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Amega: Tome 2 : La Porte de Yefirah
Amega: Tome 2 : La Porte de Yefirah
Amega: Tome 2 : La Porte de Yefirah
Livre électronique700 pages10 heures

Amega: Tome 2 : La Porte de Yefirah

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À propos de ce livre électronique

La crise s’accentuait sur Amega, les tensions entre la Coalition de l’Occident et les pays orientaux étaient de plus en plus fortes. À la suite de la destruction du Grand Palais de la Religion Erronée Soumise, la situation des Soumis se dégradait, tous les territoires s’acharnaient contre eux. C’était devenu insupportable à tel point que beaucoup d’entre eux apostasiaient leur religion. La traque et les affrontements contre les Résistants d’Il-Mahidi s’intensifiaient, cela n’empêchait pas la rébellion de s’agrandir et de prendre beaucoup de poids. Après son enquête sur le Pilier de Passage et la victoire qu’il avait obtenue contre l’Ordre Illusionniste de la Lumière Ténébreuse, le repos fut de courte durée pour Sayni Tupa obligé d’interrompre ses vacances et de retourner à la Maisondin de Najmudin à la suite d’un phénomène surnaturel. Ses recherches l’emmenaient sur le nouvel objectif des Initiés de plus en plus diaboliques dont les plans se dévoilaient petit à petit. Les mystères autour de la famille Tupa se levaient au fur et à mesure de son enquête sur l’Ordre. Toujours accompagné de ses fidèles amis, Sayni avait à prendre des risques énormes pour protéger ses proches et le Monde d’Amega au bord de l’implosion.
LangueFrançais
Date de sortie17 oct. 2018
ISBN9782312063096
Amega: Tome 2 : La Porte de Yefirah

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    Aperçu du livre

    Amega - Benjamin Legendart

    cover.jpg

    Amega

    Benjamin Legendart

    Amega

    Tome 2 : La Porte de Yefirah

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2018

    ISBN : 978-2-312-06309-6

    Avant-propos

    La crise s’accentuait sur Amega, les tensions entre la Coalition de l’Occident et les pays orientaux étaient de plus en plus fortes. À la suite de la destruction du Grand Palais de la Religion Erronée Soumise, la situation des Soumis se dégradait, tous les territoires s’acharnaient contre eux. C’était devenu insupportable à tel point que beaucoup d’entre eux apostasiaient leur religion. La traque et les affrontements contre les Résistants d’Il-Mahidi s’intensifiaient, cela n’empêchait pas la rébellion de s’agrandir et de prendre beaucoup de poids. Après son enquête sur le Pilier de Passage et la victoire qu’il avait obtenue contre l’Ordre Illusionniste de la Lumière Ténébreuse, le repos fut de courte durée pour Sayni Tupa obligé d’interrompre ses vacances et de retourner à la Maisondin de Najmudin à la suite d’un phénomène surnaturel. Ses recherches l’emmenèraient sur le nouvel objectif des Initiés de plus en plus diaboliques dont les plans se dévoilaient petit à petit. Les mystères autour de la famille Tupa se levaient au fur et à mesure de son enquête sur l’Ordre. Toujours accompagné de ses fidèles amis, Sayni aurait à prendre des risques énormes pour protéger ses proches et le Monde d’Amega au bord de l’implosion.

    Prologue

    3699 AV. L’HÉGIRE / AMEGA DÉTROIT DES DEUX CONTINENTS

    Le ciel était gris, il pleuvait des cordes, le tonnerre grondait, le sable était devenu de la boue dans laquelle les pieds s’enfonçaient. Malgré le terrain difficile, Soynora Tupa, Sokou Uchiniha et Sarrena Keiko avec un gradé couraient dessus à une vitesse inouïe, ils donnaient l’impression de survoler la zone. Ils arrivèrent à proximité d’un campement où il y avait des milliers de soldats portant toute une série d’armes blanches avec des catapultes. Ils étaient dans des tentes noires, certains avaient des drapeaux noirs où il y avait dessiné dessus une pyramide avec une tête verte sur laquelle il y avait une grande couronne.

    – Nous y sommes, cachons-nous, les prévint le gradé.

    – Pourquoi se cacher ? Je préférerais qu’on aille les attaquer, s’exprima Sokou désabusé.

    – Ce n’est pas l’objectif de notre mission, nous sommes là pour espionner l’ennemi.

    – Comme d’habitude, on a des petites missions d’espionnage, bouda Sarrena.

    Le gradé en était fatigué, l’équipe de Soynora était la moins facile à gérer car ils se plaignaient trop souvent, ils étaient intenables et n’écoutaient jamais les consignes de leurs supérieurs. Ils avaient gardé leur caractère à part Soynora qui avait gagné en confiance en lui. Ils avaient un peu changé physiquement, ils étaient surtout différents dans leur manière de s’habiller. Soynora était vêtu d’un ensemble religieux bleu foncé, il avait un chapeau noir recouvrant sa tête, un foulard blanc aux carreaux noirs et des chaussures noires. Sokou avait le même ensemble sauf qu’il était noir, Sarrena avait un ensemble religieux féminin beige avec un voile rose sur ses cheveux châtains et cachant une bonne partie de son visage, on ne voyait que ses yeux noisette. Elle avait un grain de beauté sur sa joue droite à côté de la bouche, elle n’était pas très grande de taille, elle avait onze ans. Sarrena était plus une suiveuse qu’une meneuse, elle n’était pas très bavarde, elle était souvent calme, polie, généreuse, en revanche elle était susceptible et elle n’avait des yeux que pour Sokou.

    – Ils sont nombreux, marmonna-t-elle.

    – Ils sont huit mille en tout, donna le nombre le gradé après avoir étudié un appareil portatif électronique.

    – Huit mille ! On peut dire que l’Empereur Osiren met le paquet en ce moment, fit comme réflexion Soynora.

    – C’est clair, on doit rapporter tout ça à la Maisondin.

    – Ça n’aura pas duré longtemps, qu’est-ce que je donnerais pour un peu plus d’action ?

    Sokou acheva à peine sa phrase qu’une énorme main s’abattit sur lui, il l’évita au dernier moment d’un bond magistral en arrière, il leva la tête et vit un monstre gris qui devait bien mesurer plus de trente mètres. Ses yeux étaient totalement jaunes, sa grande bouche était composée de dents tranchantes, sa langue était pointue, des grosse cornes parcouraient ses épaules et ses genoux. Il avait des griffes au niveau des pattes sur la main et sur les pieds. Il marchait lentement, chaque pas qu’il faisait provoquait des secousses, il avait une sacrée carrure et son cri était perçant.

    – Eh beh !! Il est gigantesque !! s’exclama Sarrena.

    – Un Rufrogn ! Ça ne va pas être une mince affaire de se débarrasser de lui, affirma le gradé.

    – Il est petit par rapport à la puissance de Dieu, il ne peut bouger qu’avec la permission de Dieu, il n’y a de force, ni de puissance qu’en Dieu, croyez-moi, il est faible.

    – Bien dit ça Soynora ! fut enthousiaste son chef.

    – Tu parles trop Soynora, le plus important ce sont les actes ! rétorqua Sokou.

    Il concentra son énergie et fonça sur le monstre surprenant tout le monde.

    – Sokou !! cria Sarrena.

    – Attends ! voulut l’arrêter Soynora.

    – Il ne tient jamais en place, il est beaucoup trop impatient.

    Sokou dégagea son énergie. Le Rufrogn tentait de l’intercepter, il était beaucoup trop lent. Sokou se déplaçait en zigzags pour l’étourdir, il fit apparaître une lumière bleue sur sa main droite, il était sur le point de frapper son adversaire avec. Tout à coup, la bête envoya une onde paralysante immobilisant de suite le petit Uchiniha. Elle le décolla du sol d’un revers du poing droit, il fut catapulté contre le mur. Sarrena inquiète et pas contente, attaqua à son tour, elle dégagea une force terrible pour repousser l’onde du Rufrogn, elle le déséquilibra d’un formidable croche-pied, elle forma de grosses boules roses d’énergie, elle fusa sur lui de la sorte. Le Rufrogn fit une manœuvre dont personne ne s’y attendait, il se téléporta pour revenir dans le dos de la petite fille désemparée, il l’attrapa dans ses mains et commença à serrer pour broyer ses os. Soynora restait calme contrairement à autrefois où il aurait paniqué, il tendit son bras vers la créature, lorsqu’un trait rectiligne bleu surgit de là traversant la gorge du monstre ayant une réaction de surprise. Soynora fit un geste brusque de la main et le trait se déplaça violemment tranchant la tête du Rufrogn mort sur le coup, il s’évapora dans l’invisible. Le gradé récupéra Sarrena qui tombait de haut, il l’attrapa dans ses bras. Ils entendirent des applaudissements au loin, ils se rapprochaient. Un homme enroulé dans un manteau à capuche noir en était l’auteur.

    – Bravo ! Je n’en attendais pas moins de Soynora Tupa, l’Archinsân, s’exprima-t-il d’un ton malicieux.

    – Qui es-tu ? répliqua Soynora.

    – C’est un Sorcier, je peux sentir son obscurité d’ici, on ferait mieux de partir, dit le gradé.

    – Vous êtes venus nous surveiller, c’est ça ? Malheureusement pour vous, je ne peux vous laisser partir surtout que je peux recevoir d’énormes récompenses si je ramène Tupa à sa majesté.

    – Ne me sous-estime pas.

    Soynora fonça sur le Sorcier qu’il tapa avec férocité, ce dernier contrait les coups difficilement en ressentant des douleurs à chaque impact. Soynora augmenta sa vitesse, son ennemi avait de plus en plus de mal à le suivre, il le repoussa d’une onde de choc. Le petit garçon fut projeté plus loin, il se rattrapa en altitude d’un salto arrière, il prépara une nouvelle attaque, il n’eut le temps de l’envoyer, le gradé était entré dans la lutte. Il enchaînait les coups de poings et pieds touchant leur cible une fois sur deux. Le mage ne pensait pas être confronté à des rivaux si forts ; débordé, il agrandit brusquement ses yeux. Le gradé fut pris dans une technique d’illusion, il voyait des milliers de lames fusant vers lui, il ne put toutes les éluder, certaines l’embrochèrent, d’autres lui tailladèrent la peau dans toutes les parties du corps. L’illusion terminée, il tomba évanoui quelques secondes plus tard. Soynora n’avait rien compris, il n’avait pas décelé le moindre coup partir, pourtant son supérieur avait l’air d’être gravement blessé, il en était terrifié. Le Sorcier sourit sournoisement, il bondit en direction du jeune Tupa qu’il martela de coups de poings enflammés, la force était telle que Soynora reculait de plusieurs mètres à chaque blocage tout en ayant des brûlures sur les avant-bras. Au bout de quelques instants, il était essoufflé.

    – C’est tout ? Je sais que tu es capable de beaucoup mieux, montre-moi ton vrai pouvoir, l’exhorta-t-il.

    – Je ne le maîtrise pas, je ne sais pas comment l’invoquer.

    – C’est bien dommage, ma prise aurait été encore plus récompensée, tant pis, ça aurait été moins intéressant que prévu.

    – Comme je te l’ai dit tout à l’heure, ne me sous-estime pas, je suis un Soumis.

    – Notre pouvoir est largement supérieur au vôtre et je vais te le prouver.

    Sokou se releva en titubant, il avait mal un peu partout, ses dents étaient serrées, il en était de même pour ses poings.

    – Soynora ! Il n’y en a que pour lui ! Il a toujours été le bien-aimé alors que c’est moi le plus fort !! Il est temps que les gens sachent qui est Sokou Uchiniha !!

    Il cria de rage pendant qu’une lumière rouge foncé mélangée à des éclairs noirs émanaient de lui, elle montait jusqu’au ciel, ses yeux étaient rouges. La terre tremblait sous ses pieds, il dégageait une puissante énergie. Les deux combattants s’interrompirent en regardant dans sa direction, ils étaient stupéfaits. Sokou réduisit la distance entre eux à une rapidité supérieure à celle de la lumière, il fut en altitude devant le Sorcier qu’il propulsa dans un lac après avoir fracassé une dizaine d’arbres, par un shoot dévastateur en pleine tête.

    – Sokou !! Cette énergie n’est pas générée par ton Imâne ! Elle l’est par la Shaerawate, elle provient des ténèbres, ça peut être dangereux, tu dois…

    – Soynora ! Ce n’est pas à toi de nous protéger mais à moi, c’est moi le plus âgé et le plus fort d’entre nous !!

    – Peu importe qui protège l’autre, ça n’a pas de valeur, ce qui compte…

    – Soynora ! Tu m’as défendu et tu m’as sauvé durant toutes ces années que ce soit sur la planète Terre comme dans d’autres mondes, cette fois c’est à mon tour. Repose-toi, ne t’en fais pas, je vais en finir rapidement avec lui, termina-t-il en décrochant un sourire en coin à son ami.

    Le Sorcier sortit de l’eau au bout d’un certain temps, son visage était ensanglanté. Sokou avançait vers lui d’un pas déterminé. Le charlatan évaluait son adversaire, il semblait sidéré par quelque chose.

    – C’est impossible !! Il puise son énergie des profondeurs de la Non-Sephah Daaoot, le vase abyssal, sans sombrer dans la folie, même un Maître de la Kalayanah ne peut contrôler un tel pouvoir !! s’écria-t-il à voix haute.

    – Je vais t’éliminer pour prouver ma valeur ! déclara Sokou d’une voix rauque.

    – Comment fais-tu pour pénétrer le Daaoot comme cela ? Qui est ton Maître des Abysses ? Comment se fait-il qu’un Soumis soit un Initié de la Kalayanah ? multiplia les questions le Sorcier.

    – Je ne sais pas de quoi tu parles, je ne connais pas tous ces noms, tout ce que je sais, c’est que tu vas mourir.

    Il sauta sur lui, le Sorcier l’arrêta d’un geste de la main.

    – Attends !! D’abord, dis-moi comment tu t’appelles.

    – Si tu y tiens, je m’appelle Sokou Uchiniha.

    Le mage avait l’impression d’avoir pris une balle dans la tête, son visage s’était littéralement décomposé, il était devenu très pâle.

    – Uchiniha, répéta-t-il en chuchotant, l’E… l’Elu.

    Il se prosterna subitement devant le petit garçon désemparé, il l’implorait en pleurant.

    – Je vous en prie ! Ne me faites pas de mal, je ne savais pas que c’était vous grand Prince, laissez-moi partir et je ne vous embêterai plus, ni vous, ni vos amis !!

    – Grand Prince !! grimaça Sokou.

    – Ne me tuez pas, ne me tuez pas, ne me tuez pas, ne me tuez pas, ne me…

    – Ça va ! le coupa Sokou agacé. Je vais me montrer clément, tu peux t’en aller, à condition que toutes les troupes rentrent avec toi et que vous abandonniez l’invasion du Continent Central.

    – D’accord votre majesté.

    Le Sorcier se pressa de se redresser puis de fuir le plus loin possible. Sokou n’avait strictement rien compris à ce qui s’était passé. Il retourna vers Soynora ayant récupéré le gradé inconscient et Sarrena dans le même état.

    – Qu’est-ce qu’il avait à se prosterner devant toi ? Vraiment ces sorciers vont loin dans l’associationnisme, fit remarquer Soynora.

    – Je ne sais pas, moi-même je n’ai rien pigé, je crois qu’il m’a confondu avec quelqu’un d’autre, en tout cas j’ai profité de cette occasion pour lui ordonner de mettre un terme à l’invasion du Continent Central, ils ne vont pas tarder à quitter les lieux.

    – C’était bien pensé.

    – Tu ne devras rien dire aux Sages sur cet incident, je parle en l’occurrence de la force que j’ai employée sinon je risque d’avoir des ennuis, le mit en garde Sokou.

    – Je ferai ce que je peux pour éviter la conversation.

    Sokou savait que son ami était incapable de mentir. Soynora soupira tristement, il n’avait pas envie de le dénoncer aux Sages alors que ce qu’il avait invoqué, était très malfaisant, il était sidéré par le fait que Sokou ait tant de force destructrice cachée.

    CONTINENT CENTRAL PAYS DE PALESHTAN VILLE DE YADIN MAISONDIN D’IBRAHM

    Au beau milieu du désert, il y avait une immense cité composée de maisons de différentes tailles, certaines fabriquées en terre, d’autres en argile. Les rues étaient en terre quelquefois recouvertes de sable, des pierres polies servaient de routes où circulaient des carrosses, des animaux étranges servant de monture et toutes sortes d’appareils de transports chromés d’allure futuriste. Il y avait deux grands bâtiments dans la ville. Le premier était celui du gouverneur. Il était réparti en une dizaine de salles sur trois étages, les portes et les fenêtres étaient en bois avec des motifs en or dessus, les escaliers d’entrée étaient marbrés, le toit était recouvert de tuiles beiges. Le second était la Maisondin d’Ibrahm, haute de cinq étages, elle n’était pas luxueuse du tout, ces murs étaient de pierres blanches usées, mélangées à de la terre. Il y avait une vieille porte en bois avec des escaliers en bois à l’entrée, des branches d’arbres avec des feuilles formaient le toit. Les salles à l’intérieur étaient d’une taille considérable, le sol était du sable aplati, les escaliers étaient en pierres. Il n’y avait ni statue, ni tableau, ni décor, ni richesses, ni tables, rien. Les Soumis mangeaient, dormaient, étudiaient par terre. Il y avait des salles de prière, des salles de classe, des dortoirs, des bibliothèques, des infirmeries, des salles de médiation. Il y avait un côté pour les hommes et un autre pour les femmes. Tous les Soumis de la région se réunissaient à la Maisondin d’Ibrahm, les meilleurs d’entre eux pouvaient y habiter. Des Soumis du monde entier y venaient parfois quelque temps. C’était là qu’il y avait les plus grands savants religieux et où la découverte et l’apprentissage de la religion étaient le plus fort. Soynora, Sokou, Sarrena et le gradé étaient dans la Chambre des Sages, une petite pièce rectangulaire dans laquelle les Sages se réunissaient pour évoquer les problèmes du monde actuel. Ils étaient en train de faire leur rapport de leur dernière mission.

    – Vous aviez pour mission de vérifier les mouvements de l’ennemi à la frontière mais d’après nos renseignements l’ennemi a carrément renoncé à sa prochaine offensive, qu’est-ce que vous avez fait ? les interrogea le Pieux Légendaire Yaqobé Fils de Daoud.

    – Si vous les avez attaqués, vous avez transgressé un ordre direct de notre part, dit d’un ton menaçant son voisin.

    – Non, ce n’est pas ça, on était d’abord là pour espionner, après on s’est fait agresser par un Rufrogn, Soynora l’a vaincu puis un Sorcier est arrivé. Je ne sais pas ce qu’il lui a pris mais il a eu très peur de moi, je pense qu’il m’a confondu avec quelqu’un d’autre, j’ai profité de cette autorité pour le forcer à quitter les lieux avec les soldats, raconta Sokou.

    Le Pieux Légendaire Khidân observa tour à tour Sokou et Soynora, ce dernier était gêné et triste. Il devina en un clin d’œil qu’il y avait dû se passer quelque chose et que Sokou avait caché des informations sur cette histoire. La Chambre des Sages était constituée de sept Savants et de trois Pieuses dissimulées derrière des rideaux à gauche des hommes.

    – C’est toi le meilleur Sokou ! le congratula Sarrena.

    – Merci, merci, prit-il un air supérieur.

    – On dirait bien que le Seigneur était avec vous, vous avez fait du bon travail, que Dieu l’accepte, vous pouvez vous retirer, termina le Pieux Légendaire Yosof Fils de Yaqobé, Fils de Daoud.

    Sokou sourit satisfait de l’issue de cette discussion, ils sortirent de la Chambre se dirigeant chacun vers son lieu de repos. Plus tard dans l’après-midi, Soynora était assis seul à côté d’un bassin, il avait le regard perdu dans le vague. Khidân le rejoignit avec son éternel sourire d’affection sur les lèvres.

    – Paix et salut sur toi Soynora ! Je te cherchais.

    – Maître Khidân ! Paix et salut sur vous ainsi que la miséricorde et les bénédictions de Dieu.

    Khidân se mit à côté de lui.

    – Comment tu vas ? Je te sens perturbé.

    – Je vais bien.

    – Non, tu ne vas pas bien, raconte-moi ce qu’il s’est réellement passé là-bas.

    Soynora se recroquevilla dans son coin, il était mal à l’aise.

    – J’ai promis à Sokou de ne rien dire.

    – Je n’en parlerai pas aux autres, c’est entre toi et moi, si tu gardes ce qu’il y a en toi, tu vas exploser, c’est ce que je perçois.

    Khidân avait des pouvoirs exceptionnels, il était l’un des Soumis les plus puissants depuis le Pieux Légendaire Ibrahm. Il avait un Imâne à en faire trembler les montagnes, sa science était très profonde, il était doté d’une sagesse rare, il avait beaucoup de qualités, il était toujours calme, patient, serein, il ne s’énervait jamais, il était très clairvoyant, il donnait l’impression de pouvoir lire les pensées et le cœur des gens. Il appréciait être au service de tout le monde, il était un pédagogue extraordinaire, tous ses élèves étaient devenus des savants renommés. Soynora soupira avant de parler.

    – Dans le combat contre le Sorcier, Sokou s’est laissé dominer par des sentiments négatifs, il a utilisé la Shaerawate au lieu de l’Imâne, il était très puissant et surtout très sombre. J’ai rarement rencontré une personne ayant une telle énergie ravageuse alors qu’il n’a que onze ans. Le Sorcier était effrayé par lui, je les ai vus parler et d’un coup le Sorcier s’est prosterné devant lui comme si c’était une divinité, j’ai trouvé ça très étrange, relata Soynora.

    Khidân demeura silencieux, il releva sa mèche brune qu’il plaça derrière son oreille droite, ses yeux noirs fixés vers l’eau du bassin, sa peau était mate très douce, sa bouche était fine, ses cheveux étaient longs attachés à l’aide d’un catogan, il avait une cicatrice sur la joue droite et une sur l’avant-bras gauche. Il avait l’air d’avoir une trentaine d’années, il portait un ensemble religieux blanc, des sandales marron et un chapeau blanc avec un turban de la même couleur sur la tête.

    – Je suis inquiet pour Sokou, il était beaucoup plus fort que d’habitude avec la Shaerawate, j’ai peur qu’il ne s’en serve à nouveau et qu’elle finisse par consumer son âme et à faire mourir son cœur, il était comme en symbiose avec elle. Aucun sorcier, ni jinnius, ni shaeyatine que nous avons rencontrés jusque-là avait un tel niveau et un tel lien avec elle, dévoila Soynora.

    Khidân après avoir réfléchi un long moment sortit de son mutisme, il s’adressa très sérieusement à Soynora.

    – Sokou descend d’une puissante famille de haute lignée d’Amega, tu n’es pas le seul à être spécial, je dirais qu’il l’est même plus que toi, les Sorciers ne doivent pas vous attraper tous les deux, je vous demande donc d’être extrêmement prudents.

    – Moi je suis un Archinsân, un être de lumière et de feu dans un corps de terre. Si Sokou est différent comme moi, qu’est-ce qu’il est ? posa comme question Soynora.

    Khidân ne répondit pas, il décrocha une mine sinistre, Soynora était encore plus anxieux en apercevant la réaction de son mentor.

    – Je ne peux pas t’en parler maintenant, tu finiras de toute façon par le savoir un jour ou l’autre, se contenta-t-il de dire en se levant de sa place.

    Il passa une main sur la tête de Soynora en s’en allant. Khidân se rendit immédiatement à la Chambre des Sages, il était tracassé, il était très renfermé par rapport à d’habitude, ses collègues le remarquèrent instantanément.

    – T’en fais une tête, t’en as toi aussi déduit que Sokou a découvert ses pouvoirs cachés étant la raison pour laquelle le Sorcier s’est prosterné devant lui ? posa comme question avec un ton d’affirmation Yaqobé.

    – Oui, je viens juste de l’apprendre.

    – Il faut protéger Sokou de lui-même et de sa famille, intervint Awa une Pieuse.

    – La protection vient de Dieu, il faut augmenter son Imâne pour que son mal diminue, il faut multiplier les assises où on parle du Seigneur et lui suggérer d’y participer le plus souvent possible, il faut qu’on fasse beaucoup d’assises dans lesquelles la foi augmente, conseilla Yosof.

    Ses compagnons étaient entièrement d’accord avec lui, ils l’approuvaient d’un vif hochement de tête.

    – Il faut surtout que lui aussi parle de Dieu tout le temps pour que la grandeur du Seigneur entre dans son cœur, on doit commencer cela tout de suite, proposa l’un des Sages.

    – On ne peut pas aller à l’encontre de ce qu’il y a mentionné dans les Écritures, ce qui doit se passer, se passera, intervint une seconde pieuse.

    – T’as raison sauf qu’on ne peut rester les bras croisés, le Seigneur nous demande d’agir dans toutes les situations, on va donc bouger et avec la supplication, on peut changer le cours des évènements, répliqua Khidân.

    Les Sages étaient motivés par ses paroles, Khidân avait vite retrouvé son sourire, ce n’était pas le cas pour la Pieuse, elle avait un très mauvais pressentiment.

    Babalane Réincarnée

    ÉPOQUE CONTEMPORAINE AMEGA EMPIRE DE L’UNIFICATION

    Il faisait nuit, la lune éclairait le paysage, les étoiles scintillaient, le ciel était de toute beauté. Une bande d’êtres habillés en noir, étaient rassemblés dans une forêt moyennement dense et sombre. Ils étaient en plein rite, ils récitaient des incantations, ils se prosternaient une fois sur deux devant des piliers brillants. L’un déployait une lumière bleue, l’autre une lumière verte. Il y avait des symboles Ebraïms Jafkars-Egapties écrits dessus. Il devait bien y avoir une trentaine de personnes complètement en transe. Le Maître Anaster Crooleur s’adressait en chuchotant à quelqu’un à côté de lui.

    – Grand Maître Élu ! La perte du Pilier de Passage n’est pas si importante, nous pouvons toujours réincarner des entités avec les Piliers de la Forme et de la Force, dit-il.

    – Peut-être, toutefois tu sais très bien quelle entité le Seigneur Sokou voulait et il faut désormais attendre quelques années avant qu’elle ne puisse revenir.

    – C’est vrai qu’on aurait pu aller plus vite dans notre plan si on avait pu avancer sa venue, admit Nathlan Rôlehid.

    Anaster se sentait coupable de l’échec des siens, il en voulait à ses hommes, des sorciers de bas niveau de n’avoir pas géré leur mission de ramener le Pilier de Passage. Certes, il était présent quand le jeune Sayni Tupa l’avait détruit l’année dernière mais il se mettait totalement hors de cause de ce fiasco dont ses collègues Maîtres des Abysses l’accusaient.

    – Je n’arrive pas à comprendre comment un enfant ait pu déjouer nos plans Anaster, avait du mal à rester calme le Maître Zebniw Brenywnmsky.

    – Pour sa défense, je dirais que Sayni Tupa n’est pas un enfant comme les autres, il est censé être l’Elu des Archinsâns, c’est un adversaire à la hauteur que nous avons là, justifia le Maître Guorge Sakas.

    – Pourquoi continuer à accabler notre pauvre Anaster alors qu’il y a une solution pour régler tout ce problème ? annonça le Maître Nichlas Rôleterreur.

    – Et laquelle ? s’impatienta le Grand Maître Abyssal Élu.

    – Il suffit de prendre le contrôle du Monde de Yefirah et on pourra réincarner toutes les entités que vous voulez, dévoila Jaleb Rôlehid.

    Il y eut soudainement un grand silence dans la conversation, on n’entendait plus que le Maître Jalk Parsions invoquer des esprits en frottant les deux piliers. Les lumières s’entrecroisèrent en devenant aveuglantes. La terre eut quelques secousses, un vortex se manifesta entre les deux colonnes et au-dessus d’un sol en damier. Des boules électrifiées rouges ou noires surgirent de là, elles s’éparpillèrent dans les alentours. On entendait des cris de terreur, des ricanements machiavéliques un peu partout. Des énergies négatives envahirent le Monde d’Amega. Les boules creusaient des cratères là où elles s’écrasaient, des êtres effrayants se formaient et en sortaient.

    – C’est magnifique ! Vraiment magnifique ! répétait Jalk émerveillé.

    Un moment, des éclairs se multipliaient de plus en plus au-dessus du sol en damier, ils constituèrent une forme humaine avant qu’une femme ne se matérialise. Elle était extrêmement jolie, ses cheveux étaient longs rouges comme le sang, ses yeux étaient de la même couleur, ils étaient accrocheurs, il était facile de se perdre dans ce regard et d’être envoûté. Sa peau était toute douce écarlate, sa bouche était pulpeuse, ses sourcils étaient fins, ses mains étaient petites, idem pour ses oreilles cachées derrière sa chevelure. Elle avait un grain de beauté au-dessus de sa lèvre supérieure avec une cicatrice sur sa main droite et une autre traversant son œil gauche ce qui ajoutait un plus à son charme. Elle avait l’allure d’une femme d’une personne de vingt-sept ans, elle était de taille normale, elle portait un ensemble en latex rouge et noir avec des chaussures noires et des bracelets sur les poignets, elle avait des bagues en diamant sur les doigts et un collier de diamants autour du cou.

    – Oh Maîtresse Babalane ! Nous sommes ravis d’avoir réussi à vous incarner, se dévoua totalement Anaster.

    – C’est une chance de vous avoir près de nous, n’en revenait pas le Grand Maître Abyssal Élu.

    – Je vais rendre fous les gens, je vais encore plus les tenter, je vais rendre toutes les femmes impudiques, qu’elles trompent leurs maris et que les maris trompent leurs femmes, je vais rendre le monde entier pervers, je vais manger tous les hommes sur ma route, j’ai faim et mon appétit est insatiable ! s’exclama-t-elle heureuse d’être libérée.

    – Euh, normalement vous devez travailler à la venue de votre mari, lui rappela d’une petite voix le Maître Jorque Bash.

    – Je le sais abruti ! J’ai le droit de m’amuser en même temps ! répliqua-t-elle sèchement.

    Elle avait un très sale caractère, elle était connue pour être la Femme Rouge, la grande tentatrice ou la grande prostituée. Sa puissance était inimaginable, elle pouvait faire succomber n’importe qui sous son charme, elle pouvait changer de voix, la rendre plus douce, plus stricte ou plus menaçante.

    – Qui est-ce qui m’a libérée ? demanda Babalane.

    Jalk leva la main pour répondre, il n’osait pas parler, il était totalement amoureux d’elle, il ne pouvait plus détourner ses yeux d’elle qui s’approcha de lui. Elle entoura ses bras sur sa tête et l’embrassa d’une manière provocante.

    – Très bien, t’auras ta récompense demain soir, mais pour l’instant, préparez-vous à recevoir de la visite.

    À peine avait-elle achevé sa phrase que des Soumis déboulèrent en grand nombre, ils étaient légèrement plus que les Initiés, il y avait des Mojahads avec eux.

    – Mince ! On arrive trop tard, ils ont déjà invoqué des entités ! se blâma Matthias Poissonnier.

    – Essayons d’en arrêter le plus possible ! exhorta Koraja.

    – Je parie que je vais en avoir plus que toi Matthias, le mit au défi son inséparable compère Mahmoud Ouabni.

    – C’est ça ouais, t’oublies que je suis toujours meilleur que toi.

    Il se précipita sur les Initiés, il évita une attaque d’un premier qu’il frappa d’un coup de poing surpuissant, il se baissa ; un coup de pied passa juste au-dessus de lui, il balaya la jambe de son assaillant qu’il termina d’un coup du talon du pied dans les poumons. Des boules d’eau se dirigèrent vers lui qu’il détourna assez facilement. Il répliqua par des boules de feu mettant hors d’état de nuire ses ennemis. Mahmoud devait affronter des mages noirs portant des épées, il esquivait leurs offensives d’une agilité déconcertante, il arrêta la lame de l’un d’entre eux avec une seule main entourée de terre. Il décocha un coup de la paume de sa main gauche à l’estomac de son agresseur expédié sur les autres. Il concentra sa Quwa (énergie vitale), il tendit ses deux bras vers les Sorciers. Une tornade de poussière émana de là, elle percuta les guerriers de l’ombre terrassés sur le coup. Koraja était aussi douée que ses deux associés, elle plaça de l’énergie sur ses membres, elle tapa les Initiés de la sorte. Ils eurent des éraflures, des coupures ou des fossés là où ils étaient touchés, beaucoup abdiquèrent ou furent tout simplement trop blessés. Des branches d’arbres étaient jetées sur elle qu’elle brisa par des coups dedans, elle se mit à se déplacer tel un fantôme, elle disparaissait, réapparaissait devant, derrière ou à côté de ses rivaux qu’elle éliminait d’un coup chacun bien placé.

    – Et voilà le travail ! se frotta-t-elle les mains.

    – Il n’y a pas à dire, elle est toujours aussi impressionnante ! fit remarquer Matthias les yeux grands ouverts.

    – Elle n’a pas changé depuis l’époque de la Maisondin, ajouta un collègue.

    – On forme une belle équipe encore, nous les meilleurs quand on était à l’école, rappela Koraja.

    – C’était le bon vieux temps, souffla Mahmoud.

    – Ce n’était il n’y a pas si longtemps que ça.

    Pendant qu’ils discutaient tranquillement entre eux, les Maîtres des Abysses en profitaient pour s’éclipser car ils ne voulaient pas être vus par les Soumis, ils appartenaient tous à des milieux huppés et étaient souvent à la télévision.

    – Laissons nos soldats les ralentir, allons-nous-en, donna les instructions le Grand Maître Secret Élu.

    – On risque de perdre du monde, s’en voulait la Maîtresse Halanie Crichtan.

    – S’ils ne se sortent pas de cette situation, c’est qu’ils n’avaient rien pour être des Initiés, répliqua Nichlas.

    – Je suis d’accord avec lui, un Initié doit normalement écraser un Soumis, affirma Jorque.

    Justement, des Soumis les avaient repérés en train de s’enfuir, ils foncèrent vers eux pour les rattraper. Le Grand Maître secoua la tête, il agrandit subitement ses grands yeux rouges. Les Soumis hurlèrent, ils souffraient atrocement en se touchant la tête, ils tombèrent raids morts par terre.

    – Les attaques illusionnistes, le Grand Maître est vraiment très fort, murmura Jaleb.

    – Et encore tu n’as rien vu de ce qu’il est capable de faire, l’avait entendu son père.

    – Oh oui, ça fait longtemps qu’il ne s’est pas battu, je suis sûr qu’un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal, évoqua Zebniw.

    – Je n’ai pas que ça à faire que de me battre contre des êtres si inférieurs, dit le mentor.

    Ses subalternes sourirent, ils s’engouffrèrent dans la forêt à proximité et disparurent. De leur côté, le Maître Anaster Crooleur et le Maître Jalk Parsions protégeaient les Piliers de la Forme et de la Force que les Soumis souhaitaient détruire.

    – Il faut les cacher quelque part, affirma Anaster.

    – Je m’en occupe, proposa Jalk.

    – Non, je vais le faire. Toi, contente-toi de me couvrir.

    – Ok.

    Anaster souleva les colonnes sans les toucher par l’intermédiaire de la force de la télékinésie, il se précipita dans les petits chemins aux alentours. Des Mojahads cherchèrent à le suivre, Jalk les empêcha de passer par un mur invisible. Il se débarrassa d’eux assez rapidement par un enchaînement de coups de poings et coups de pieds. Ben Ayvú et Akeshashaad Ayvú après avoir terrassé facilement des Sorciers, rappliquèrent.

    – Anaster est parti par là, je vais le rattraper, informa sa femme Ben.

    – Très bien, sois prudent.

    – Je ne te laisserai pas faire ! s’écria Jalk.

    – C’est moi ton adversaire Parsions ! rétorqua Akeshashaad.

    Ces deux-là s’étaient déjà affrontés en fin d’année dernière au Grand Palais du Pays de Valycan de l’Empire de l’Eauo lors de la mission de Sayni d’anéantir le Pilier de Passage. Jalk avait eu l’avantage sur elle, cette fois Akesha était bien décidée à ce que ça se passe différemment. Elle était la fille de l’Emir de Najmudin, le plus puissant Soumis, le Maître Shenshaad. Elle exerçait le métier de professeur de Langue Sacrée à la Maisondin de Najmudin, elle était Protectrice du Livre Saint le Discernement et membre des trois Pieuses du Conseil des Sages. Elle était puissante, courageuse, gentille, douce, très calme, sereine, endurante, elle avait beaucoup de miséricorde et d’affection pour les gens, elle était très appréciée.

    – Je vais te tuer, comme ça tu ne me causeras plus de problèmes, déclara le Maître des Abysses.

    – Tu m’as l’air bien sûr de toi, tu ne sais pas de quoi je suis capable.

    – Ta Sephah est grande mais elle n’est rien comparée à la mienne.

    – Tu me sous-estimes Maître des Abysses.

    Akeshashaad était très jolie, sa peau était métissée douce, elle avait deux grains de beauté au niveau de sa bouche à droite, ses yeux étaient noisette noirs à l’ombre, marron au soleil, ses cheveux sous son voile étaient bruns, lisses, scintillants, ses sourcils n’étaient ni trop fins, ni trop épais, ses oreilles étaient de taille normale. Elle était vêtue du vêtement Soumis féminin blanc avec son voile blanc recouvrant sa tête et une bonne partie de son visage.

    – Mode Piété !! invoqua-t-elle.

    – Il te faudra bien plus que ça pour me vaincre.

    – Ça c’est toi qui le dis. En me prenant à la légère, tu vas sûrement commettre des erreurs et je vais en profiter pour t’éliminer.

    – C’est ça, tu peux toujours rêver, répondit Jalk.

    Une lumière blanche avec des éclairs en or et argent émanaient d’Akeshashaad, ses yeux brillaient. Elle pointa sa main vers son adversaire. Des ondes surgirent de là, Jalk les évita facilement par des bonds, il n’avait pas vu que c’était une diversion. La Soumise apparut en hauteur la jambe tendue s’écrasant sur son visage, il fut expédié contre des arbres qu’il brisa sur l’impact. L’Initié se releva rapidement, il se concentra, il profita des effets de la nature autour de lui pour décocher une attaque composée de branches et d’épines. Akeshashaad surprise, se protégea au dernier moment, elle encaissa tout de même une bonne partie de cette offensive. Elle avait des coupures un peu partout sur elle. Jalk fonça sur elle la main tendue qu’il planta dans son ventre ; du sang coula de là. Akesha poussa une expression de douleur alors que son concurrent souriait. Elle ferma les yeux qu’elle rouvrit quelques secondes plus tard, ils scintillaient encore plus, elle sourit à son tour tandis que Parsions sursautait. Elle se mit à le frapper du bout des doigts, il bloquait ses coups, toutefois des cratères se formaient là où elle l’attegnait. Elle parvint à briser ses défenses en lui administrant un coup de la tranche de la main droite dans le cou et d’un coup de l’index au niveau de la poitrine. Il cracha du sang et fut essoufflé. Il ricana subitement.

    – Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda Akeshashaad décontenancée.

    – C’est fascinant ! Tu peux voir mes failles énergétiques, tu maîtrises parfaitement ce qu’on appelle la Holknah dans la Kalayanah.

    – À ta place, je serais plutôt inquiet.

    – Non au contraire, je suis excité, un combat pareil, c’est indescriptible, ça me passionne ! se lécha-t-il les babines.

    – T’es complètement fou.

    – Eh oui, c’est ma réputation.

    En effet, Jalk était connu pour être un psychopathe, il était un fanatique, pervers, méchant, mauvais, nerveux, il adorait tellement Ibilis et Babalane qu’il pouvait faire n’importe quoi pour eux. Il était aussi réputé pour être très intelligent, il était un scientifique renommé de l’Empire de l’Unification pour qui il avait inventé des armes de destruction atomiques avec son complice le Maître des Abysses Oneimher. Jalk était l’un des premiers élèves d’Anaster, il avait tout appris de lui, c’était son maître incontesté.

    – On va pouvoir passer à la vitesse supérieure, t’es d’accord avec moi ? demanda-t-il.

    – Je doute que tu puisses accélérer.

    – Dis-toi que tu es en Mode Piété avec une Holknah surdéveloppée, ça va te fatiguer assez vite alors que moi je n’ai pas encore dépensé ma Sephah et je n’ai pas besoin de Triade pour me débarrasser de toi.

    – Oh non ! marmonna Akesha.

    Parsions avait quarante-trois ans, il n’était ni trop grand, ni trop petit, sa peau était très blanche pleine de petites cicatrices, il avait un maquillage noir autour des yeux et du baume à lèvres noir. Ses cheveux étaient bruns pas trop courts, et pas trop longs non plus, ses yeux étaient rouges et noirs. Il avait une longue langue, une bouche fine, des oreilles arrondies, il avait une cicatrice au niveau du cou. Il avait un impressionnant tatouage de serpent sur son bras droit et un autre où il y était écrit le numéro 666 sur son bras gauche, il avait un tatouage représentant un diable sur son dos. Il portait un ensemble noir avec comme écusson une pyramide avec un œil au centre entourée d’un cercle, le même était gravé sur le dos de sa tunique à capuche noire.

    – On va voir ce que tu vaux vraiment Soumise, je vais simplement invoquer la Triade Terrestre, le minimum, dit Jalk.

    – Tu ne m’impressionnes pas.

    – Tu vas vite changer d’avis.

    – Je ne crois pas, était-elle sûre d’elle et de ses compétences.

    Jalk fut rapidement en Triade Terrestre et il avait eu raison au sujet de la réaction d’Akeshashaad. Elle était stupéfaite, elle ne pensait pas que sa Sephah augmenterait si grandement d’un coup. Il décrocha un rictus sournois, il se précipita sur elle qu’il ne frappa qu’avec ses doigts et ses mains. Elle bloqua les coups assez facilement jusqu’à ce qu’il accélère la cadence au point qu’elle ne vit plus ses mouvements, elle se retrouva débordée sans savoir vraiment comment réagir. Il termina par un direct du droit assez virulent au corps la précipitant au loin. Le Maître des Abysses para une attaque de cette dernière venue de nulle part, elle était elle aussi difficilement visible à l’œil nu pourtant il arrivait à prévoir ses mouvements, il arrêta tous ses coups d’une main. Akeshashaad décocha une vague de feu à bout portant qu’elle était persuadée qu’il ne pourrait stopper vu le peu de distance qu’il y avait entre eux. Jalk parvint à la repousser par un mur d’énergie intérieure. Il souffla subitement comme s’il le faisait sur une bougie, une bourrasque de vent émana de là, elle la propulsa en plein dans une mare à proximité. La Pieuse mit du temps pour revenir à la surface, elle était épuisée, elle avait dépensé trop de force avec ses techniques spirituelles. Le Sorcier attendait devant assis par terre les bras croisés.

    – J’aurais pu faire un petit somme le temps que tu remontes, t’as été si longue, la nargua-t-il.

    – Je déteste les gens arrogants comme toi !!

    – Peut-être, néanmoins tu dois bien avouer que tu n’es pas à la hauteur contre moi.

    – Je m’entraînerai et je rattraperai ton niveau, fut-elle déterminée.

    – Comme si j’allais te laisser repartir vivante.

    – Si tu me tues, Ben t’écorchera vif.

    Jalk marqua un temps d’arrêt, il avait perçu qu’elle n’avait pas tort, il avait oublié la présence du Mojahad dans les parages. Ben était justement à la poursuite d’Anaster Crooleur, il courait à une vitesse si expéditive que même une voiture de course ne pourrait pas le suivre. Soudain, une personne se plaça sur sa route, il fut contraint de s’interrompre.

    – Bab… Babalane ! buta-t-il sur les mots en écarquillant les yeux.

    – Ben ! mon chéri ! Où vas-tu comme ça ?

    – Ils ont réussi à t’incarner ?

    – Oui, moi-même je n’aurais jamais pensé que ces incapables pouvaient le faire avec les Piliers de la Forme et de la Force mais faut croire qu’ils ne sont pas si nuls que ça, avoua-t-elle.

    – La fin du monde s’accélère, marmonna Ben.

    Babalane s’approcha de lui qui essaya d’être le moins envoûté possible par son charme, elle lui donna la main, lui caressa les joues et le fixa dans les yeux sans sourciller. Ben baissa le regard, il savait qu’il ne devait surtout pas être captivé par elle. Elle lui remonta le menton et voulut l’embrasser, il tourna sa tête.

    – Tu sais Ben, je suis déçue, je t’aime beaucoup, tu es mon Soumis préféré, s’exprima Babalane d’une voix attristée.

    – Je crains mon Seigneur.

    – Foutaises ! Il n’y a pas de Dieu chez nous, chacun fait ce qu’il veut sans être blâmé.

    – C’est ce que vous croyez mais c’est faux, vous perdrez, vous terminerez tous en Enfer, je ne veux pas vous suivre dans les flammes éternelles. Dieu est Clément et Miséricordieux, Il m’aime plus que personne ne m’a jamais aimé et ce pareil avec toutes Ses créatures. Je souhaite plus que tout Le servir dans le Bien après avoir fait tant de péchés, prêcha-t-il.

    L’expression de Babalane avait changé. Sa douceur et sa gentillesse avaient laissé place à la férocité, elle demeurait extrêmement menaçante. Ben Ayvú s’attendait à une réaction hostile de sa part, elle n’avait rien trouvé à lui répondre.

    – T’es en pleine perdition, je ne pensais pas que c’était à ce point-là, dévoila-t-elle d’une voix très grave.

    – Ce n’est pas de la perdition, c’est le chemin de la piété, rectifia-t-il.

    – Peu importe comment tu l’appelles, tu ne me laisses pas le choix que de t’éliminer, quel dommage !

    Ben avait intensifié sa concentration. Nonobstant ses mesures de précaution, il n’avait pu anticiper l’attaque de son ennemie, il fut inconscient par terre avec une entaille béante au niveau du torse. Babalane faisait mine de ranger son sabre dans son étui, elle avait agi à une vitesse largement au-dessus de celle de la lumière.

    – Il n’est pas mort, plutôt résistant mon cœur, n’importe qui aurait succombé à cette offensive mais c’est vrai que tu n’es pas n’importe qui. Tu vas payer pour m’avoir brisé le cœur, moi la meilleure des femmes.

    – Eh !! fut-elle interpellée par Matthias Poissonnier en compagnie de plusieurs Soumis.

    Babalane inspecta les parages, ses soldats étaient soit partis, soit vaincus, elle n’avait donc plus rien à faire ici même si elle pouvait les tuer encore plus facilement qu’elle avait mis hors d’état de nuire Ben Ayvú. Elle s’évapora subitement provoquant la consternation totale des Soumis n’ayant jamais vu quelqu’un se distiller d’une telle manière, ils s’enquirent immédiatement de l’état de l’Emir des Mojahads.

    Des Vacances Écourtées

    EMPIRE DE L’UNIFICATION PAYS DE BRALSI

    Sayni Tupa, Ohmid et Sarah-Ynès Fille de Daoud étaient dans la Mazane, la forêt immense de Bralsi. La végétation était dense, on ne voyait pas vraiment au loin, les arbres étaient grands, les herbes assez hautes, des lianes s’entremêlaient chacune dans les autres rendant la marche compliquée. Ohmid sentait la panique l’envahir, il avait l’impression de ne pas avancer dans cet amas de feuillage, Sarah-Ynès était comme d’habitude très sereine, elle fredonnait des invocations en suivant Sayni tout devant qui était préoccupé par autre chose que cet exercice.

    – Je me demande pourquoi Rodrigue nous abandonne toujours dans la forêt comme ça sans dire où il va ! se plaignit Ohmid.

    – C’est peut-être pour améliorer notre sens de l’orientation, supposa Sarah-Ynès.

    – C’est plutôt le sien qu’il doit travailler, il est vraiment nul dans ce domaine.

    Sayni ne parlait pas, il observait le ciel, il était gris avec des nuages parfois rouges menaçants, il fronçait les sourcils, il savait qu’il y avait un problème.

    – Vous avez vu comment le ciel s’est assombri d’un seul coup et cette énergie négative qui rôde partout autour de nous ? interrogea-t-il ses compagnons.

    – C’est vrai que ce n’est pas normal, admit Ohmid.

    – Cette énergie est énorme, ce serait intéressant de savoir à qui elle appartient, songeait Sarah-Ynès.

    – La Quwa de Ben et celle d’Akeshashaad que j’ai perçues, déployées tout à l’heure ont fortement diminué, j’espère qu’ils n’ont rien de grave.

    Sayni était tracassé, il était presque sûr que c’était un incident à voir avec les sorciers. Il avait l’année précédente réussi à déjouer leurs plans, il s’était bien fait connaître dans le Monde d’Amega grâce à ça alors qu’il avait déjà de la notoriété en étant Amânilah, l’Elu des Archinsâns étant des créatures à moitié humaines avec une âme de lumière et de feu. Sayni était un jeune Soumis talentueux, courageux, téméraire, parfois indiscipliné et impatient, il avait eu quelques problèmes avec le Conseil des Sages l’année dernière parce qu’il n’avait pas trop respecté les consignes de la Maisondin. Toutefois, il était un petit garçon gentil, généreux, doux et triste en raison du fait que toute sa famille ait été tuée dans la lutte contre les forces du Mal et que sa mère ait été enlevée l’année dernière par l’Akãvai, un sous-groupe de l’Ordre Illusionniste de la Lumière Ténébreuse.

    – Ne t’en fais pas Sayni, Ben est l’Emir des Mojahads et le Maître Akeshashaad Ayvú est très forte, voulut le rassurer Sarah-Ynès.

    – Le problème c’est que leurs ennemis sont plus forts, déclara-t-il.

    – C’est impossible !! s’exclama Ohmid.

    – C’est pourtant ce que j’ai senti, il n’y a pas de doute là-dessus.

    Ils étaient sur le point de se quereller sur ce sujet lorsque des félins surgirent de nulle part dans la forêt, ils avaient très faim, de la bave coulait de leur gueule. Sarah-Ynès recula de suite, Ohmid tremblotait de peur. Seul Sayni paraissait impassible.

    – Qu’est-ce qu’il vous prend d’avoir peur mes amis ? Ne craignez que Dieu Seul et pas Ses créatures, s’exprima Tupa surpris par leur réaction.

    – On n’a pas tous ta sagesse ! rétorqua Ohmid.

    – Ce n’est pas une question de sagesse Ohmid mais une question d’Imâne.

    Sayni tenait tête aux fauves, ses yeux virèrent à la couleur or, il fixa sans sourciller les animaux impressionnés par lui. Effrayés, ils gémirent comme pour l’implorer de ne pas leur faire de mal. Ils s’enfuirent rapidement en s’engouffrant dans la forêt afin de ne plus avoir affaire à lui.

    – Waah Sayni ! T’es vraiment très fort ! s’exclama Sarah-Ynès.

    – Je te remercie, répondit-il timidement la tête baissée.

    – Bizarrement, il est plus intimidé par Sarah-Ynès que par les animaux de tout à l’heure, l’amour change quelqu’un, c’est incroyable, fit remarquer Ohmid.

    Sayni et Sarah-Ynès lui donnèrent une tape derrière la tête pour sa réflexion. Sayni appréciait grandement la Fille de Daoud, il perdait souvent ses moyens devant elle et se retrouvait comme désarmé. Sayni avait la peau douce de couleur entre le noir et le rouge avec des taches rouges, ses cheveux bruns courts un peu bouclés tremblaient sur sa tête, ses yeux noirs brillaient au soleil, ses sourcils étaient légèrement épais et ses oreilles étaient arrondies. Il était petit de taille, il avait une cicatrice en forme de cercle juste en bas de la gorge. Il était vêtu de l’habit Soumis blanc avec un chapeau de la même couleur sur la tête.

    – C’est quoi ça ? désigna Sarah-Ynès, un objet rouge et noir électrifié qui descendait du ciel.

    – On dirait une météorite, dit Ohmid.

    – Non, c’est une sorte de boule d’énergie, allons voir ça de plus près !

    – Imagine que c’est dangereux ! fut sceptique Ohmid.

    – Justement ! Nous sommes des Soumis, c’est à nous de repérer le danger, répondit Sayni.

    – Il ne sait pas faire la différence entre jeunes Soumis et véritables Soumis, soupira Sarah-Ynès.

    Sayni fut le premier à se précipiter en direction de l’endroit où la boule s’était écrasée, il fut également le premier à destination. Sarah-Ynès et Ohmid qui couraient pour le rattraper, ralentirent au dernier moment pour ne pas le percuter, il s’était arrêté d’un coup.

    – Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Sarah-Ynès stupéfaite.

    – Idiote !! Ce sont des Jinnius ! répondit Ohmid l’air moqueur.

    – Non, c’est autre chose, déclara Sayni, on dirait des Jinnius mais avec beaucoup plus d’énergie que d’habitude et sous une forme que je ne connais pas.

    – Nous sommes à peine là et voilà qu’on a déjà des premières victimes, on va s’amuser, j’ai une faim de loup, s’exprima un premier d’entre eux.

    – Oui, on va dévorer leurs âmes.

    Les créatures étaient d’un immatériel presque indécelable à l’œil nu, leurs yeux étaient entièrement rouges, leur creux au niveau de la bouche était noir, elles avaient des cheveux de couleurs différentes. Elles pouvaient flotter dans l’air ou marcher sur le sol, elles portaient des habits similaires à ceux des êtres vivants.

    – Soyez prudents ! Ils ne doivent pas être nuls, avertit ses complices Sayni.

    – Comment peuvent-ils dévorer nos âmes ? posa comme question Ohmid intrigué.

    – Je ne tiens pas à le savoir, répondit Sarah-Ynès.

    Trois d’entre eux basculèrent sur Sayni. Confiant, il attendit qu’ils soient proches de lui pour les toucher croyant que ça les blesserait comme il avait l’habitude de le faire avec les Jinnius. Ça n’avait pas fonctionné, il évita de justesse un direct du droit pour répliquer par un énorme coup de tibia à la tête de son agresseur mais qui malheureusement le transperça sans le toucher. Sayni ne comprenait rien, il voulut bloquer le revers du droit d’un autre monstre, il n’en avait pas la possibilité, le coup brisa ses défenses et lui atterrit en pleine face le précipitant au sol. Le troisième le traversa, s’enroula autour de lui puis serra à fond afin de lui broyer les os. Il cria de douleur. Le Jinnius ouvrit la bouche, elle s’était agrandie telle celle d’un anaconda. Un rayon de lumière apparut de là. Sayni devina rapidement que son âme allait être aspirée s’il ne réagissait pas. Il invoqua le Mode Yaqin, il désintégra littéralement son ennemi avec seulement son déploiement d’énergie. Il décocha un Oro (ligne énergétique) sur un second terrassé à son tour. Le dernier n’était pourtant pas inquiet, il ricanait, il disparut soudainement, néanmoins Sayni connaissait bien cette technique, il resta impassible. Il sauta par-dessus sa main surgissant de sous terre, il fusa sur lui en torpille de flammes. Il le percuta de cette façon, il le terrassa aussitôt.

    – Méfiez-vous ! Ils ne craignent que les attaques spirituelles ! s’adressa-t-il à ses amis.

    – Ils sont rapides ! criait Ohmid.

    – Ils ne sont pas si mauvais que ça, on s’est trompés sur leur compte, dit un Jinnius en observant Sayni.

    – Il n’y a que ce gamin qui est fort, les autres sont faibles. Je vous le dis, on va pouvoir se rassasier.

    – Je ne vous laisserai pas me manger ! rétorqua Sarah-Ynès.

    Elle asséna un crochet du droit si puissant au Jinnius qu’elle réussit à le vaincre sans avoir recours à sa Quwa. Sayni écarquilla les yeux.

    – Elle est vraiment étonnante cette fille, marmonna-t-il.

    – Elle ne cessera jamais de nous surprendre, fit comme remarque Ohmid.

    Sarah-Ynès avait toujours été sous-estimée à la Maisondin, ses camarades la négligeaient, elle ne montrait pas grand-chose de ses capacités en cours ou durant les examens pourtant elle avait eu les meilleurs résultats de sa classe l’année dernière devant Sayni Tupa. Le petit garçon était le seul à voir en elle un énorme potentiel, il répétait souvent qu’elle avait une Quwa légèrement moins élevée que la sienne et qu’elle était la plus forte et la plus douée de la Maisondin avant lui parce qu’il avait encore beaucoup à apprendre alors qu’elle avait des connaissances supérieures aux siennes. Sarah-Ynès fut élevée par le Maître Akeshashaad Ayvú qui lui avait tout appris, ce qui expliquait son avance par rapport aux autres, elle n’avait jamais connu ses parents. Elle avait la réputation d’être folle, elle n’était pas très appréciée, elle était solitaire, elle n’avait d’ami que Sayni Tupa, il était l’unique à la fréquenter. Elle était mignonne, douce, gentille, attentionnée, patiente, détendue, généreuse, elle ne s’énervait jamais et elle n’était que très rarement préoccupée, elle était toujours perdue dans ses pensées. Elle avait douze ans, elle avait les cheveux ébouriffés bruns, ses yeux étaient d’un merveilleux gris clair et argentés, des taches roses marquaient sa peau mate lisse, ses sourcils étaient fins, ses oreilles n’étaient pas trop grandes, elles n’étaient pas trop petites non plus, elle était de la même taille que Sayni. Sarah-Ynès portait

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