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Les Chroniques de Sarel - Tome 2: La chute d’Ësarià
Les Chroniques de Sarel - Tome 2: La chute d’Ësarià
Les Chroniques de Sarel - Tome 2: La chute d’Ësarià
Livre électronique300 pages4 heures

Les Chroniques de Sarel - Tome 2: La chute d’Ësarià

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À propos de ce livre électronique

Le dragonnier Sarel doit défendre la capitale de son royaume à tout prix face au redoutable Perth et ses deux artefacts !

La guerre est aux portes de Val-Far. Le royaume d’Ësarià, dirigé par le perfide roi Ergonas lance ses troupes à l’assaut de la capitale tout en mettant son plan à exécution. Maintenant que Perth dispose des deux artefacts lui donnant des pouvoirs incommensurables, la victoire d’Ësarià semble inévitable. Mais Sarel est décidé à rejoindre la capitale coûte que coûte pour mettre un terme au conflit...

Accompagnez nos héros dans le second tome de cette saga de fantasy et d'aventures où les dangers et les enjeux sont plus imposants que jamais !

EXTRAIT

Le Dragonnier rangea son épée et commença à fouiller le corps du commandant. Arkhéïs se releva et scruta Sarel, dépouillant le cadavre de l’ennemi.
— Mais qu’est-ce qui vous a pris ?! Pourquoi attaquer ces soldats. Arlanor ne risque pas d’apprécier !
— Bien au contraire ! Arlanor va me remercier ! Regardez !
Sarel montra à Arkhéïs une plaque de bronze tenant le symbole d’Ësarià. Le Mésodien fut alors pris d’un sentiment de stupeur et d’effroi. « Ainsi, pensa-t-il, les troupes d’Ësarià sont déjà ici. Mais pourquoi ne pas avoir revendiqué la prise de ces terres ? À moins que cela ne fasse partie d’un plan ! C’est pour cette raison qu’Arlanor a refusé d’envoyer ses troupes au sud ! »
— Nous devons retourner voir Arlanor ! C’est une prise d’otage à grande échelle !
— Mais quelle en serait la raison ? demanda Arkhéïs.
— Le Seigneur Arlanor dispose d’artefacts dans le château. On sait qu’il est le seul à savoir où se trouve ces derniers. Donc, si j’étais le Roi d’Ësarià, j’attendrais avant d’affirmer que cette cité est mienne pour que le plus gros des Dragonniers vienne ici !
— Mais pourquoi les attirer ici ?
— La tour ! Souvenez-vous du diamant qui éblouit les Dragons ! Le but du Roi est de tuer un maximum de Dragonniers avant d’envahir Val-Far entièrement. Cet endroit est un point stratégique qui permettrait de détruire la totalité des Dragonniers si elle est utilisée avec suffisamment d’intellect.
— Alors, on fait quoi ?
Sarel ne répondit pas, il se dirigea vers la salle des invités courant aussi vite qu’il le pouvait. Il gravit les escaliers quatre par quatre et arriva à ladite salle. Lorsqu’il entra, il s’avança et se retrouva pris au piège dans la pièce. Huit soldats qui étaient cachés derrière les piliers de la pièce se montrèrent alors que deux refermèrent les portes.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE - À propos du tome 1

Facile à lire, on s'attache très vite aux personnages. Je l'ai dévoré en un jour tellement je voulais connaître la suite des aventures de Sarel et Guadory ! - Sandra-200, Booknode

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alexandre Oullier est Conseiller technique dans le bâtiment en Savoie. Passionné de Fantasy et de Science-Fiction depuis son plus jeune âge, il rédige plusieurs livres dans différents domaines mais s’inspire des œuvres de grands écrivains et réalisateurs de Science-Fiction et Fantasy.
LangueFrançais
Date de sortie4 sept. 2019
ISBN9782851137494
Les Chroniques de Sarel - Tome 2: La chute d’Ësarià

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    Aperçu du livre

    Les Chroniques de Sarel - Tome 2 - Alexandre Oullier

    Alexandre Oullier

    Les chroniques de Sarel

    La chute d’Ësarià

    Roman

    ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions – Alexandre Oullier

    ISBN : 978-2-85113-749-4

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Chapitre I

    Un cri dans la nuit

    La marche avait été silencieuse toute la journée mais lorsque la nuit tomba, au moment où Arkhéïs commença la construction de la tente et que Sarel allumait le feu, préparant la viande à rôtir, le Mésodien lança une conversation déplaisante mais pourtant inévitable.

    — Certains disent que vous êtes quelqu’un de légèrement solitaire, je ne l’imaginais pas à ce point ! D’où vous vient cette solitude ?

    — Elle a toujours été là.

    — Oh, insista Arkhéïs, je ne suis pas sûr qu’elle soit née avec vous. Vous savez, je ne vous questionne pas pour vous juger. C’est simplement par curiosité que je vous le demande.

    — La curiosité est un défaut qui ne mérite pas de réponse.

    — On m’a dit que vous n’étiez pas comme ça avant. C’est depuis la perte de votre premier Dragon, n’est-ce pas ?

    — Je ne tiens pas à m’étaler sur ce sujet.

    — Certains disent que c’était durant votre pèlerinage à Isguardià. Qu’un monstre aurait surgi de nulle part et vous aurait sauté dessus.

    — Ce fut une journée qui restera douloureuse, répondit calmement Sarel tout en baissant la tête. Ce que vous dites est vrai. Mon Dragon n’est plus de ce monde.

    — Mais le Conseil ne vous en a pas offert un autre ?

    — Il est mort il y a quelques jours. C’est le Dragonnier d’Ësarià qui l’a tué.

    — C’est encore douloureux, je suppose.

    — La discussion est close, mangeons !

    Comme le disait Sarel, la discussion était close. Sarel ne voulait pas entendre sa vie récitée comme une leçon apprise par cœur par un inconnu. Pour le Dragonnier, la vie était un livre sacré, et tout à fait personnel. Et même si certains chapitres de ce livre étaient connus du monde, certaines parties se devaient de rester terrées dans l’ombre attendant l’agonie d’un oubli à jamais.

    Les deux personnages mangèrent silencieusement. Alors qu’Arkhéïs cherchait un moyen de parler au Grand Dragonnier, Sarel entama une nouvelle discussion.

    — Vous dites que vous avez eu écho de la bataille qui a fait rage à Val-Far il y a quelques jours. Mais que savez-vous d’autre ?

    — Certains démentent ce que je m’apprête à vous dire cependant, on dit qu’il y aurait un captif à Val-Far.

    — Un captif ? C’est tout ? Des prisonniers il y en a des tonnes à Val-Far !

    — Un captif spécial, monseigneur. On dit que le Roi lui-même ne l’a pas vu. Mais qu’il est un des plus dangereux individus de l’Ësînis !

    « Le Dragonnier d’Ësarià », pensa Sarel. Ainsi tu serais capturé ! Mon petit Guadory est vraiment un génie ! Il aurait réussi à s’en défaire ! »

    Sarel mangea rapidement et partit se coucher, le cœur léger, et quasiment certain que Guadory avait échappé aux griffes de ce magicien noir aux sombres desseins. Arkhéïs resta un moment au coin du feu à regarder l’âtre danser sa valse solitaire provoquant une douce lueur rougeâtre au milieu du bosquet.

    Soudain, un cri déchira le silence nocturne non loin des deux personnages. Sarel se leva rapidement et prit son épée tout en sortant de sa tente. Puis, il lança un regard interrogateur à Arkhéïs qui s’arma à son tour d’un petit glaive qui paraissait de bonne qualité. Ensuite les deux personnages coururent en direction du cri. Soudain, un second hurlement se fit entendre vers le feu qu’ils avaient allumé. Sans se poser de question, ils repartirent en direction du second cri. Enfin, un troisième leur écorcha les oreilles, mais cette fois-ci, placé juste derrière eux. Sarel se retourna rapidement pour voir ce qui les menait en bateau quand il fut aveuglé par une lumière intense puis repoussé à terre par une onde de choc. Arkhéïs resta dos au cri. Il avait compris de quoi il s’agissait. Soudain, l’intense lumière disparut et les cris s’atténuèrent.

    — Restez calme, Sarel ! lança Arkhéïs. Nous sommes dans le Bosquet d’Ilyane.

    — Ilyane ? répéta Sarel en se relevant. Qui est-ce ?

    — Ilyane est une magicienne puissante qui perdit son mari. Leur demeure se trouvait ici même. Les hommes de Crêt tuèrent le mari d’Ilyane qui jura de détruire tous ceux qui profaneraient sa demeure. Elle mourut de chagrin et de haine quelques années plus tard mais son esprit est resté ici pour terminer son vœu le plus cher.

    — Comment savez-vous cela, Arkhéïs ?

    — Je pensais qu’il ne s’agissait que d’une légende.

    Un nouveau cri vint leur percer les tympans. Les deux hommes lâchèrent leurs armes. À ce moment, la voix ria d’un air malsain et des flammes jaillirent du sol, éclairant le bosquet. Une femme en robe blanche apparut. Arkhéïs resta figé devant Ilyane. Sa beauté n’avait d’égal que sa cruauté. Son regard transperçait le Mésodien comme une lame en plein cœur.

    Les hommes périront par le feu de la colère ! Annoncez-vous, voyageurs, que je sache qui je tue !

    La voix de la femme résonnait dans leur tête comme un murmure dans une chapelle. L’écho de cette voix en était insupportable. Et cette dernière se fit plus violente, constatant l’absence de réponse.

    — RÉPONDEZ !!!

    — Mon nom est Sarel, Dragonnier de Valoak. Et voici mon compagnon de voyage, Arkhéïs.

     Les Dragonniers de Valoak n’ont pas aidé Erinolt lorsque Mésodé le tua ! Les Dragonniers sont les ennemis d’Erinolt !

    — Nous ne vous voulons aucun mal mais nous serons obligés de nous défendre !

    — Je ne peux pas bouger, Sarel ! On dit qu’elle fige les âmes pour les tuer !

    « Je suis un Dragonnier, Arkhéïs ! » pensa Sarel. « Hors de question de me laisser détruire par une vieille folle ! J’ai combattu pire ! » Sarel se baissa rapidement et ramassa son épée. Puis il fit un bond sur Ilyane et la plaqua au sol la menaçant de son arme en lui plaçant cette dernière devant son cou.

    La belle Ilyane sourit alors à Sarel.

     Pauvre Fou ! Aucune arme ne peut me tuer ! Tu vas brûler !

    L’âme d’Ilyane lança un nouveau un sourire malsain avant de faire venir les flammes jaillies du sol sur Sarel. Le feu recouvra le Dragonnier qui resta calme, laissant la chaleur des flammes lécher son armure de cuir. La violence de la chaleur était telle que même Arkhéïs, qui se trouvait à plus de deux mètres des flammes, dut se reculer. Lorsque le feu eut fini de se consumer, Ilyane fut surprise de voir Sarel, toujours sur elle, l’arme à la main, indemne. À son tour, Sarel lança un sourire à Ilyane.

    — Vieille folle, aucune magie ne peut m’atteindre ! Alors nous sommes voués à nous battre ici pour l’éternité ou vous nous laissez partir ?

    Ilyane poussa un soupir de lassitude. Puis elle se dématérialisa et traversa le dragonnier. Sarel se releva et rangea son arme. Ilyane se matérialisa devant les deux personnages et atténua la lueur des flammes autour d’eux. Après s’être calmée, la dame vêtue de blanc laissa la lumière pénétrer son visage. À la grande surprise des deux personnages, Ilyane était une femme magnifique aux traits attirants.

    — Je vois en vous comme un livre ouvert, Sarel, lança Ilyane sur un ton calme. Votre malédiction n’est pas celle qui entoure votre doigt. Elle remonte à bien avant votre dernière naissance. Votre Malédiction est votre identité que vous avez perdue. Vous êtes maudit par votre nom et vos anciennes actions. Et vous ne vous en déferez que par le sacrifice des connaissances. Votre Avenir est assombri par votre passé. Les Gardiens des joyaux ne vous aideront qu’un temps. Ils deviendront vos ennemis par la suite. Vos alliés vous seront fidèles mais vos amis le resteront à jamais. Les ennemis d’hier seront vos alliés de demain et certains de vos amis causeront votre défaite. Je vous laisse vivre votre destinée, curieuse de voir comment vous vous en sortirez avec votre vérité.

    Puis Ilyane disparut dans un rayon de lumière intense. Arkhéïs resta scié de voir Sarel s’être débarrassé de la légendaire Ilyane, dévoreuse des esprits. La renommée de cette légende se faisait dans les trois quarts de la Mésodé. Aucune âme n’avait, selon la légende, réussi à résister à sa puissance, jusqu’à ce jour. Le Dragonnier, pour sa part, resta songeur. Quelque chose le perturbait.

    — Ce que vous venez de faire, monseigneur Sarel ! C’est tout simplement incroyable !

    — Ce qui est plus incroyable encore, c’est que cette femme ait réussi à m’atteindre par la magie, répondit Sarel calmement. Puis il se tourna vers Arkhéïs. L’onde de choc qu’elle a provoquée m’a envoyé à terre. Je n’aurais pas dû la sentir ! Puis elle m’a parlé de mon passé, donc elle sait d’où je viens !

    — Il est vrai que c’est étrange ! Êtes-vous blessé ?

    — Non, si ce n’est dans mon ego. Je ne sais pas qui je suis ni d’où je viens, mais elle le sait.

    — Il n’y a que dans les écrits que nous pourrons y voir plus clair. Peut-être trouverons-nous des réponses à Val-Far.

    Sarel et Arkhéïs replièrent leurs affaires et partirent camper plus loin. Ils marchèrent quelques kilomètres dans une obscurité inquiétante et atteignirent une forêt dans laquelle ils remirent en place leur tente. La nuit avait été bien entamée mais les deux personnages allaient encore pouvoir profiter de quelques heures de sommeil avant de reprendre la route vers Val-Far.

    Chapitre II

    Dirigeants

    La nuit avait laissé sortir de l’ombre, les lumières d’Oren-Télith, la Capitale Ësariênne. La ville restait animée durant la nuit laissant le peuple profiter de la fraîcheur nocturne afin de réaliser leurs emplettes. Quelques soldats patrouillaient dans les rues de la ville mais le climat restait festif. Les habitants Télithois restaient confiants sachant que la guerre était suffisamment loin d’eux pour ne pas s’en préoccuper.

    Mais dans le château royal, l’endroit où siégeait le souverain suprême, les cris d’un Dragon couvraient les bruits de pas des commandants. Le silence du donjon était brisé, déchiré, par les hurlements de la créature appelant son maître. Le Roi errait dans les couloirs qui menaient au sommet du donjon dans lequel hurlait le Dragon. Lorsqu’il arriva à proximité de la porte, un Magicien fut expulsé de la salle par un souffle enflammé.

    Le sombre Monarque s’approcha du blessé. Sa souffrance ne lui permettait même pas de pousser le moindre hurlement. Seuls des murmures agonisants arrivaient jusqu’aux oreilles du Roi. Ce dernier se baissa pour se mettre à hauteur. Il sortit une dague et la plaqua contre la gorge de son subalterne. Les yeux de ce dernier imploraient le Roi de l’achever tant la souffrance était atroce.

    — Tu souhaiterais que j’abrège ta douleur, n’est-ce pas ? Tu pries pour que quelqu’un fasse cesser la douleur. Personne ne le fera ! Le prix de ton échec sera ta souffrance ! Et je dois dire que j’entretiens en moi un profond espoir pour que ton agonie soit lente.

    Puis le Tyran se releva laissant voir sur son visage, un sourire satisfait. Il s’avança vers l’entrée de la pièce et vit deux autres magiciens. L’un devant un gigantesque Dragon aux écailles vertes et aux yeux bleus, et l’autre en retrait. Le Dragon restait calme, docile, pendant que le magicien récitait une incantation dans l’ancien langage. De temps à autre, ses écailles frétillaient comme si ses instincts bestiaux étaient sur le point de ressurgir. Le magicien avait de plus en plus de mal à se concentrer jusqu’au moment où la bête poussa un hurlement terrifiant et cracha un jet de flamme immolant le laquais du Roi. Ce dernier courut vers l’extérieur, le corps enflammé.

    Le Sorcier resta songeur un instant puis jeta son regard sur le dernier magicien. Le Dragon approcha alors sa gueule du Roi et se concentra pour immoler à son tour le maître d’Ësarià. La flamme jaillit d’entre les crocs de la bête et entoura le Sorcier. Les flammes avaient totalement enveloppé le Roi. Telles des danseuses, elles exécutaient autour de ce dernier, un tourbillon opaque incandescent le coupant complètement du Dragon et du magicien. Quelques secondes passèrent et seul, les flammes bougeaient dans la salle.

    Mais l’index et le majeur du Sorcier se frayèrent un chemin au travers de la bulle de feu qui l’entourait. Sa main se dirigea vers la gueule du Dragon. Un rayon d’ombre parti alors de la main du Roi pour se perdre entre les yeux du Dragon, en plein sur le vert de ses écailles. Les flammes s’arrêtèrent de tourner puis se dissipèrent lentement. Le Monarque n’avait pas une égratignure.

    Sans qu’il s’en rende compte, le Dragon avait arrêté toute attaque. Il obéissait à présent au doigt et à l’œil. Il était plié à la volonté du Roi.

    — Je dois avouer, Votre Altesse, que nous ne détenons pas votre puissance, déclara le magicien. Il nous est impossible de soumettre les Dragons !

    — C’est la raison pour laquelle je suis Roi ! Mais ceci n’est qu’une lueur parmi la lumière de mon pouvoir. Si j’ai le pouvoir de soumettre une créature à ma volonté, vous en avez aussi le pouvoir. Je veux que toutes les âmes capables de manipuler la magie Noire soient recrutées et formées à cette pratique. Envoyer de nouveaux escadrons de Zûu en Aphilis pour capturer d’autres bêtes !

    — Mais maître, nous avons perdu déjà trop d’escadrons. Il nous en faut huit pour capturer un Dragon, et les pertes sont trop importantes !

    À ces mots, le Roi ordonna au Dragon d’écraser d’un coup de patte, le magicien récalcitrant. Le pied de la bête brisa les os du subalterne le laissant hurler de douleur un instant avant de rétablir le silence. Puis le Roi sortit de la pièce laissant d’autres Magiciens contrôler la créature ailée. Il suivit une longue série de corridors et d’escaliers puis s’arrêta soudainement. Il venait de ressentir un pouvoir bien plus grand qu’il ne l’avait imaginé. Un pouvoir qui venait de loin. En un instant, il avait compris. « Perth ! Il a réuni les globes ! La puissance de ces artefacts est vraiment impressionnante. Et lorsque ce pouvoir sera entre mes mains, l’Ësînis tout entier tremblera de Terreur devant le retour des Sorciers dans ce monde ! »

    Ainsi tel était le plan du Roi d’Ësarià : s’emparer du pouvoir du plus grand des Dragonniers et rouvrir les portes de Remina afin de déchaîner la puissance et la colère des Sorciers.

    Le Roi pressa alors le pas et se dirigea dans sa salle de méditation. Il s’y enferma seul et s’assit au milieu de la pièce. C’était une pièce ronde, avec en son centre, une plate-forme surélevée. L’entrée de la salle était recouverte d’un tapis noir réduisant l’éclairage de la pièce. Des reflets violets venaient adoucir et tamiser encore la faible lueur des torches. Aux extrémités circulaires de la pièce se tenaient fièrement des piliers taillés dans de marbre. Des fils d’or partaient depuis le bas de ces piliers et les entouraient, grimpant tel le lierre sur un mur. Le Monarque ferma les yeux et laissa le son du silence venir à lui.

    Son esprit s’ouvrit alors comme un livre. Il put entendre les discussions des vassaux dans les pièces du château. Puis son ouïe s’étala aux abords du palais pour s’étendre enfin jusqu’à la ville entière. À présent, il pouvait même entendre les cris d’un bébé dans une petite maison à l’extérieur de la cité. Enfin, tout Ësarià se trouvait sous son oreille. Le Roi pouvait tout percevoir, depuis les fourmilières postées aux quatre coins du monde jusqu’aux Dragons volants de l’Aphilis.

    Bientôt, sa conscience s’étendit bien au-delà des limites connues des hommes. Son esprit perçut alors les cris d’une personne. Il y prêta une attention particulière. À ce cri vint s’en ajouter un second, puis des dizaines d’autres hurlèrent dans les oreilles du Sorcier. Les voix le suppliaient.

    La salle se mit alors en mouvement autour de lui, les piliers laissèrent place aux étoiles et aux nuages. Sans qu’il ne s’en rende compte, le monarque ne se trouvait plus dans sa pièce de méditation, mais dans un cosmos ou les esprits se mélangeaient les uns aux autres, communiquant depuis le ciel et la terre. Les âmes se matérialisaient devant lui. Des âmes puissantes qui lui parlèrent.

    — Frère ! Libère-nous ! Nous t’en prions.

    — Ne vous en faites pas mes frères, bientôt, les portes de Remina seront ouvertes, et nous pourrons reprendre le trône de ce monde. Je sais que l’attente est longue, mais nous vaincrons !

    Les visages des « frères » s’effacèrent soudainement lorsqu’une nouvelle voix résonna dans la tête du Sorcier. Une voix annonciatrice de bonnes nouvelles.

    — Maître.

    — Perth ! Tu es revenu ! As-tu les globes d’Ësînis ?

    — Ces deux globes nous permettront de ressusciter Vaêl ! Revenez le plus rapidement possible. Je mets tout en œuvre pour préparer le retour du Dragonnier.

     Oui, mon maître !

    Ainsi, Ësarià allait pouvoir déchaîner sa toute-puissance et prendre la contrôle du monde entier. Ajoutée à la puissance des globes d’Ësînis, une armée entière de Dragons était sur le point de se former pour le compte du royaume du Sud. L’armée du sombre Sorcier allait rapidement devenir invincible.

    Durant la même nuit, peu après l’échappée de Perth dans Val-Far, le conseil s’était réuni accompagné des témoins de l’envol du Dragonnier. Den, Jïdhe et Yanisa se tenaient devant Parek, Yegon et Terën. Phalank se trouvait en retrait Dans la salle du conseil, chacun racontait ce qu’il avait vu et entendu de l’escapade de Perth.

    — Nous avons entendu un vacarme ahurissant déchirer le calme de la nuit, commença Den Puis ; nous avons vu le Dragonnier Phalank traverser un des murs de la tour. Le Dragonnier d’Ësarià est sorti à son tour du mur. Il avait deux globes lumineux dans les mains. Il les a fait se rejoindre et nous nous sommes retrouvés à terre. Puis il s’est envolé.

    — Monsieur Jïdhe, lança Yegon, confirmez-vous cette scène ?

    — Oui, Maître Yegon. C’est exactement ce que nous avons vu. Mais, dites-moi, ces globes, n’était-ce pas … ?

    — Nous sommes les seuls à poser les questions, et certaines choses ne doivent pas être connues d’un simple Marchand ! coupa Terën.

    — Et vous, dame Yanisa, confirmez-vous cela ? reprit Yegon.

    — Je le confirme.

    — Très bien, termina Parek, nous vous laissons pour l’instant. Nous reprendrons vos témoignages par la suite. Rentrez chez vous !

    Les trois personnages sortirent de la salle du conseil et commencèrent à discuter de ce qui venait de se passer. Tout en descendant les marches des escaliers de la tour, Yanisa s’adressa à Jïdhe.

    — Il y a quelque chose qui m’échappe. Phalank a traversé ce mur n’est-ce pas ?

    Les deux hommes acquiescèrent.

    — Alors, continua la jeune femme, comment se fait-il qu’il ait survécu ? Je veux dire, si c’est la puissance de son corps qui a fracassé ce mur, comment se fait-il qu’il ait réussi à se relever sans aucune égratignure ?

    — Phalank est un Dragonnier puissant, dame Yanisa. répondit Den, il est évident qu’il est résistant aussi ?

    — Même Sarel n’aurait pu survivre à un tel choc ! Je ne sais pas ce qui se passe, mais je sens que quelque chose est train de se passer, et cela ne présage rien de bon !

    Pendant ce temps, Phalank se faisait interroger par les trois membres du conseil. Il se trouvait en plein centre de la pièce, les mains dans le dos. Le conseil lui avait demandé de retirer ses armes. Il les avait posées juste à côté de lui.

    — Maître Phalank, commença Yegon. Comment se fait-il que le Dragonnier d’Ësarià soit entré en possession des Globes d’Ësînis ?

    — Le Seigneur Félenör me les avait remises pour que je les planque dans la tour. Il savait que si le Dragonnier les avait vues dans les mains du Seigneur du Sud, nous aurions pris la précaution de les faire revenir à la tour Inguën car le Dragonnier ne les chercherait plus ici.

    — Je vois que votre plan fonctionne à merveille ! s’esclaffa Terën. Inutile de vous dire que vous venez de condamner Valoak à tomber !

    — Toute erreur est réparable, messieurs, interrompit Yegon. Nous pouvons encore faire pencher la balance. Alors inutile de s’acharner à trouver un responsable et trouvons une solution.

    — Il est inutile de se leurrer, avec les deux globes d’Ësînis, l’armée d’Ësarià est bien trop puissante. Valoak va sombrer face à un tel pouvoir, répondit Terën.

    — Nous avons peut-être une solution. Sarel ne craint aucune magie, il pourra outrepasser largement cet obstacle pour reprendre les globes et tourner la bataille en notre faveur ! lança Parek.

    — Il est temps de se rendre à l’évidence, Maître Parek ! répondit Yegon. Nous n’avons pas de nouvelle de Sarel depuis deux jours, il est mort !

    — Nous n’avons pas retrouvé son corps ! reprit Phalank. Il reste peut-être une chance !

    — Rendez-vous à l’évidence et sachez rester à cette place qu’est la vôtre, Phalank ! cracha Yegon. La séance est levée, nous allons réfléchir au meilleur moyen de sauver notre Royaume.

    Ainsi était close la séance. L’espoir de voir Valoak se relever des prochaines attaques était quasiment nul. Mais les dirigeants voulaient s’en sortir. Ils avaient déjà planifié leur victoire. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils étaient des dirigeants. Ils avaient toujours tout prévu pour se défendre. Leur plan était sur le point de voir le jour…

    Chapitre III

    Mobilisation

    Le Dragonnier avait l’impression que les battements de son cœur allaient faire exploser sa poitrine. L’anxiété et l’empressement

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