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Retour à Piazza Clai | Ritorno a Piazza Clai: Roman autobiographique
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Retour à Piazza Clai | Ritorno a Piazza Clai: Roman autobiographique
Livre électronique140 pages1 heure

Retour à Piazza Clai | Ritorno a Piazza Clai: Roman autobiographique

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À propos de ce livre électronique

Enfance italienne et découverte des passions

Luca Fioravanti, reporter-photographe, retourne sur les traces de son enfance, de son adolescence, de la découverte de l’amour et de son métier de photographe. Le récit et les photos nous emmènent, au coeur de l’Ombrie, à Terni, dans le quartier de Piazza Clai, où petite et grande Histoires se confondent sous la plume de Claire Arnot, qui nous transporte au cœur de l’histoire italienne, de la guerre aux années de plomb.

Luca Fioravanti, reporter, torna sulle tracce della sua infanzia e della sua adolescenza così come della scoperta dell’amore e della sua professione di fotografo. Il racconto incorniciato da fotografie, ci porta a Terni, Umbria, quartiere Piazza Clai, dove piccola e grande storia si confondono. Claire Arnot ci guida nel cuore della storia italiana dall’ultima guerra mondiale agli anni di piombo.

Un roman autobiographique bilingue français – italien

EXTRAIT

La journaliste a une masse de cheveux blonds qui forment une auréole dorée dans le soleil du matin. Ils sont assis sur la terrasse du toit, sous la pergola qui embaume de rose et de jasmin. Au bas de l’immeuble, Piazza Clai s’anime pour monter l’expo en plein air. On entend des éclats de voix, des coups de marteau. Les musiciens accordent leurs guitares, des enfants se poursuivent en riant sur les dalles en damiers.
Autrefois Luca Fioravanti se serait précipité (calmement) pour saisir l’instant sur l’objectif. Son regard exercé n’a pas perdu le réflexe du vieux chasseur d’images. C’est la main qui ne suit plus. Fatiguée ? Usée ?

A PROPOS DE L’AUTEUR

Claire Arnot, française, née en 1963, vit en Ombrie depuis plus de vingt ans. Traductrice, elle fut animatrice dans une radio locale de Terni, metteur en scène et comédienne de spectacles français pour le jeune public italien, elle est aujourd’hui enseignante de français dans un lycée à Rome. En 2012, Claire Arnot a remporté le 1er prix de la nouvelle du Concours de prose de la ville de Nyons, le 3e prix du concours de prose de Buis-les Baronnies. Elle collabore aussi avec le tout jeune webzine genevois Catapultes.

Claire Arnot è francese e nata nel 63 ; vive in Umbria da più di vent’anni. Animatrice in una radio locale a Terni, regista e attrice, ha allestito spettacoli in lingua francese per il giovane pubblico italiano. Oggi insegna il francese in un liceo a Roma. Nel 2012, Claire Arnot ha vinto il primo e il terzo premio di due concorsi di racconti in alta Provenza. Collabora pure con il giovane webzine svizzero Catapultes.
LangueFrançais
Date de sortie21 janv. 2016
ISBN9782367230283
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    Aperçu du livre

    Retour à Piazza Clai | Ritorno a Piazza Clai - Claire Arnot

    Claire Arnot - Retour à Piazza Clai - chronique - Le Texte Vivant

    Version française

    Cette œuvre de pure fiction rend hommage à Terni, sous-chef lieu d’Ombrie devenue ma ville d’adoption depuis 1989.

    Claire Arnot

    Le temps passé ailleurs que dans son village natal est un temps qui ne peut être mesuré. Un temps hors du temps inscrit dans nos gènes. […] Des images du fond de l’enfance déferlent en vagues sur moi avec une telle fraîcheur, que j’ai la nette sensation de voir la scène se dérouler sous mes yeux.

    Dany Laferrière, L’énigme du retour.

    photo 1Ls arcs d'entrée à Piazza Clai

    Les arcs d’entrée à Piazza Clai.

    photo 3photo 4

    La journaliste a une masse de cheveux blonds qui forment une auréole dorée dans le soleil du matin. Ils sont assis sur la terrasse du toit, sous la pergola qui embaume de rose et de jasmin. Au bas de l’immeuble, Piazza Clai s’anime pour monter l’expo en plein air. On entend des éclats de voix, des coups de marteau. Les musiciens accordent leurs guitares, des enfants se poursuivent en riant sur les dalles en damiers.

    Autrefois Luca Fioravanti se serait précipité (calmement) pour saisir l’instant sur l’objectif. Son regard exercé n’a pas perdu le réflexe du vieux chasseur d’images. C’est la main qui ne suit plus. Fatiguée ? Usée ?

    La jeune italienne ramasse une longue mèche de cheveux blonds derrière l’oreille, qu’elle a petite et ciselée comme un coquillage. Elle doit avoir moins de vingt-cinq ans et une coquetterie dans l’œil qui la rend charmante. Elle balbutie en lui serrant la main :

    « Chiara Pr… Proietti. Merci de nous accorder cette interview, Signor Fioravanti. Elle est intimidée et toussote pour se donner du courage. Maestro, on peut commencer ? »

    Luca répond en opinant du chef. Il parle peu, il a toujours peu parlé. Mais ce matin, de retour dans sa ville natale après quarante ans d’absence, il a promis de se livrer dans une interview exclusive au journal local : Le Messaggero dell’Umbria. Une aubaine pour la jeune journaliste. Un bon point pour sa carrière.

    Et lui, sa carrière ? Parlons-en justement… Ah, non. D’abord les questions de routine. Tout est tellement prévisible. Luca répondra du bout des lèvres, le regard absent. La jolie blonde enclenche le magnétophone. Il se laisse guider par sa voix :

    « Luca Fioravanti, vous êtes donc né à Terni ?

    — Oui, ici Piazza Clai, au numéro 9. La maison d’en face. »

    École de musique de Piazza Clai

    École de musique de Piazza Clai,

    Terni. 2012.

    La jeune femme fait mine de se retourner mais elle est concentrée sur ses notes. Luca ferme les yeux en évoquant sa maison natale. Aujourd’hui c’est une école de musique. Il revoit la porte en bois vermoulu, l’entrée de la cave et l’escalier en pierre usée qui monte aux appartements. Il a encore, dans les narines, les odeurs de javel et de pisse de chat. Mais comme il l’aime ce petit immeuble de deux étages ! C’est son havre de paix après l’ennui à l’école, les poursuites contre la bande rivale de Viale Brin, le repos — enfin — quand, adolescent, il décharge à l’aube les camions du marché… Deux appartements à chaque étage où l’on vit les portes entrouvertes. Tout le monde se connaît.

    photo 6

    Piazza Clai, c’est plus qu’un quartier populaire, c’est un village avec ses vieux, ses jeunes, ses rites et sa hiérarchie. Sa solidarité et ses jalousies aussi. Pour le moment, Luca le vit comme un refuge. C’est un petit village en plein centre-ville, dès qu’on passe l’arc qui en marque l’entrée. Piazza Clai et son dédale de ruelles, le muret, la fontaine. Des immeubles encore meurtris par les bombardements de 1943, des façades lézardées, des volets pourris. On s’entasse cahin-caha, on part tôt au boulot, on rentre tard. Le dimanche est sacré : on vit sur la place qui grouille d’enfants. En semaine les artisans règnent avec leurs échoppes qui donnent directement sur la rue. Ils travaillent souvent à l’air libre. Ils sont l’âme et l’œil du quartier. Enfant, Luca admirait leur savoir-faire. Il restait là, immobile, à contempler les mains habiles de l’ébéniste ou du rempailleur de chaises.

    Le vieil Attilio l’apostrophait ainsi :

    « Beh ? Qu’est-ce t’as bardascio (gamin) à me fixer comme ça ? Va plutôt me chercher un petit rouge que j’ai le gosier sec avec toute cette poussière. »

    Et Luca courait au troquet d’en face, le seul qui faisait office de Trattoria à midi et le soir pour les ouvriers sans famille : un plat de pâtes au ragù, une soupe de lentilles, des omelettes au lard. Des plats gras et costauds arrosés de gros rouge local.

    À Piazza Clai, les hommes buvaient dès le matin. À l’aube, pour se donner du courage : caffè corretto (café serré, allongé de Grappa), à onze heures avec le casse-croûte : panino à la porchetta (le cochon rôti) et un demi-litre de tord-boyaux, au déjeuner bien sûr et dès 18 heures pour l’apéro. Après le dîner bien arrosé de rouge ou de blanc, selon l’humeur, le digestif : Grappa ou Viparo, la liqueur aux plantes de Terni, amère comme un médicament…

    Trattoria

    Trattoria.

    « Signor Fioravanti… Vous m’entendez ? La voix féminine le ramène à la réalité.

    — Oui ?

    — Parlez-moi de vos parents. Votre famille est originaire de Terni ?

    — Non. Comme beaucoup de gens attirés par les aciéries, mes parents sont venus des Abruzzes après la guerre. »

    Son père, Aldo Fioravanti, ne savait ni lire ni écrire. Fils et petit-fils de berger, il savait traire les brebis et mouler le fromage, couper du foin, réparer son toit de lauzes mais, pas tenir un crayon. Enfant, durant la guerre, il avait réussi à survivre en haute montagne avec sa famille nombreuse, loin des champs de bataille. Mais à dix-huit ans, il dut choisir : trop de frères et sœurs à nourrir, ses

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