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Van Gogh le suicidé de la société
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Van Gogh le suicidé de la société
Livre électronique46 pages54 minutes

Van Gogh le suicidé de la société

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Artaud Antonin – Van Gogh le suicidé de la société : Polémique, charge contre la psychiatrie et les psychiatres, les siens (Artaud était sorti d’asile l’année précédente) et ceux de Van Gogh, cet essai hybride, poétique et chargé d’émotion, veut réhabiliter Van Gogh. Van Gogh fou ? certes non ! Van Gogh génie, hors norme, souffrant de sa sensibilité, victime d’une société normative et répressive ainsi que de ses médecins qui ont poussé Van Gogh au suicide ! « Non, Van Gogh n’était pas fou, mais ses peintures étaient des feux grégeois, des bombes atomiques », écrit-il.
Ou encore : « En face d’une humanité de singe lâche et de chien mouillé, la peinture de Van Gogh aura été celle d’un temps où il n’y eut pas d’âme, pas d’esprit, pas de conscience, pas de pensée, rien que des éléments premiers tour à tour enchaînés et déchaînés. Paysages de convulsions fortes, de traumatismes forcenés, comme d’un corps que la fièvre travaille pour l’amener à l’exacte santé. »
« Ce qui frappe le lecteur de Van Gogh, le suicidé de la société est sans doute le fait que, malgré le genre auquel on a l’habitude de le rattacher, la disposition du texte n’est pas linéaire : pourtant, on ne saurait le qualifier de vers libre à proprement parler. Par ce ménagement des alinéas, original dans le genre de l’essai, Artaud semble tendre vers la poésie, conférant une sorte de corporalité à son texte, « au croisement de l’œil et de l’oreille », recourant à de véritables anaphores rhétoriques : la répétition phonétique et graphique de certains syntagmes, qui permet à la fois de donner un rythme solennel au texte et de créer une parole qui soit comme un « coup de massue » contre le discours social, mais aussi l’effet de saillance autour de certains mots : « qu’à la boucler », « le suicida », « le tua », « de le calmer », « Puis la mort ». Enfin, Antonin Artaud utilise également la disposition du texte, brisant celui-ci et substituant par moments à la linéarité des phrases une verticalité qui semble indiquer l’abîme… »
LangueFrançais
ÉditeurMacelmac
Date de sortie13 juin 2021
ISBN9791220815987
Van Gogh le suicidé de la société
Auteur

Antonin Artaud

Antonin Artaud was a French dramatist, poet, essayist, actor, and theatre director, widely recognized as one of the major figures of twentieth-century theatre, literature and the European avant-garde. He is best known for conceptualizing the Theatre of Cruelty.

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    Aperçu du livre

    Van Gogh le suicidé de la société - Antonin Artaud

    INTRODUCTION

    On peut parler de la bonne santé mentale de van Gogh qui, dans toute sa vie, ne s’est fait cuire qu’une main et n’a pas fait plus, pour le reste, que de se trancher une fois l’oreille gauche, dans un monde où on mange chaque jour du vagin cuit à la sauce verte ou du sexe de nouveau-né flagellé et mis en rage,

    tel que cueilli à sa sortie du sexe maternel.

    Et ceci n’est pas une image, mais un fait abondamment et quotidiennement répété et cultivé à travers toute la terre.

    Et c’est ainsi, si délirante que puisse paraître cette affirmation, que la vie présente se maintient dans sa vieille atmosphère de stupre, d’anarchie, de désordre, de délire, de dérèglement, de folie chronique, d’inertie bourgeoise, d’anomalie psychique (car ce n’est pas l’homme mais le monde qui est devenu un anormal), de malhonnêteté voulue et d’insigne tartufferie, de mépris crasseux de tout ce qui montre race,

    de revendication d’un ordre tout entier basé sur l’accomplissement d’une primitive injustice,

    de crime organisé enfin.

    Ça va mal parce que la conscience malade a un intérêt capital à cette heure à ne pas sortir de sa maladie.

    C’est ainsi qu’une société tarée a inventé la psychiatrie pour se défendre des investigations de certaines lucidités supérieures dont les facultés de divination la gênaient.

    Gérard de Nerval n’était pas fou, mais il fut accusé de l’être afin de jeter le discrédit sur certaines révélations capitales qu’il s’apprêtait à faire,

    et outre que d’être accusé, il fut encore frappé à la tête, physiquement frappé à la tête une certaine nuit afin de perdre la mémoire des faits monstrueux qu’il allait révéler et qui, sous l’action de ce coup, passèrent en lui sur le plan supranaturel, parce que toute la société, occultement liguée contre sa conscience, fut à ce moment-là assez forte pour lui faire oublier leur réalité.

    Non, van Gogh n’était pas fou, mais ses peintures étaient des feux grégeois, des bombes atomiques, dont l’angle de vision, à côté de toutes les autres peintures qui sévissaient à cette époque, eût été capable de déranger gravement le conformisme larvaire de la bourgeoisie second Empire et des sbires de Thiers, de Gambetta, de Félix Faure, comme ceux de Napoléon III.

    Car ce n’est pas un certain conformisme de mœurs que la peinture de van Gogh attaque, mais celui même des institutions. Et même la nature extérieure, avec ses climats, ses marées et ses tempêtes d’équinoxe ne peut plus, après le passage de van Gogh sur terre, garder la même gravitation.

    À plus forte raison sur le plan social, les institutions se désagrègent et la médecine fait figure de cadavre inutilisable et éventé, qui déclare van Gogh fou.

    En face de la lucidité de van Gogh qui travaille, la psychiatrie n’est plus qu’un réduit de gorilles eux-mêmes obsédés et persécutés et qui n’ont, pour pallier les plus épouvantables états de l’angoisse et de la suffocation humaines, qu’une ridicule terminologie,

    digne

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