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Premières Nations : essai d’une approche holistique en éducation supérieure: Entre compréhension et réussite
Premières Nations : essai d’une approche holistique en éducation supérieure: Entre compréhension et réussite
Premières Nations : essai d’une approche holistique en éducation supérieure: Entre compréhension et réussite
Livre électronique134 pages1 heure

Premières Nations : essai d’une approche holistique en éducation supérieure: Entre compréhension et réussite

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À propos de ce livre électronique

Ce livre propose des solutions pour réintégrer, dans des modes d’apprentissage eurocentriques souvent axés sur la performance, des approches qui valorisent une vision plus intégrée de la personne. Les pratiques éducatives véhiculées permettront à des étudiants des Premières Nations de retrouver la voie de la réussite dans un établissement postsecondaire.
LangueFrançais
Date de sortie24 févr. 2012
ISBN9782760530966
Premières Nations : essai d’une approche holistique en éducation supérieure: Entre compréhension et réussite
Auteur

Emmanuel Colomb

Emmanuel Colomb est titulaire d’une maîtrise en gestion. Il participe depuis 2006, à titre de coordonnateur pédagogique, à l’élaboration de programmes de formation en lien avec les membres des Premières Nations du Québec pour le Centre du savoir sur mesure (CESAM). Il intervient également comme formateur et chargé de cours en communication à l’Université du Québec à Chicoutimi.

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    Aperçu du livre

    Premières Nations - Emmanuel Colomb

    novembre 2009.

    Cet ouvrage repose sur :

    des expériences de réussites vécues par des étudiants, des professeurs et des assistants pédagogiques de l’UQAC dans différents projets de formation continue menés à terme grâce à la collaboration de différents organismes des Premières Nations depuis 2007 ;

    les documents de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et les organismes associés ;

    les nombreux rapports émis par les ministères, les agences, les commissions tant fédérales que provinciales.

    Nous nous sommes également référés aux meilleures pratiques éducatives universitaires autochtones au Canada et nous avons sollicité l’avis de plusieurs apprenants des communautés attikamek¹, ilnue et innue².

    Ce guide ne donnera pas de recette. Il a pour objectif de susciter de l’intérêt en vue de l’adaptation, un jour, d’une pédagogie pour des cultures qui ont traversé des millénaires et qui comportent des valeurs permettant à des peuples de survivre malgré des situations sociales et éducatives difficiles.

    Il se dit beaucoup de choses sur les communautés des Premières Nations et sur leur population. Toutefois, les réalités et la méconnaissance des Non-autochtones concernant les situations culturelle, économique, technologique et éducative des Autochtones, les politiques d’acculturation³, les traumatismes vécus et portés⁴ par les Autochtones, les préjugés et les situations de racisme sont autant de phénomènes qui altèrent la réussite et qui enferment les populations étudiantes des Premières Nations dans un sentiment de repli sur soi, d’« autodévalorisation⁵ », de culpabilisation et parfois d’abandon scolaire (selon des critères d’une culture dominante blanche, critères qui souvent ne sont pas partagés par les Autochtones⁶).

    Enseigner à des apprenants des Premières Nations n’est pas chose facile, comme être un apprenant des Premières Nations à l’université. Quitter Natashquan, Wemotaci ou Manawan ou encore d’autres communautés éloignées pour étudier dans une université demande non seulement une grande faculté d’adaptation et une compréhension culturelle de ce qu’est le mode d’enseignement postsecondaire eurocentrique, mais également le soutien d’une famille, d’une mère, d’un père, d’un ou de plusieurs enfants et d’une communauté. De plus, une telle action requiert les encouragements et la compréhension des professeurs et des professionnels qui travaillent dans l’établissement d’enseignement de même que l’appui de celui-ci.

    Pour apprendre du passé, nous devons souvent le regarder en face. Les peuples des Premières Nations du Québec le font non sans douleur, mais ils le font. Ils retrouvent une fierté souvent perdue, ils veulent comprendre et réussir là où leurs pères, leurs mères avaient parfois baissé les bras en subissant des processus forcés d’intégration à une culture dominante ; ils gagnent en autonomie, ils forment leurs élites, ils retrouvent une identité, ils revendiquent leur autodétermination.

    De par leurs pratiques culturelles et les situations économiques difficiles des communautés, les apprenants postsecondaires des Premières Nations se sentent souvent porteurs de l’avenir d’une famille et parfois même d’une nation avec toutes les difficultés que cela comporte. Ils se sentent responsables de la transmission du savoir aux générations futures. Ils ne vous le diront pas forcément, mais plusieurs, au fond de leur cœur, savent qu’ils devront rendre à un moment donné ce qu’ils ont reçu et appris.

    Les caractéristiques propres aux savoirs autochtones et leur transmission reposent sur ce que le Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA) nomme l’« apprentissage holistique⁷ tout au long de la vie » et sur l’apprentissage par l’expérience (voir Chapitre 4). Ces formes d’apprentissage sont centrées sur l’entraide, l’écoute, la parole des Anciens et le respect de leur environnement naturel. Même si nous pouvons penser que ces valeurs sont en perte de vitesse, les apprenants des Premières Nations les portent en eux, tout comme les valeurs de la modernité. Là est le dilemme. Leurs capacités d’apprentissage sont basées sur des facteurs de résistance et de résilience, qui les aident à s’adapter à ce monde moderne, à maintenir et à défendre des pratiques ancestrales et spirituelles au fil des siècles, même si les processus d’acculturation ont fait beaucoup de mal à leurs langues et à leurs traditions. Alors, comment intégrer ce passé, ces pratiques, à un enseignement postsecondaire en étant soi-même Non-autochtone ? Voilà le défi de cet ouvrage.

    Le terme holistique est toutefois un emprunt au monde européen qui n’est pas employé dans les langues traditionnelles des Premières Nations du Québec. Le mot holistique (du grec oλoϚ (holos) : entier) est défini par Le Grand Robert de la langue française comme une « théorie selon laquelle l’homme est un tout indivisible qui ne peut être expliqué par ses différentes composantes (physique, physiologique, psychique) considérées séparément ». Les membres des Premières Nations préfèrent utiliser actuellement les termes vision intégrée ou approche globale de l’individu, dont la finalité est le mieux-être et la recherche d’un équilibre entre les différentes dimensions de la personne (spirituelle, physique, intellectuelle, émotionnelle). Ces dimensions sont en constante interaction les unes avec les autres ainsi qu’avec le milieu dans lequel se trouve l’individu⁸. Toutefois, par souci de compréhension des approches pédagogiques et des concepts théoriques, nous continuerons à utiliser le terme holistique dans cet

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