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Créatures insaisissables: Recueil de nouvelles
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Créatures insaisissables: Recueil de nouvelles
Livre électronique190 pages2 heures

Créatures insaisissables: Recueil de nouvelles

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À propos de ce livre électronique

Tremblez, riez, rêvez, surprenez-vous...

Certains les ont vues, d’autres entendues. Parfois elles laissent des traces. Toujours elles nous échappent. Vous en avez peut-être croisées sans le savoir. Ceux qui vouent leur vie à les traquer rentrent bredouilles.
Qui sont ces créatures insaisissables ? Animaux rusés ? Parfois presque humains ? Purs fantasmes ?
Laissez-vous embarquer dans ces aventures aux univers très variés à la poursuite de créatures étonnantes, extraordinaires, mythiques.

Vibrez à la lecture de ces fictions... Mais s'agit-il vraiment de fictions ?

EXTRAIT
Je suis terré dans le noir, recroquevillé entre le buffet et le mur. Seul un fin rai de lumière où scintillent des poussières folles se faufile par le cadre mal ajusté de la porte d’entrée. La chaleur est accablante. L’air me brûle les poumons, malgré tous mes efforts pour retenir mon souffle. Le soleil tape au-dehors, faisant de ma cabane une étuve. Mais pour rien au monde je n’ouvrirai cette porte... plutôt crever !
De nouveau des coups sur le battant en bois... « Il » veut entrer. C’est la fin ! Voilà que je délire, à présent. J’entends crier mon nom. Impossible ! « Il » ne parle pas. Il ne peut pas parler ! Ça se saurait. J’appuie mes deux mains sur les oreilles, il faut que cela cesse, mes nerfs sont à bout. Dans un fracas qu’une tonne de cotons dans les oreilles ne pourrait masquer, le jour se rue dans ma demeure, saturant simultanément la vue et l’ouïe. « Il » a fracassé ma porte, je suis à sa merci.

AUTEURS PRÉSENTS DANS LE LIVRE

• Thierry Cloës
• Manon Lemaire
• Jean Roche
• Leslie Carré
• Odysseus-70
• Virginie Cailleau
• Stephane Desroche
• Jean-Luc Coudray
• Tepthida Hay
LangueFrançais
Date de sortie23 févr. 2015
ISBN9782511026168
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    Aperçu du livre

    Créatures insaisissables - Collectif

    Préface

    Il y a un peu plus de deux ans, débattant sur quelques forums de l’image de la cryptozoologie (étude des animaux cachés) auprès du grand public, j’ai petit à petit forgé l’idée de ce projet de recueil de nouvelles.

    La cryptozoologie est cette branche de la zoologie qui étudie les animaux non répertoriés par les autorités scientifiques, mais dont on soupçonne l’existence au travers de preuves indirectes et de témoignages. Il y a bien sûr les « superstars », j’ai nommé le bigfoot (ou sasquatch), le yéti et le monstre du Loch Ness, mais de nombreuses autres créatures insaisissables, souvent méconnues hors du cercle des initiés, méritent aussi notre intérêt.

    Le mot « cryptozoologie » est déjà par lui-même bien mystérieux auprès d’une très grande majorité de personnes. Et parmi « ceux qui savent », bon nombre vous adresseront un sourire condescendant montrant tout le sérieux qu’ils accordent à cette discipline. Pour leur défense, la cryptozoologie se débat souvent entre le folklore, les ambitions touristiques de certaines régions, les blagues de petits farceurs et autres artifices qui compliquent les investigations, sans oublier les particularités psychologiques de certains individus n’hésitant pas à faire de faux témoignages de bonne ou mauvaise foi (tout un débat que nous n’aborderons pas ici).

    Pourtant, chaque année qui passe révèle l’existence de nouvelles espèces jusque-là inconnues, faisant un pied de nez permanent aux esprits fermés qui imaginent qu’en ce 21e siècle, plus rien ne reste à découvrir sur notre planète.

    Améliorer l’image de la cryptozoologie passe par deux axes majeurs :

    — Rassurer le public quant au sérieux de la démarche. Le site www.cryptozoologie.eu, lié au présent livre, relaiera chaque fois qu’il en aura l’occasion les publications cryptozoologiques pertinentes qui oeuvrent à la reconnaissance officielle de cette science.

    — Élargir l’audience en rendant le sujet bien plus visible. À l’évidence, toucher un plus large public ne se fera pas au moyen de rapports scientifiques répétitifs et ennuyeux, mais plutôt d’une manière plus contemporaine et ludique. Et quoi de plus agréable que de se laisser embarquer dans une aventure à la rencontre de créatures mystérieuses, criantes de vérité… au point d’être peut-être bien réelles ?

    C’est la mission du recueil que vous tenez entre les mains : vous prendre par la main à la rencontre des derniers mystères zoologiques, dans des récits à suspense, ou poétiques, de vrais polars, ou d’aventures, mais toujours dans un souci de cohérence avec la réalité.

    Certains lecteurs voudront en savoir plus sur ces créatures appelées cryptides, sur les thèmes abordés ou sur la démarche de ces chercheurs, funambules en équilibre dangereux sur le fil rouge de la science officielle.

    Pour en savoir plus, il suffit de scanner avec un smartphone ou une tablette les liens QR Codes imprimés à la fin de chaque récit. Les fictions se prolongent vers des dossiers d’information complémentaire sur le web, facilitant les investigations et ouvrant de nouveaux horizons au lecteur pour prolonger son plaisir de lecture.

    Plaisir de lecture, c’est tout ce que vous souhaitent les auteurs de ce premier opus.

    Thierry Cloës,

    directeur de la collection Hibouc

    Gotcha !

    Thierry Cloës

    Prologue

    Je suis terré dans le noir, recroquevillé entre le buffet et le mur. Seul un fin rai de lumière où scintillent des poussières folles se faufile par le cadre mal ajusté de la porte d’entrée. La chaleur est accablante. L’air me brûle les poumons, malgré tous mes efforts pour retenir mon souffle. Le soleil tape au-dehors, faisant de ma cabane une étuve. Mais pour rien au monde je n’ouvrirai cette porte… plutôt crever !

    De nouveau des coups sur le battant en bois… « Il » veut entrer. C’est la fin !

    Voilà que je délire, à présent. J’entends crier mon nom. Impossible ! « Il » ne parle pas. Il ne peut pas parler ! Ça se saurait. J’appuie mes deux mains sur les oreilles, il faut que cela cesse, mes nerfs sont à bout.

    Dans un fracas qu’une tonne de cotons dans les oreilles ne pourrait masquer, le jour se rue dans ma demeure, saturant simultanément la vue et l’ouïe. « Il » a fracassé ma porte, je suis à sa merci.

    La tête entre les mains, blottie entre mes genoux serrés, les yeux fermés, et pourtant tous sens aux aguets, j’attends le coup fatal.

    Mais c’est une voix humaine qui frappe mes tympans au travers de mes paumes.

    — Jack. Qu’est-ce que tu fous, nom d’un chien ? Pourquoi ne réponds-tu pas ?

    Je lève enfin les yeux, mais totalement aveuglé par la luminosité soudaine, c’est au timbre familier de leurs voix que j’identifie les deux visiteurs qui échangent de brefs propos à mon sujet : Le shérif et son adjoint. Ma dernière heure n’a donc pas encore sonné.

    Une demi-heure de palabres. Ils m’ont filé une serviette humide pour me rafraîchir, m’ont servi deux cafés. L’adjoint Rick a même partagé son casse-croûte avec moi. Ils sont gentils, ils me rassurent, mais ils sont bien là pour me faire des ennuis. Des ennuis que je considère comme du pain bénit s’ils me sortent d’ici sain et sauf.

    Andrew, le shérif me scrute depuis 5 minutes, ses yeux rivés dans les miens, un pied sur une chaise, les deux pouces posés sur sa ceinture. Il veut des réponses.

    — Alors, Jack ? Tu te remets ? On peut y aller ? Tu sais pourquoi nous sommes là, je suppose ?

    — Peut-être ! Je ne sais pas.

    Ce sont là mes premiers mots depuis deux jours.

    — Il va falloir tout nous expliquer en détail, Jack. Tu es dans de sales draps. Comment as-tu pu faire ça ?

    Je pousse un long soupir, preuve que je respire encore. Tout raconter, oui, c’est la seule issue. Je préfère mille fois être condamné par la justice implacable des hommes, plutôt que de subir cette malédiction indescriptible.

    — D’accord, Sherif. Je vous raconte tout depuis le début. Mais accrochez-vous, c’est un véritable film… d’horreur.

    Acte I - L’auberge

    Je terminais calmement mon dimanche au pub du bourg, une bière à la main, mon journal plié en quatre de l’autre, seul à ma table, comme toujours. Je n’aime plus beaucoup les conversations avec les autres… Parler avec eux, ça finit toujours mal et mes phalanges souffrent rien que d’y songer.

    J’avais bien remarqué l’arrivée de cette belle blonde pulpeuse en tailleur chic et son garde du corps roulant des mécaniques. Elle posait des tas de questions au bar, au milieu de tous ces tarés qui s’imaginaient peut-être avoir la moindre chance de l’intéresser. Une fille pareille, ça évolue dans les hautes sphères de Wall Street… Ça jure dans notre décor miteux de bouseux sauvages. Je ne voyais franchement pas ce qu’elle foutait là et de quoi elle pouvait bien parler, mais mon sang n’a fait qu’un tour lorsqu’elle s’est retournée et a rivé ses yeux sur moi.

    J’ai beau n’avoir peur de rien, du haut de mon mètre 95, cent-trente kilos de muscles, je me suis soudain senti tout petit.

    L’un de mes anciens compagnons de beuverie a lâché tout haut :

    — Oui ! C’est lui, là-bas. Il en a vu un de près… Enfin, c’est ce qu’il dit ! Hahaha !

    La fin de sa phrase s’étrangla dans un rire gras, repris en coeur par toute l’assemblée de chemises à carreaux.

    Bien entendu, je savais à quoi il faisait allusion, la cause de toutes nos embrouilles, nos bastons homériques et nos nuits au poste à cuver notre cuite en comptant nos ecchymoses. Mais ça, c’était de l’histoire ancienne, et cela faisait un bail que je n’embrayais plus sur ces provocations, ce qui m’avait progressivement conduit vers cette solitude silencieuse. J’étais toujours là, parmi eux, mais dans mon coin, faisant presque partie des meubles.

    Et il était hors de question de changer de stratégie… J’étais résolu au silence. Sauf que… certaines rondeurs émousseraient les angles des principes les plus carrés. Et ces rondeurs se tenaient fermement devant moi, à portée de main.

    Elle était plantée là, de l’autre côté de ma table, exhibant ce ventre incroyablement plat, absence de relief qui contrastait étonnamment avec… ces fameuses rondeurs précitées.

    Mal à l’aise, je feignis l’indifférence en lui lâchant :

    — Ma pt’ite dame, vous n’avez pas plus votre place à ma table qu’en ce bar mal famé grouillant d’ours mal léchés. Vous avez dû vachement vous perdre pour vous trouver ici.

    — Est-ce vrai ? Vous avez vu la bête ? me répondit-elle comme si je n’avais pas pipé un mot.

    Je me renfrognai… Comment échapper à cette malédiction ?

    — Moi, je n’ai rien vu du tout. Dites-vous que je suis aveugle.

    — Aveugle ? Vraimeeent ? dit-elle d’un ton langoureux en prenant appui des deux mains sur la table. Ainsi penchée en avant, ses rondeurs firent mine de s’évader de leur carcan.

    — Que… qu’est-ce que vous me voulez, à la fin ? balbutiai-je plus que je ne l’aurais souhaité.

    — Je suis journaliste au National Geographic, réponditelle en s’asseyant face à moi, un large sourire aux lèvres.

    — Ah ? fis-je bêtement.

    — Je veux faire un reportage sur le bigfoot et on dit qu’il y en aurait dans le coin. On dit même que vous seriez l’un des incroyables chanceux qui l’auraient vu plusieurs fois. Est-ce vrai ?

    — On raconte beaucoup de choses, ma ptite dame. Mais c’est que des histoires pour les touristes, vous savez. Y a absolument rien de ça par ici. On vous a mal renseigné.

    — Oh ! C’est dommage ! lâcha-t-elle avant d’ajouter : je vous aurais bien demandé de m’accompagner en forêt pour traquer la bête et avoir le scoop du siècle. Mais bon, tant pis !

    — Vous voulez dire… vous et moi, dans la forêt ? J’étais bouche bée.

    — Oui, vous et moi… enfin, avec Tom aussi, bien sûr.

    Là, le grand dadais se planta à côté d’elle. Un vrai géant qui n’était plus du tout insignifiant, et elle était devenue soudain moins séduisante à mes yeux.

    — Y a rien à voir ici. Vous vous trompez.

    Là, comme une tornade qu’on n’attendait pas, les copains se sont mis à brailler.

    — Mais qu’est-ce que tu racontes ? Ça fait des années que tu nous casses les pieds avec tes histoires, que tu cherches des traces, des empreintes, que tu hantes les bois avec ton appareil photo que t’as jamais été fichu d’utiliser et maintenant tu joues au con ?

    — C’est faux ! Je sais utiliser mon appareil photo !

    — Ah ouais ? Comme avec tes super clichés de bigfoot tout noirs parce que t’avais oublié d’enlever le cache ?

    Je ne répondis rien… De toute façon, mes mots se seraient noyés dans le concert assourdissant de leurs rires. Je regrettais amèrement d’avoir répondu. J’aurais dû garder le silence, comme je m’y étais habitué, mais j’étais trop concentré à river mes yeux dans les siens si perçants, pour éviter, un peu plus bas, ce balcon affolant dont elle savait si bien jouer. J’étais sur une mauvaise pente.

    — Je voudrais vous y voir ! Vous croyez que vous auriez pensé au cache devant ce spectacle… Je fermai les yeux pour faire appel à ma mémoire… et surtout ne pas me laisser distraire par un autre spectacle.

    — Il devait bien faire dans les 2 mètres cinquante.

    Elle planta son regard dans mes yeux à peine rouverts.

    — Il n’existe pas, mais mesure 2,5 mètres ? fit-elle, ironique.

    — 2,5 à 3,5 mètres m’dame, fit John en se tenant les bretelles. Des bestiaux encore plus grands que nous, y paraît.

    — La ferme, John ! dis-je.

    — Et paraît même qu’y puent la charogne à 10 mètres et même plus, ajouta Henry accoudé au bar.

    — La ferme, Henry !

    — Et qu’y sont pas méchants, hein ! Y sont timides et veulent nous éviter, nous les humains, parce que pour eux, c’est nous les bêtes ! S’esclaffa Jim

    —La ferme, Jim !

    — Même qu’y paraît qu’ils veulent pas nous voir pasqu’on n’est pas encore assez sage pour eux. Enfin, c’est eux qui l’ont dit à Jack…

    Je vis rouge, c’en était trop !

    — LA FERME ! Merde ! Cessez vos âneries, vous ne dites que des conneries. Jamais un bigfoot ne m’a rien dit. Vous délirez. Un bigfoot ça ne parle pas, c’est incapable de parler, y a jamais personne qui a prétendu qu’un bigfoot ait dit quelque chose.

    C’est parce que des enfoirés comme vous racontent n’importe quoi sur eux que personne ne prend les vrais témoignages au sérieux… de votre faute si on me prend pour un fou.

    — Te fâche pas, Jack. C’est pas la peine, tu vas te faire du tort. Me dit John pour me calmer.

    — Mouais… Merci de t’en préoccuper, dis-je en soupirant.

    — C’est rien ! Tout le monde sait que t’es cinglé depuis que tu prétends avoir vu le sasquatch. T’y peux rien.

    — Mais je ne prétends pas ! Je l’ai vu ! Il existe, bordel de merde ! Il est aussi vrai que toi et moi.

    — Nous, on veut bien te croire, mais quand même, t’as jamais été fichu de nous ramener une preuve, Jack. Pas la moindre preuve.

    — Vous croyez que c’est facile de prendre une photo valable ? Nom d’un chien, vous pouvez faire le guet pendant des mois sans rien voir. Puis un jour il passe devant vous et là, vous devez réagir en quelques secondes. Prendre l’appareil, l’allumer, quand les piles ne sont pas mortes, enlever le cache, viser, faire la mise au point et canarder… Ben la plupart du temps, quand l’image est nette, vous n’avez que la végétation car, lui, ça fait longtemps qu’il s’est barré en ricanant.

    En plus, ces foutus appareils mettent des plombes entre votre clic et le cliché. Changez vos réglages pour que ça aille plus vite et vous obtenez une image floue, pixellisée, d’un bout de pied ressemblant à un rocher que personne

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