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Mystérieux - Tome 2: Renaissance
Mystérieux - Tome 2: Renaissance
Mystérieux - Tome 2: Renaissance
Livre électronique348 pages4 heures

Mystérieux - Tome 2: Renaissance

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À propos de ce livre électronique

Petit, je n’avais qu’une seule ambition : intégrer le gang des Cobra.

Leur sens de la loyauté me faisait rêver ; leur sang froid faisait palpiter mon cœur de gamin écorché… Puis, le fantasme d’ado rebelle est devenu ma réalité. De petit merdeux des rues à guetteur insignifiant, je suis devenu le bras droit, l’homme de confiance, mais pas que… Je suis l’ami, le frère de cœur, le frère de gun, je suis celui qui tempère les autres malgré son impulsivité. Une peine bien trop lourde remettra tout en cause. De suiveur avéré, je deviendrai un meneur sans pitié. Une mission à remplir, une liste précise à respecter pour rebâtir des fondations démolies. De la concentration, je n’ai besoin que de ça. Mais c’était sans compter sur ce putain de destin qui mettra une brune tatouée sur mon chemin. Kendra. Somptueusement belle, je n’avais pas prévu de craquer pour une nana aussi torturée, aussi délabrée. Elle a tout pour me plaire, et pourtant, elle ne peut être mienne. Des maux et des faits qui m’écorcheront les tripes… Une soif de vengeance qu’elle fera naître en moi, qui me poussera à donner le pire de moi-même. Mais l’ennemie deviendra-t-elle l’alliée tant espérée ou vais-je devoir elle aussi la buter ?

Poursuivez la saga de dark romance Mystérieux avec ce deuxième opus riche en émotions et rebondissements !

EXTRAIT

"Ça fait exactement deux jours que je suis sorti de taule. Deux longs jours que je suis rentré chez moi. Je pensais naïvement que Jenny serait là, qu’elle n’avait juste pas eu le cran de venir me voir au parloir, par peur de trop souffrir, mais non. Elle est belle et bien partie, emportant avec elle toutes ses affaires et quelques-unes ne lui appartenant pas. Au fond de moi, je le savais qu’elle s’était barrée, mais je refusais de croire qu’elle foutait à la poubelle six ans de vie commune comme ça, pour six années et demie derrière les barreaux.
Ça ne m’a pas broyé le cœur, parce que je m’en doutais, ça a juste confirmé ma crainte de me retrouver sans rien, et plus seul encore que je ne l’étais déjà."

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Pas de doute Amandine Ré tape fort et nous offre une histoire époustouflante, sombre, à la limité du supportable quelquefois et pourtant magnifique. J’ai vraiment hâte de connaître la suite des événements et de savoir ce que réserve l’auteure à tout ce beau monde." - Blog Virtuellement vôtre

"Un récit captivant et passionnant où la narration est partagée entre Kendra et Crew, ce qui nous permet d'avoir leur point de vue à chacun, ce que j'ai beaucoup apprécié !" - Blog Cosmébook

"La plume d’Amandine Ré est toujours aussi prenante, captivante et surtout addictive. Elle nous embarque dès les premières lignes dans son histoire tant et si bien que l’on a du mal à lâcher l’histoire avant le mot fin [...] Un réel coup de cœur pour ce roman que je vous conseille de lire sans plus attendre tant il m’a prise aux tripes mais que j’en redemande." - Blog Lectures à Flo(ts)

"J'étais déjà addict du premier tome mais alors là, je suis complètement mordue, vivement la suite !" - Sansan83300, Booknode

"Pour moi, c’est un gros coup de cœur et c’est avec plaisir que je me jette sur le tome 3 sans tarder." - Marine-110, Booknode

À PROPOS DE L'AUTEURE

Amandine Ré est une jeune auteure belge de 28 ans passionnée par l’écriture depuis la découverte de Wattpad il y a deux ans. La nuit, elle range son tablier de maman au foyer et revêt son costume d’auteur pour faire prendre vie à des héros sombres et torturés, mais pas seulement. Grande fana de jolies romances, elle collectionne les livres.

LangueFrançais
Date de sortie13 juil. 2018
ISBN9782378231460
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    Aperçu du livre

    Mystérieux - Tome 2 - Amandine Ré

    Mentions légales

    Mystérieux : Déchéance

    Tome 1

    Amandine Ré

    Illustration - mise en page : © Tinkerbell Design

    Source image : © 123RF

    ISBN : 9782378231460

    Collection : Romance, Genre : Dark Romance

    « Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Tous droits réservés. Les peines privatives de liberté, en matière de contrefaçon dans le droit pénal français, ont été récemment alourdies : depuis 2004, la contrefaçon est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. »

    © Art en mots éditions, 2018

    Avertissement :

    Attention livre réservé à un public averti, contient des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains. Mystérieux n’est pas un Young-adulte, ou une New-Romance, mais bien une Dark Romance.

    Drogues, armes, sang, meurtre, tortures, et sexe ne sont qu’une infime partie de ce contenu.

    Les gangs mentionnés dans cette histoire, ainsi que les personnages et les lieux ne sont que le fruit de mon imagination.

    Mes anti-héros ne deviendront pas de gentils personnages, encore moins de véritables princes charmants, et ce, en aucun cas.

    Le langage est cru, sans détour, et direct ; leurs idées peuvent être misogynes, et leurs propos choquants.

    En aucun cas, il s’agit de ma vision sur le monde, encore moins un fantasme rêvé.

    Aaron et ses pairs ne sont pas là pour vous faire rêver, mais…

    Vous allez adorer les détester.

    Merci de me lire,

    je vous souhaite un agréable moment.

    Amandine Ré

    « Je dédie ce livre à mes filles, Maëlys et Eléonore.

    Si je voulais écrire des livres, c’était pour vous rendre fières, pour vous laisser une partie éternelle de moi.

    Vous pourriez vous la péter plus tard en clamant

    « ma maman, elle était auteur »

    Trêve de plaisanterie…

    Vivez vos rêves, quoique l’on vous dise,

    peu importe les obstacles.

    Je vous aime mes pitchounes. »

    Prologue

    « Gamin, si tu savais la vie de terreur qui t’attend… Elle est dure, obscure, et te poussera à te surpasser quoiqu’il arrive. Elle assombrira encore les ténèbres qui rongent ton être, et la vue du sang te sera devenue un quotidien dont tu ne pourras plus t’éloigner.

    Tu vivras pour ça, pour faire saigner les petites gens et les effrayer ; tu respireras pour te poudrer les narines et ne jamais rien lâcher.

    Des vies, tu en arracheras ; des balafres tu causeras vengeant les vilaines cicatrices sur ton crâne fracturé. Tu deviendras un homme sans pitié, puissant, attisant la jalousie du Sheitan.

    Mais tu sais mon grand, la difficulté de cette vie qui t’attend, est de ne pas te perdre. Reste-toi, avec ces rêves de gosses qui t’font sourire la nuit, avec ton rire qui fait frémir ta mère et surtout, n’omets pas que chaque être humain sur cette terre a le droit de connaître ce qu’est l’amour fou, l’amour d’une vie, l’amour d’autrui.

    L’ancien toi n’est plus. Idriss est mort aujourd’hui pour faire place à ce mec que j’aime voir devenir aussi malveillant que A.  Bienvenue parmi les Cobra, Crew ».

    Chapitre 1 – Crew

    Corps en sueur, souffle saccadé, et yeux brouillés de larmes que je me force à retenir, je fixe le plafond. Elle détesterait l’homme que je suis devenu. Parce qu’elle aimait le rire franc du gamin que j’étais, elle aimait son regard téméraire et tellement insouciant en même temps.

    De gosse paumé, je suis devenu meurtrier avéré.

    Ma mère est morte quand j’avais dix ans, rouée de coups, puis exécutée pour avoir osé demander son dû à un proxénète qui profitait d’elle et de son cul.

    Son décès m’a plongé dans un monde de délinquance, loin de la douceur avec laquelle elle saupoudrait mon enfance. J’ai vécu avec mon père, qui avait plus d’amour pour son Bourbon que pour son mioche.

    Lassé de ma vie morne, blasé d’être ce rejeton sans amis, esseulé dans ma piaule qui puait la pisse, je passais mes soirées derrière la fenêtre, à rêver de l’existence trépidante que j’aurais si j’étais un gangster.

    Les Cobra traînaient chaque nuit dans la ruelle qui longeait l’arrière de la baraque dans laquelle je vivais, et Bugsy, le chef me faisait plaisir en m’octroyant un signe de la main. Tous ses hommes l’imitaient, parce qu’ils avaient pris l’habitude que je sois là.

    Durant des années, une partie de mes nuits leur était consacrée, à les épier avec envie, à frémir quand ils étalaient leurs artilleries sur les capots de caisses démentes.

    Je n’aurais raté ça pour rien au monde, petit spectateur que j’étais, admirateur de ces hommes fourbes et tatoués.

    Un mec plus jeune que les autres y était, et son regard noir me passionnait autant qu’il m’impressionnait. Il avait mon âge, j’en étais sûr, et pourtant sa façon d’être me donnait l’étrange sensation de n’être qu’un moins que rien face à sa prestance, face à son aura de tueur. Il était grand et tout en muscles, tatoué sur les mains et dans la nuque. Il assurait derrière un volant alors que je n’avais aucune idée de comment démarrer une bagnole.

    J’étais complètement fan de ce qu’il dégageait. Je voulais que ce soit mon pote. Qu’il m’apprenne à devenir aussi impressionnant que lui. Je voulais qu’on me respecte comme lui.

    J’ai su que les Cobra seraient ma famille le jour où ils m’ont ramassé dans la mare que mon sang formait autour de mon corps, qu’ils ont défoncé la gueule de mon père et qu’ils m’ont transporté jusqu’aux urgences de Logen.

    Chaque jour Bugsy était venu à mon chevet. Il ne me parlait pas, ne me tenait pas la main, ne m’embrassait pas, non. Mais sa simple présence était une dose de réconfort.

    Jusqu’au jour où Poings Tatoués avait débarqué dans ma chambre stérile, veste en cuir sur le dos, bonnet sombre sur le crâne. Je me souviens d’avoir été nerveux, presque pétrifié sur mon lit tandis qu’il s’avançait vers moi. Il s’était présenté, ne m’octroyant pas sa main tendue et cette initiale qu’il m’énonçait allait m’apporter tout ce dont j’avais espéré : un ami, un frère, une famille.

    Mon enfance ne m’avait pas épargné, mais mon futur allait enfin avoir un sens, grâce à eux, Bugsy et A.

    Ça fait exactement deux jours que je suis sorti de taule. Deux longs jours que je suis rentré chez moi. Je pensais naïvement que Jenny serait là, qu’elle n’avait juste pas eu le cran de venir me voir au parloir, par peur de trop souffrir, mais non. Elle est belle et bien partie, emportant avec elle toutes ses affaires et quelques-unes ne lui appartenant pas. Au fond de moi, je le savais qu’elle s’était barrée, mais je refusais de croire qu’elle foutait à la poubelle six ans de vie commune comme ça, pour six années et demie derrière les barreaux.

    Ça ne m’a pas broyé le cœur, parce que je m’en doutais, ça a juste confirmé ma crainte de me retrouver sans rien, et plus seul encore que je ne l’étais déjà. Sale pute.

    Je finis par me lever, même si le soleil continue de pioncer. Faut que je me bouge si je veux retrouver un semblant de vie. Je file vers la salle de bains face à ma chambre et prends une douche rapide. En partant, Jenny a embarqué notre plumard. Je dors donc sur un vieux matelas posé à même le sol, et faut que ça change. Je ne peux pas indéfiniment rester comme un con à m’apitoyer sur mon sort, il en est hors de question. Surtout que Aaron m’a chargé d’une mission bien précise : redresser notre business.

    Rien n’est perdu, nous avons notre réputation à Logen et ailleurs ; les petits consommateurs reviendront toujours vers leur meilleur fournisseur, c’est avec les gros bonnets que ça va être plus compliqué. Parce que je suis tout de même sous surveillance judiciaire, et que je n’peux pas quitter le territoire durant un bon laps de temps. Quelle merde de saleté de justice de merde !

    Aaron aurait dû sortir le fric lui aussi, comme le maire l’a fait pour se blanchir le cul et nous faire payer en nous enfermant, mais sa témérité l’a poussé à assumer jusqu’au bout son appartenance aux Cobra, nos conneries et délits.

    Dehors, l’air est frais, le vent est bien levé depuis plusieurs heures faisant rouler une canette sur le trottoir. Je l’écrase de mon pied lorsqu’elle arrive à moi, et m’allume une clope, en observant la rue.

    Rien n’a changé en presque sept années, pourtant tout me semble différent. Les baraques sont toujours aussi moches et sales, les tacots longeant les trottoirs sont identiques, ou presque, et les mauvaises herbes dans les rigoles m’arrivent quasiment au-dessus des chevilles malgré l’hiver qui pointe le bout de son nez. Certains voisins m’épient derrière leurs rideaux, croyant probablement être discrets, et pour les emmerder, je leur adresse un signe, les faisant disparaître de leurs fenêtres. Je remonte ma capuche sur mon crâne, et enfonce mes mains dans les poches de mon pantalon avant de me mettre en chemin.

    Je trace jusqu’au hangar qui a abrité durant de longues années les Cobra et c’est avec un pincement au cœur que j’arrache les scellés avant d’ouvrir la porte pour m’y enfermer.

    Plongé dans le noir, je m’adosse contre le mur et respire cet air chargé de poussières. Ça va aller, mec. Je ne suis pas censé avoir autant de mal, ni même avoir peur de relancer la machine seul, pourtant, c’est le cas. Parce que je n’ai jamais été un meneur. Je suis arrivé jeune dans le gang. J’ai d’abord été guetteur. Je prévenais les grands de la venue des flics en sifflant à l’entrée du quartier de la tour F. Puis, je suis devenu un sbire, et je le suis toujours resté. J’aime mieux suivre les ordres qu’en donner, j’ai besoin qu’on me dicte ma conduite pour ne pas partir en couille. Sauf qu’il ne reste plus que David, Dam, et moi.

    Je retiens mon souffle en pressant l’interrupteur. Plus aucune bagnole, plus aucune caisse en carton si ce n’est celles qui sont retournées, vidées sur le sol. Des tas de papiers jonchent le béton, les canapés sont éventrés. Putain, on n’a vraiment plus rien si ce n’est cet endroit vide et dégueu. Je grimpe les marches pour accéder au loft. Les flics ont laissé la porte entrouverte. Triste spectacle ici aussi. Vide. Juste une cuisine à l’évier dégueulant de vaisselles moisies, un cendrier posé à côté plein de mégots et un matelas ouvert à la lame. Quel merdier ! Va falloir que je gère ça, si j’en ai le courage, mais là n’est pas ma priorité.

    Je dois avant tout avancer, me trouver un portable, et de quoi poser mon cul dans ma propre baraque. La suite attendra bien.

    Je me dirige vers la sortie quand un bruit au rez-de-chaussée attire mon attention.

    La main en suspend sur la poignée de la porte, je cesse de bouger pour écouter.

    — Je pense que ça doit être des squatteurs… Les Cobra sont encore en taule pour un bon bout de temps. Une voix féminine retentit dans le hangar, piquant ma curiosité.

    — Oui, oui, je me dépêche ! Écoute, c’est toi qui m’as envoyée ici non ? Justement !

    Elle s’énerve la nana. Parfait.

    Sa voix n’est plus, pourtant ses pas sur les papiers au sol se font toujours entendre. Silencieusement, je fais marche arrière, me hisse sur la pointe des pieds et ouvre la hotte de la cuisine, satisfait que ces enfoirés de flics n’aient pas découvert cette arme.

    Elle est parfaitement chargée, je descends à la rencontre de cette intruse.

    Chapitre 2 – Kendra

    Le hangar des Cobra est on ne peut plus désert. Je caresse du regard cette table basse improvisée à base de jantes en alu, avec l’idée malsaine de la ramener chez moi. Steven me tuerait si je faisais une chose pareille.

    Lui et moi, c’est une longue histoire bien compliquée, faite de hauts et de bas, surtout de bas. Nous nous connaissons depuis le collège, et comme nous habitions la même tour, un rapprochement entre nous a été inévitable. À mes quatorze ans, j’étais secrètement amoureuse de lui et de ses grands yeux bleus. Il me faisait rire, rêver, et il embrassait à merveille.

    Dix ans plus tard, je suis devenue sa femme, sa « régulière » comme il aime le dire, cette nana qui a plus de droits que les autres, cette nana qu’il est censé aimer avec dévotion et passion. Mais ses sentiments pour moi sont bien enfouis sous la carapace de dur qu’il se forge, parce que chez les BlackD les femmes n’ont pas leur mot à dire. Nous sommes toutes là par amour. Rien d’autre. Aucun job important ne nous est confié. Pour nous occuper, nous nettoyons et préparons le repas.

    Alors que je pensais vivre un conte de fées à son bras, je vis de coups et d’insultes parce que j’ai une trop grande gueule que je ne parviens pas à fermer.

    Le voir se vider les couilles auprès de Shana, la plus grosse pute du gang me dégoûte.

    « Mais tu comprends, Kend’, c’est la sœur de Dreck ! Alors ferme ta bouche » me raille ma conscience. 

    Je suis sa femme, je devrais être la seule à m’allonger sous lui, à le chevaucher. Je rêve qu’il n’ait d’yeux que pour moi et qu’il me dise « viens, on se barre ». 

    La mort de Bastian lui a donné des ailes dans le dos, puisqu’il est devenu le bras droit de Dreck.

    Il ne vit que pour le gang, assoiffé d’oseilles et de drogues.

    Plus, toujours plus.

    C’est la devise des BlackD, et l’incarcération des Cobra leur a été plus que bénéfique.

    Si mon père me voyait d’où il est, s’il connaissait mon mode de vie instable et merdique, il me hurlerait de fuir, il tuerait Steven de ses propres mains, il se retournerait dans sa tombe. Sauf que la fuite n’est pas envisageable quand on est la femme d’un gangster et tant que je serais en vie, je n’ai aucune issue de secours.

    Accroupie, je ramasse un papier chiffonné sur le sol, et y lis les quelques annotations.

    Ça ressemble à un mot d’amour, mais l’encre y est partiellement estompée, me compliquant la lecture.

    « … tellement désolée… retrouve-moi là-bas, je ne parviens pas à vivre sans toi… je t’aime éperdument Aaron ».

    Les mots écrits par cette nana folle de son Aaron, m’arrachent un sourire de compassion, même si je devrais crever de jalousie que son mec accepte ce genre de choses quand le mien me tabasserait si je me permettais une telle gaminerie.

    Parce que ce A que je ne connais que de nom et de rumeurs, n’a pas le même fonctionnement en amour que chez nous à ce que je voie.

    Une seule fois j’ai osé dessiner un cœur, et plus jamais je ne m’y risquerais.

    — Un coup de main ?

    Je sursaute et tombe sur les fesses, quand une voix grave me surprend.

    Le mec au crâne tatoué devant moi pointe son flingue dans ma direction, et je retiens mon souffle, soudainement paniquée.

    — Je…

    — T’es qui toi ? T’es chez moi ici !

    L’homme hurle, et mes mains deviennent moites tant je suis nerveuse.

    — Je vais partir, balbutié-je. Je vais y aller.

    Son regard sombre me fixe intensément, ses yeux marrons qui se baladent sur mon corps me foutent mal à l’aise, sa carrure imposante m’impressionne.

    — Je t’ai demandé qui tu étais !

    — Kendra ! Je m’appelle Kendra ! Laisse-moi repartir s’il te plaît.

    Je lève les mains devant moi, pour lui montrer que je ne suis pas armée, et que je ne vais pas lui sauter dessus pour l’abattre.

    — Tu parlais à quelqu’un, aboie-t-il. Qui ?

    — Mon mec !

    Le mastodonte glisse son arme sous son pull, la coinçant dans son pantalon et s’approche de moi, l’air vorace sur le visage. Il s’accroupit, et se gratte la fine barbe qui ombre ses joues en ne me quittant pas des yeux.

    — Je suis désolée, je ne savais pas que c’était habité, mens-je.

    — BlackD, ricane-t-il.

    Mes joues s’empourprent, mais je réfute.

    — Non.

    — Hum… Hum… Ne me prends pas pour un con, Kendra.

    — Je…

    Putain il m’a grillée en deux secondes, même pas !

    — Je vais devoir y aller…

    — Crew.

    Mes sourcils se froncent, mes lèvres s’entrouvrent de stupéfaction quand il me tend une main.

    — Crew, d’accord, réponds-je en me relevant sans prendre cette main tendue.

    Nous ne sommes pas potes, mais ennemis.

    — Kendra, la prochaine fois que ton mec voudra venir fouiller ici, dis-lui de ne pas envoyer sa jolie copine. Parce que la laisser seule avec un homme qui rêve de se mettre une nénette sous la dent, ce n’est pas très intelligent.

    Mon dieu. Et moi, si je n’étais pas la nana d’un type bien trop dangereux, je le laisserais me croquer de ses dents parfaitement alignées. Je passerais mes mains sous ce pull pour toucher la série d’abdominaux que je devine et j’embrasserais cette bouche bien dessinée. Merde. Je dois dérailler, devenir folle à cause du danger qui émane de ce type parce que jamais je ne penserais cela si j’étais censée.

    — Va te faire foutre, connard, sifflé-je.

    Crew ricane encore et mon épiderme se couvre de frissons, me jetant un froid glacial sur ma conscience. J’avance, pour le dépasser et me barrer le plus vite possible loin de cet énergumène, mais ses doigts s’enroulent autour de mon bras, m’attirant presque contre lui.

    — On se reverra, Kendra, j’en suis certain.

    Je me dégage de sa prise, et trace rapidement jusqu’à la porte sous son rire.

    Je fais les cent pas dans la cour de notre maison. Je suis nerveuse. Steven discute avec les mecs ce qui me soulage, parce que l’affronter quand mes pensées sont dédiées à un autre, ça n’a rien de bon pour moi. Je finis par m’asseoir et ferme les yeux. Son sourire féroce me revient en tête, ses iris noirs, et sa voix de crooner. Et si… Et s’il m’avait tuée ? Après tout, j’étais chez lui, dans l’antre du gang adverse de la ville, là où je n’aurais jamais dû mettre un pied.

    — Ça va, Kendra ?

    Devant la porte du bâtiment, Loreïla m’observe, un sourcil haussé.

    Ses longs cheveux blonds retombent sur son épaule dénudée alors qu’il ne doit faire que trois degrés au grand maximum.

    — Ouais, pourquoi ?

    — T’as l’air… Stressée… Enfin, je ne sais pas ?

    Je secoue la tête par la négative.

    — Non, juste fatiguée. Je pensais à aller dormir une petite heure…

    Loreïla s’approche de moi, et me prend la main, un sourire sur le visage.

    — Même pas en rêve. Nous préparerons le repas et deux jolies mains en plus ne seraient pas de trop pour nous aider.

    Malgré mon soupir, j’acquiesce. Cette nana est la femme de Dreck, notre chef. J’aimerais dire qu’elle est aussi pourrie que lui, mais je mentirais. Elle est la douceur incarnée, la sagesse dans cette maisonnée de dingues, la maman qu’il nous manque à tous.

    — Tu sais bien que si t’as le moindre souci, tu peux m’en parler, n’est-ce pas.

    — Oui, je sais, mais je vais bien, cesse de t’inquiéter.

    Je presse ses doigts entre les miens, comme si ça allait apporter du poids à mes mots et je rentre.

    Dans la cuisine, une vraie cohue. Les nanas préparent un plat de pâtes et de la sauce tomate. L’odeur de la viande qui cuit est divine, et m’ouvre déjà l’appétit. J’ignore volontairement Shana, qui est ma concurrente numéro un.

    Avec sa taille mannequin et ses grands yeux verts, elle a fait fondre Steven en un seul clin d’œil, et si j’étais honnête avec moi-même, je le comprendrais. Elle est belle, sublime même, et a tout ce dont je rêverais, ce qui me fait complexer, et surtout… Elle a le sang des BlackD. Si Steven et elle, sortent ensemble, je suis certaine qu’il gagnerait le statut de chef haut la main le jour où la place serait à prendre. Je ne suis pourtant pas moche, loin de là, je suis plutôt longiligne, une jolie poitrine, et mes yeux légèrement bridés me donnent un air asiatique qui détonne avec mes origines purement américaines. Adolescente, j’ai noirci ma peau d’encre pour provoquer mes parents, pour leur prouver qu’ils n’avaient pas le monopole sur la gamine que j’étais.

    Un mec de la cité tatouait dans son garage, avec une machine qui faisait plus de bruit qu’un tracteur, et qui fonctionnait une fois sur deux. Le premier dessin fut une rose, sur mon bras droit, et les autres ont suivi me recouvrant une partie des jambes.

    Aujourd’hui, je n’assume plus tous ces tatouages. J’en ai beaucoup trop, partout, même mon visage en comporte un, puisqu’un « S » est encré sous mon œil droit. Je pourrais les faire enlever, un par un, mais je n’ai pas la force d’affronter les remontrances d’un médecin qui prendrait peur en voyant une gamine de vingt-quatre piges dans cet état.

    Je me lave les mains, et me fais une place entre les filles pour rouler la viande hachée entre mes paumes. La discussion va bon train entre elles, parlant de performance au pieu de leur chéri et je stresse d’entendre Shana nous vanter celles de Steven. Parce que même si tout le monde sait ce qu’il se passe entre eux deux, ça n’en reste pas moins blessant pour moi qui ne peut pas réagir.

    Pourtant, ce n’est tellement pas moi de me taire et de me laisser faire. Mais depuis l’intégration de Steven dans les BlackD, j’ai appris à m’effacer, pour éviter sa colère et les coups qui en découlent. Je sais qu’un jour ou l’autre, je péterai un câble, et que je signerais mon arrêt de mort par la même occasion.

    Lorsque les hommes débarquent, ils prennent place autour de la table en chêne, dans la salle à manger. Je dépose la marmite de pâtes et Steven s’assied, me donnant une tape sur les fesses. Je m’installe à ses côtés, et laisse Shana nous servir.

    — Faudra qu’on parle, Kendra.

    — De quoi ? demandé-je en feignant l’ignorance.

    Je tends son assiette, évitant absolument son regard qui doit probablement être menaçant,

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