques aux mêmes endroits, mêmes trous et bosses.

    En résumé, ce monde différait de celui de Pooo pour deux choses seulement. La première était qu’il n’y avait plus aucune trace du tunnel qui conduisait au Monde de Vouzzz et au moyeu de Symbiose. La deuxième était que Pooo lui-même ne se montrait pas. Tous se disaient bien sûr que, aussi ressemblant fût-il, un Monde de Pooo sans Pooo n’en était pas vraiment un.

     Mais, à vrai dire, il y avait aussi une troisième chose qui différait de ce qu’ils avaient connu, vu et enregistré dans leur céph : on comptait nombre de petites îles dans la mer.

    Cara avait fait une connaissance. Il s’agissait d’une personne un peu mystérieuse qui se dévoilait peu. En ce qui concernait son identité, elle avait seulement indiqué qu’on l’appelait Cham.

    Toutes deux avaient pris l’habitude de marcher ensemble à la découverte de ce monde intérieur, tout en parlant de choses et d’autres. Poussées par leur curiosité, à chaque sortie elles s’éloignaient un peu plus de leur habitation. Les paysages variés que leur offrait Symbiose les entraînaient toujours plus profondément dans les sous-bois ou plus haut dans la montagne du sud. Ce jour-là, elles étaient parties tôt le matin, dans les profondeurs de la forêt en direction du nord-ouest. Cette excursion ressemblait tout à fait à une autre, tout du moins au début, jusqu’à ce qu’elles fissent une rencontre des plus surprenantes et inattendues.

    Cara avait prévenu Bartol qu’elles risquaient de rentrer le soir, peut-être assez tard. Le Marsalè lui avait recommandé d’être prudente. Depuis quatre semaines qu’ils étaient tous à bord de Symbiose, il avait dû s’accoutumer à la voir s’en aller ces dix derniers jours avec cette femme qu’il ne connaissait pas, mais qui lui inspirait malgré lui une vague méfiance. Il n’aurait su dire pour quelle raison. Cette Cham dégageait quelque chose d’indéfinissable qui le mettait mal à l’aise. Le fait qu’elle cultivât le mystère n’y était certainement pas pour rien.

    Mais Cara se sentait bien avec cette nouvelle amie ; il se trouvait qu’elle avait besoin de parler et que Cham était à l’écoute. La biogrimeuse ne voyait pas pourquoi Bartol pensait qu’elle était bizarre. Cham était seulement réservée, un peu énigmatique, se disait-elle ; sans doute se confierait-elle un peu plus avec le temps.

    Cara avait pourtant hésité au début avant d’accepter de partir en exploration avec elle, mais ce n’était que par crainte de laisser Bartol seul, sans surveillance, alors que Sandrila Robatiny se trouvait dans les parages. Au fil des jours, il s’était cependant avéré que l’impératrice du gène se tenait sagement à l’écart. Cara l’avait rencontrée plusieurs fois. Quelque chose semblait avoir changé chez la femme la plus puissante des mondes ; sans doute parce que les mondes en question, sur lesquels s’étendait son règne, n’étaient justement plus là. Cara était convaincue que cela expliquait la chute de son arrogance, cette soudaine attitude humble, presque timide, distante, un peu repliée sur elle-même.

    Lors de leur première rencontre, Cara l’avait fixée avec un aplomb calculé s’efforçant d’exprimer un message bien clair : « Je surveille la moindre de tes manœuvres ». Mais, par son manque de réaction, Sandrila Robatiny avait tout simplement ignoré cet avertissement silencieux. Aussi inattendu que ce fût, elle semblait réellement ne plus être une rivale.

    Cara et son amie marchaient depuis une dizaine d’heures ; c’était déjà le milieu de l’après-midi. Alors qu’elles progressaient dans la forêt depuis un long moment, sans échanger un mot, apparemment toutes deux perdues dans leurs pensées, les arbres se firent plus rares. Une clairière vaguement ronde d’une centaine de mètres de diamètre environ s’ouvrit devant elles. Près de la lisière opposée, Cara remarqua une éminence rocheuse deux fois plus haute qu’un grand arbre. Elle semblait, vue de là, présenter l’entrée d’une excavation. Sans se douter qu’elle désignait le théâtre où allait commencer la singulière aventure qui les attendait, elle tendit le doigt dans cette direction :

    — Ne dirait-on pas une grotte ?

    — Si ! confirma sa nouvelle amie. On dirait, en effet.

    Cette élévation trouée était à moitié habillée de végétation, arbustes, mousses et autres lichens. Curieuses, les deux femmes traversèrent la clairière herbue pour voir l’excavation de plus près. Arrivées sur place, elles constatèrent qu’elle était suffisamment profonde pour que les détails de son intérieur fussent estompés par l’obscurité, bien que son ouverture eût été assez grande pour laisser passer un éléphant. Le visage de Cara s’illumina :

    — Nous avons peut-être enfin découvert un de ces passages dont je t’ai parlé ! s’écria-t-elle. L’entrée d’un couloir qui conduit à un ascenseur permettant de changer de monde ou bien de rejoindre l’axe de Symbiose.

    — Tu crois ?

    — Nous allons voir. Entrons.

    — D’accord. Mais je te suivrai autant que je pourrai. Je suis sujette à la claustrophobie. Et c’est bien sombre là-dedans !

    Cara la rassura :

    — Ne t’inquiète pas, je n’ai rien d’une aventurière téméraire. Ce n’est pas moi qui nous ferai prendre des risques ! J’ai envie de prévenir Bartol avant d’y aller.

    Elle appela le Marsalè qui répondit presque aussitôt :

    —:: Vous êtes parties depuis bien longtemps, dit-il. Tout va bien ?

    —:: Oui, Peluchon ! Tu sais quoi ? Nous venons de trouver l’entrée d’une grotte. Cela ressemble à l’accès d’un tunnel pour changer de monde.

    —:: C’est vrai, grande géanture ? Enfin ! C’est géant comme nouvelle ! Mais où ça ? Où êtes-vous ?

    —:: Je te le dirai bientôt. Nous allons d’abord vérifier qu’il s’agit bien d’un de ces passages. Bisous, mon Peluchon !

    Elle coupa la communication pour éviter de l’entendre râler puis, sans hésiter, elle entra dans la grotte.

    ***

    Bartol répondit au regard interrogatif que l’homme posait sur lui :

    — Cara a peut-être fait une découverte, mais… elle me demande d’attendre avant d’en parler.

    L’homme en question avait déclaré s’appeler Addi Bâ. Taille et corpulence moyennes. Peau sombre, yeux verts, traits afro-asiatiques. Ils s’étaient plusieurs fois croisés, avaient échangé quelques mots et avaient fini par plus ou moins se lier d’amitié. L’individu avait un fort accent mercurien qui rappelait bien plus de mauvais que de bons souvenirs à Bartol. Mais ce dernier avait bien conscience qu’il ne pouvait pas définitivement rayer tous les Mercuriens de sa vie à cause d’un seul qu’il haïssait. Seulement vêtus d’un short de bain, tous deux étaient assis dans le sable herbeux en lisière de la forêt, à quelques pas de la plage. Ils venaient de se baigner et étaient en train de parler de Symbiose, d’imaginer ses concepteurs. C’est à ce moment-là que, sur leur droite, ils aperçurent Sandrila Robatiny qui approchait. Nue, marchant lentement dans l’écume des vagues, elle parut ne pas les voir et passa devant eux sans leur accorder le moindre intérêt. Bartol était mal à l’aise en sa présence. Comme c’était le cas en ce moment, l’attitude de l’Éternelle était parfois étrange. Son regard était imprécis, mais par instants, elle semblait fixer brièvement son attention sur une cible invisible. Un peu comme si elle regardait quelque chose qu’elle était la seule à voir. Au début, Bartol supposait qu’elle lui exprimait sa contrariété en l’ignorant ostensiblement, mais il s’était vite aperçu qu’il s’agissait d’autre chose. De toute façon, ce n’était pas dans son tempérament de faire la tête. L’Éternelle était plutôt du genre à ne pouvoir retenir longtemps ce qu’elle pensait devoir dire. Non, il y avait autre chose, autre chose que le Marsalè n’arrivait pas à cerner.

    Il la regarda s’asseoir en tailleur dans le sable à quelque vingt mètres de là. Tête baissée, elle semblait méditer. Il ne pouvait le voir d’ici, car elle leur tournait presque le dos, mais il eût juré qu’elle avait les yeux fermés. À quoi pensait-elle ? Pourquoi était-elle si différente ? Qu’était devenu son éternel impétueux dynamisme ? Bartol avait essayé de lui parler. Il voulait, secrètement, lui poser une question importante au sujet de son double qui était resté sur Terre avec un double de l’Éternelle. Mais ce n’était pas facile de l’approcher, car Cara semblait le surveiller avec une attention sans relâche. Outre le fait que la biogrimeuse supporterait difficilement qu’il rencontrât seul l’Éternelle, il fallait prendre mille précautions pour que la moindre bribe de conversation concernant ce secret ne puisse être entendue par qui que ce fût.

    Il eût pu, en cet instant, profiter de l’absence de Cara, mais l’attitude étrange de son ancienne compagne le troublait. De plus, Cara risquait de l’appeler d’un instant à l’autre au sujet de sa découverte. Il lui serait difficile d’interrompre cette conversation secrète pour l’écouter… tout aussi difficile, d’ailleurs, que d’expliquer ensuite pourquoi il n’avait pu répondre.

    Il réalisa que le Mercurien le fixait.

    — Quoi ? Que veux-tu ? fit-il, sur un ton légèrement irrité.

    — Ben la chose, Terrien ! rien de grave ! Je suivais tes yeux et je me demandais seulement si tu chavires pour l’impératrice du gène. Il faut avouer qu’elle cultive des courbes ensorcelantes avec grand talent !

    — Fais comme si tu t’en foutais ! D’accord ?

    L’homme garda le silence. Il dirigea son regard vers Sandrila Robatiny et se demanda lui aussi ce qui pouvait la rendre si étrange. Elle avait tout fait pour l’éviter. Et elle ne se laissait approcher par personne, semblait-il du moins. On la voyait très rarement du reste. Les moments comme celui-ci, où elle apparaissait à l’extérieur, étaient très rares. La plupart du temps, elle demeurait enfermée chez elle. En cet instant, elle avait une attitude vraiment insolite. Il aurait aimé aller lui parler, mais il y avait Bartol… Sa présence ne lui facilitait pas les choses.

    ***

    Derrière elles, la large ouverture apparaissait comme un triangle lumineux biscornu, dont l’angle le plus aigu serait en haut ; malgré la clarté qu’elle laissait entrer, l’obscurité commença à se densifier au fur et à mesure de leur progression. Cara sortit une torche d’une des poches de sa combinaison. C’était un petit objet, mais sa photole était puissante. Dès qu’elle l’alluma, les détails de leur environnement réapparurent. La paroi chaotique, vaguement cylindrique, montrait plus de terre que de roche. Quelques racines dépassaient, çà et là.

    Cara se retourna vers son amie qui semblait toujours hésiter quelques mètres derrière. S’étonnant secrètement de la voir si craintive, elle trouva que ce trait de personnalité, qu’elle découvrait, était plutôt sympathique. Ce n’était en tout cas pas un défaut ! Il était en effet bien plus plaisant que l’arrogante intrépidité de Sandrila Robatiny !

    — Viens, Cham ! l’invita-t-elle. On y voit clairement avec la lampe. Il n’y a pas de danger…

    La femme se remit en marche, mais apparemment de mauvaise grâce.

    Au moment où Cara pensa que cette excavation ressemblait plus à un terrier qu’à une grotte, sa compagne d’aventure lui en fit la remarque :

    — Tu n’as pas l’impression que ceci a été creusé par un animal…

    — Si. C’est justement ce que je me dis… Oh !

    Cara s’interrompit.

    Devant elles, deux sortes d’énormes souris se trouvaient sur un tapis d’herbe sèche. À peu près de la taille d’un gros chien. Pelage jaune. Museau allongé. Elles braquaient deux grandes oreilles rondes au pavillon frémissant vers les deux femmes tout en les fixant de leurs deux immenses yeux bleus. Dodelinant de la tête, elles se mirent à pousser des cris qui ressemblaient à s’y méprendre à des croassements.

    — Ces créatures-là n’ont que deux yeux, murmura Cara. C’est moins exotique que les trois de Vouzzz ou les huit de Pooo, mais c’est moins perturbant.

    Celle à qui elle s’adressait était apparemment toujours aussi prudente ; elle se tenait quelques pas en arrière.

    Discrète, mais soudaine, une baisse de l’ambiance lumineuse attira l’attention des deux humaines. Elles se retournèrent brusquement.

    À contre-jour dans la clarté de l’entrée, elles distinguèrent une ombre grandir vers elles. Dans un dérisoire geste de protection, Cara leva un bras devant son visage. La torche lui échappa des mains. Elle se baissa précipitamment pour la ramasser, mais ses doigts ne purent atteindre l’objet, car le sol s’éloigna soudain d’elle. Quelque chose la soulevait. Elle se sentait enserrée par la taille. Ses yeux mal accoutumés à la pénombre avaient du mal à la renseigner sur ce qui se passait. Au bout d’une poignée de secondes, elle parvint tout de même à distinguer suffisamment de détails pour avoir la confirmation de ce qu’elle craignait. Une créature, beaucoup plus grande que les grosses souris, venait d’entrer. C’était cette chose qui l’avait attrapée et qui la maintenait au-dessus du sol.

    Parler de Vouzzz et des Ovoïdes

    Métallurgie 2007, à sa grande satisfaction rebaptisé Chanteur par l’humain extraordinaire, arriva en vue du petit étang et du gros arbre trapu qui se mirait dans l’eau sur la rive opposée. Il venait assez régulièrement ici dans l’espoir de revoir les deux humains extraordinaires qui lui avaient promis de revenir un jour. Il descendit de sa monture, son « mégalapin » pour reprendre le nom que Cara Hito avait donné à ces créatures, et avança lentement autour du plan d’eau dans un léger bruissement de feuilles mortes piétinées par ses cent trois jambes. Ses deux longs pédoncules oculaires penchés vers le sol, il essaya encore une fois de trouver quelques traces d’humains qui ont des habits à leurs bouts de pattes. Ainsi absorbé, il finit par se retrouver à côté de l’arbre trapu. Touchant et examinant minutieusement le tronc, il tenta de découvrir ce qui avait permis à ces créatures étonnantes de disparaître. Y avait-il un passage quelque part ? Dans le tronc, apparemment non. Une trappe donnant sur un tunnel cachée sous le tapis de feuilles mortes ? Non plus, il avait déjà cherché plus d’une fois…

    Soudain, ses pédoncules de communication se tendirent vers le haut et leur extrémité devint brièvement bleue, ce qui trahissait une grande surprise. Un Ovoïde qu’il ne connaissait pas se tenait devant lui. Comment ce farceur avait-il pu arriver là sans se faire remarquer ? Métallurgie 2007, comme tous ceux de son espèce, bénéficiait pourtant d’une vue couvrant trois cent soixante degrés !

    Il s’engagea une conversation lumino-gestuelle qui, traduite au mieux en langage humain solairien, ressemblerait à ce qui suit :

    — Bonjour, Chanteur ! s’exclama l’inconnu. Excuse-moi de te surprendre ainsi. J’aurais dû approcher moins discrètement.

    — Bonjour, répondit Métallurgie 2007, en se demandant comment cet individu pouvait avoir appris son surnom.

    Il n’attendit pas pour lui poser la question :

    — Pourquoi viens-tu de m’appeler Chanteur ? Comment peux-tu connaître ce nom qui m’a été rendu par…

    Il s’interrompit, en attente d’une réponse.

    — Je pensais te faire plaisir en t’appelant ainsi, lumino-gesticulèrent les pédoncules de communication de l’inconnu. J’espère n’avoir pas obtenu l’effet inverse. Si c’est le cas, je te prie de me pardonner. Mon intention était de t’être agréable. Je voulais te parler de quelque chose qui te tient très à cœur, je crois. C’est en rapport avec la raison pour laquelle tu viens si souvent ici.

    Chanteur s’apprêtait à lui faire remarquer qu’il n’avait pas répondu à sa question, mais les dernières paroles de son interlocuteur suscitèrent tant sa curiosité qu’il demanda :

    — De quoi s’agit-il ? Mais, comment peux-tu savoir pourquoi et combien de fois je suis venu ici ? M’espionnes-tu depuis longtemps ?

    — Je ne peux pas facilement apporter une réponse à ces interrogations. Mais, « espionner » est très excessif comme terme ! Les seules choses qui comptent sont que je suis animé de bonnes intentions en ce qui te concerne et que je suis en mesure de te faire rencontrer Danseur et Coquette.

    Métallurgie 2007 tendit de nouveau ses bouts d’antennes bleues vers le haut. La surprise étouffa l’indignation qu’il avait commencé à ressentir au début de la réplique de cet incroyable inconnu qui se permettait d’éviter toutes ses questions tout en lui révélant sans gêne tout ce qu’il savait de lui. Maîtrisant au mieux sa stupéfaction et sa curiosité, il détailla l’individu qui portait un bandeau-vêtement rouge et or assez ordinaire. Son allure générale était également commune. On ne pouvait rien noter de particulier à son sujet. Chanteur s’efforça de prendre une attitude détachée. Il enroula nonchalamment son long bras droit annelé autour d’une des branches basses du gros arbre et lumino-gesticula calmement :

    — Qui es-tu ?

    — Je ne peux pas répondre à cette question.

    — Tu ne réponds à aucune ! Je suis tout de même en droit de demander comment tu sais tout ça de moi !

    — C’est vrai. Mais je suis sincère quand je prétends ne pas pouvoir. Si tu préfères, disons que je n’ai pas de nom. Pourquoi ne pas te désintéresser de mon identité pour te concentrer sur la proposition que je te fais de rencontrer ceux que tu espères voir chaque fois que tu viens ici ?

    Métallurgie 2007 réfléchissait. Il essayait de reconnaître cet Ovoïde.

    Ce doit être un d’en face, conclut-il. Un de ces types qui étudiaient les humains extraordinaires dans le palais de 237 Présidente. Il m’a espionné et à présent il m’interroge pour tenter de découvrir ce que je sais au sujet des créatures qui l’intéressent. Mais peut-être qu’il travaille pour son propre compte… J’ai du mal à comprendre sa dernière manœuvre… Comment va-t-il réagir si j’accepte sa proposition ? Je ne risque rien de toute façon…

    — Hé bien, je suis d’accord ! Fais-moi rencontrer les deux humains extraordinaires ! Je verrai bien si tu parles pour ne rien dire. De quelle façon vas-tu me permettre d’être en leur présence ? Les feras-tu venir ici, où dois-je te suivre quelque part ?

    — Ni l’un ni l’autre. Je te donnerai un moyen d’être d’une certaine manière près d’eux.

    — D’une certaine manière ? Quand ?

    — Très probablement dans peu de temps.

    — D’accord, mais quand ? insista Chanteur, avec une trace visible d’agacement dans sa lumino-gesticulation.

    — Je ne le sais pas encore. Dès que j’aurai fini d’organiser la rencontre du côté des humains. La probabilité qu’ils aient le désir de te voir est très grande, car ils ont plusieurs fois exprimé ce souhait. Voilà pourquoi je t’ai dit très probablement dans peu de temps.

    — Tu prétends donc que tu rencontres les humains extraordinaires quand tu veux !

    — Oui.

    La pensée que cet Ovoïde était simplement dérangé traversa l’esprit de Métallurgie 2007. L’inconnu dégageait toutefois quelque chose qui donnait l’impression inverse. On n’eût su dire pourquoi, mais il semblait même tout à fait crédible.

    — Que dois-je faire ? lumino-gesticula-t-il. Attendre ici ?

    Le « lapincornu », pour utiliser cette fois le nom que Bartol avait donné aux montures des Ovoïdes, avait lentement fait le tour de l’étang pour rejoindre son maître. Métallurgie 2007 déroula son bras de la branche pour lui donner quelques petites tapes affectueuses sous les cornes. L’énorme rongeur émit une sorte de ronronnement sourd pour exprimer son plaisir. Métallurgie 2007 nota, sans y prêter plus attention que ça, vu qu’il avait autre chose à penser, que l’animal ne paraissait pas tenir compte de la présence de l’inconnu. Ce qui était un fait tout de même étrange, car sa monture, très craintive, se tenait habituellement à distance des étrangers.

    — Non. Inutile d’attendre ici. Vaque à tes occupations où bon te semble. Je te reverrai dès que la rencontre que j’organise sera possible.

    ***

    Dans le Monde de Vouzzz, Vouzzz était en train de gravir la montagne dans l’intention d’aller voir Pooo, dans le Monde de Pooo.

    Déjà près du sommet, il se faufilait entre de grosses pierres en direction du tunnel qui conduisait à la première chose-qui-respire. Un chant serein et joyeux faisait vibrer la petite membrane vocale oblongue située au-dessus de son corps sphérique, mais au moment où il vit l’entrée du boyau, cet organe laissa échapper un cri-chant de surprise. Un Vouzzzien qu’il ne connaissait pas se tenait là devant lui.

    Il va sans dire que le terme « Vouzzzien » n’était en aucune façon employé ni par Vouzzz lui-même ni par les siens, ce mot n’étant en effet qu’une pure invention des humains solairiens.

    Les trois grands yeux de Vouzzz fixèrent son semblable anonyme avec effarement. Il avait deux raisons de s’étonner de cette présence. La première était qu’il pensait jusqu’alors connaître tous les Vouzzziens de son monde, ceux des trois villages. La seconde était que cet inconnu fut ici. Jusqu’à ce jour, aucun de ses semblables n’était monté jusqu’en haut de la montagne, pas un seul n’en avait seulement exprimé l’idée.

    Tenant apparemment compte de la surprise de Vouzzz, l’individu mystérieux dit-chanta quelque chose qui, traduit au mieux en langue humaine solairienne, eût ressemblé à ceci :

    — Bonjour. Ne t’inquiète pas, je ne perturberai en rien ni ta relation avec Pooo ni même tes allées et venues entre les deux mondes. Je ne suis là que pour te faire une proposition qui, je pense, te plaira bien.

    — Je ne t’ai jamais vu ! Je suis bien étonné de faire ta connaissance !

    L’inconnu était de couleur pourpre. Ses trois bras pendaient mollement, dans l’attitude caractéristique qui indiquait la disponibilité et le désir de communiquer chez les Vouzzziens.

    — Je sais que tu me rencontres pour la première fois. Mais, j’espère que cela ne t’empêchera pas d’apprécier ce que je vais te proposer. En fait, je voudrais que tu me confirmes que tu souhaiterais revoir les êtres de la Terre que tu as connus.

    — Les créatures horriblement laides ?

    — Oui. Je sais que tu affectionnais particulièrement celui que tu appelais « Grande Géanture », en utilisant son propre langage. N’est-ce pas que tu l’aimais bien ?

    Des sifflements polyphoniques très modulés superposés à des sonorités brèves rappelant des percussions, c’est ainsi qu’une oreille humaine eût perçu une petite partie de cette conversation. Une petite partie seulement, car l’appareil auditif des hommes était sourd à la plupart des fréquences émises.

    — Oui, je l’aimais bien. Il avait mal à son âme, comme tous ses semblables. Je voulais le soigner. Je voulais les soigner tous. Ils me faisaient tant de peine. Mais qui es-tu ?

    — Celui que je suis n’a aucune importance. Ce qui compte c’est que je peux te faire rencontrer Grande Géanture et quelques-uns de ses congénères.

    — Quand ça ?

    — Bientôt, si tu me confirmes que tu es d’accord.

    — Oui, je le suis, bien sûr. Ainsi, tu as donc découvert un moyen de te rendre dans leur monde, la Terre !

    — On peut dire la chose de cette manière, disons que c’est comme si.

    — Tu as trouvé une autre colonne-d’eau-dure-mais-pas-froide ?

    — Non. Ce n’est pas nécessaire.

    — Pas nécessaire ! s’étonna Vouzzz. Peux-tu changer de monde sans entrer dans une colonne-d’eau-dure-mais-pas-froide ?

    — Oui. Tu pourras discuter de ça avec Grande Géanture, si tu veux. Je pense qu’il saura bien te l’expliquer.

    Vouzzz oscilla d’enthousiasme sur ses trois jambes.

    — J’ai hâte de le voir.

    ***

    Toujours en short de bain, Bartol et sa nouvelle connaissance étaient assis sur la plage. Les bras posés sur les genoux, le Marsalè regarda le Mercurien se lever silencieusement et partir. Conscient qu’il avait été désagréable, il lui lança :

    — Excuse-moi, Addi ! Je…

    L’homme s’arrêta un moment pour répondre par dessus son épaule :

    — Zorrr ! Ce n’est pas grave ! On se verra plus tard. Tiens-moi au courant au sujet de ce qu’a découvert Cara, si tu veux bien.

    — Bien sûr, grande géanture !

    Le Terrien observa quelques secondes le Mercurien qui s’éloignait avant de tourner son regard vers l’Éternelle. Toujours assise en tailleur dans le sable, le regard droit devant elle, elle ne bougeait pas. Il était seul avec elle. C’était le moment ou jamais d’aller lui parler. Il se leva et se dirigea en oblique vers la mer pour s’approcher d’elle sous un angle lui permettant de voir son visage. Cette immobilité l’inquiétait. Elle qui était incapable de rester inactive une seconde ! Il avait du mal à comprendre comment sa nouvelle situation dans Symbiose avait pu à ce point la changer. Même en tenant compte du fait qu’elle n’avait plus son empire à gérer, ce n’était pas normal. Quand il la vit de profil, son inquiétude grandit. Elle semblait si absente ! À quoi pensait-elle ainsi des heures durant ? Quelques pas plus loin, il put, tout en continuant à l’approcher, l’observer de trois quarts. Il était encore à une vingtaine de mètres d’elle.

    Sandrila ! se dit-il. Que t’arrive-t-il ? Où est celle que j’ai connue ?

    D’un seul coup, il sursauta :

    ― Que, qu’est-ce que mais… ?

    — Excusez-moi, Bartol. J’ai à vous parler.

    — Abir Gandy ! Mais que… Que foutez-vous là à surgir soudainement n’importe quand devant mon nez ? Vous voulez me rendre cardiaque ou quoi ?

    — Excusez-moi, encore. Mais je n’ai pas jugé nécessaire de vous faire croire que je venais à vous en marchant depuis une direction quelconque. Vous savez trop ce que je suis en réalité pour que je me livre à ce genre de mise en scène inutile.

    — Abir ! Il existe une raison de ne pas surgir brutalement devant quelqu’un. Cette raison s’appelle l’intimité. L’IN-TI-MI-TÉ, Abir ! Détestable Algo ! Je vous exècre tant ! Que me voulez-vous ?

    — Vous parler de Vouzzz et des Ovoïdes.

    — Ah, très intéressant ! Mais vous tombez très mal, là ! Ne peut-on pas remettre ça à plus tard ?

    — Si, bien sûr. Faites-moi savoir quand vous serez disposé. Je vous laisse tranquille. Mais ne tardez pas trop, s’il vous plaît, parce qu’ils attendent.

    Sur ce, l’image d’Abir Gandy se dissolut.

    Deux secondes hébété, Bartol ne réalisa pas tout de suite qu’il était complètement seul sur la plage. L’impératrice du gène avait disparu. Dans un accès de rage, il adressa une liste d’épithètes inharmonieuses à l’ancien gravipilote. Puis, se souvenant que ce dernier voulait lui parler de Vouzzz et des Ovoïdes, il essaya de se calmer pour lui faire savoir qu’il était prêt à reprendre cette discussion.

    — Abir, grommela-t-il. Je vous détesterai toute ma vie, mais vous pouvez venir. Je suis disponible à présent que vous m’avez géantissimement moisi la joie de vivre !

    Cara tenta de s’enfuir

    Les yeux de Cara étaient à présent parfaitement accoutumés à l’obscurité. Une dizaine de minutes s’étaient écoulées depuis que la grande créature était entrée dans la grotte et avait capturé les deux femmes. Elle les avait attrapées à l’aide d’organes de préhension qui, à première vue, rappelaient des mains humaines, mais avec quatre doigts seulement. Cette nouvelle « souris » ressemblait beaucoup aux deux petites, mais celle-ci devait bien atteindre cinq ou six mètres de haut quand elle se tenait dressée sur son postérieur ; les deux captives supposaient qu’elles avaient affaire à un des parents. À la grande frayeur de Cara, qui se voyait déjà dévorée, la chose les avait l’une après l’autre approchées de sa courte trompe, pour les renifler avant de les observer de près. Ces examens minutieusement effectués, la créature les posa sur le matelas d’herbe et de mousse en compagnie étroite de ceux qui devaient, selon leur apparence et le contexte, être ses enfants.

    Alors que ces derniers étaient jaunes comme des poussins, la grande créature était presque toute verte. Son corps, orné d’insolites motifs polygonaux, était en partie couvert de pelage. Comme ses petits, elle avait de grands yeux bleus très proéminents et réfléchissants comme du verre.

    — Je suis soulagée ! s’exclama Cara. Il y a tout lieu de croire que cette étrange souris géante nous a adoptées, puisqu’elle nous a mises dans son nid avec ses petits.

    Euh… À moins que son intention soit plutôt de leur offrir de la nourriture… pensa-t-elle.

    Effrayée par cette idée, elle adressa des regards suspicieux aux deux autres occupants du nid. Ceux-ci se tenaient à présent pour ainsi dire assis. Dans cette position, ils étaient presque aussi grands qu’elles. Ils fronçaient le museau dans leur direction en agitant une petite trompe se terminant par une truffe rouge. Cette dernière rappelait vaguement une grosse framboise. Après l’arrivée de leur supposée mère, ou père, ils étaient restés silencieux, mais à présent quelques « croassements » leur échappaient. L’un d’entre eux tendit sa truffe frémissante vers le visage de Cara avec un intérêt évident. Se mouvant lentement, Cara sortit du nid à reculons, mais elle fut de nouveau soulevée par la taille et replacée sur le matelas végétal à côté de sa compagne d’aventure qui suscitait la vive attention olfactive de l’autre petit. Aussitôt sur pieds, Cara tenta de s’enfuir en courant le plus vite qu’elle put en direction de la sortie, essayant de se faufiler entre la créature maîtresse des lieux et la paroi. Une main véloce la reposa encore sur le nid où elle fut derechef reniflée par l’enfant qui avait commencé à lui témoigner cette manifestation d’intérêt. Elle voulut s’échapper trois autres fois, mais chacune de ses tentatives se termina de la même façon. À en juger par leurs mimiques et leurs croassements, elle ne réussit apparemment qu’à amplifier la curiosité des deux petits qui se bousculèrent l’un l’autre pour s’approcher d’elle afin de mieux la flairer. Quand l’un d’eux posa une petite main verte de quatre doigts sur son épaule, elle poussa un cri qui immobilisa les deux êtres. Leurs oreilles noires et rondes braquées vers l’humaine, ils semblèrent tous les deux attendre que celle-ci recommençât. Cara voulut mettre ce moment à profit pour cépher à Bartol.

    Malheureusement, le fond d’une grotte n’a jamais été ce qu’il y a de mieux pour recevoir ou émettre des ondes électromagnétiques ! Aussi, lui fut-il impossible de le joindre. Elle essaya alors de retrouver la torche qui lui avait échappé. Mais patiemment, la grande créature l’empêcha encore, sans brutalité mais fermement, de s’éloigner du nid. Les trois fois qu’elle tenta de le faire, une main leste la souleva pour la lâcher au même endroit.

    Remarquant seulement à ce moment que son amie était allongée sur le côté, elle prit conscience qu’elle n’aurait su dire depuis combien de temps elle était dans cette position, car elle n’avait pas fait attention à elle depuis que la créature les avait capturées.

    — Cham ! hurla-t-elle en se penchant vers elle.

    La saisissant par sa chemise blanche, elle secoua plusieurs fois son corps inerte sans obtenir de réactions. Comment ai-je pu l’oublier si longtemps ? se reprocha-t-elle.

    ***

    Bartol était debout dans le sable. Les bras croisés sur son torse nu, l’air renfrogné, il attendait qu’Abir Gandy se manifeste en regardant autour de lui.

    Ce félon ne viendra pas, pensa-t-il avec amertume. À présent qu’il a tout gâché, monsieur va se faire prier pour m’en dire plus au sujet de Vouzzz et des Ovoïdes.

    Il sombrait de plus en plus dans le ressentiment quand il vit le porte-parole des Symbiosiens arriver tranquillement du fond de la forêt.

    — Me revoilà ! dit la représentation d’Abir Gandy en s’arrêtant devant Bartol.

    — Pourquoi venez-vous, comme ça, de loin ? À quoi sert cette ridicule simagrée, puisque vous savez que j’ai conscience que vous n’êtes qu’une image dans mon esprit ? Image qui plus est des plus déprimantes, soit dit en passant. Vous avez choisi l’apparence d’un homme laid à faire vomir ! Vous avez des goûts de cloporte, Abir.

    — Je me suis livré à ce que vous appelez cette simagrée, parce que vous avez semblé contrarié que j’apparusse devant vous sans faire mine d’arriver de quelque part.

    — Mais ! ça alors, c’est géanturesque ! Je

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