Qui a peur des chats noirs ?: La vérité sur les superstitions
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À propos de ce livre électronique
Elles font partie intégrante de notre quotidien, marquant de leur empreinte mystique certains gestes finalement très banals. Même les esprits les plus cartésiens peuvent contourner une échelle, toucher du bois ou chercher un trèfle à quatre feuilles ! La question est : pourquoi ? Lorsque l’on cherche l’origine de ces croyances, on découvre des histoires passionnantes, des explications loufoques ou encore des raisons scientifiques qui éclairent d’un jour complètement nouveau ces pensées souvent irrationnelles. Que l’on soit superstitieux ou simplement curieux, ce livre raconte les véritables sources de ces croyances les plus répandues en France. Reste à savoir si après votre lecture, vous continuerez à jeter de temps en temps du sel par-dessus votre épaule ou à retourner le pain sur la table...
Des mystères inédits à découvrir que l’on soit superstitieux ou pas
EXTRAIT
Mets ta main devant la bouche avant de bâiller, regarde-moi dans les yeux en trinquant, ne pointe pas quelqu’un du doigt… Tout le monde a déjà entendu ces remarques au moins une fois dans sa vie, le plus souvent dès la petite enfance. S’il s’agit au premier abord d’inculquer les bonnes manières, ces marques de courtoisie cachent également des croyances superstitieuses datant pour la plupart du Moyen Âge.
Pourquoi sinon dirions-nous « à tes souhaits » à un ami qui vient d’éternuer ? !
A PROPOS DE L’AUTEUR
Née en 1982 à Boulogne Billancourt, Marie-Agnès Moller fait des études de droit puis de communication avant de se lancer dans une carrière de journaliste free-lance. Elle travaille dans la presse grand public et rédige également des guides touristiques. Suite au succès de Paris Horribilis sur les histoires sombres de Paris, elle nous livre dans ce deuxième ouvrage les secrets des superstitions.
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Qui a peur des chats noirs ? - Marie-Agnès Moller
Marie-Agnès Moller
Qui a peur
des chats noirs ?
La vérité sur les superstitions
logo PublishroomElles font partie intégrante de notre quotidien, marquant de leur empreinte mystique certains gestes finalement très banals. Même les esprits les plus cartésiens peuvent contourner une échelle, toucher du bois ou chercher un trèfle à quatre feuilles ! La question est : pourquoi ? Lorsque l’on cherche l’origine de ces croyances, on découvre des histoires passionnantes, des explications loufoques ou encore des raisons scientifiques qui éclairent d’un jour complètement nouveau ces pensées souvent irrationnelles.
Que l’on soit superstitieux ou simplement curieux, ce livre raconte les véritables sources de ces croyances les plus répandues en France. Reste à savoir si après votre lecture, vous continuerez à jeter de temps en temps du sel par-dessus votre épaule ou à retourner le pain sur la table …
Née en 1982 à Boulogne Billancourt, Marie-Agnès Moller fait des études de droit puis de communication avant de se lancer dans une carrière de journaliste free-lance. Elle travaille dans la presse grand public et rédige également des guides touristiques. Suite au succès de Paris Horribilis sur les histoires sombres de Paris, elle nous livre dans ce deuxième ouvrage les secrets des superstitions.
Sommaire
À vos souhaits…
Que le spectacle commence !
La couleur verte
La peur… des chats noirs
Le fer à cheval
Oiseaux de mauvais augure
Jolie patte de lapin
À table !
À couteaux tirés
Jour de marché
Une note trop salée ?
Ail, ail, ail
Pour une bouchée de pain…
Le langage des fleurs
Le trèfle à quatre feuilles
Leçon d’anatomie
Elle n’est pas belle ma bosse ?
Fontaines magiques
V’là le bon vent !
J’ai demandé à la lune…
De fil en aiguille…
Toucher du bois
Un chapeau sur le lit
Un parapluie à la maison
Le compte est bon !
Le vendredi 13
Miroir, Miroir…
Passer sous une échelle
Bibliographie
Du même auteur
A ma grand-mère Gerda Driemel,
une force de la nature,
grâce à qui je sais que Croire est essentiel…
Für meine Grossmutter Gerda Driemel,
mein Beispiel der Stärke und Kraft.
Sie lehrt mich dass Glaube Berge versetzt.
À vos souhaits…
« La seule chose que la politesse peut nous faire perdre, c’est de temps en temps, un siège dans un autobus bondé. »
Citation d’Oscar Wilde (1854-1900).
Mets ta main devant la bouche avant de bâiller, regarde-moi dans les yeux en trinquant, ne pointe pas quelqu’un du doigt… Tout le monde a déjà entendu ces remarques au moins une fois dans sa vie, le plus souvent dès la petite enfance. S’il s’agit au premier abord d’inculquer les bonnes manières, ces marques de courtoisie cachent également des croyances superstitieuses datant pour la plupart du moyen âge.
Pourquoi sinon dirions-nous « à tes souhaits » à un ami qui vient d’éternuer ? !
Un mouchoir ou la vie ?
Lorsqu’une personne éternue, les Anglais lui disent « God bless you » (Dieu vous bénit), les espagnols « Jésus » et les Français « à vos souhaits ». Il faut savoir que cette marque de politesse possède en vérité des origines religieuses.
L’éternuement est un réflexe humain pendant lequel le cœur manque un battement et le souffle se fait court. Les anciens, dès l’Antiquité, y voient donc un instant sacré entre la vie et la mort.
Cela a été confirmé par la Bible. En effet, lorsque Dieu crée Adam, le premier homme, ce dernier éternue. Plus tard, le phénomène se répète lorsqu’il est chassé du jardin d’Eden, marquant la volonté divine de faire de l’éternuement une sorte de punition, un présage de mort.
On retrouve cette valeur religieuse dans la mythologie grecque lorsque Prométhée crée le genre humain. Il dira ainsi au premier homme qui éternuera « Que les dieux te viennent en aide ».
Bailler sans risque
Selon le Dictionnaire Infernal de Jacques Albin Simon Collin de Plancy (1818) : « les femmes espagnoles, lorsqu’elles bâillent, ne manquent pas de se signer quatre fois la bouche avec le pouce, de peur que le diable n’y entre ».
En effet, depuis l’Antiquité égyptienne, les hommes sont persuadés que les démons peuvent prendre possession de votre corps par sa bouche. Ainsi, les Égyptiens avaient pris l’habitude de bâiller… bouche fermée !
Dans les pays islamiques, le bâillement est également considéré comme une marque diabolique. Selon Abu Huraira, compagnon de Mahomet, ce dernier aurait dit : « Le bâillement est provoqué par Satan. Quand l’un d’entre vous commence à bâiller qu’il s’efforce de l’étouffer. Si l’un d’entre vous dit : ha ! Satan en rit. »
On ne montre pas du doigt…
Montrer du doigt un bateau qui sort du port c’est promettre à cette embarcation un beau… naufrage ! Cette vieille superstition ne se cantonne d’ailleurs pas au domaine marin.
Au moyen âge, on croyait au « mauvais œil ». Une sorcière pouvait d’un seul regard vous jeter un mauvais sort, d’autant plus si elle pointait un de ses longs doigts plus ou moins fourchus vers vous ! D’où la peur de se faire ainsi désigner.
Cette superstition a d’ailleurs marqué la langue française. Ainsi, lorsqu’une personne est ouvertement critiquée, on dit bien qu’elle est « montrée du doigt » !
Trinquons sans trinquer !
Le mot « trinquer » vient de l’allemand « trinken » qui signifie « boire ». Il s’agit d’une coutume ancestrale par laquelle on célèbre la vie en général et un événement joyeux en particulier.
La tradition veut que les personnes qui trinquent ensemble se regardent dans les yeux puis entrechoquent leurs verres. Cela ne revêt pas d’une marque de politesse mais bien d’une superstition.
En effet, au moyen âge, l’empoisonnement était monnaie courante et le fait de regarder son interlocuteur dans les yeux était un gage de confiance. De plus, pour être certain de ne pas trinquer avec un ennemi qui aurait versé du poison dans son verre, on cognait légèrement les récipients afin que quelques gouttes de l’un aillent dans l’autre. Ainsi, on pouvait boire en même temps et être certain de ne pas se faire empoisonner !
Le saviez-vous ?
Selon la plupart des historiens, la poignée de main est un geste de politesse datant du moyen âge. En effet, les chevaliers étant éduqués pour ne tenir leur épée que de la main droite, le fait d’échanger une poignée de main avec un ami, une simple connaissance ou même un ennemi était un gage de paix entre les interlocuteurs.
Politesse
« C’est incontestablement un préjugé, - dit M. Gratien de Sémur – que l’habitude d’ôter son chapeau et de le tenir à la main en plein air, quelque temps qu’il fasse, alors qu’on parle à une dame à laquelle on veut rendre hommage et témoigner du respect. Ce préjugé donne communément des rhumes de cerveau, et, plus d’une fois, il a occasionné des fluxions de poitrine. Cela n’y fait rien, le préjugé le veut, et il faut qu’un homme poli se tienne nu-tête. »
Louis Pierre F. Adolphe Chesnel de la Charbouclais.
Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés et traditions populaires, 1856.
Le bon mot
La peur d’incommoder les autres s’appelle le taijin kyofusho (nom japonais).
Pour la petite histoire…
Du bon usage du mot de Cambronne
Selon la légende, le mot « merde » aurait été prononcé pour la première fois dans toute son impolitesse par Pierre Cambronne, général d’Empire qui commanda notamment une partie des troupes à la bataille de Waterloo.
Lorsque le général anglais Colville lui demanda de se rendre, il répondit d’abord la phrase suivante : « la garde meurt mais ne se rend pas ! »
Sir Charles Colville se permettant d’insister, Cambronne lui aurait alors gaillardement répondu par le célèbre mot à cinq lettres !
Si le dit « mot de Cambronne » appartient à un langage vulgaire, il est étrangement de bon ton de le prononcer pour souhaiter « bonne chance » à quelqu’un.
L’origine de cette superstition est finalement très simple et appartient au monde du théâtre.
En effet, vers la fin du XIXe siècle, les spectateurs se déplaçaient bien entendu en calèche et en fiacre pour aller jusqu’au théâtre.
Or, les chevaux faisant leurs besoins devant les salles de spectacle en attendant le retour de leurs maîtres, il était logique de se dire que plus les excréments de chevaux étaient nombreux devant le théâtre, plus les artistes avaient fait salle comble !
Enfin, on dit que cela porte malheur de marcher dans un excrément du pied gauche car la gauche représente le côté du Mal et de la tromperie depuis que Judas a trahi Jésus lors de la Cène, en étant assis… à sa gauche !
Que le spectacle commence !
« Mais je veux, moi, faire paraître sur scène une tortue, la transformer en chapeau, en chanson, en cuirassier, en eau de source. On peut tout oser au théâtre, c’est le lieu où on ose le moins »
Discours sur l’avant-garde, Eugène Ionesco, 1959.
S’il est un univers où les superstitions vont bon train, c’est bien celui du théâtre. Entre la couleur verte bannie de la scène car elle rappelle le costume de Molière lorsqu’il joua pour la dernière fois Le Malade Imaginaire et le bouquet de roses que recevait une actrice à la fin du spectacle pour lui signifier son succès (attention aux œillets qui mettaient fin à son contrat !), les comédiens vivent avec de nombreuses croyances, pas toujours faites pour diminuer leur trac.
Découvrez ces superstitions qui font parfois régner en coulisses un climat quasi mystique…
Un métier dangereux
Le métier de comédien aurait coûté la vie à plusieurs artistes. On pense bien entendu à Molière qui s’éteignit quelques heures après sa dernière représentation du Malade Imaginaire mais également à Montfleury, un acteur du XVIIe siècle qui s’écroula sur scène en interprétant Oreste dans la tragédie de Racine, Andromaque.
C’est aussi pour des raisons funestes que la couleur verte est proscrite au théâtre. Molière portait un costume vert lors du spectacle qui le vit succomber et la teinture verte qui permettait de colorer les costumes était fabriquée à base d’ingrédients dangereux pour la santé comme l’oxyde de cuivre.
Dans chaque pays, les comédiens ont peur d’une couleur différente. Ainsi, les comédiens espagnols ne portent jamais de jaune car cela rappelle la couleur de l’intérieur de la cape de parade des toreros. Lorsque ces derniers sont blessés voire tués, c’est souvent la dernière couleur qu’ils voient avant de fermer les yeux.
Mots interdits
Le premier de ces termes bannis de l’univers du théâtre est le