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Cibola, une aventure de Dane Maddock
Cibola, une aventure de Dane Maddock
Cibola, une aventure de Dane Maddock
Livre électronique351 pages5 heures

Cibola, une aventure de Dane Maddock

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À propos de ce livre électronique

1539- Dans un fort Espagnol isolé de tout, un homme détient le secret du trésor le plus caché et le plus mortel de l’histoire de l’humanité.

Utah, de nos jours. Des peintures trouvées dans des grottes sur un site archéologique amérindien apporteraient la preuve que le Christ aurait visité le Nouveau-Monde. Mais est-ce réellement le cas? Dane Maddock revient pour une autre aventure inoubliable! Lorsque Maddock vient à la rescousse de la superbe archéologue Jade Ihara, il se joint à elle pour partir à la recherche des légendaires Sept Cités d’Or de Cibola. Cibola emmène le lecteur dans un voyage exceptionnel à travers le sud-ouest américain, où les ruines des mystérieux Anasazis dissimulent des secrets mortels et où les ennemis se cachent derrière chaque mur des anciennes ruines. Maddock et son partenaire « Bones » Bonebrake doivent décrypter les indices tirés du mythique Rouleau de Cuivre, déjouer leurs ennemis, et être les premiers à découvrir le secret de Cibola.

LangueFrançais
Date de sortie14 oct. 2017
ISBN9781507144008
Cibola, une aventure de Dane Maddock
Auteur

David Wood

David A. Wood has more than forty years of international gas, oil, and broader energy experience since gaining his Ph.D. in geosciences from Imperial College London in the 1970s. His expertise covers multiple fields including subsurface geoscience and engineering relating to oil and gas exploration and production, energy supply chain technologies, and efficiencies. For the past two decades, David has worked as an independent international consultant, researcher, training provider, and expert witness. He has published an extensive body of work on geoscience, engineering, energy, and machine learning topics. He currently consults and conducts research on a variety of technical and commercial aspects of energy and environmental issues through his consultancy, DWA Energy Limited. He has extensive editorial experience as a founding editor of Elsevier’s Journal of Natural Gas Science & Engineering in 2008/9 then serving as Editor-in-Chief from 2013 to 2016. He is currently Co-Editor-in-Chief of Advances in Geo-Energy Research.

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    Aperçu du livre

    Cibola, une aventure de Dane Maddock - David Wood

    Cibola

    Une aventure de Dane Maddock

    ––––––––

    Par David Wood

    Traduction de Marie Chartier

    Résumé :

    Cibola par David Wood

    Une aventure de Dane Maddock

    1539- Dans un fort Espagnol isolé de tout, un homme détient le secret du trésor le plus caché et le plus mortel de l’histoire de l’humanité.

    Utah, de nos jours. Des peintures trouvées dans des grottes sur un site archéologique amérindien apporteraient la preuve que le Christ aurait visité le Nouveau-Monde. Mais est-ce réellement le cas? Dane Maddock revient pour une autre aventure inoubliable! Lorsque Maddock vient à la rescousse de la superbe archéologue Jade Ihara, il se joint à elle pour partir à la recherche des légendaires Sept Cités d’Or de Cibola. Cibola emmène le lecteur dans un voyage exceptionnel à travers le sud-ouest américain, où les ruines des mystérieux Anasazis dissimulent des secrets mortels et où les ennemis se cachent derrière chaque mur des anciennes ruines. Maddock et son partenaire « Bones » Bonebrake doivent décrypter les indices tirés du mythique Rouleau de Cuivre, déjouer leurs ennemis, et être les premiers à découvrir le secret de Cibola.

    Cibola

    Copyright 2009, 2016 par David Wood

    Publié par Gryphonwood Press.

    Tous droits réservés.

    Ce livre est une œuvre de fiction. Tous les évènements et personnages décrits dans ce livre sont le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisé de manière fictive.

    Cet ebook, un livre électronique, est édité pour votre usage personnel seulement. Il ne peut pas être revendu ou donné à d’autres personnes. Si vous désirez partager ce livre avec une autre personne, s’il-vous-plaît veuillez en acheter une autre copie pour chaque destinataire. Si vous êtes en train de lire ce livre et vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage exclusif, veuillez s’il-vous-plaît en acheter une autre copie. Merci de respecter le travail acharné de cet auteur.

    Pour mon père David, qui a toujours cru en mes capacités à écrire.

    Sous la dixième marche qui entre à l’est

    Sous la pierre noire de l’entrée ouest

    Au-dessus du pilier de l’ouverture de la grotte à deux entrées

    Sous les escaliers dans le trou

    Sur la troisième terrasse dans la cave,

    Sur le côté est dans la chute

    Au bord du canal du côté nord

    Six coudées vers le bassin immergé

    Dans le sépulcre, dans la troisième course de pierres

    Sous la tombe

    Dans la plate-forme enchaînée

    Ce sont toutes les offrandes votives du septième trésor, les dix sont impures

    Tables des matières

    Résumé :

    PROLOGUE

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Chapitre 23

    Chapitre 24

    Chapitre 25

    Chapitre 26

    Chapitre 27

    Chapitre 28

    Chapitre 29

    Chapitre 30

    Chapitre 31

    Chapitre 32

    Chapitre 33

    Épilogue

    PROLOGUE

    11 avril 1539

    Fray Marcos de Niza jura à mi-voix en retirant la manche de sa chemise de l’encre encore humide sur la page. Il remonta l’injurieux morceau de tissus jusqu’à son coude et examina les dommages.  Juste une petite bavure dans le coin supérieur droit. Rien de trop grave. Ça lui apprendra à faire sécher la page avec plus d’attention.

    Il s’éloigna de son journal de bord avec un soupir et remplit sa tasse. Il leva la bouteille vers la lumière en la retournant, jetant un regard lugubre au fond de bouteille de vin qu’il lui restait. Trois doigts, rien de plus. Il espérait qu’une cuvée décente arriverait à cet avant-poste reculé, oublié par la civilisation. Il médita sur disgrâce et espérait qu’aucune nouvelle à propos de celle-ci n’avait rejoint sa famille au pays. Il se demandait si son père était encore en vie. Si c’était le cas, il espérait que celui-ci n’avait pas entendu parler de ce qu’il avait fait. Si seulement il pouvait lui dire la vérité. Si seulement il pouvait dire la vérité au monde entier! S’il avait pu, il n’aurait pas été envoyé dans cet endroit pour ne rien faire. Oh, ils lui avaient promis qu’il retournerait un jour à Mexico, quand il ne serait plus « nécessaire » ici. C’était probablement vrai. Lorsque Coronado le pardonnerait, il lui serait permis de revenir, la queue entre les jambes.

    Est-ce que ça en valait la peine? Bien sûr. Il y avait bien trop de raisons pour que ce qu’il avait découvert ne parviennent pas jusqu’à la lumière du jour. Son existence même pourrait faire des dommages irréparables à l’Église.  Sa foi en avait même été ébranlée, aussi forte était-elle. Il n’y avait toutefois pas de raison plus grande. Mais qui pourrait mériter un tel pouvoir? Certainement pas Coronado. Pas le roi, même pas le pape. Peut-être que personne ne le méritait.

    Avait-il seulement le droit de garder ce secret pour lui seul, et ce, pour l’éternité? Il avait confiance que seul lui et Estevanico connaissaient la véritable histoire. Il avait retiré la seule trace écrite de la librairie où il l’avait appris, et la clé finale demeurait entre les mains d’Estevanico... du moins pour le moment.

    Non. Il ne pouvait pas le laisser mourir avec lui. Ce n’était pas son secret à garder.

    C’était le secret de Dieu, et Lui seul pourrait choisir quand et le révèlerait et à qui. Marcos continuerait avec le plan qu’il avait établie dans son cœur. Il ne laisserait qu’un seul indice au monde. Si Dieu désirait qu’il soit retrouvé, il le serait. Sinon, et bien c’était entre Ses mains. Marcos retourna à son journal.

    ...Je sais que ce que je fais est mal aux yeux du roi, mais je crois que cela est juste aux yeux de Dieu. Certains secrets doivent demeurer exactement cela, secret. J’ai vu de mes propres yeux les horreur apportées par mes concitoyens sur ces terres innocentes. Je frissonne en pensant aux conséquences si un tel pouvoir tombait entre leurs mains. Je ne crains pas pour ma vie. Ils ont acceptés l’histoire que je leur ai comptée, et seul deux d’entre nous qui connaissent la vérité sont encore en vie; quoique le deuxième se fasse passer pour mort. Du moins, j’espère qu’il est encore en vie, et qu’il vivra assez longtemps pour pouvoir compléter sa tâche. Je sais que c’est de la folie d’écrire ainsi mes pensées, mais je sens que je dois les écrire et méditer sur celles-ci. Je sais que le secret est en sécurité.

    Pourtant, je ne peux me résoudre à garder ce secret caché aux yeux de l’humanité. Il est trop terrible pour être révélé, mais trop précieux pour être enterré. J’ai prié et cherché la voie à suivre dans les Saintes Écritures, et j’ai reçu une réponse. Dieu tout-puissant, le jour viendra où ce secret sera révélé. Seul le serviteur choisi saura décrypter les indices que moi et mon fidèle compagnon auront laissés derrière. Il devra commencer par chercher dans les profondeurs du puit de son âme...

    Lézard-au-Soleil plongea derrière l’affleurement rocheux et jeta un coup d’œil sur le paysage s’ouvrant sous le clair de lune. Une lumière argentée brillait sur la plaine rocheuse, embrassant tout ce qui s’y trouvait d’une aura fantomatique sous la couverture de ténèbres. C’était une nuit pour les esprits.

    Le son se produisit à nouveau, cette fois beaucoup plus près. Quelqu’un de moins que lui expérimenté aurait pu manquer le faible bruit de pas sur la roche. Quelqu’un bougeait silencieuse dans l’obscurité. Il était possible que ce dernier ne lui veuille aucun mal, mais il ne voulait pas prendre de risques inutiles. Trouvant une position confortable, son poids équilibré sur la plante des pieds, il s’installa pour attendre. La patience, avait dit son grand-père, était une bonne chose, et Lézard-au-Soleil en avait plein.

    Il déposa les deux petits lapins sur le sol avec le plus grand soin, un pauvre butin pour une si longue chasse. Il avait été imprudent de rester dehors si tard. Il n’avait pas peur des coyotes, mais ils pouvaient être une contrariété  sur ces terres où même la plus petite des proies était durement gagnée. Et si on pouvait en croire les histoires, il y avait quelque chose d’autre à craindre dans ces lieux. Retirant son arc court de sa ceinture, il l’installa avec aisance. Trois flèches demeuraient dans son carquois, mais il les laissa à leur place. Lorsque la situation le demandait, il pouvait envoyer une flèche plus rapidement que quiconque de sa connaissance.

    Il leva les yeux vers la couverture de soie du ciel nocturne, parsemée d’étoiles et baignée par la lueur de la lune. Il avait grandi en écoutant des histoires d’étoiles magiques et des histoires sur les anciens dans le ciel. Son frère, Assi-au-Feu, avait toujours été fasciné par ces légendes, mais lui-même ne partageait pas cet intérêt. Il croyait en la terre sous ses pieds, l’arc entre ses mains et le défi de la chasse. Il respectait ses adversaires, même le plus petit des lapins, et appréciait les proies ingénieuses. Il remerciait toujours les prises qui tombaient sous ses flèches pour la nourriture et les vêtements qu’ils lui procuraient. Oui, il y avait assez de choses sur cette terre à contempler pour ne pas s’en faire avec les choses du ciel.

    Une fois de plus, le léger bruissement se répandit dans la plaine rocheuse, et un éclat argenté capta son attention.  Une ombre apparue derrière une formation rocheuse à distance, la lueur de la lune souligna la forme noire. Une autre figure émergea, puis une troisième. Lézard-au-Soleil aspira l’air entre ses dents et plissa des yeux. C’était impossible! Alors que les ombres se rapprochaient, il pouvait voir qu’il avait eu raison. Ils avaient la tête, les bras et les jambes d’un homme, mais leurs corps étaient couverts d’écailles de serpent! Une telle créature pouvait-elle seulement être tuée? Se retrouvant soudainement à souhaiter d’avoir écouté plus attentivement les histoires contées près du feu par les ainés, il se pencha le plus bas possible sans que sa vision ne s’obscurcisse. Il devenait une ombre, une trace cachée dans le paysage nocturne.

    Une brise soudaine, froide et sèche, lui parvint. Il inhala profondément, mais ne trouva aucune odeur particulière. Bien sûr, à sa connaissance les serpents n’avaient pas d’odeur. Il était au moins à contrevent par rapport à ces créatures. Elles s’approchèrent, et à chacun de leur pas son cœur battant un peu plus vite. Son sang pompait en lui, la veine sur sa tempe vibrait à chaque pulsation de son cœur. Ils venaient droit sur lui. Il allait se battre s’il le fallait. Ils étaient trois et il lui restait trois flèches. Il se dit qu’il devrait viser la tête. Cette partie d’eux, au moins, semblait humaine, et aussi vulnérable que sa propre tête. Seules les écailles serpentines leur donnaient un air insaisissable.

    Il retira une première flèche de son carquois et tendit son arc. Il allait tirer, lorsque brusquement les trois créatures changèrent de direction, celui en tête gesticulant vers une étoile particulièrement brillante. Ils se dirigèrent vers sa droite, au nord. Alors qu’ils partaient de leur côté, Lézard-au-Soleil eu enfin une bonne vue sur les hommes serpents, et ce qu’il vit le fit grimacer.

    Ce n’était pas des bêtes, mais bien des hommes. Des hommes qui portaient les dures vestes argent dont il avait entendu parler dans les histoires. Les mêmes vêtements que ceux portés par les étrangers légendaires aux visages blancs comme des nuages et aux bâtons tonnerres. Une autre histoire à laquelle il n’avait jamais cru. Lézard-au-Soleil avait voyagé bien plus loin que n’importe qui d’autre au village, plus bas vers les falaises rouges et la grande eau salée, et il n’avait jamais vu un homme avec un visage blanc et un bâton qui tirait du feu. Bien sûr, il n’avait jamais vu leurs vestes argent avant aujourd’hui non plus. Il lui sembla d’ailleurs étrange que le visage des hommes qu’il voyait passer n’était pas blanc, mais sombre. C’était difficile à voir dans l’obscurité, mais les deux premiers semblaient être des Dineh, comme ils aimaient s’appeler eux-mêmes, ou peut-être d’une autre tribu du sud. Le troisième homme était lui une tête plus grande que les deux autres, et aussi noir que la nuit. Si sombre en fait, que sa tête semblait disparaître lorsqu’il passait parmi les ombres. Lézard-au-Soleil n’avait jamais vu un tel homme. Lorsqu’ils furent presque hors de vue, il se décida à les suivre. Il devait en savoir plus.

    Lézard-au-Soleil fit rouler le petit caillou dans sa bouche, pour essayer de calmer la soif avec sa fraîcheur. Deux nuits et deux jours ne lui en avait pas appris beaucoup sur sa proie. Il était fier d’avoir pu éviter d’être découvert pendant cette période. Il gardait ses distances pendant le jour, demeurant juste hors de vue, se fiant à ses compétences de traqueur pour garder le bon chemin. Deux fois il avait craint les avoir perdu, mais à chaque fois, un petit signe l’avait rassuré. Il avait le regard aiguisé et pouvait repérer la moindre trace sur une roche poussiéreuse ou encore un galet pressé dans le sable par les pas d’une personne désirant ne pas laisser de traces. Il devait toutefois l’admettre, les Dineh bougeaient bien, aussi bien que l’homme sombre. Pour quelqu’un de cette taille, il aurait dû compter sur plus que des marques occasionnelles pour indiquer son passage.

    Il faisait vraiment noir maintenant, et il se tenait discrètement derrière une tombée de roches surmontées par de petits buissons. Les lapins étaient mangés depuis longtemps, rôtis sur un feu caché près de la rivière la nuit dernière. Il avait mangé un peu de viande séchée avant de ramper vers le camp des autres. Un estomac mécontent pouvait rendre son camouflage inutile. S’appuyant sur son coude gauche, il jeta un œil depuis sa cachette à l’étrange trio d’hommes. Ou plutôt l’étrange duo. L’individu sombre avait disparu. Il observa les alentours en tentant de ne pas trop bouger, mais ne vit rien de plus.

    Il concentra tous ses sens sur les deux hommes assis près du petit feu. Ils avaient retirés leurs vestes serpentines, et avaient maintenant l’air beaucoup moins sinistre dans leurs costumes natifs. Celui sur la gauche, un individu trapu et musclé au visage bardé de cicatrices et une chevelure noire hirsute, était en train de faire rôtir une queue de lézard montée sur un long bâton pointu.  L’autre, aussi petit mais avec un cadre plus mince et un visage de rapace, était assis les genoux contre sa poitrine, les mains serrées ensembles. Ils parlaient doucement, mais il ne pouvait entendre ce qu’ils disaient. Bien sûr, il ne parlait que très peu de cette langue.

    Un son provenant de derrière lui parvint à ses oreilles, et il tourna la tête vers cette direction, sa main sur son couteau. L’homme sombre se tenait derrière lui, un long couteau prêt. Son sourire rayonna dans le noir, ses yeux illuminés par les étoiles come deux étangs profonds. Lézard-au-Soleil ne perçut aucune menace dans sa posture, mais ne doutait pas que celui-ci pouvait le tuer s’il le décidait. Il avait l’avantage sur lui et une meilleure arme. Si Lézard-au-Soleil avait été dans une autre position, il aurait pu lui tirer son couteau et s’enfuir, mais pas étendu ainsi dans un buisson. Il cracha le caillou qu’il avait dans la bouche.

    « Tu fais une bonne piste, » dit-il à cet homme si grand,  même si celui-ci  ne devait pas parler sa langue. « Tu ne laisses presque pas de signe de ton passage, et je ne t’ai même pas entendu venir derrière moi. »

    « Je te remercie de ton compliment, » lui répondit l’homme d’une voix riche et profonde, comme la profondeur d’un canyon. « Tu n’es pas sans ressources toi-même. Mon nom est Estevanico. Dépose ton couteau et viens t’asseoir près du feu. » Il se pencha et il offrit une main couleur d’ébène.

    Lézard-au-soleil pris un moment pour se remettre du choc d’entendre cet homme étrange parler son langage. « Je suppose que tu m’aurais déjà tué si tel avait été ton intention, » dit-il, rangeant son couteau et attrapant la main de l’homme avec la sienne.

    Estevanico le remis sur ses pieds comme il aurait fait avec un enfant. Le grand homme regarda Lézard-au-Soleil de ses grands yeux bruns, gardant le silence un moment avant de répondre. « Ça reste encore à voir. »

    Chapitre 1

    Jade donna une petite tape sur la lampe de plongée fixée à son front. Le faisceau de lumière clignota à nouveau puis brilla enfin à pleine capacité. Elle maudit cet équipement de mauvaise qualité provenant de l’université. Elle se dirigea à nouveau vers le mur, et tout en faisant attention à ne pas déranger la fine couche de vase qui recouvrait le sol de la caverne, elle passa ses doigts sur les rainures de la roche. Elles étaient définitivement faites par une main humaine. Beaucoup trop régulière pour être naturelles, et cette partie du mur était douce et aplanie sous la couche de plantes et débris accumulés là depuis près d’un demi-millénaire. Elle frotta la roche plus fort de ses doigts gantés et tourna instinctivement la tête afin d’éviter le de nuage de matière qui montait vers elle.

    Se tournant à nouveau vers la paroi pour inspecter l’endroit qu’elle venait de dégager,  elle attendait, le cœur battant d’anticipation, pour que le courant stagnant et presque inexistant dégage entièrement son champs de vision. Le nuage trouble se dissipa avec une laborieuse lenteur, et ses yeux s’agrandirent sous la surprise. C’était un joint, où des pierres taillées avec précision se joignaient une à l’autre. Elle pouvait voir les lignes verticales où les blocs se rencontraient. Elle dégagea un autre pan du mur, révélant d’autres pierres travaillées.

    Levant la tête, elle suivit des yeux le faisceau de lumière alors qu’il montait sur le mur. À environ six mètres de sa tête, le motif régulier de pierres anciennes cédait le pas à un fouillis de pierres cassés et de racines enchevêtrées. C’était un puit effondré, exactement comme elle croyait trouver. Remarquablement, la toile de racines épaisses formait une sorte de plafond, qui préservait la partie inférieure du puit pour qu’elle demeure presque intacte. Elle fit une tour de la base en s’approchant du mur afin d’inspecter les pierres. Elles paraissaient solides, sans aucun indice apparent d’effondrement supplémentaire.  Elle devenait néanmoins de plus en plus consciente de la masse de pierres suspendue directement au-dessus de sa tête. Elle était de toute évidence en place depuis des centaines d’années, mais elle se sentit extrêmement vulnérable à la pensée de ces pierres comblant soudainement le puit.

    Elle jeta un œil sur sa montre de plongée et constata avec déception qu’elle avait déjà épuisé tout le temps alloué. Elle avait minutieusement planifié son exploration pour avoir le temps de retourner, avec deux minutes en plus pour lui laisser le plus de temps possible pour sortir du puit.

    En se réorientant vers le passage en amont, elle donna un coup de pied et sentit une résistance, comme si quelque chose la retenait par derrière. Avec précaution, elle tenta à nouveau de nager vers le haut, et une fois encore, quelque chose la tira vers l’arrière. Jade était une plongeuse expérimentée et elle savait qu’elle devait bouger lentement et demeurer calme. Un mouvement brusque pouvait l’empêtrer davantage, ou pire encore, arracher l’un des tuyaux lâches de ses appareils. Elle tourna la tête de tous les côtés, cherchant à repérer l’obstruction, mais sans succès.  Ce qui la retenait était directement derrière elle. Elle tenta d’atteindre l’obstruction dans son dos, mais ne trouva rien. Un peur irrationnel monta en elle, mais elle réussit à se calmer presque immédiatement. Elle devait approcher le problème d’une manière rationnelle.

    Elle porta la main derrière sa tête et fit courir sa main le long de son appareil respiratoire, et trouva enfin l’obstruction. Une racine s’était fichée entre les deux bonbonnes. Quels étaient les chances? Elle tenta un mouvement vers l’arrière, puis d’un côté à l’autre, en vain. Elle dégagea son couteau de plongée en essaya de scier l’obstruction, mais cette opération fut ineffective contre la racine noueuse. Il était de plus presque impossible d’accomplir une telle action  en travaillant à l’aveugle derrière son dos. Elle devait détacher les bonbonnes et les libérer de l’obstruction. Cette pensée l’effraya un peu, mais elle avait déjà pratiqué la manœuvre lors de ses entrainements. Elle regarda à nouveau sa montre et réalisa qu’elle était bien au-delà du temps de remontée.

    Son cœur battait à toute allure et son pouls augmenta. Reste calme, Jade, se rappela-t-elle. La panique entraine une forte respiration, ce qui entraine une consommation d’oxygène plus rapide, ce qui entraine... arrête! Rien de cela n’a d’importance pour le moment. Elle dégagerait les bonbonnes, puis elle rattraperait le temps perdu en nageant plus vite. Oui, ça devrait marcher.

    Elle prit deux profondes respirations, puis détacha méthodiquement les sangles qui soutenaient les bonbonnes et se dégagea. Avec une dernière inspiration de cet air tendre, elle retira l’embout de sa bouche. Gardant sa respiration et retenant les bonbonnes, elle se retourna dans l’espace clôt.  Quelques mouvements habiles et elles étaient libres. Remettre le matériel sur son dos était peu commode dans cet espace sombre et confiné, mais elle réussit facilement et pu enfin respirer à nouveau cet air béni. Elle n’avait toutefois pas le temps de se féliciter.

    Elle entreprit une montée rapide dans l’étroit passage, nageant contre le courant, et ce qui avait semblé comme un débit d’eau léthargique à l’aller faisait maintenant une sérieuse résistance. Des particules de limon et des morceaux de végétation passaient contre son visage alors qu’elle poussait dans le passage avec une certaine témérité. Elle passa un peu trop négligemment dans une section tordue et s’égratigna l’épaule contre le bord. Elle sentit sa combinaison de néoprène se déchirer, mais ne s’y attarda pas vue les circonstances.

    Elle se demanda si Saul savait que quelque chose n’allait pas. Savait-il seulement depuis combien de temps elle était partit, ou quand elle aurait dû revenir? Probablement pas. Ce n’était pas un plongeur. Super. Personne pour venir vérifier. Quand je sors d’ici, je me trouve un partenaire de plongée, pensa-t-elle.

    Le plafond était très bas à cet endroit, et ses bonbonnes cognèrent contre une roche plus basse. Elle continua d’avancer, certaine que la distance n’était pas aussi grande lorsqu’elle est venue. Et si j’avais manqué la sortie? Si je suis allée trop loin? La panique menaçait à nouveau de prendre le contrôle, mais elle se força à se calmer. Elle se souvenait de cet endroit plus bas : elle était environ à la moitié du chemin. La moitié ! Avec le peu d’air qu’il lui restait dans ses bonbonnes, elle n’était qu’à la moitié.

    Ses jambes poussaient comme des pistons, ses mains en coupelles tiraient l’eau comme si elle se trainait dans le sable. Elle tenta de retenir sa respiration pour de plus longues périodes, mais abandonna bientôt l’idée. Son corps nécessitait l’oxygène qui n’était plus. Ses muscles brûlaient et le sang qui pompait dans ses veines était maintenant un rugissement audible. Un goût de cuivre parvint à sa bouche, et ses poumons forçaient contre des liens invisibles. Des ombres apparaissaient dans sa vision périphérique et avançaient lentement vers le centre. Elle allait mourir.

    Encore en train de mordre l’embout dans sa bouche, elle cria de frustration. Elle tenta de se battre, mais ses coup et gesticulations cessèrent rapidement alors que la noirceur la consuma. Elle relâcha sa mâchoire de l’embout maintenant inutile et se rendit. Alors que sa conscience s’éteignait, elle vit une lumière qui venait vers elle.

    Eh bien, qu’est-ce qu’on en sait. Toutes ces histoires sont vraies. Elle regarda avec une acuité détachée alors que la lumière se fit plus brillante. Elle dérivait vers le ciel... ou quelque chose. La lumière se fit plus éblouissante, et elle aurait pu jurer qu’elle avait senti des bras l’envelopper. Un ange vient pour me mener au ciel. Une oppression soudaine se fit sentir sur son torse, et avant qu’elle n’ait pu comprendre ce qui lui arrivait, quelque chose fut introduit dans sa bouche. Elle tenta de protester, mais une vague d’air fraîche se répandit dans ses poumons. Une quinte de toux s’ensuivit immédiatement. Elle avait plus qu’un peu d’eau dans la bouche, et elle avait maintenant l’impression qu’elle se répandait dans ses poumons. Elle tenta de se tortiller pour se dégager, mais quelque chose la retenait fermement.

    Son instinct prit le dessus. Elle regagna le contrôle de ses poumons et expurgea l’eau. Avec le flux d’oxygène vint un état de calme et de contrôle renouvelé. Quelqu’un était venu à son secours après tout. Il la tenait serré pour ne pas que, dans sa panique, elle les noie tous les deux. Elle prit quelques longues inspirations pour se calmer depuis la bonbonne portative que son sauveur tenait dans sa main droite. Elle espérait que ces avant-bras musclés appartenaient à un homme. En gardant son corps aussi relaxé que possible, elle descendit son bras droit et lui tapota deux fois la cuisse. Son étreinte se relâcha un peu, et elle leva sa main pour faire un cercle avec son pouce et son index, le signe de « OK ». Il glissa la petite bonbonne entre ses mains et la laissa aller.

    Se retournant pour faire face à son sauveur, elle vit que c’était en effet un homme, mais autre que ses cheveux blonds, elle ne pouvait rien déceler de lui. Elle hocha la tête et lui fit un signe en guise de remerciement, puis elle ouvrit la voie pour reprendre la route à travers le passage. Elle ne pouvait croire qu’elle avait été à deux doigts de mourir. En plus, elle ne pouvait pas croire que quelqu’un soit venu à son secours.

    Alors qu’elle se rapprochait de la sureté, le soulagement fit place à l’embarras. Puis à la colère. Elle ne pouvait pas croire que sa propre erreur de jugement l’ai presque tué. Stupide! C’était une professionnelle, pas une plongeuse du dimanche. Ce gars, peu importe qui il était, croyait probablement qu’elle était l’une de ces collégiennes en goguette qui plongent une fois de temps à autre dans une piscine. Elle allait s’en vouloir pour un long moment.

    L’éclat du soleil brillait non loin, et elle se retrouva bientôt à la surface. Des bras fort le prirent sous les bras et la soulevèrent pour la sortir de l’eau Ses pieds touchèrent le sol, puis elle tomba sur le côté,

    « Pourquoi étais-tu au fond pour si longtemps? » lui

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