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Vol AF 747 pour Tokyo: Roman policier
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Vol AF 747 pour Tokyo: Roman policier
Livre électronique234 pages2 heures

Vol AF 747 pour Tokyo: Roman policier

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À propos de ce livre électronique

Ce meurtre en chambre close va vous donner du fil à retordre! Essayez de découvrir la vérité avant la piste d'atterrissage.

Ce n’est pas de gaîté de cœur que Pierre Choulot est dans cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues à l’occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de commandant à la Brigade financière de la PJ parisienne, n’a accepté ce voyage que pour faire plaisir à son épouse, d’origine japonaise. Mais en plein vol, quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le commandant Choulot va vite reprendre du service. Très rapidement, il découvre qu’aucune autre issue ne permet d’accéder au poste de pilotage ! Suicide ou assassinat ? L’enquête commence et chacun des cinq cents passagers, chacun des vingt membres d’équipage devient un suspect potentiel. Comment élucider ce qui ressemble – dixit son épouse, grande amatrice de roman policier – à un meurtre en chambre close ? Peut-être en prenant la raison et l’avion par le bon bout...

Suivez les indices disséminés dans l'avion pour résoudre le mystère de ce roman à énigme moderne, astucieux et intrigant.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Ludique, frais, inventif" -christophedubourg, Babelio
"Ce roman policier se lit d'une traite, quasiment sans respirer." -sylvicha, Babelio
"Vol AF 747 pour Tokyo est un pur bonheur de lecture !" -Christophe Dubourg, Zonelivre.fr

À PROPOS DE L'AUTEUR

Vol AF 747 pour Tokyo , nous dit Nils Barrellon, est né de la volonté de rendre hommage et d’adresser un clin d’œil appuyé aux lectures de sa jeunesse : les romans à énigme d’Agatha Christie, de Arthur Conan Doyle, de John Dickson Carr ou de Gaston Leroux pour ne citer qu’eux. Ce roman invoque plus particulièrement les meurtres en chambre close. Quézako ? Mais si, souvenez-vous : un meurtre est commis dans une pièce fermée. Quand les policiers investissent les lieux (en cassant la porte) ils constatent qu’aucune issue existante ne saurait expliquer la fuite du meurtrier. Comment est-ce possible ? Ici, pas d’appartement, pas de chambre à coucher, mais le cockpit d’un avion. Le pilote est retrouvé mort à l’intérieur. Et c’est Pierre Choulot, commandant de police à la retraite qui, partant en vacances au Japon, qui va s’y coller. Saura-t-il élucider ce mystère de haut vol ? Et vous avant lui ?
LangueFrançais
ÉditeurJigal
Date de sortie22 sept. 2021
ISBN9782377221462
Vol AF 747 pour Tokyo: Roman policier

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    Aperçu du livre

    Vol AF 747 pour Tokyo - Nils Barrellon

    Chapitre 1

    Mardi 6 novembre 2018, 19 heures.

    36 rue du Bastion, Paris.

    Le commandant tira une longue, longue bouffée sur sa cigarette, laissa descendre la fumée dans sa cage thoracique, attendit qu’elle remplît chacune de ses alvéoles pulmonaires, puis expira, las, avant d’attraper dans la poche de son manteau son paquet de Marlboro. Il fit basculer le capuchon cartonné et saisit une nouvelle tige. Il l’alluma sur le mégot de la précédente qu’il se retint de jeter devant lui d’une pichenette énergique pour l’écraser dans le cendrier fixé au mur. Un instant, il regarda ses doigts jaunis par la nicotine sans toutefois penser à rien, notamment aux conséquences possibles de ces quarante années de fumeur invétéré.

    Derrière lui, le bruit de la porte qui s’ouvrait, discrète, encore neuve.

    — Ah ! T’es là ? Qu’est-ce tu fous, Pierre ? Tout le monde t’attend !

    Le commandant se retourna. Gregor Modange lui faisait face. Ils avaient à peu près le même âge. Gregor comptait quatre ans de moins au compteur, pour être honnête, mais on aurait dit le père et le fils. Ou plutôt le maître et l’élève tant ils ne se ressemblaient pas. Le commandant Modange avait une carrure athlétique, culminait à un mètre quatre-vingt-douze et ses biceps saillaient sous son pull moulant. Il possédait encore des cheveux, et tous n’étaient pas blancs. Pierre Choulot en revanche se contentait d’une couronne de cheveux gris clairsemés autour d’un crâne déjà constellé de taches brunes. Son petit mètre soixante-treize paraissait moindre car il ne se tenait pas très droit, une petite bedaine tendait sa chemise et il avait rayé depuis belle lurette le mot muscle de son vocabulaire.

    Depuis qu’il était entré à la Financière pour être précis. Depuis qu’il avait pris cette balle dans l’épaule lors d’un braquage qui avait mal tourné. Depuis qu’Elizabeth, sa femme, lui avait demandé de jeter l’éponge. De quitter la BRI, trop dangereuse. Onze ans déjà. S’il était resté à l’Antigang, avec Modange, aurait-il toujours ses cheveux ?

    — Je finis ma clope et j’arrive, dit-il mollement.

    — Ça va te tuer cette connerie, le morigéna Gregor.

    — Je suis déjà mort : la preuve, aujourd’hui, on fête mon enterrement !

    Son collègue le regarda avec tristesse, navré par ce trait d’humour qu’il ne goûtait pas.

    — C’est malin de dire ça… Allez, jette cette saleté et ramène-toi !

    Pierre Choulot obtempéra. D’une chiquenaude rageuse, il propulsa sa cigarette qui suivit une belle et fumante trajectoire parabolique avant de s’écraser au sol.

    Les deux hommes remontèrent jusqu’aux locaux de la brigade financière sans se parler. On sentait Modange gêné tandis que Pierre regardait autour de lui comme l’aurait fait un gamin dans un magasin de jouets, les yeux ronds. Tout était neuf et le sentait. Il n’aimait pas cette odeur, lui préférant celle du moisi et de l’humidité. Les relents du temps qui passe et qui ronge, inexorablement. Lui comme les murs. Au fond du couloir, les premiers éclats de voix. Puis, avançant, le brouhaha qui augmentait. Il y avait du monde fallait dire pour fêter le départ à la retraite du commandant Pierre Choulot après trente-deux années de service !

    Une clameur accueillit les officiers quand ils franchirent la porte.

    — Aaaaah ! On va pouvoir trinquer ! lança un lieutenant.

    — Il était aux toilettes, mentit Gregor Modange. À son âge, la prostate, c’est plus ça !

    La blague déclencha les rires de l’assistance qui, contrairement au vœu pieux du petit lieutenant, n’avait pas attendu pour se jeter un ou deux verres. En témoignait une légère fragrance d’éthanol planant dans la pièce. Choulot leva le nez vers le calicot qui pendait en travers de la pièce, accroché à son insu au plafond et qu’il avait découvert en arrivant ce matin. Il clamait, en grosses lettres multicolores : MERCI POUR TOUT, PIERRE ! Baissant la tête, il refit le tour des convives présents. Gregor Modange, son ancien coéquipier à la BRI, avait fait le déplacement. C’était le seul d’ailleurs. Toute la BRIF était là par contre. Et le commissaire Frédéric Larsan, son chef de service, demanda le silence.

    — Chers tous…

    Il marqua une pause pour embrasser son auditoire du regard en tournant lentement sur lui-même avant de s’arrêter face à Pierre Choulot. Il planta ses yeux dans ceux du commandant.

    — Cher Pierre…

    Silence un peu long, limite surjoué, typique de Larsan, toujours prompt à s’épancher sur son amour pour le théâtre à qui voulait bien l’écouter devant la machine à café. Pierre l’avait vu jouer, avec sa troupe amateur, quelques années auparavant. Une comédie bien médiocre dans une petite salle du XVe arrondissement, au fond d’une impasse lugubre. Néanmoins, il avait trouvé le commissaire plutôt bon. Un peu cabotin, peut-être…

    — Ce n’est pas sans émotion que nous vous disons au revoir, Pierre. Au revoir, après ces onze années où nous avons appris à vous connaître, à vous apprécier et, (un ton plus bas) plus que tout, (voix normale) à profiter de votre professionnalisme exceptionnel. Et, (aparté chafouin) parce qu’il y a ici des petits jeunes qui ne connaissent pas le mythe Choulot, (voix normale) je crois bon de faire un petit résumé de votre carrière à la BF commencée rue des Rentiers et achevée ici, aux Batignolles.

    — C’est vraiment nécessaire ? souffla Choulot. On peut peut-être boire tout de suite ?

    — Bien dit ! hurla le petit lieutenant.

    — Tttt, le moucha Larsan. Écoutez plutôt et… Prenez de la graine… En 2007, entama, emphatique, le commissaire. Huit mois après son arrivée, Pierre découvre son premier carrousel de TVA. Il fait chuter Tony Verrati et son armée de prête-noms. Dix mois d’enquête pour un montant de… Attendez, j’ai pris des notes… On est précis à la BF…

    Le commissaire fouilla les poches de son pantalon pour en sortir un Post-it jaune plié en quatre qu’il déploya avec manière pour tenter, en vain, d’amuser la galerie.

    — Ah ! Voilà ! Soixante-quatorze millions six cent vingt-trois mille sept cent quarante-deux euros dérobés au Trésor Public. Rien que ça ! Moi, je dis : Choulot un, Tony Verrati zéro !

    Il scruta les visages pour mesurer l’effet de sa blague. Quelques sourires se dessinaient de-ci de-là. Satisfait, il reprit :

    — 2012, Pierre est aux premières loges quand on arrête les frères Berkoutov à Sainte-Geneviève-des Bois. Pas étonnant, cette interpellation est le résultat de son travail d’enquête de près de deux ans qui fera tomber, par ricochet, la tristement célèbre société Betex quelques mois plus tard. Choulot deux, mafia russe zéro !

    Rires légers de l’assistance. Larsan attendit que le silence revînt pour continuer :

    — 2014, Pierre met la main sur deux millions de faux euros en provenance de Naples. La mule, tapée en gare de Lyon, lâche le nom de son contact à Paris après un interrogatoire mené avec maestria par le commandant Choulot. Un certain Fabio Arditti. Bingo ! Deux millions supplémentaires sont découverts lors de la perquisition à son domicile. Choulot trois, mafia calabraise…

    — Zéro ! brailla la salle.

    — Et un, et deux, et trois zéros, osa quelqu’un à mivoix.

    — 2016… relança Larsan.

    — Ah non ! l’interrompit Choulot. Patron, avec tout le respect que je vous dois, tout le monde se fout de ma carrière et de mes prétendus coups d’éclat !

    — Mais non, mais non, dit une voix.

    — Mais si, mais si ! renchérit une autre provoquant l’hilarité générale. On a soif !

    — Tout d’abord, vous savez comme moi que toutes ces affaires sont le fruit du travail d’une équipe. Tout seul, je ne suis pas capable de grand-chose…

    — Oh oh, tempéra Larsan. Vous êtes trop modeste, Pierre… Cependant, je vous ai entendu et j’arrête là ma litanie… Passons au cadeau !

    Le commissaire se retourna vivement et attrapa sur la table une bouteille de champagne à moitié pleine et deux verres.

    — Mais d’abord, portons un toast !

    Larsan remplit deux flûtes et tendit une au commandant. Il reposa la bouteille puis trinqua. « Chponk » firent les coupes en plastique transparent quand elles se heurtèrent.

    — Et nous ? pleurnicha le petit lieutenant dans l’indifférence générale.

    Pierre Choulot plongea ses lèvres dans le cham-pagne. Vaguement frais, pas loin d’être tiède. La bouteille était ouverte depuis plus d’une heure à n’en pas douter. Il reconnut le blanc de blancs acheté en commun aux dernières vendanges, beaucoup trop cher pour ce que c’était.

    Le commissaire lampa son verre d’un trait.

    — J’ai… Nous, se reprit-il, avons pensé, afin de vous remercier pour toutes ces années passées à nos côtés, vous offrir…

    Le capitaine Sandholm fit un pas en avant et tendit une enveloppe au commissaire qui la saisit pour la brandir sous le nez de Choulot.

    — Un voyage ! exulta Larsan.

    Pierre Choulot bredouilla un merci quasi inaudible et referma ses doigts sur l’enveloppe qui contenait un papier rigide, genre carton. Mais, contre toute attente, alors qu’il tirait sur son cadeau pour le ramener à lui, Larsan ne lâcha pas prise.

    — Devinez ! dit ce dernier.

    — Devinez quoi ?

    — La destination… Quelle est la destination que nous avons choisie ?

    Pierre Choulot ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. Il connaissait la réponse depuis presque quinze jours.

    — Le Japon, non ? dit-il de la façon la plus anodine possible.

    — Ooooh, s’exclamèrent les flics présents, surpris que le secret qu’ils tâchaient de garder depuis trois semaines eût été éventé.

    Larsan jeta un œil furieux à la ronde, dévisagea chacune des personnes présentes, cherchant à déceler celle qui avait laissé fuiter l’info. (Et qui allait entendre parler du pays, foi de commissaire !)

    — Mais peut-être me trompé-je ? Qu’en penses-tu, Elizabeth ?

    — Oooooh, fit l’auditoire.

    Quelques collègues s’écartèrent alors pour laisser apparaître Elizabeth Choulot qu’ils dissimulaient depuis que son mari était entré dans la pièce.

    C’était une jolie femme qui avait dix ans de moins que son mari. Petite, bien que juchée sur des talons d’une dizaine de centimètres, cheveux noir de jais, très raides, tombant sur ses épaules. Des yeux en amande aux iris très noirs. Elle portait un bel ensemble gris mettant en valeur son corps menu qu’on devinait ferme. Affûté même. Elle s’avança pour venir se placer à côté de son mari.

    — Tu savais que je serais là ? demanda-t-elle.

    — Oui, répondit Pierre.

    — Explique-moi, dit-elle, malicieuse.

    — Hier, tu as ressorti ces chaussures que tu n’avais pas remises depuis l’anniversaire de ta sœur il y a cinq ans. Tu les as cirées.

    — Je l’ai fait quand tu étais au travail !

    — Oui, mais tu as laissé une petite marque de cirage noir sur la poignée du meuble sous l’évier, là où sont les torchons, à la cuisine. De plus, la bombe désodorisante que tu as vaporisée après coup n’a pas réussi à masquer l’odeur caractéristique du cirage naturel que tu utilises, cire d’abeille et huile de lin. Enfin, si tu as remis les chaussures à leur place après les avoir nettoyées, tu n’as pas pris la peine de les reposer exactement dans les traces que la poussière avait créées autour d’elles. Tu penses… Cinq ans…

    — Bien joué ! s’écria le petit lieutenant.

    — D’autre part, j’ai croisé ton prof d’aïkido hier dans la rue, en allant chercher le pain. Il m’a demandé si tu allais bien. Il était surpris que tu ne viennes pas à son cours demain, c’est-à-dire aujourd’hui, toi qui n’en loupes jamais un. Il a eu peur qu’il ne te soit arrivé quelque chose dont tu ne veuilles pas lui parler.

    — Chapeau, Choulot ! s’exclama Larsan en poussant cette interjection devenue familière dans le service. Mais… Le Japon ?

    Le commandant jeta un regard amoureux à son épouse.

    — Vous n’êtes pas sans savoir, Patron, que le deuxième prénom de ma femme est Akiko, qui signifie enfant de l’automne. Quoi de plus logique quand, comme elle, on est né en octobre ! Ce deuxième prénom rend hommage à sa grand-mère maternelle qui est née à Osaka avant de quitter le Japon pour la France dans les années trente.

    — Je l’ignorais, mentit Larsan.

    — Il y a un mois, c’était vrai. Mais, depuis, vous avez fait des recherches. Et c’est le genre de renseignement qui n’est pas trop difficile à obtenir quand on est à la tête de la Brigade de recherche et d’investigation financière. À moins que vous ne l’ayez appris quand vous avez téléphoné à ma fille aînée il y a deux mois. Elle n’a pas su tenir sa langue et m’a avoué votre conversation.

    — Mais… Pas du tout…

    Le commissaire, en définitive, n’était pas si bon comédien que cela…

    — Et que dire, continua le commandant, de ce numéro de Géo spécial Japon abandonné sur la plage arrière de votre voiture ? Et de ces courbettes « à la japonaise » que vous faites pour dire bonjour dès que j’ai le dos tourné ? Elles font rire tout le monde dans le service. Bref… Je dis le Japon. J’ai raison ?

    Larsan posa son verre et l’enveloppe sur la table derrière lui pour, lentement, taper dans ses mains. Toute la section lui emboîta bien vite le pas et, très vite, ce fut une véritable acclamation pour le commandant qui dura une grosse minute. Tel un chef d’orchestre, Larsan y mit fin d’un geste sec. Il reprit l’enveloppe pour la tendre à Choulot. Cette fois-ci, il la lui abandonna. Pierre l’ouvrit.

    Une carte en carton fort plastifié sur laquelle une 2CV bleue roulait dans une campagne très verte. Sur son toit, il y avait trois valises marron entassées. La deudeuche filait dans la direction indiquée par un panneau de signalisation qui disait : temps libre ! À l’intérieur, écrits avec des encres différentes (la carte avait dû circuler dans le service, sous le manteau, pendant plusieurs jours), des petits mots, des signatures.

    — À lire à tête reposée, commenta Larsan. Le plus intéressant est resté dedans.

    Choulot glissa pouce et index dans l’enveloppe pour en extirper deux billets d’avion. Il déchiffra : Carte d’embarquement. Air France. Vol 747. Paris CDG 2F – Tokyo HND.

    — Si vous saviez comme j’ai… comme nous avons bataillé pour obtenir un billet papier comme celui-ci ! La mode est au tout numérique, c’est désespérant ! Nous n’allions pas vous offrir une tablette en plus ! Rires.

    — C’est très gentil, confessa le commandant Choulot.

    — Vous n’avez plus d’excuses pour ne pas emmener votre épouse au pays de ses ancêtres… En plus, c’est un vol direct… Dans le plus gros avion commercial en service, j’ai nommé l’A380 !

    Choulot se tourna vers Akiko. Il haussa les sourcils. Un instant, fugace, il pensa poser un baiser sur ses lèvres mais y renonça. Pas devant tout le monde. Pas à son âge. Pourtant, il aimait Elizabeth comme le jour où il l’avait rencontrée. Peut-être même plus. Quand elle était entrée dans ce bar, là-bas à…

    Quelque chose lui intima de regarder toute pensée cessante les billets qu’il tenait entre les mains. C’était courant chez lui : il voyait un truc auquel il ne prêtait pas attention sur le coup mais qui se fixait dans son cerveau aussi sûrement qu’un chewing-gum sous une semelle. Parfois, il oubliait ce bidule sans même avoir eu conscience de l’avoir retenu. Parfois, le machin le taraudait soudain, lancinant, un caillou sur le bout de la langue dans la chaussure de son cerveau. Il lui était alors impossible de passer outre et cela devenait souvent une obsession. Pour avancer, il lui fallait impérativement démêler le pourquoi du comment. Le nombre d’affaires qu’il avait résolues grâce à

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