Juliette et Roméo: Roman jeunesse
()
À propos de ce livre électronique
Juliette, 16 ans, est la fille du commandant du pénitencier. Elle est fiancée à un officier deux fois plus âgé qu’elle pour lequel elle n’éprouve aucun sentiment amoureux. Roméo, 22 ans, est un bagnard condamné aux travaux forcés. Franc et charmeur, il est souvent victime de son incorrigible impétuosité. Tout les sépare mais, un soir, leurs destins se croisent.
Un amour impossible ? Et pourtant…
Dans ce roman plein de surprises et de rebondissements, Yves-Marie Clément revisite le Roméo et Juliette de Shakespeare, et plonge ses lecteurs et ses lectrices dans une version tropicale de cette ode à l’amour qui invite à transcender les différences.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yves-Marie Clément est né à Fécamp en Normandie. Écrivain voyageur, il est l’auteur de plus d’une centaine d’ouvrages, surtout destinés à la jeunesse. Il rencontre souvent ses lecteurs dans les classes et les bibliothèques, et participe à de nombreux salons du livre en France et à l’étranger. Ces mots de Sénèque pourraient illustrer la plupart de ses combats : « La véritable sagesse consiste à ne pas s’écarter de la nature, mais à mouler notre conduite sur ses lois et son modèle. »
En savoir plus sur Yves Marie Clément
La peau noire des anges: Un roman d'apprentissage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Or assassin: Enquête en Guyane Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTerminal 2A: Un roman noir à glacer le sang Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe réveil de Zagapoï: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTerminal 2A - L'Or assassin: Deux best-sellers réunis dans un unique volume inédit ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Juliette et Roméo
Livres électroniques liés
PCA par ci, PCA pas là !: Regards croisés sur le plan de continuité d’activité Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRedonner un sens à sa fonction de cadre intermédiaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe travail et nous: Historiette et textes courts pour relativiser la valeur "Travail" Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationProblèmes et politiques économiques Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationManager : tout un art... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe bonheur des uns fait le bonheur des autres: Une ode à l'optimisme ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa COLLABORATION INTERPROFESSIONNELLE EN SANTE ET SERVICES SOCIAUX Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEnsemble, valorisons l'ODD 17 en pratiques !: L’alchimie du bien commun : Actes des Ateliers et de la Cérémonie de (Re)Connaissance du 01/10/2020 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe modèle Mundell-Fleming: Au cœur de la macroéconomie internationale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCap sur la gouvernance des PME: Guide (Droit belge) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFemme-S: Libres - La liberté d'être unique aux multiples facettes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLevons-nous: Être dirigeant au XXIe siècle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOnze défis à relever pour mieux vivre dans le monde d'aujourd'hui Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNos préférences sous influences: Les mécanismes psychologiques qui guident nos choix Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVous pouvez guérir votre coeur: Comment trouver la paix après une rupture, un divorce ou une mort Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDuel avec un séducteur: Histoire d'un harcèlement au travail Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDans la peau d'un pervers narcissique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'intuition ches les femmes d'affaires : Les intuipreneures Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe management du cabinet d'avocats: De la croissance à la durabilité (Droit belge) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationStress, santé et performance au travail, 2e édition: De la compréhension à l'action Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL' ETALONNAGE ET LA DECISION PSYCHOMETRIQUE, 2E EDITION: Exemples et tables Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Groupe de codéveloppement professionnel Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe travail à l'épreuve des nouvelles temporalités Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGouvernance communautaire: Innovations dans le Canada français hors Québec Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDonnez du sens, il vous le rendra: La pertinence du management et de la communication à l’ère de Twitter, de Snapchat et de la génération Z Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPsychologie du travail et nouveaux milieux de travail: Actes du quatrième Congrès international de psychologie du travail de langue française Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes voix des femmes: Contre les violences sexuelles envers les femmes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Créatorat: Un nouveau paradigme pour la vie en société Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne révolution: Récit décalé sur le monde du travail Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
L'Histoire pour jeunes adultes pour vous
La Comtesse Captive Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Petite Histoire de France: Illustrations par JOB Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le château dangereux Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationIvanhoé Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMoby Dick Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Pour toujours et à jamais: un conte bisexuel pour ados Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Mines du roi Salomon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Juliette et Roméo
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Juliette et Roméo - Yves-Marie Clément
Brigitte
10000000000001B8000002B4D9067BAF5FD3FE13.jpgActe I
Vieilles paroles de l’Indien Sabayo
Avant l’arrivée des Blancs, il n’y a rien que la jungle, le fleuve et les rivières. Les rivières bordent nos villages. Nous vivons en paix avec les autres tribus indiennes depuis de longues années. Oui, nous vivons en paix.
Mais un matin, ils arrivent (je veux dire les Blancs). Ils sont armés. Nous ne leur livrons pas bataille car nos ancêtres ont déjà rencontré leur peuple par le passé, et ils se sont bien entendus. Ils ont échangé des cadeaux, chacun de sa culture. Nous leur avons donné des plantes, des objets de terre cuite, de vannerie, des tissus. Les Blancs nous ont fait découvrir l’alcool fort, les outils en métal, les perles de couleur pour faire les colliers et les armes à feu.
Nous pensions que les Blancs allaient retourner chez eux, mais voilà qu’ils préfèrent rester. Ils choisissent le meilleur emplacement pour leurs habitations. Ils rasent les grands bois entre la crique Balaté et la crique Saint-Laurent, ils brûlent les arbres. Puis ils fondent un village. Lorsqu’ils sont assez nombreux, ils tracent des routes, bâtissent des maisons, édifient une gigantesque prison qu’ils appellent le camp de la Transportation. Ils donnent à cette cité le nom de Saint-Laurent-du-Maroni en l’honneur du gouverneur de la Guyane, I’amiral Jules-Laurent Bodin.
Pendant cent ans, les bagnards arrivent. De gros bateaux les débarquent sur le ponton de bois, qui est maintenant tout rongé de vermine. Les soldats armés les accompagnent jusqu’aux cases et aux cellules où certains croupissent le reste de leurs jours. D’autres bagnards travaillent en ville, comme garçons de famille. D’autres encore coupent les arbres de la forêt – les Blancs ont décrété que la forêt appartient à l’État, ce qui nous fait bien rire car la forêt est notre Mère, elle n’appartient à personne. Les Blancs, surveillants et bagnards, se détestent. Il arrive même qu’ils se massacrent entre eux.
Les soldats agissent avec les bagnards pire qu’avec des tortues de terre. C’est la haine qui règne désormais sur la forêt et la cité. Entre la ville des Blancs et notre village, il passe deux rivières. La première porte le nom de crique Saint-Laurent. La seconde se nomme crique des Vampires, car il y a eu beaucoup de vampires à une époque. Et ils saignaient les zébus qui broutaient près des marais alentour.
Notre village est là. Sur la rive droite de la crique des Vampires. À marée montante, les eaux de l’océan remontent le Maroni, et les eaux du Maroni remontent la crique des Vampires. C’est le moment pour nous de mettre nos barques à l’eau et de partir à la pêche. C’est là précisément, près de la crique des Vampires, que se joue la grande tragédie. L’histoire de Juliette et de Roméo. C’est là que notre ancêtre les a aperçus pour la dernière fois. C’est le soir. La forêt commence son chant. Et le tonnerre roule au loin. Et les grenouilles singes répondent aux crapauds bœufs. Et, de parole d’homme, c’est la nuit que la forêt est belle. Les Esprits se réveillent. Maître Jaguar entre en chasse. Et les serpents grouillent sur le sol. C’est là que notre ancêtre les a aperçus pour la dernière fois…
Vous pouvez lire bien des histoires d’amour dans vos livres. Mais celle de Juliette et Roméo est différente. Elle est même plutôt spéciale. Roméo est une crapule, enfermée dans une case depuis des années. Il y croupit comme un rat puant. On pourrait croire qu’il va y crever. Mais il est solide et robuste. Juliette, voilà qu’elle débarque dans ce fichu pays de Guyane car son père est militaire. Elle est jeune. Pour elle, Saint-Laurent-du-Maroni, c’est un coin de ciel noir. Comment ne pas lui donner raison ?
À l’époque de notre ancêtre, la Guyane est une terre où se déchirent les hommes. Au cœur de cet enfer, voici donc l’histoire des deux amants.
Commission disciplinaire
Dans la grande cour du bagne, trois hommes balayaient la terre, soulevant un nuage de poussière rouge. Le capitaine avait ouvert la porte de son bureau. Malgré le ventilateur qui tournait à plein régime, l’air chaud et saturé d’humidité ne parvenait pas à se rafraîchir. Il trempa la plume de son stylo dans la petite bouteille d’encre et signa l’ordre de punition :
Le nommé Arcangeli Roméo, numéro de matricule 37 312, demande de punition pour le motif suivant : manquement à l’appel du soir et outrage au lieutenant Dolympe, surveillant militaire.
Punition : 45 jours de cellule dont 30 au pain sec et à l’eau, en l’attente de la décision du prochain tribunal maritime spécial, qui se réunira et rendra justice.
La villa de Juliette
Le vent retenait son haleine.
Il n’y avait pas grand monde dans les rues, un peu comme chaque jour car, sous les tropiques, l’après-midi, même les chiens jaunes dorment à l’abri d’un arbre. On les croirait morts, abattus de fatigue et de chaleur écrasante ; la langue leur pend, la moiteur coule entre leurs côtes décharnées. C’est seulement le soir, quand souffle l’alizé, qu’ils reprennent vigueur. Le sang de vêpres rafraîchit leurs veines, l’estomac les rassemble. Les meutes se forment, et les voilà en bandes conquérantes, crocs dehors, qui écument la ville.
Dans cette torpeur, Juliette et son père entrèrent dans le jardin de la villa de l’administration pénitentiaire.
Un léger grincement de gonds. Le commandant de Laguillonnie poussa d’un geste mesuré la porte à battants de sa nouvelle demeure. Une nuée de cafards surpris par la lumière vive de cet après-midi étouffant se faufila sans bruit dans les recoins de la pièce et se dissimula sous les plinthes creusées par les termites. Juliette frissonna.
M. de Laguillonnie fit deux pas dans la pièce principale aux murs peints de blanc, dans cette grande salle vide de tout mobilier. Il se passa la main sur le ventre. L’index glissa entre deux boutons de la chemise coloniale, l’ongle gratta nerveusement l’estomac où coulait une perle de sueur. Il s’exclama, prenant sa