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Amega: Tome 1 : Le Pilier de Passage
Amega: Tome 1 : Le Pilier de Passage
Amega: Tome 1 : Le Pilier de Passage
Livre électronique547 pages7 heures

Amega: Tome 1 : Le Pilier de Passage

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À propos de ce livre électronique

Au-delà de l'univers connu de tous, il se cache des mondes peuplés de diverses créatures, de civilisations et de tribulations extraordinaires et peu communes que beaucoup de gens ignorent. Sayni Tupa, un petit garçon aux dons spectaculaires, emmené par un religieux va découvrir l'un d'eux, le Monde d'Amega en proie à ce moment à un terrible conflit entre le Bien et le Mal. C'est là qu'il va découvrir qui il est réellement et qu'il se rendra compte qu'il est l'une des pièces maitresses de cette guerre. Traqué par un ordre magique secret redoutable, aidé par des amis fidèles et soutenu par des membres d'une religion inébranlable, Sayni va se retrouver malgré lui à mener une enquete dangereuse, pour le bien de tout l'univers.
LangueFrançais
Date de sortie17 déc. 2013
ISBN9782312019277
Amega: Tome 1 : Le Pilier de Passage

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    Aperçu du livre

    Amega - Benjamin Legendart-Serrano

    cover.jpg

    Amega

    Benjamin Legendart-Serrano

    Amega

    Tome 1

    Le Pilier de Passage

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01927-7

    Avant-Propos

    Au-delà de l’univers connu de tous, il se cache des mondes peuplés de diverses créatures, de civilisations et de tribulations extraordinaires et pas communes que beaucoup de gens ignorent. Sayni Tupa, un petit garçon aux dons spectaculaires emmené par un religieux surprenant, va découvrir l’un d’eux, le Monde d’Amega en proie à ce moment à un terrible conflit entre le Bien et le Mal. C’est là qu’il va découvrir qui il est réellement et qu’il se rendra compte qu’il est l’une des pièces maîtresses de cette guerre. Traqué par un ordre magique secret redoutable, aidé par des amis fidèles et soutenu par des membres d’une religion inébranlable, Sayni va se retrouver malgré lui à mener une enquête dangereuse pour le bien de tout l’univers.

    Prologue

    3700 AV. L’HÉGIRE AMÉRIQUE PRÉCOLOMBIENNE

    Le soleil brillait, ses rayons se reflétaient sur les arbres et les feuilles de la forêt amazonienne. La végétation était tellement dense qu’on ne voyait pas à plus de deux mètres. Le sol était si boueux que les pieds s’enfonçaient dedans et il était facile d’être déséquilibré par les lianes ou être coupé par les morceaux de bois. Trois enfants couraient dedans sans la moindre difficulté, ils se dirigeaient vers leur village, ils sautaient dans tous les sens, ils semblaient faire la course.

    – C’est encore moi qui vais gagner Soynora !! cria l’un d’entre eux.

    – Non, ce n’est pas encore fini, je vais te rattraper Sokou ! répondit Soynora.

    – Non, tu ne le rattraperas jamais, il est trop fort notre Sokou, dit une petite fille l’air rêveuse.

    – Tu pourrais me supporter un peu Sarrena.

    – Ça risque pas, t’es trop nul Soynora.

    Soynora souffla désespérément. Dix minutes plus tard, ils arrivèrent à proximité d’habitations entourées par des grandes barrières en bois. Soynora plongea devant l’entrée mais Sokou l’avait devancé, il fut le premier, Sarrena fut la dernière, elle franchit la ligne d’arrivée longtemps après eux. Ils soufflèrent d’épuisement tandis que Sarrena se jeta dans les bras de Sokou.

    – T’as gagné, c’est vraiment toi le meilleur Sokou !! le félicita-t-elle.

    – Je sais, je sais, répondit-il imbu de sa personne.

    – Peut-être, cependant ça a été moins facile pour toi que d’habitude, fit remarquer Soynora jaloux.

    – J’ai juste baissé mon niveau pour te donner de faux espoirs, répondit Sokou.

    Le village était désert, les enfants n’avaient pas tout de suite remarqué qu’il y avait un problème. Les habitants étaient cloîtrés dans leur petite cabane en bois et n’osaient pas sortir. Il y avait des petits chemins en terre ou en pierre qui parcouraient le hameau, des cours d’eau reliaient les différents endroits de la place. Il devait bien y avoir plus de deux mille personnes vivant ici. Un vieux monsieur prit les enfants, il les emmena dans un coin sécurisé.

    – La bande des 3S, où vous étiez passés ? les interrogea-t-il pas content.

    – On est partis jouer dans la forêt, répondit Soynora.

    – Maître Tupa, vous n’êtes pas comme les autres, vous êtes le trésor de notre village et vous Maître Uchiniha, s’adressa-t-il à Sokou, vous êtes censé protéger Maître Tupa et vous mademoiselle Keiko, vous êtes là pour le soutenir, vous ne pouvez pas partir comme ça sans prévenir, combien de fois va-t-on vous le répéter ! les gronda-t-il par la suite.

    Les enfants grimacèrent désabusés, ils entendaient toujours le même discours de la part des adultes. Ils étaient tous les trois spéciaux, ils étaient très surveillés, ils avaient du mal à faire vraiment ce qu’ils voulaient. Soynora venait de se rendre compte que le village était vide.

    – Qu’est-ce qui se passe ici, pourquoi il n’y a personne ?

    – Une malédiction a touché notre village, les gens meurent, tombent malades ou se font attaquer sans qu’on puisse comprendre quoique ce soit, je suis sûr qu’un sorcier nous a jeté un sort, répondit le monsieur.

    – Où sont-ils tous alors ? s’inquiéta Sarrena.

    – Ils sont enfermés chez eux, ils ont peur de sortir.

    – Vraiment quelle bande de mauviettes, je vais te régler… s’interrompit d’un coup Sokou.

    Il eut une réaction de sursaut, il vit une créature étrange de forme humaine, aux mains recouvertes de poils, aux yeux rouges avec des pattes composées de griffes à la place des pieds. Son visage était parsemé d’écailles vertes, ses dents étaient tranchantes, sa langue pointue, idem pour ses oreilles. Elle portait un pantalon noir et un tee-shirt en coton marron. Soynora et Sarrena vinrent à peine de la distinguer, ils reculèrent de peur alors que la bête s’approchait.

    – Qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce que vous avez vu ? ne fut pas rassuré le vieux monsieur.

    – Qu’est-ce que c’est que ça !! s’exclama Soynora.

    – Attention, il nous attaque ! hurla Sokou.

    Le monstre bondit sur eux, Sokou poussa ses amis et évita l’attaque de justesse. Le monsieur n’avait pas la possibilité d’observer leur agresseur, cependant il avait bien vu le trou que celui-ci avait fait lors de son attaque.

    – D’accord, c’est donc un esprit, je suis sûr qu’il a été invoqué par un village ennemi, je ne sais pas comment vous faites pour le voir les enfants mais en tout cas, indiquez-moi sa position pour que je me débarrasse de lui.

    Il était armé d’une massue. L’esprit disparut soudainement, il revint juste derrière le vieil homme qu’il tua d’un seul coup de pattes en pleine tête. Sarrena pleura de panique. La bête était attirée par Soynora Tupa, elle fonça sur lui qu’elle s’apprêtait à frapper. Le petit garçon tétanisé par la peur, ne put effectuer le moindre mouvement. Sokou se plaça sur son chemin, il contra durement le coup du monstre, il répliqua par un surpuissant direct du droit envoyant valdinguer l’esprit à des mètres plus loin. Soynora et Sarrena en étaient stupéfaits.

    – Comment t’as fait ça ? demanda Soynora d’une petite voix.

    – On a des pouvoirs spéciaux je te rappelle, c’est pour ça que le village cherche à nous protéger.

    Sokou Uchiniha nonobstant son sale caractère, son côté sournois, son air méprisant et sa légendaire tristesse, était très fort et très courageux, il possédait des capacités inouïes. Il n’était pas très aimé dans le village, il causait parfois des problèmes, il était nerveux, il répondait mal aux gens et se battait souvent. Sa peau était mate foncée, ses yeux étaient noirs, ses cheveux étaient mi-longs attachés bruns, sa bouche était fine, son nez un peu pointu, il était assez costaud. Il était torse nu avec un petit short en peau de tapir. Il avait un bracelet en coquillages sur le poignet droit, des fils de laine de différentes couleurs sur le poignet gauche, une liane en bois sur la cheville droite puis des traits rouges, jaunes et noirs de peinture sur le visage. Sokou avait dix ans, il était de taille normale pour son âge, il avait grandi seul comme Soynora et Sarrena, ils n’avaient pas de famille, ils avaient été éduqués par un peu tous les membres du village.

    – Il a l’air faible, je vais me débarrasser de lui, allez vous cacher tous les deux, prit-il les affaires en main.

    – C’est dangereux Sokou ! s’inquiéta Sarrena.

    – Tu devrais faire attention, tu ne sais pas de quoi il est capable, ajouta Soynora.

    Le monstre apparut en face d’eux, ils esquivèrent sa charge d’un bond en arrière. Il allongea subitement son bras droit attrapant Sokou à la gorge qu’il étrangla violemment. Sarrena terrifiée pour son ami, sauta sur l’esprit le poing droit tendu entouré de lumière blanche. Elle le fit valser en l’air d’un formidable uppercut du droit. Il retomba lourdement par terre. Soynora et Sokou lui lancèrent un coup d’œil vraiment surpris, elle-même fixait ses mains avec étonnement ne comprenant pas d’où elle tirait une telle force. La créature se releva, cette fois elle était en colère. Elle tendit sa main vers eux lorsqu’un trait marron d’énergie surgit brutalement de là à une vitesse stupéfiante. Soynora put l’éviter, ses deux compagnons n’avaient pas eu la même chance, ils l’encaissèrent de plein fouet, ils poussèrent un cri de douleur après avoir été projetés dans une cabane détruite sur l’impact. Soynora accourut vers eux, ils étaient inconscients avec des brûlures sur tout le corps et des plaques de fumée partout sur eux.

    – Sokou, Sarrena, répondez-moi !! les secoua-t-il.

    Ils ne bougeaient pas, ils ne se réveillaient pas non plus. Soynora pleura, il était en colère.

    – Tu vas me le payer !! hurla-t-il à l’intention de la créature.

    Soudain, une vive lumière blanche émana de lui, elle l’encercla, des éclairs jaunes apparurent, la terre tremblait fortement sous le poids de sa force, ses yeux noirs avaient changé de couleur, ils étaient devenus or, des points jaunes se manifestaient autour de ses cheveux mi-courts bruns. Malgré sa petite taille, il paraissait impressionnant. Ses muscles gonflaient laissant ressortir le tatouage de jaguar qu’il avait sur le corps, ses bracelets se brisèrent, idem pour son collier. A une vitesse fulgurante, il bondit sur la bête prise de court, il la frappa d’un redoutable coup de poing qui la transperça littéralement. Elle était yeux écarquillés avant de s’évaporer lentement. Epuisé par l’effort qu’il avait fourni, Soynora se mit à genou la respiration haletante.

    – Oh, tu l’as déjà vaincu, je n’ai même pas eu le temps d’intervenir, s’adressa à lui un jeune homme arrivant en marchant tranquillement.

    Soynora leva la tête pour savoir à qui il avait affaire, il ne connaissait pas du tout son interlocuteur, il ne l’avait jamais vu auparavant, il ne semblait pas être de la région.

    – Qui êtes-vous ? demanda le petit Tupa.

    – Je te le dirai après, pour l’heure il faut que je soigne tes amis.

    L’homme rassembla les corps de Sokou et Sarrena. Il se plaça au-dessus d’eux, il se concentra un court instant et une lumière verte se forma sur la paume de ses mains. Il dirigea la lueur au niveau du cœur des blessés. Leurs plaies se refermaient doucement les unes après les autres, Soynora en était bouche ouverte. Il s’approcha pour observer le phénomène.

    – Waouh !! Vous êtes un sorcier ?

    – Ne me réduis pas à ça, répliqua-t-il pas content, un sorcier n’utilise rien de plus qu’une magie illusionniste et trompeuse, moi je suis un Soumis, j’utilise mon Imâne.

    – Qu’est-ce que l’Imâne ?

    – Je t’expliquerai plus tard.

    – C’est toujours plus tard avec vous.

    Les deux enfants se réveillèrent, Soynora était rassuré de les voir en bonne santé. Sokou fit un mouvement brusque, il grimaça de douleur en se tenant le ventre. Le jeune homme le rallongea précautionneusement.

    – Doucement, vous avez pris un sacré coup, votre guérison complète va prendre un certain temps, les informa-t-il.

    – Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Sarrena.

    – Où est le monstre !! s’exclama Sokou.

    – Soynora l’a eu.

    Ils n’avaient pas fait attention à la réponse du jeune homme jusqu’à ce que Sokou se mette à réfléchir, il se disait si c’est bien ce qu’il avait entendu, il fronça les sourcils en prenant la parole.

    – Soynora l’a battu, Soynora lui ! pointa-t-il du doigt son ami.

    – Oui, lui.

    – Lui, le peureux, le faible !!

    – Oui, lui.

    Sarrena était sidérée, Sokou était sans réaction, Soynora gêné avait un bras derrière la tête, il souriait bêtement. Il était très gentil, très doux, timide et serviable, cependant il avait peur de tout. Les habitants du village l’aimaient beaucoup, ils faisaient tout leur possible pour le protéger car en réalité il avait des pouvoirs spéciaux ainsi que Sokou et Sarrena qu’ils ne pouvaient expliquer mais celui qui avait le plus de capacités était bien Soynora alors qu’il n’avait que dix ans.

    – En fait, comment vous connaissez mon nom ? fit remarquer Soynora.

    – Oh, tu es connu à Amega.

    – Qu’est-ce qu’Amega ?

    – L’inconnue.

    – L’inconnue, répéta Sokou dépassé.

    Les villageois sortirent de leurs cachettes, ils vinrent congratuler le jeune Tupa qu’ils serrèrent dans leurs bras, qu’ils soulevèrent, qu’ils embrassèrent, qu’ils caressèrent la tête tout en lui donnant quelques tapes sur l’épaule.

    – Merci pour tout !

    – C’est toi le meilleur !

    – Oui, tu nous as sauvés.

    – Je suis sûr que ce n’est qu’un coup de chance, dit Sokou jaloux.

    – C’est clair, il est nul d’habitude, toi t’es bien plus fort que lui Sokou, en rajouta Sarrena.

    Personne ne les avait écoutés au plus grand désespoir d’Uchiniha. La population affluait en masse vers la place, elle continuait de féliciter Soynora très mal à l’aise par cette situation lui qui était toujours très modeste.

    – Tant que tu seras là, notre village sera toujours protégé !

    – Malheureusement, je vais devoir l’emmener avec moi ainsi que ses compagnons, intervint d’un coup le jeune homme.

    Les gens d’abord choqués murmurèrent d’incompréhension entre eux avant de se révolter. Les trois enfants se regardèrent tour à tour.

    – Hein !! Il est hors de question qu’ils viennent avec toi, t’es qui toi d’abord, on ne te connaît pas !! s’exclama le chef du village.

    – Je m’appelle Khidân, je viens de très loin, j’ai ordre de ramener ces enfants aux Sages.

    – Non, ils sont des nôtres, on ne te laissera pas les prendre !!

    – Très certainement, s’ils restent avec vous, ils seront du nombre des injustes et du nombre des perdants, déclara Khidân.

    Il y eut un long silence, les villageois s’entrecroisèrent du regard, visiblement ce langage était indécodable pour eux. Khidân eut un sourire d’affection.

    – Vous adorez des idoles, des fausses divinités qui ne peuvent rien pour vous et que vous avez créées de vos propres mains, moi je vous appelle à adorer le Vrai Dieu, l’Unique sans associé, le Seigneur de l’Univers, c’est Lui qui vous a crées ainsi que vos ancêtres et c’est Lui qui vous donne votre subsistance, le Créateur de toutes choses, Louanges à Lui le Tout-Puissant, discourut-il.

    – Es-tu en train de réduire toutes nos divinités à une seule divinité ? demanda l’un d’eux.

    – Oui, il n’y a de Dieu que Lui, si vous dites cela alors vous réussirez.

    – Mensonge !! Où est ton Dieu, Il a quelle forme ?

    – Mon Dieu ne ressemble à aucune de ses créatures, c’est lui Transcendant, l’Omnipotent, Il n’a besoin de personne mais tout le monde a besoin de Lui.

    Soynora avait dévoré les paroles de Khidân, il était fasciné par ce qu’il disait, il ressentait un énorme impact dans son cœur, comme s’il avait été frappé par quelque chose d’invisible, Sarrena était touchée elle aussi, c’était bien la première fois qu’elle entendait de telles choses. Sokou écoutait attentivement, il était déjà plus sceptique.

    – Tu es certes dans un égarement évident, en conclut le chef à l’intention de Khidân.

    – Je ne fais que transmettre le message et mon Seigneur est témoin de cela, quoiqu’il arrive je dois emmener ces enfants, ils ont été touchés par Amega, surtout Soynora, il n’est pas un être humain comme vous et moi. S’ils restent ici, ils seront en danger tout comme vous, d’autres créatures plus fortes viendront vous attaquer parce que Soynora est très précieux, je vais les ramener dans un endroit où ils seront en sécurité, ils seront pris en charge, ils apprendront à développer leurs pouvoirs puis ils reviendront vers vous en prêchant la bonne parole, ils seront plus puissants et vous protègeront sans difficulté, je vous en donne ma parole, raconta Khidân.

    Les dirigeants du village hésitaient, ils ne savaient comment agir, ils observèrent Soynora, il avait une lueur d’espoir dans les yeux, il voulait absolument suivre Khidân.

    – Qui nous dit que tu tiendras ta promesse et que tu les renverras ici une fois devenus grands ? se méfia le chef.

    – Tenez, leur donna un diamant Khidân. Ceci appartenait à une personne importante pour moi, je vous le laisse, vous me le rendrez quand les enfants reviendront, ça vous convient ?

    Les responsables se concertèrent entre eux pas très longtemps, le chef hocha la tête. Soynora avait du mal à cacher sa joie.

    – Très bien, ils peuvent partir avec vous, je tiens tout de même à vous avertir que si vous ne tenez pas votre engagement, vous n’aurez pas intérêt à revenir ici.

    – D’accord, j’y tiens compte, vous voulez venir avec moi les enfants ? se tourna ensuite vers eux Khidân.

    – Oui !! s’exclama Soynora.

    – Pour sûr, dit Sarrena.

    – Je n’ai pas trop le choix, répondit Sokou un peu à contrecœur.

    – Si vous avez des affaires préparez-les et saluez puis remerciez vos compatriotes.

    Les enfants s’activèrent immédiatement, Soynora n’avait pas énormément d’affaires, il avait tout rassemblé en boule dans un gros sac tissé, il salua tout le monde ce qui prit du temps en raison de sa popularité. Dès qu’ils furent tous prêts, ils s’en allèrent, Khidân à la tête du groupe. Les trois complices étaient légèrement effrayés, c’était la première fois qu’ils voyageaient loin et qu’ils quittaient le village. Soynora Tupa se retourna les mains haut vers le ciel pour les adieux, il disparut petit à petit dans les profondeurs de la forêt.

    La Créature Marron

    EPOQUE CONTEMPORAINE FORÊT AMAZONIENNE BORDURE DE MANAUS

    Une petite maison en bois était située en plein milieu de la forêt, elle était entourée par les arbres, les buissons et la végétation. Des lianes encerclaient ses murs et son toit. Les rayons du soleil se reflétaient sur les vitres, la chaleur était déjà si intense alors qu’il n’était que huit heures du matin, ceci n’empêcha pas Sayni Tupa de sortir de chez lui en courant. Il était si vif qu’il en avait étourdi sa mère.

    – Je vais à l’école maman ! s’adressa-t-il à elle.

    – D’accord, tu manges à la maison ou à la cantine ce midi ? demanda-t-elle.

    – A la maison.

    – Ok, sois prudent, ne fais pas de bêtises et ne traîne pas en route.

    – Entendu.

    Il la salua d’un signe de la main, il se dépêcha car il était très en retard, il commençait à huit heures normalement, il se déplaçait à une vitesse pas humaine même ses cheveux bruns courts un peu bouclés tremblaient sur sa tête, ses yeux noirs brillaient avec le soleil, sa peau douce noire avec des taches rouges se tirait sous l’effet du vent, idem pour ses lèvres et pour ses petites oreilles arrondies. Il était petit de taille, il avait une cicatrice en forme de cercle juste en bas de la gorge. Il portait un tee-shirt vert clair en compagnie d’un pantalon beige et des chaussures noires. Sayni était gentil, sociable, généreux, doux, il était téméraire, il n’écoutait pas beaucoup les consignes, il avait quelques problèmes de discipline à l’école, il était souvent un peu triste, il avait grandi seul avec sa mère, son père, ses frères et ses sœurs étaient morts quand il était encore bébé, il ne les avait jamais connus. Il était aussi quelqu’un de solitaire, il n’avait que très peu d’amis et il ne voulait pas s’en faire.

    – Sayni ! entendit-il comme un murmure.

    – Hein !

    Il se stoppa dans sa course, il observa les alentours, il ne vit personne, il repartit en trombe.

    – Sayni !

    – Qu’est-ce que c’est, qui est là !! demanda-t-il à voix haute.

    Aucune réponse, il se remit en route.

    – Sayni !

    Cette fois-ci, il ne s’arrêta pas, il était persuadé que c’était son imagination. Depuis l’enfance, il lui arrivait des phénomènes inexplicables, il était doté d’une grande force et d’un pouvoir étrange dont il n’en avait jamais parlé par peur de la réaction de sa mère ou des gens qui l’entouraient. Tout à coup, un être immatériel en marron foncé apparut devant lui, il lui bloquait le chemin.

    – Quelle impolitesse de ne pas me répondre Sayni Tupa !

    – Qui êtes-vous ? l’interrogea-t-il en reculant de peur.

    La créature avait des yeux totalement noirs, son corps s’arrêtait au niveau du torse, elle n’avait pas de jambes, ses bras étaient gros, sa bouche était en forme d’éclair, il y avait un grand flot noir dedans.

    – Sayni Tupa, où est le Pilier de Passage ?

    – Le quoi !! Je ne sais pas de quoi vous parlez !

    – Ne te moque pas de moi, ton frère Salih t’a laissé des informations dessus, parle où tu vas mourir.

    – Mon frère est mort quand j’étais petit, je ne sais rien et comment vous nous connaissez mon frère et moi ?

    – Tu es connu chez nous, sur Amega, répondit l’être.

    – Sur Amega, répéta Sayni en murmurant.

    Le monstre fonça sur lui qu’il attrapa au niveau du cou, il l’étrangla tout en le soulevant. Sayni était trop terrorisé pour se débattre, il ne savait pas du tout à quoi il avait affaire, ce n’était pas un humain et c’était le premier choc qu’il n’arrivait pas à digérer.

    – Comme tu ne veux pas me dire où est le Pilier de Passage, je vais te tuer, je vais profiter que t’ignores encore ce que tu es pour cela.

    La créature serra de plus en plus fort, Sayni était en train d’étouffer, il parvint un moment à attraper le bras de son agresseur, il le toucha à peine que celui-ci se mit à crier et son bras à brûler tout en dégageant de la fumée, il dût relâcher le petit garçon. Tupa se mit à sprinter comme un dératé la peur au ventre pour s’enfuir loin de son cerbère. L’être le rattrapa sans difficulté, Sayni ferma les yeux en tendant son bras comme pour le repousser, sa technique avait fonctionné, il n’avait pas mis de force dans sa défense, pourtant, le monstre avait valdingué des mètres plus loin. Il fit demi-tour, il prit le chemin de la maison, il ne voulait que voir sa mère car pour lui, elle était la seule qui puisse le défendre, il ne regardait pas derrière lui, la peur était trop intense. La bête rappliqua en face de lui légèrement en altitude, elle lui administra un redoutable direct du droit que l’enfant encaissa durement, il chuta au sol où il glissa dans la boue une bonne distance. Sayni avait les larmes aux yeux, il avait une bosse au niveau de la joue, c’était douloureux. Malgré la fatigue, il pivota sur lui-même et partit dans l’autre sens, le monstre commençait sérieusement à s’impatienter, il allongea son bras droit, il agrippa le tee-shirt de Sayni qu’il ramena vers lui, il le retourna en vol puis lui donna un gros coup de poing dans le ventre. Le petit Tupa fit des yeux globuleux en crachant du sang, il avait si mal qu’il ne pouvait pas pleurer.

    – C’est fini pour toi maintenant, Sayni Tupa.

    – N’as-tu pas honte de t’en prendre à un enfant sans défense, intervint une voix plutôt rauque.

    L’être regarda en direction de celui qui avait parlé, c’était un homme de très grande taille, très robuste, aux longs cheveux hirsutes châtains, à la belle barbe bien taillée, aux yeux brillants marron, à la peau blanche, aux lèvres fines, aux sourcils épais et au nez pointu. Il était vêtu d’un ensemble religieux blanc, trop petit pour lui avec des chaussures noires. Il portait un grand bâton sur ses épaules et un chapeau blanc sur lequel était attaché un turban bleu.

    – Un Soumis !! s’exclama l’être immatériel.

    – Qui t’a invoqué sur Terre ? demanda le monsieur.

    – Ça ne te regarde pas.

    – Tes intentions n’étaient pas de tuer Sayni Tupa, qu’est-ce que tu recherches, qu’est-ce que les Initiés complotent ?

    – Tu poses trop de questions, tu vas mourir.

    – Un Jinnius Frappeur de bas niveau comme toi ne peut rien contre moi.

    Le monstre bondit sur le nouvel arrivant, il bloqua facilement son coup avec son poignet, il rétorqua par un violent coup de son bâton fracassant le jinnius contre une série d’arbres. Sayni était stupéfait par la puissance de son sauveur. La créature n’avait toutefois pas l’intention d’abdiquer, elle se volatilisa subitement, elle revint de sous terre en dessous de son adversaire qui avait comme anticipé sa manœuvre, il planta fortement son bâton dans la main du jinnius hurlant de douleur. Il disparut de nouveau pour se matérialiser plus loin, il observait le Soumis avec colère. Il ouvrit la bouche, un instantané trait d’énergie de lumière rouge surgit de là. Le guerrier fit tournoyer son bâton, il repoussa l’attaque de cette façon qu’il retourna ensuite à son propriétaire l’évitant de justesse. Une grosse bulle rouge avec des éclairs envahirent le ciel à l’endroit où elle avait atterri, il y eut une explosion, un cratère s’était formé sur le sol, de la fumée retombait de là.

    – Qui sont ces gens !! Des extraterrestres ! s’exclama Sayni les yeux écarquillés.

    – Tu ne t’en sortiras pas, adopte la religion de droiture et tu seras sauvé.

    – Jamais !! répliqua le jinnius.

    – Mon Seigneur n’a crée toutes choses uniquement pour Son adoration, Il est le Seigneur des Cieux et de la Terre, Il voit tout, sait tout, entend tout, rien ne peut échapper à Sa vigilance permanente, c’est Lui qui pourvoit à la subsistance de toutes les créatures, pourquoi te détournes-tu de Lui, assurément si tu te repens, Il est le Pardonneur et le Miséricordieux.

    – Tais-toi, je ne veux plus t’entendre !

    L’homme ne se taisait pas pour autant, il récitait des textes sacrés, la créature se boucha les oreilles, elle reculait pendant qu’il avançait vers elle, elle semblait ressentir de vives douleurs à chaque pas qu’il faisait vers elle. Quand il était proche, la peau de celle-ci brûlait lentement, elle avait très mal, elle ne pouvait plus bouger. Le religieux posa sa main sur elle, elle fondait littéralement jusqu’à disparaître complètement en flammes. Le Soumis souffla par la suite en se frottant les mains, il alla à la rencontre de Sayni le regardant avec des yeux grands ouverts d’étonnement.

    – C’était quoi comme magie ? posa-t-il comme question.

    – C’était pas de la magie !! répliqua l’homme offusqué. C’est la vérité, pas de l’illusion, c’est une branche du din.

    – C’est quoi le din ?

    – Quoi !! Tu ne sais pas ce qu’est le din, ta mère ne t’a rien appris ?

    – Non, répondit Sayni avec mauvaise humeur.

    Le religieux une main sur le menton, sonda le petit garçon qui à cette réaction, prit un air défensif. Il sursauta d’un coup surprenant son interlocuteur, il venait de penser à quelque chose.

    – Vous connaissez ma mère ?

    – Oui, j’ai grandi avec tes parents à la Maisondin de Najmudin.

    – A la Maisondin de Najmudin ?

    – Oui, l’une des plus grandes maisons de din sur Amega.

    – Amega, la créature a mentionné ce nom-là tout à l’heure.

    – Je vois qu’Ara t’a vraiment laissé dans l’ignorance, soupira le monsieur découragé, j’ai donc beaucoup de choses à t’apprendre.

    Sayni ne comprenait pas pourquoi sa mère avait tant de secrets, pourquoi elle ne lui avait rien raconté sur ces gens étranges et sur son passé. De quoi avait-elle peur ? De quoi voulait-elle le protéger ? Il était frustré, il boudait, il avait une multitude de questions à poser au monsieur.

    – C’était quoi le monstre qui m’a attaqué tout à l’heure, un fantôme ?

    – Pas exactement, c’était un jinnius. Le Seigneur a crée beaucoup de créatures certaines connues sur Terre, d’autres inconnues, les jinnius font partie des créatures inconnues sur Terre, de même qu’Il a crée beaucoup de mondes, Amega est un monde au-delà de l’univers que vous connaissez ici.

    – Donc vous, vous venez d’un monde lointain, vous êtes un extraterrestre, affirma Sayni.

    – Non, je suis un être humain, je viens de Belgique, je m’appelle Rodrigue.

    – Comment pouvez-vous faire des trucs pareils si vous êtes un être humain ?

    – Ça provient de l’Imâne, tu apprendras tout ça à Najmudin, pour l’heure je dois te raccompagner chez toi.

    Sayni n’avait nullement envie de rentrer chez lui, tout ce qu’il voulait c’était rester discuter avec Rodrigue, il y avait eu trop de bouleversements d’un coup, il souhaiterait que le Soumis lui en apprenne beaucoup plus sur lui, de surcroît il savait que sa mère allait se faire beaucoup de soucis en voyant dans quel état il était, elle risquait à nouvelle reprise de le gronder.

    Pendant ce temps, Ara Tupa avait commencé à cuisiner, elle préparait son plat dans la bonne humeur. Tout à coup, il y eut du remouds tout autour d’elle, une lourdeur s’était ajoutée à la pesanteur, l’air tremblait, elle ressentait une énorme pression spirituelle, elle avait une main sur son cœur et elle transpirait abondamment. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre, il y avait trois hommes en noir à proximité de la porte d’entrée. Terrifiée, elle sortit en trombe de la cuisine, elle courut vers sa chambre, elle monta les escaliers deux par deux, elle fouilla dans son placard, elle lança des affaires partout autour d’elle jusqu’à ce qu’elle trouve ce qu’elle cherchait. C’était une épée cachée dans son fourreau. Les gens s’étaient introduits dans la maison par effraction en cassant la porte, ils fouillèrent le salon en mettant le désordre. Ara descendit discrètement les marches pas à pas, elle dégaina lentement son épée au manche rose et à la lame noire tranchante. Elle concentra son énergie et donna un fulgurant coup au premier qu’elle atteignit, il avait le dos tourné. Il stoppa la lame de son index sans avoir la moindre blessure et sans se retourner. La violence du choc brisa les vitres, elle écroula aussi quelques murs, Ara en était tombée par terre.

    – Ara Tupa, je suis content de te revoir, ça fait tellement longtemps, dit celui qui avait contré l’attaque.

    – Seyti ! s’exprima-t-elle d’une petite voix.

    Les Hommes en Noir

    Ara Tupa se releva lentement le regard toujours porté vers l’homme ayant contré sa précédente offensive, il se retourna en lui décrochant un sourire maléfique. Les deux autres avec lui continuaient de fouiller la maison sans faire attention à elle. Ils étaient habillés d’un ensemble noir avec des traits rouges, il y avait sur le côté gauche du haut de leur vêtement un symbole représentant une pyramide dans un cercle avec un œil rouge au centre. Ce même signe était sur le dos de leur longue tunique à capuche noire, l’intérieur de leur capuche était rouge. D’abord surprise, Ara se remit vite de ses émotions.

    – Qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-elle nerveusement.

    – On cherche d’éventuelles informations que Salih aurait pu laisser.

    – Vous ne trouverez rien ici, tu as tué Salih avant que je n’emménage dans cette maison.

    – Tu as forcément gardé des affaires à lui, après tout c’était l’aîné de la famille, le premier enfant.

    Ara le fusilla du regard, Seyti se retenait de rire. Elle avait la peau rouge très douce, elle avait une impressionnante cicatrice partant du front, passant par ses joues et allant jusqu’à sa bouche. Ses yeux noisettes étaient noirs, ses cheveux étaient lisses bruns, ils brillaient au soleil, elle avait des beaux cheveux, elle-même était une très belle femme un peu grande de taille âgée de quarante-quatre ans. Elle avait un visage fatigué et très triste, elle ne souriait presque jamais, elle parlait d’une petite voix, elle pleurait pratiquement tout le temps, elle était timide, introvertie, elle avait comme perdu le goût de vivre. Tous ses enfants furent tués aux combats, Sayni était le benjamin de la famille, son unique encore vivant qu’elle protégeait d’une manière parfois exagérée.

    – J’ai mis tellement de temps pour te retrouver, je pensais que tu te cacherais dans l’un des mondes inconnus, j’aurais dû me douter plus tôt que tu serais sur Terre pas très loin de notre village d’enfance, raconta Seyti.

    – On dirait que la Kalayanah rend bête, répliqua-t-elle.

    – Tu as toujours autant de répartie à ce que je vois.

    – Seyti, nous n’avons rien trouvé, l’informa un compagnon.

    Seyti ne répondit pas, il ouvrit très grand son œil droit, il analysa ensuite les parages, c’est comme s’il voyait l’intérieur des fondations et sous-terre, il ne décela rien. Il porta son regard vers Ara. Elle eut le réflexe de fermer immédiatement les yeux.

    – Ça ne change pas grand-chose.

    L’œil droit de Seyti s’infiltra dans son esprit, elle ne comprenait pas comment il faisait alors que pour toute intrusion de ce type, il fallait un contact visuel. Seyti fouilla dans sa mémoire, le résultat ne fut pas très positif.

    – Je vais aller dans ton subconscient.

    – Non, laisse-moi tranquille !!

    Ara voulut l’attaquer mais elle ne pouvait plus bouger, une force invisible l’en empêchait, elle s’aperçut qu’elle provenait de lui. Sans effectuer le moindre mouvement, il l’avait bloquée par une compression d’énergie naturelle. Un deuxième œil apparut dans l’esprit d’Ara, il était dans les tréfonds de sa conscience. Des images défilèrent à une vitesse inimaginable. Dans la plupart, Seyti était dedans avec leurs anciens amis et les enfants. Quelques minutes plus tard, il mit un terme à cette opération, il sortit de là et desserra l’étau autour d’Ara essoufflée.

    – Quelle nostalgie, pff ! Pathétique comment tu restes accrochée au passé, fit-il comme réflexion.

    – Alors ? l’interrogea un des ses associés.

    – Elle ne connaît rien, par contre, je sais où est Sayni.

    – Bonne nouvelle, dit le troisième.

    – Je ne vous laisserai jamais approcher de lui !! s’écria Ara.

    – Et qu’est-ce que tu vas faire ? Tu crois vraiment que tu peux rivaliser contre nous avec un Imâne aussi faible, regarde-toi, tu ne portes même plus le voile et il n’y a plus aucune trace de din en toi, répondit Seyti.

    Elle utilisa la télékinésie pour ramener son épée à elle, elle sauta sur lui d’un air déterminé. Seyti fut soudainement juste en face d’elle sans qu’elle ne puisse distinguer le moment où il avait bougé, il l’attrapa par la tête qu’il cogna violemment contre le mur qu’elle brisa sur l’impact, elle était de suite tombée en syncope avec du sang coulant au niveau de son crâne.

    – On y va.

    Il porta Ara inconsciente sur ses épaules, il se volatilisa suivi de ses acolytes.

    De leur côté, Rodrigue et Sayni Tupa marchaient tranquillement vers la maison du petit garçon, ils discutaient sur tout un tas de sujets différents concernant pour la plupart le Monde d’Amega.

    – Quelles sont les créatures d’Amega ? demanda Sayni.

    – Il y a une majorité de jinnius, il y a beaucoup d’êtres humains aussi sinon il y a pas mal de créatures différentes, elles n’ont cependant pas les capacités des hommes et des jinnius.

    – D’après ce que j’ai compris, vous êtes un religieux ?

    – Oui, je suis un Soumis, les Soumis ordonnent le Bien, interdisent le Mal et croient en Dieu.

    – De quel Dieu vous parlez ?

    Rodrigue parut horrifié par cette question, il fit une étrange grimace. C’était un monsieur de quarante-deux ans, très sympathique, il avait une grosse voix plutôt amusante, il avait d’ailleurs un esprit enfantin, il était très gaffeur et maladroit. En observant sa grande taille, on pouvait croire au départ qu’il était dangereux, toutefois ce n’était pas le cas, il était très doux, il ne se battait que quand il n’avait pas le choix, il aimait la compagnie des enfants, il était généreux, il ne se mettait que très rarement en colère, il souriait tout le temps, il était affable et courtois, il était rempli de qualités, par contre il avait le défaut d’être curieux, envahissant et de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Sayni se sentait à l’aise en sa présence, il l’appréciait.

    – Il n’y a qu’un Dieu Unique, Seul sans associé, Il est l’Eternel, le Vivant qui ne meurt jamais, le Premier sans début et le Dernier sans fin, le Créateur des cieux et de la terre, le Créateur de toute chose, Il voit tout, sait tout, entend tout, Il est Omnipotent, Omniscient, Mugnificient, Il subsiste par Lui-même, Il n’a besoin de personne mais tout le monde a besoin de Lui, personne ne Le nourrit, Il nourrit tout le monde, Il sait ce qui se cache dans les pensées et dans les poitrines. Il est vraiment le Tout-Puissant, le Très-Haut, le Très-Miséricordieux, gloire et Louanges à Lui !! Béni et exalté soit-Il !!

    Sayni était interpellé par la manière dont Rodrigue évoquait les qualités de son Seigneur, il en parlait avec un amour et un enthousiasme pas communs. Il en avait fasciné le jeune Tupa très intéressé par cette divinité.

    – Nous Lui sommes soumis, c’est de là d’où vient notre nom, nous sommes aussi là pour pratiquer et propager Sa religion, pour que tous les gens soient guidés par elle, dans le Bien et la piété, ajouta Rodrigue.

    – C’est un devoir noble, c’est de ce Dieu dont vous tirez votre pouvoir ?

    Rodrigue réfléchit quelques instants, l’affirmation de Sayni n’était pas fausse, ni entièrement juste.

    – En quelque sorte, notre pouvoir vient de notre Foi appelée le Imâne, en Lui, plus nous avons Foi en Lui, plus notre Imâne grandit et plus notre Imâne grandit, plus on devient puissants. Tout dépend de notre relation avec Lui, expliqua Rodrigue.

    – J’aimerais bien devenir l’un des vôtres.

    – C’est pour ça qu’on va voir ta mère, je ne sais pas si elle sera vraiment ravie de me revoir et je doute qu’elle te laisse partir sur Amega après tous les traumatismes qu’elle a subis là-bas.

    Sayni demeura silencieux un long moment, il était soudainement assez triste. Sa mère ne l’avait pas mis dans la confidence, elle ne lui avait jamais parlé d’Amega, de Dieu, de la religion alors que ça semblait être toute une partie de sa vie. Il savait que c’était parce qu’elle voulait le protéger, néanmoins il aurait préféré ne pas être dans l’ignorance surtout qu’il en était quand même quelque peu concerné.

    – Comment sont morts mon père, mes frères et mes sœurs ? posa-t-il comme question d’une petite voix.

    – Il n’y a pas que les Soumis qui ont des pouvoirs, un groupe de gens malveillants connus sous le nom d’Initiés maîtrisent la forme la plus ancienne, la plus complète et la plus puissante de toutes les magies noires appelée la Kalayanah. Ils ont massacré ta famille.

    – Pourquoi, qu’est-ce qu’ils voulaient, qu’est-ce que les miens leur ont fait, pourquoi suis-je autant connu sur Amega ? multiplia les questions Sayni.

    – Les Initiés ont un plan qu’on ne connaît pas, ils ont toujours été nos pires ennemis depuis le début des temps, c’est un combat entre le Bien et le Mal.

    Rodrigue marqua un court temps d’arrêt, il poussa un soupir de tristesse en se mettant à la hauteur de Sayni qu’il regarda droit dans les yeux.

    – Vous les Tupa, êtes spéciaux. Vous avez une particularité que personne n’a, c’est que vous êtes des Archinsâns, dévoila-t-il.

    – Des Archinsâns !

    – Oui, vous n’êtes pas des humains comme les autres, les Archinsâns sont une créature unique dans leur genre, ils ont un corps humain tout comme les organes mais leur âme est faite de lumière et de feu, vos capacités, votre condition, et votre force physique sont supérieures à celles des humains et des jinnius. Vous avez deux formes : une forme humaine et une forme de lumière. En général, les Archinsâns sont des Soumis qui arrivent à développer les plus puissants pouvoirs, les forces du Mal les craignent énormément, elles tremblent devant un Archinsân. Seulement les êtres de lumière sont plus forts que vous.

    – Si nous sommes aussi forts que vous le prétendez comment se fait-il que ma famille ait été tuée ? posa-t-il comme question d’un ton rude.

    – L’ordre de Dieu est venu, c’est tout, répondit sèchement Rodrigue.

    Sayni avait deviné en un clin d’œil que le Soumis lui cachait des informations précieuses, il avait bien l’intention de le forcer à tout avouer, c’était trop important, il était

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