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L'homme qui a vu le diable !
L'homme qui a vu le diable !
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Livre électronique60 pages47 minutes

L'homme qui a vu le diable !

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À propos de ce livre électronique

GASTON LEROUX (1868-1927) est né à Paris, mais il grandit en Normandie et c´est au lycée de Caen qu´il obtiendra son baccalauréat de lettres. Ensuite il revient à Paris pour devenir avocat en 1890, métier qu´il exercera pendant trois ans, tout en rédigeant des comptes rendus de procès pour " L´Écho de Paris ", puis au " Matin ". Dans le premier il publia avec grand succès " Le mystère de la chambre jaune ". Lorsque paraissent en 1909 les premiers épisodes du " Fantôme de l'Opéra " dans les colonnes du quotidien " Le Gaulois ", Gaston Leroux est déjà en pleine gloire littéraire. Son personnage Joseph Rouletabille, jeune apprenti reporter à l'intelligence déductive hors du commun, qui apparaît pour la première fois dans " Le Mystère de la chambre jaune ", devient le héros d'autres romans tels que " Le Parfum de la dame en noir ", " Rouletabille chez le Tsar " et " Le Crime de Rouletabille ". En bon journaliste, lorsqu'il écrit " Le Fantôme de l'Opéra ", il sait un élément méconnu de la plupart des parisiens : une rivière souterraine traverse la capitale, la Grange Batelière, qui a causé bien du souci aux constructeurs du métropolitain et qui passe non loin de l'Opéra Garnier, dans le IXe arrondissement, un monument envoutant qui peut cacher une mine de mystère.
LangueFrançais
ÉditeurAB Books
Date de sortie8 mai 2018
ISBN9782291020677
L'homme qui a vu le diable !
Auteur

Gaston Leroux

Gaston Leroux (1868-1927), Studium der Rechtswissenschaft in Paris, bis 1893 als Anwalt tätig, zeitgleich literarische und journalistische Arbeiten, engagierter Kriminalberichterstatter für L'Écho de Paris und Le Matin (etwa über den Gerichtsprozess gegen den Anarchisten Auguste Vaillant oder über die Dreyfuss-Affäre), vehementer Gegner der Todesstrafe. Von 1896 bis 1906 Korrespondent in verschiedenen Ländern Europas, Afrikas und Asiens. Reportagen u.a. über die schwedische Antarktisexpedition von Nordenskjöld, den russisch-japanischen Krieg sowie über die Unruhen in Odessa, St. Petersburg und Marokko. 1907 erscheint mit "Le Mystère de la Chambre jaune" (dt. Das Geheimnis des gelben Zimmers) ein Kriminalroman, der zum Klassiker seines Genres avanciert. Dem deutschsprachigen Publikum ist Gaston Leroux vor allem durch seinen 1910 erschienenen Roman "Le Fantôme de l'Opéra" (dt. Das Phantom der Oper) bekannt geworden. Im selben Jahr publiziert Le Matin in 161 Folgen seinen Fortsetzungsroman "La Reine du Sabbat". Dieser "roman noir fantastique" ist "das absolute Meisterwerk" (Alain Fuzellier) des 1927 verstorbenen Autors, dessen Romane seit einigen Jahren in Frankreich eine Renaissance erleben.

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    L'homme qui a vu le diable ! - Gaston Leroux

    L'Homme qui a vu le diable

    Gaston Leroux

     Copyright © 2018 by OPU

    Chapitre 1

    Le coup de tonnerre fut si violent que nous pensâmes que le coin de forêt qui poussait au-dessus de nos têtes avait été foudroyé et que la voûte de la caverne allait être fendue, comme d’un coup de hache, par le géant de la tempête. Nos mains se saisirent au fond de l’antre, s’étreignirent dans cette obscurité préhistorique et l’on entendit les gémissements des marcassins que nous venions de faire prisonniers. La porte de lumière qui, jusqu’alors, avait signalé l’entrée de la grotte naturelle où nous nous étions tapis comme des bêtes, s’éteignit à nos yeux, non point que l’on fût à la fin du jour, mais le ciel se soulageait d’un si lourd fardeau de pluies qu’il semblait avoir étouffé pour toujours, sous ce poids liquide, le soleil.

    Il y avait maintenant au fond de l’antre un silence profond. Les marcassins s’étaient tus sous la botte de Makoko. Makoko était un de nos camarades, que nous appelions ainsi à cause d’une laideur idéale et sublime qui, avec le front de Verlaine et la mâchoire de Tropmann, le ramenait à la splendeur première de l’Homme des Bois.

    Ce fut lui qui se décida à traduire tout haut notre pensée à tous les quatre, car nous étions quatre qui avions fui la tempête, sous la terre : Mathis, Allan, Makoko et moi.

    – Si le gentilhomme ne nous donne pas l’hospitalité ce soir, il nous faudra coucher ici…

    À ce moment, le vent s’éleva avec une telle fureur qu’il sembla secouer la base même de la montagne et que tout le Jura trembla sous nos pieds. Dans le même temps, il nous parut qu’une main soulevait le rideau opaque des pluies qui obstruait l’entrée de la caverne, et une figure étrange surgit devant nous, dans un rayon vert.

    Makoko m’étreignit le bras :

    – Le voilà ! dit-il.

    Je le regardai.

    Ainsi, c’était celui-là que l’on appelait le gentilhomme.Il était grand, maigre, osseux et triste. La pénombre fantastique, le décor exceptionnel dans lequel il nous apparaissait contri­buaient même à le rendre funèbre. Il ne se préoccupait point de nous, ignorant certainement notre présence. Il était resté debout, appuyé sur son fusil, à l’entrée de la grotte, dans le rayon vert. Nous le voyions de profil : un nez fort, aquilin, un nez d’oiseau de proie, une maigre moustache, une bouche amère, un regard éteint. Il était nu-tête ; son crâne était pauvre de cheveux ; quelques mèches grises tombaient derrière l’oreille. On n’aurait pu dire exactement l’âge de cet homme ; il pouvait avoir entre quarante et soixante ans. Il avait dû être remarquablement beau, au temps où il y avait encore de la lumière dans cet œil glacé, au temps où ces lèvres de marbre souriaient encore : d’une beauté dominatrice et funeste. Je ne sais quelle sorte d’énergie terrible se cachait encore sous les lignes effacées de cette manière de spectre ; l’impression devait nous en être donnée par le profil aigu et l’arcade sourcilière profonde ; et surtout par ce front découvert, aux rides ardentes, accusatrices de passions farouches. L’homme était habillé d’un vieux complet de velours marron fort usé. Il avait de grandes bottes qui lui montaient à mi-cuisse. Mon regard, en descendant le long de ces bottes, rencontra quelque chose que je n’avais point aperçu tout d’abord et qui était entré dans la caverne en même temps que l’homme ; c’était une sorte de chien sans poils, à l’échine huileuse, bas sur ses pattes et qui, tourné vers nous, aboyait. Mais nous ne l’entendions pas ! Ce chien était, de toute évidence, muet, et il aboyait contre nous, en silence.

    Tout à coup, l’homme se tourna vers le fond de la caverne et nous dit, sur un ton empreint de la plus exquise politesse :

    – Messieurs, vous ne pouvez rentrer à La Chaux-de-Fonds,

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