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Yellow Cake: Un polar écolo palpitant
Yellow Cake: Un polar écolo palpitant
Yellow Cake: Un polar écolo palpitant
Livre électronique244 pages3 heures

Yellow Cake: Un polar écolo palpitant

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À propos de ce livre électronique

Plongez dans cette enquête haletante au cœur des mines d'uranium.

Mickaël Bost, un jeune étudiant écolo qui n’a plus revu ses parents depuis sa petite enfance, se retrouve à la ZAD de Sivens. Il y croise un vieux militant qui dit avoir connu ses parents dans les monts d’Ambazac, une vingtaine d’années auparavant, à l’époque de l’exploitation de l’uranium en Limousin par la COGEMA.

Le 8e opus de la série policière des « Dumontel » nous entraîne dans un univers où vont se croiser des barbouzes, des traîtres, des flics borderline et de vrais militants écolos...

EXTRAIT

L’écran de l’ordinateur projeta un éclairement violent. Mickaël craqua le mot de passe en trois clics. Il localisa un dossier intitulé “archives”, qu’il ouvrit. C’est à ce moment qu’il entendit des pas dans le couloir. Son coeur s’accéléra. Il sortit de sa poche une clé USB. Les pas se rapprochaient. L’homme qui entra avait un uniforme et il pointait un flingue en direction de Mickaël.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un roman palpitant , parfaitement ficelé et calibré , qui nous laisse également choqués par les méthodes peu orthodoxes employés par l'État et les services secrets pour masquer les agissements malsains de la COGEMA. -Stonerandmore, Babelio

Franck Linol sait aussi appuyer là où ça fait mal, là où ça fait honte. - Sébastien Vidal, Le souffle des mots

À PROPOS DE L'AUTEUR

Franck Linol est né à Limoges où il est aujourd’hui enseignant et formateur à l’IUFM. Grand amateur de romans policiers, il apprécie tout particulièrement les atmosphères d’Henning Mankell et l’expression du sentiment tragique de la vie chez Jean-Claude Izzo. Il avoue un réel attachement pour l’œuvre de René Frégni. Il s’est lancé dans l’écriture pour simplement raconter des histoires, mais aussi pour témoigner des dérives d’une société devenue dangereuse pour la liberté de chacun.
LangueFrançais
Date de sortie6 déc. 2017
ISBN9782367469959
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    Aperçu du livre

    Yellow Cake - Franck Linol

    PREMIÈRE PARTIE

    Un flag

    I

    — J’en ai ras-le-bol… Je vais m’engager.

    Dumontel regarda Thomas, son fils. La cuillère de mousse au chocolat était restée suspendue entre la jatte et sa bouche entrouverte.

    — T’engager ?

    Thomas termina son verre de rouge.

    — Ouais, dans l’armée.

    La cuillère n’arriva jamais dans le gosier du flic.

    — L’armée ? Tu déconnes ?

    — Je savais que tu dirais ça…

    — Tu es sérieux ?

    Le flic attrapa machinalement la bouteille de pic-saint-loup. Elle était vide. Il la reposa, déçu.

    — Je ne supporte plus… avoua Thomas.

    — Quoi ?

    — On ne peut plus compter sur personne. Sur toi et ma mère, oui, mais…

    — L’armée ??

    — Et alors ? J’ai envie de vivre des trucs forts, de la vraie solidarité.

    — Un Famas dans les pognes ?

    — Un Famas ?

    — Tu connais pas le fusil d’assaut de l’armée française ? Perforation d’un casque à 300 m. Et tu as la baïonnette en prime. Pour le corps à corps quand tu seras au Mali !

    — Je savais que tu réagirais mal.

    — Tu m’annonces que tu veux faire le tueur et risquer ta peau pour les multinationales ? Toi, le redskin, tu vas aller casser du black ?

    — L’armée a un rôle de paix en Afrique…

    — Tu te fous de ma gueule ? Tu as vu en Irak ?

    — On ne peut pas laisser des civils se faire buter par des terroristes.

    — C’est du néocolonialisme. Tu le sais bien. La guerre n’a jamais rien réglé. C’est aux peuples de se libérer de leurs oppresseurs.

    — Discours d’intello ! Et les alliés en 44 ?

    — Rien à voir ! Il fallait stopper les nazis. Et il y avait la Résistance…

    Dumontel regarda son fils. Et son verre était vide. Consternant.

    — Engage-toi dans des ONG, si tu veux aider les Africains. Va construire des écoles. Va creuser des puits, si tu veux du concret ! Mais l’armée ? Jamais je n’accepterai ça !

    — Tu es bien un flic !

    — Quoi ? Tu compares ? On n’est pas des bidasses ! Et je ne fais la guerre à personne !

    — La fac, c’est de la merde, j’en ai marre. Les profs n’ont rien à foutre des étudiants. Des carriéristes qui se la jouent profession libérale… Y a que leur « recherche » pourrave qui compte pour eux.

    — C’est pas le problème ! Thomas, si tu t’engages, un jour, dans un coin perdu d’Afrique ou d’ailleurs, tu seras en face d’un autre type qui aura peut-être la peau noire ou basanée et tu seras obligé de tirer. Et de tuer. Et là, jamais plus tu ne vivras comme avant.

    — Et toi, tu as déjà tiré sur un homme ?

    Dumontel baissa le nez.

    — C’est pas le problème, dit-il dans un murmure.

    — Tu ne réponds pas ?

    En guise de réponse, il commanda une autre bouteille de languedoc. Il lui fallait de l’alcool, c’était urgent.

    Il finit par répondre :

    — Si, j’ai déjà tiré… Et j’ai descendu un type. Quand je bossais à Paris. C’était un salopard de trafiquant de drogue. Légitime défense. Mais j’y pense souvent. Depuis, j’évite de sortir avec un flingue.

    — C’est pour ça que Rachida est morte ?

    Dumontel crut recevoir une gifle. Il sentit que sa tête tournoyait.

    — Quoi ? Qu’est-ce que t’as dit ? Rachida ?

    — Excuse-moi…

    Un silence de plomb. Comme après un bombardement.

    Dumontel remplit son verre. Il était pâle et on devinait qu’il serrait les mâchoires.

    — Tu en veux ?

    — Ouais…

    Il servit son fils.

    — Les week-ends, je vais dans les bois… Je me suis équipé, des trucs de survie. Pour dormir, pour bouffer. J’y vais avec des potes. C’est génial. On doit se démerder. J’ai envie de ça.

    — C’est pas un métier de dormir dans un hamac et de faire des barbecues dans les bois, répondit Dumontel.

    — Je sais, merci.

    — Déconne pas, Thomas. Ne t’engage jamais. « La pire des institutions grégaires, c’est l’armée. Je la hais. » C’est de Einstein, tu connais ?

    — Ouais, je connais !… Il y a des guerres justes !

    — Mais il n’y a pas d’armée juste ! Tu te vois défiler au pas ? Au son d’une musique militaire ? Ce sera pas du ska ou du reggae ! Ni du punk-rock !

    Ils terminèrent la bouteille sans oser échanger un regard.

    Dumontel sentait que le « 15° » irriguait tout son corps et que sa fureur s’apaisait.

    Il ne voulait pas rester sur cet échange aigre-doux. Ce n’est pas en m’énervant que j’arriverai à le convaincre, pensa-t-il. Comme beaucoup de jeunes aujourd’hui, Thomas est paumé. Que leur offre-t-on comme avenir ? Pointer à Pôle emploi ou décrocher un CDI de vingt-quatre heures pour 1 000 euros brut par mois. Son fils avait raison : quel destin, dans une société où le seul enjeu est de savoir si la croissance du PIB sera de 0,5% ou de 1% ? La génération de son fils, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, vivrait moins bien que la génération précédente. Alors, qu’il ait envie de quitter ce pays géré par la gérontocratie et les « experts », c’était bien compréhensible.

    — Je comprends que tu en aies ras-le-bol, Thomas. Alors choisis une destination où le monde est en train de se faire. Barre-toi, mais conserve tes valeurs, garde en toi tes utopies et essaye de les toucher du doigt.

    Avec le vin, Dumontel devenait lyrique.

    — Va faire la prochaine saison de pêche en Alaska. Quatre mois sur un bateau, tu l’auras, ton aventure entre hommes, et tu gagneras du fric. Il y a aussi le taf sur les plates-formes pétrolières, au large du Brésil, tu apprendras le portugais… Bon, je vais y aller.

    Le flic se retrouva dans la rue. On était fin octobre et la température était étonnamment douce. C’est un bel été indien, se dit-il. Tout en remontant la rue d’Aguesseau, il se demanda pour quelle raison on utilisait l’expression « été indien ». Il se souvint qu’il s’agissait probablement d’une allusion aux automnes dans les régions du nord-est de l’Amérique du Nord du temps des Indiens iroquois. Mais, chez nous, on évoque l’été de la Saint-Martin, période opposée à celle des saints de glace.

    Arrivé place Denis-Dussoubs, il fit une pause au Glacier. Il était minuit passé, mais les terrasses étaient bondées. Au comptoir, il commanda un Martini blanc. Il n’avait pas envie de rentrer. Il y a des moments où la solitude pointe son nez et essaye de vous entraîner dans des abysses très sombres. Dumontel ne ressentait que très rarement ce sentiment. Mais, ce soir, il aurait aimé avoir une oreille attentive. Lily avait dû rentrer à Paris pour quelques jours.

    Il était encore secoué par la discussion qu’il avait eue avec son fils. La culpabilité, pensa-t-il.

    Il était forcément responsable du malaise qui ébranlait Thomas. Il envisagea d’appeler Elsa, la mère de son fils. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas eu de nouvelles. Mais là, il était peut-être nécessaire de lui téléphoner. Il régla sa consommation et sortit. Il fouilla dans la poche de son jean et trouva son portable. « Merde ! Ma batterie est à plat ! » Un signe ? Il n’appellerait pas. Il descendit l’avenue de la Libération. Au loin, au bout d’une ligne droite dessinée à la perfection, le campanile de la gare était magnifique. La vision de l’édifice éclairé le rasséréna.

    Place Carnot, il eut la sensation d’une présence dans son dos. Dumontel se retourna. Rien. Il mit cette étrange impression sur le compte de ses tourments. Décidément, il n’était pas bien, ce soir. Il contourna la place par la droite, et c’est en passant devant le Comptoir Carnot qu’il eut la certitude d’être suivi. Il ralentit son allure et, lentement, fit demi-tour. Il vit alors deux yeux verts qui le scrutaient dans la pénombre.

    Dumontel repartit, s’arrêta à nouveau, tourna la tête. Le chat le suivait à distance respectable.

    Parvenu devant le portail de son immeuble, le flic vit l’animal qui, assis, le fixait.

    — Qu’est-ce que tu veux, toi ? demanda-t-il à mi-voix.

    Dumontel s’accroupit. Le chat fit quelques pas vers lui.

    — Toi aussi tu es paumé ce soir ?

    La bête lâcha un miaulement plaintif. Une voix rauque de vieux chat. Il se rapprocha encore et vint renifler les mains et le pantalon de l’homme.

    Le chat était maigre malgré une ossature puissante. Il avait un pelage roux rayé. Des poils courts et drus, mais poisseux. Une sale plaie sur le haut du crâne suintait.

    — Tu reviens d’une baston ? La vie est dure, mon vieux.

    Dumontel se releva. Ses genoux craquèrent.

    — Bon, alors, qu’est-ce qu’on fait de toi ? Au point où j’en suis, si tu veux me suivre…

    Il ouvrit la porte d’entrée. Le chat se faufila.

    Ils montèrent le vieil escalier en bois. L’animal était passé devant et Dumontel fut épaté de le voir qui l’attendait devant la porte de son appartement.

    — Comment tu as deviné ? Ouais, c’est ici ma tanière.

    Le flic trouva dans son frigo un reste de jambon qu’il coupa en petits morceaux. Il prit une petite assiette. Le chat était affamé. Il était dans un triste état.

    Dumontel regarda ce vieux chat roux qui se goinfrait. Il se sentit moins seul.

    — Bon, moi, je vais roupiller.

    Dans la chambre, il s’assit sur le lit. Il repensa à cette prise de bec avec Thomas. Le réveil indiquait 1 h 30. Il eut la flemme de passer sous la douche. Il se déshabilla et se réfugia sous la couette.

    Quelques instants plus tard, il sentit des pattes qui avançaient avec prudence sur le lit. Le chat se pelotonna contre lui et se mit à ronronner.

    II

    Il se réveilla en sueur. Le radio-réveil indiquait 6 h 12. Le chat dormait. Dumontel se leva et se rendit dans la cuisine pour boire de l’eau. On venait de passer à l’heure d’hiver mais il faisait encore nuit.

    Il réalisa que c’était un mauvais rêve qui l’avait brutalement tiré de son sommeil. Des images lui revinrent à l’esprit. Deux énormes cobras se dressaient jusqu’à atteindre le plafond de la pièce. Un homme se tenait à côté d’eux et semblait être leur maître. Puis les images devenaient évanescentes. Les serpents ne lui voulaient pas de mal. Dumontel frissonna. Il avait la phobie des serpents. Petit, à la campagne, il avait vu son père tuer avec le talon de sa botte quantité de ces bestioles. Un jour, une vipère s’était dressée contre une clôture à moutons. Son père avait frappé avec un morceau de bois qui avait volé et était retombé sur lui. Il avait hurlé, croyant qu’il s’agissait du serpent. Plus tard, il avait dû prendre son courage à deux mains pour lui-même tuer des reptiles. Avec une bêche, terrorisé, il coupait l’animal en deux. Les nuits suivantes, il rêvait à ces saloperies de bêtes. Depuis, il lui était impossible de voir un serpent sur une photo ou un écran de cinéma. Il fermait immédiatement les yeux.

    Dumontel retourna se coucher. Le chat n’était plus sur le lit. Le flic essaya de se rendormir, sans résultat. Il décida de mettre en marche son radio-réveil pour écouter les informations sur France Inter.

    Un flash annonça qu’un jeune homme de vingt et un ans avait trouvé la mort sur le site de la construction d’un barrage à Sivens, dans le Tarn. Il alluma la lampe de chevet et se concentra sur le reportage. Cela faisait plusieurs mois que des opposants occupaient le lieu afin de bloquer les travaux jugés « stupides, surdimensionnés et dispendieux ». Après les recours devant la justice, les opposants (écologistes, « antifa », associatifs, anti-capitalistes, anars, utopistes, paysans, jeunes en rupture) avaient décidé d’occuper la zone promise à la destruction à coups de bulldozers. Des cabanes, des tentes et autres campements bigarrés avaient fleuri dans tout le secteur dénommé ZAD, zone à défendre, face à des projets d’aménagements dévastateurs.

    Le gouvernement socialiste, comme l’aurait fait n’importe quel gouvernement de droite, en guise de négociateurs, avait envoyé ses CRS équipés d’armes de guerre. Durant plusieurs jours et plusieurs nuits, Sivens avait été le théâtre d’affrontements violents. Jusqu’à cette nuit où un tir tendu d’une grenade offensive avait ôté la vie à un jeune étudiant.

    Dumontel était tout à fait réveillé.

    On a retrouvé du TNT sur les vêtements d’un jeune homme de vingt et un ans ! pensa-t-il.

    En France, en 2014, les gendarmes tiraient avec des armes de guerre sur les manifestants !

    Lui, le flic, ignorait que les militaires de la gendarmerie utilisaient encore des grenades pour le maintien de l’ordre.

    Il se leva, passablement révolté, et se fit du café. Le chat vint se frotter contre ses jambes. Il n’avait rien à lui donner. Il lui faudrait, avant d’aller bosser, remédier à ce problème.

    Tout en sirotant son café, il remarqua que les premières lueurs de l’aube étaient déjà là. Puis le ciel vira au bleu avec des teintes rosées. Tout alla très vite : un rayon audacieux déchira les derniers voiles de la nuit.

    Dumontel revint dans la chambre. La radio continuait à cracher les infos du matin. Le prix Nobel d’économie venait d’être attribué à un Français qui, invité en direct, déclarait que, pour réduire le chômage, il était urgent de faciliter les procédures de licenciement. Dumontel crut avoir mal compris ou alors c’était un canular…

    Il s’allongea sur le lit et, les bras repliés sous la tête, il repensa aux affaires en cours qui l’occuperaient la journée.

    En l’occurrence, un gang sévissait depuis plusieurs semaines sur la ville. Trois hold-up en trois semaines. Toujours le même modus operandi : deux hommes encagoulés faisaient irruption tôt le matin dans un supermarché ou une supérette. Armés, ils ordonnaient aux employés de se coucher, la face contre le sol. Les braqueurs prenaient le temps de les ligoter avec des liens en plastique. Ensuite, ils s’emparaient de la caisse et du contenu du coffre-fort. Au total, un butin de 18 000 euros. Les relevés d’empreintes avaient été réalisés, les images de vidéosurveillance avaient été saisies et analysées, les témoins avaient été entendus. Un profil des malfaiteurs commençait à être esquissé. Il s’agissait probablement de la même équipe. Dumontel était sûr qu’au moins un troisième homme existait. Celui qui, la veille du coup, était chargé de piquer une bagnole de grosse cylindrée et de la piloter pour la fuite. Depuis plusieurs jours, le flic réfléchissait à un plan pour épingler le gang à l’occasion d’un flag. C’était risqué, mais il avait envie de jouer cette carte. Rien de tel pour envoyer les braqueurs au trou pour vingt ans.

    Jusqu’alors, rien n’avait dérapé. Mais Dumontel savait que, tôt ou tard, un quidam voudrait jouer les héros. Et là, il y aurait du plomb dans les poils !

    Il était 7 heures. Il avait le temps de ranger un peu, de passer l’aspirateur et de lancer une lessive. La vaisselle attendrait. Pour se donner du courage, il glissa le dernier CD des Arctic Monkeys dans la gueule du lecteur. Le chat se réfugia sous le canapé. Dumontel ne sut pas ce qui l’effrayait : le bruit de l’aspirateur ou alors les riffs d’Alex Turner, le leader du groupe de rock anglais.

    Lorsque Dumontel se retrouva sur le trottoir, et bien qu’on fût proche de la Toussaint, une douceur estivale donnait envie de vivre cette journée sans arrière-pensée.

    Il se gara sur le parking du supermarché. Il dut attendre quelques minutes avant que les portes du magasin ne soient déverrouillées. Les employés, des femmes essentiellement, activaient leur caisse tout en papotant.

    Le flic eut du mal à localiser le rayon animalerie. Il trouva un bac avec un sac de litière, des croquettes et se lâcha en choisissant une souris en peluche avec clochette. C’est ridicule, pensa-t-il. Il lui arrivait assez souvent de croiser des rongeurs bien vivants qui trottaient dans sa cuisine. Un jour, en ouvrant le tiroir où étaient rangés les couverts, il avait eu la surprise de découvrir un pelage gris avec une longue queue, de grandes moustaches et un museau pointu. Le rongeur semblait l’observer. Il avait refermé le tiroir

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