Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Compte à rebours pour Monsieur X: Roman
Compte à rebours pour Monsieur X: Roman
Compte à rebours pour Monsieur X: Roman
Livre électronique150 pages2 heures

Compte à rebours pour Monsieur X: Roman

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Intrigue et course au pouvoir.

L’histoire de France est parsemée d’intrigues, avouées ou non, dénoncées ou cachées, qui ont influencé son cours au fil des siècles. Dans Compte à rebours pour Monsieur X, le lecteur est amené à suivre une de ces intrigues destinées à éliminer un concurrent à la course au pouvoir pour mieux en détruire le vainqueur. C’est le thème de la vengeance. Le lecteur sera libre de se retrouver dans la simplicité des gens de la vigne ou dans l’arrogance des assoiffés de pouvoir et s’amusera de certaines visions du monde politique et des médias, pas plus éloignées que cela des réalités.
La vengeance précoce d’une enfant surdouée n’aura de cesse de briser le petit garçon qui l’a jadis humiliée et qui deviendra un politicien déshumanisé. L’ombre du pouvoir imprégnée de calculs, mépris, enrichissements, médisances et jalousies sera heureusement éclairée par le bon sens et la solidarité des gens de la vigne. Deux mondes se juxtaposent, l’un haineux ou arriviste et l’autre simple et besogneux. La destruction progressive d’une personnalité, a priori prometteuse, est amplifiée par d’habiles digressions symboliques et par le cynisme des médias qui assombrissent la fresque du pouvoir. Le style léché, la fine psychologie des personnages et l’intrigue elle-même sont de véritables appels à la lecture.

Découvrez un roman où se juxtaposent deux mondes : celui de la politique, haineux et arriviste, et celui de la vigne, plein de bon sens et de solidarité.

EXTRAIT

Ils ont pris un jet privé et même s’ils ne le montrent pas, leur satisfaction personnelle s’en trouve considérablement flattée. Un jet privé cela correspond à une certaine catégorie de puissance liée au compte en banque. C’est savoureux et donne cet air détaché et satisfait des biens repus. Une certaine suffisance aussi.
L’avion file droit, appliqué à tirer son trait si fugitif dans le ciel. On ouvre une bouteille de champagne. Les voix sont joyeuses, les rires s’excitent. Femmes, maîtresses, collaborateurs, enfants, courbettes, scandales étouffés ou à venir sont profondément enfouis sous les nuages frappés d’un blanc immobilisme. Tous les ans Jo leur mitonne une petite sortie pas piquée des vers, une escapade très secrète où est fermée à double tour la page de leur vie publique et professionnelle. Il a carte blanche et leur apporte sur un plateau tout ce qu’ils désirent de licite ou d’illicite avec une discrétion exemplaire. Des filles toujours. À chaque sortie des filles bien cachées derrière un but prétexte genre signature d’un contrat énorme, visite officielle, invitation bidon. Ce coup-ci, bien sûr il y aura les filles, c’est quasi obligatoire, mais il y aura beaucoup plus gros, beaucoup plus gros… Et ce ne sera pas un prétexte !
Ils dorment. Après l’excitation du départ, vite noyée dans les bulles, ils dorment d’un sommeil chaviré dans une moelleuse impatience.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jacques Papin est né à Paris en 1953 et vit dans les Vosges. Passionné d'équitation, directeur de centre équestre, formateur, dresseur, il a écrit de nombreux livres sur l'univers des chevaux. Dans Compte à rebours pour Monsieur X, Jacques Papin change de sujet et met à jour une intrigue machiavélique à travers laquelle on retrouve d’originales descriptions de la nature humaine.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie1 juin 2018
ISBN9782378730772
Compte à rebours pour Monsieur X: Roman

En savoir plus sur Jacques Papin

Lié à Compte à rebours pour Monsieur X

Livres électroniques liés

Fiction politique pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Compte à rebours pour Monsieur X

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Compte à rebours pour Monsieur X - Jacques Papin

    cover.jpg

    Table des matières

    Résumé

    Compte à rebours pour Monsieur X

    Dans la même collection

    Résumé

    L’histoire de France est parsemée d’intrigues, avouées ou non, dénoncées ou cachées, qui ont influencé son cours au fil des siècles. Dans « Complot de sable », le lecteur est amené à suivre une de ces intrigues destinées à éliminer un concurrent à la course au pouvoir pour mieux en détruire le vainqueur. C’est le thème de la vengeance. Le lecteur sera libre de se retrouver dans la simplicité des gens de la vigne ou dans l’arrogance des assoiffés de pouvoir et s’amusera de certaines visions du monde politique et des médias, pas plus éloignées que cela des réalités.

    La vengeance précoce d’une enfant surdouée n’aura de cesse de briser le petit garçon qui l’a jadis humiliée et qui deviendra un politicien déshumanisé. L’ombre du pouvoir imprégnée de calculs, mépris, enrichissements, médisances et jalousies sera heureusement éclairée par le bon sens et la solidarité des gens de la vigne. Deux mondes se juxtaposent, l’un haineux ou arriviste et l’autre simple et besogneux.

    La destruction progressive d’une personnalité, a priori prometteuse, est amplifiée par d’habiles digressions symboliques et par le cynisme des médias qui assombrissent la fresque du pouvoir.

    Le style léché, la fine psychologie des personnages et l’intrigue elle-même sont de véritables appels à la lecture.

    Jacques Papin est né à Paris en 1953 et vit dans les Vosges Passionné d'équitation, directeur de centre équestre, formateur, dresseur, il a écrit de nombreux livres sur l'univers des chevaux.

    Dans « Compte à rebours pour Monsieur X », Jacques Papin change de sujet et met à jour une intrigue machiavélique à travers laquelle on retrouve d’originales descriptions de la nature humaine.

    Jacques Papin

    Compte à rebours pour Monsieur X

    Roman

    ISBN : 978-2-37873-077-2

    Collection Blanche : 2416-4259

    Dépôt légal mai 2018

    © couverture Ex Aequo

    © 2018 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

    Toute modification interdite.

    Editions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    1

    Très apprécié par la richesse de ses jours fériés, le mois de mai 2011 ronronne paisiblement sous la caresse du printemps. Il sera certainement moins célèbre que son grand-père, le 1968ème après Jésus Christ, mais son réveil fera tout de même beaucoup de bruit. À Paris, dans un quartier où les boutiques sont chères et les passants bien habillés, on ferme les volets.

    L’appartement a les couleurs de l’expérience, cette teinte sérieuse des grands arbres sagement poussés et transformés en meubles pour la seule satisfaction de l’être humain. Une seule chambre au lit défait paraît servir. Les autres sont froides d’inutilité. Quelques générations d’araignées noires ont même pu y tisser leurs toiles dans les coins en toute quiétude. D’ailleurs, si l’on regarde bien, l’une d’elles est en train de s’activer à cette besogne en se fichant pas mal du passé, du présent ou du futur. Une autre fait de même dans le grand salon, entre deux livres de la riche bibliothèque qui orne, comme dans tous ces appartements parisiens où la culture aime s’exposer, un pan entier de mur. En ouvrant ces livres, à une certaine résistance, on se rend compte que beaucoup sont alignés là pour faire joli. Innocente, l’araignée descend sur son fil, frôle sans sourciller le talent de Victor Hugo et a le malheur d’interrompre sa course sur le dos d’un grand ouvrage tout blanc où sont racontées des histoires d’explorateurs dans la neige.

    Un homme est assis dans un large fauteuil de cuir. Ameublement cossu ni très original, ni très inventif. Table en chêne aussi lourde que la commode assortie, tableaux à ne retirer sous aucun prétexte si on ne veut pas avoir à repeindre entièrement le mur qui les supporte. Visages sévères au dédain d’un autre temps.

    L’homme a vu l’araignée descendre et s’arrêter sur le dos du livre blanc. Il se lève et se dirige vers celle qui, dommage pour elle, ne se doute de rien, son cerveau n’étant pas du tout conçu pour appréhender les mystères du comportement d’une espèce animale ne possédant que deux pattes pour se déplacer. Penché en avant, il se concentre en passant un bout de langue entre ses lèvres puis d’une pichenette précise, envoie la pauvre bête dans les airs. Elle dessine sa courbe et revient, recroquevillée au bout de son fil, comme morte. Mais l’homme, lorsqu’il s’agit d’écraser quelqu’un, a de l’expérience. Une expérience redoutable. Il sait qu’elle fait semblant. Alors il saisit son briquet et, tranquille, sans toucher au livre surtout, brûle vive la pauvre araignée qui a fait l’effort instinctif de se recroqueviller pour rien.

    Après une pensée amusée pour Jeanne d’Arc, l’homme remet son briquet dans sa poche et revient s’asseoir. Sûr, cette araignée n’était pas une sainte et ne méritait pas ce sort injuste. Il rigole tout seul, intérieurement, de sa tournure d’esprit un peu débile. Puis il redevient pensif, sombre, comme s’il attendait un évènement grave. Allumant une cigarette, il s’aperçoit que sa main tremble.

    Attente angoissée parce qu’il a fait fort, très fort au point que les livres, les meubles patinés, les tableaux n’existent plus sous son regard. Malgré des années de terrain où ses émotions ont été labourées de long en large, jusqu’à ne plus jamais paraître sur son visage, une sourde angoisse tord ses tripes.

    Il regarde sa montre. Normalement…

    11 heures. La nuit noire de Paris est toujours frustrée de ne jamais toucher les trottoirs veillés par une armée de lampadaires. Malgré le double vitrage, on entend passer les voitures dans l’avenue. Seul le vrai parisien n’entend plus cette vie sur roulettes.

    Un grand écran plat prend vie dans la pièce. Frénétique, l’homme a appuyé sur le bouton de la télécommande. Dompter sa peur et son impatience, tenir le coup. Mais non, il n’y a pas de faille. Impossible de se faire piquer. Il a l’expression dure de détenir un terrible secret.

    Minuit. Le trafic est moins dense, mais du coup les accélérations sont plus fortes, plus soudaines. Parfois on entend crisser les pneus comme dans une poursuite de film américain.

    Il devrait téléphoner.

    Silence. Une lourde moiteur pèse de plus en plus sur sa nuque. Il n’a plus besoin de son briquet pour passer d’une cigarette à l’autre.

    Ce serait le comble d’attraper un cancer du poumon maintenant. Cinq ans de répit maximum. Soupir perdu dans un nuage de fumée. « Impossible » se dit l’homme, bien convaincu que le cancer ne toucherait jamais ces cinq ans qui avaient pour lui une signification qui ne pouvait convenir à aucun autre. Son portable sonne dans sa main. Il manque d’en faire tomber la cigarette qu’il était en train d’allumer.

    C’est lui.

    Une étreinte le saisit, désagréable comme à la lutte lorsqu’on est pris, incapable de se libérer de l’étau dominateur de l’adversaire. Trois sonneries puis on coupe. Soudain, la réalité de ce qu’il a fait est là, emballe son cœur et sa respiration, jette son sang au bout de ses doigts. Le gouffre de son aboutissement s’ouvre sous ses pieds, aussi oppressant que l’était son attente alors qu’il se voyait glorieux sur la voie de la réussite. L’émotion a envahi le salon, l’araignée carbonisée fait une petite poussière insignifiante sur le parquet. Une accélération foudroyante tire un grand trait sur ce qui aurait pu se transformer en malaise. L’homme refait surface. Tout se précipite dans sa tête. Soudain la cause de son émoi apparaît à l’écran.

    — Le con !

    2

    L’affaire a surgi comme un diable à ressort de sa boîte. Du plus tendre au plus brutal, les gestes sont restés en suspens. Du plus gentil au plus blessant, les mots ont fait silence. Les yeux sont restés longtemps écarquillés de stupeur. Le tsunami médiatique a tout balayé sur son passage et le soleil du matin trouve le petit microcosme parisien atomisé par un torrent de délicieuse et perverse stupéfaction. Voir l’encore présumé innocent passer en boucle à la télévision fascine.

    Un ex-ministre très content d’être encore reconnu dans la rue, une blonde journaliste en pleine ascension, un écrivain célèbre avec une queue de cheval, un conseiller en communication qui rayonne de bonheur, tous s’apprêtent à passer une de ces soirées destinée à flatter leur intellect. À partir d’un sujet choisi, ils vont unir leurs esprits (qu’ils considèrent comme faisant partie des plus brillants de Paris) dans une ronde de réflexions et d’idées plus subtiles les unes que les autres afin d’en tirer une analyse magistrale, chef-d’œuvre de finesse et de culture mélangées.

    Ils se retrouvent régulièrement à l’ombre de la Tour Eiffel, pas loin de l’appartement où la famille araignée a enfilé ses habits de deuil. Personne ne cache son plaisir d’avoir à partager une actualité aussi enivrante.

    — Il était pourtant prévenu, c’est inconcevable.

    — Vous vous rendez compte, la descente aux enfers. Inouï, absolument inouï.

    — Comment peut-il supporter ça ?

    — C’est un roc, il est indéboulonnable.

    — Quand même, sa famille, ses enfants, le truc horrible quoi !

    — À cet âge-là, à ce poste-là… non, pour moi c’est irréel.

    — Ça fait étalon fou.

    — À mon avis, l’étalon ne doit plus trop se cabrer à l’heure actuelle.

    Rires réservés, on se regarde.

    — Qu’est-ce qui peut bien se passer dans sa tête actuellement ?

    — C’est vrai qu’ailleurs il ne doit plus rester grand-chose. Il a dû passer de la jouvence aux mille regrets.

    — Vous imaginez le cauchemar ?

    On imagine. La fausse compassion cache encore la délectation. Le ministre prend l’air imprégné, un peu doctoral de celui qui a touché aux arcanes du pouvoir et sait passer au-dessus des émotions.

    — Quand on pense au destin qui l’attendait…

    — Pile un an avant les élections !

    Soupirs partagés sur le thème d’un surréalisme qui dépasse les limites de l’entendement.

    — Vous vous rendez compte, se saborder aussi stupidement.

    — Il va se suicider. Moi, je ne pourrai pas…

    Un ange passe. Beaucoup ont été abasourdis par la nouvelle. Énormément s’en trouvent réjouis. Le conseiller en communication savoure la bonne aubaine. Le principal danger pour son poulain s’est effacé de lui-même, d’une façon qu’il n’aurait jamais pu imaginer, lui dont le cerveau est réputé pour sa fertilité supérieure à la moyenne. Il a une tête de gagnant du loto.

    — Autant ça paraissait difficile avant, autant maintenant on a une autoroute devant nous.

    Le « On » fait référence à son équipe. Une dizaine de jeunes hyper diplômés de ces titres qui impressionnent sur une carte de visite, mais sur lesquels personne ne pourrait mettre un métier. Ce sont en fait des testeurs au même titre que ceux qui indiquent la pression des pneus ou la température du four. Il les envoie dans toutes les régions de l’hexagone, dans tous les milieux, toutes les professions et ils sont chargés, à travers les différentes informations captées, de rendre compte de ce que la population pense de leur poulain.

    — Il risque gros. Combien ? Dix ans ? Vingt ans ?

    — C’est pas possible.

    — Et sa femme qui le supporte !

    — Il ne m’inspire aucune pitié. Quand on connaît le bonhomme… »

    — Une savoureuse pitié, dit l’homme à la queue de cheval qui adore flatter les mots avec des raffinements d’orfèvre.

    À trois stations de métro de là, on ne fanfaronne pas. Du côté des couloirs de l’Assemblée Nationale, pour une fois très fréquentés, on aperçoit une ronde de vestes qui font la toupie. C’est comme si, juste avant de plonger pour voler au secours du noyé, on lisait sur une pancarte : « Attention crocodiles ! » On ne sait que faire, on évite soigneusement les caméras d’habitude prises d’assaut, on louvoie si une question vous attrape, on tremble de l’avoir peut-être un peu trop connu, on se pince pour cacher sa joie, on sourit à Pierre, on tape

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1