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Les Affligés: Volume 3 : Révélation
Les Affligés: Volume 3 : Révélation
Les Affligés: Volume 3 : Révélation
Livre électronique434 pages6 heures

Les Affligés: Volume 3 : Révélation

Par M.I.A

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À propos de ce livre électronique

Après un long périple à travers la région hostile d’Undin, durant lequel Naryë et ses compagnons ont franchi une succession d’obstacles, tous ont rejoint Ulemus, étape ultime de leur voyage commencé presque cinq mois plus tôt.
Leur objectif : atteindre la huitième strate, située sous les plus anciennes ruines de la Ville Interdite, en espérant y trouver de quoi combattre l’Affliction et la perte progressive du Don.

Avec l’aide des trois Protecteurs envoyés par Coline et celle d’Aremun, le familier de Senbi, le groupe s’engage dans une descente semée d’embûches. L’obscurité oppressante, les gouffres mortels, les secousses provoquées par le volcan Jawah et la troupe de mercenaires lancée à la poursuite des quinze voyageurs sont autant de difficultés à surmonter. Tandis que l’épuisement, la soif et la peur s’emparent d’eux, une mystérieuse créature apparemment invincible les prend en chasse.

L’Observatrice et ses alliés n’ont d’autre choix que de fuir vers les profondeurs, sans pouvoir utiliser pleinement leur magie, au risque d’y perdre leur santé mentale. Car l’ivresse du Don ronge les membres du groupe, un à un, et ils ne disposent que de quelques heures pour accomplir leur destinée.
En bas, dans les ténèbres, la cause originelle des temps sombres attend de leur être révélée.
Mais quel prix devront-ils tous payer pour satisfaire la vision de Naryë ?

Après « Isolation » et « Désolation », « Révélation » est le dernier volume de la trilogie Fantasy de M.I.A, « Les Affligés ».

LangueFrançais
Date de sortie19 déc. 2016
ISBN9782370115096
Les Affligés: Volume 3 : Révélation
Auteur

M.I.A

Le pseudo M.I.A (« Missing In Action ») concrétise la rencontre de deux amis passionnés de littérature, de cinéma, et d'actualité politique, pour ne citer que quelques points communs évidents.La méthode de travail choisie pour l'écriture de ce roman est particulière, car près de 1500 kilomètres nous séparent : qui pourrait penser que « Rémoras » et « La Trappe » ont été intégralement pensés, construits et rédigés à distance, grâce à Internet ?

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    Les Affligés - M.I.A

    cover.jpg

    LES AFFLIGÉS

    Volume 3 : Révélation

    M.I.A

    Published by Éditions Hélène Jacob at Smashwords

    Copyright 2016 Éditions Hélène Jacob

    Smashwords Edition, License Notes

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    © Éditions Hélène Jacob, 2016. Collection Fantasy. Tous droits réservés.

    ISBN : 978-2-37011-509-6

    Aux deux femmes qui m’ont quittée cette année et qui me manquent terriblement. Leur départ a marqué l’écriture de ce neuvième livre.

    Je vous aime…

    Hélène

    Résumé des volumes précédents

    Volume 1 : Isolation

    Les cinq régions de la République de Dor-Thimlin – Alcin, Tolbin, Librin, Isandrin et Kilmin – vivent depuis le début des temps sombres, datant de presque un siècle, dans une grande confusion sociale et politique dont les origines réelles sont troubles et presque oubliées.

    Confrontée à l’Affliction – un mal qui transforme les citoyens en êtres dénués de morale et de conscience, et les renvoie à l’état quasi sauvage – et à la perte progressive du Don – l’énergie magique dont étaient originellement dotés de nombreux habitants –, la population s’est peu à peu retranchée dans les cinq villes majeures du pays, chacune essayant de subsister dans des conditions de vie difficiles et subissant une terrible isolation.

    L’Assemblée des Sages – qui tente de gouverner la République tant bien que mal sans que jamais ses membres ne quittent la capitale, Aldal, pour des raisons de sécurité – est incapable de trouver des solutions. Elle est constituée de dix représentants issus des cinq guildes ancestrales aujourd’hui très affaiblies : les Observateurs, les Guérisseurs, les Manipulateurs, les Ensorceleurs et les Invocateurs. Chaque faction provient de l’une des cinq régions.

    Parmi les Sages, une Observatrice, chez qui le Don est resté relativement puissant, reçoit une vision répétée et particulière qui la convainc que la solution de tous leurs maux se trouve à Ulemus – ville minière de la région maudite et abandonnée d’Undin –, que les humains ont quittée des décennies plus tôt, peu de temps après l’apparition de l’Affliction, en raison de conditions de vie trop dangereuses.

    Dans cette vision, Naryë se trouve au cœur de la cité, sous la surface, accompagnée de onze compagnons qu’elle parvient à identifier grâce au Don. Contre l’avis de certains des Sages, elle quitte Aldal pour un long périple qui va lui permettre, avec son fils adoptif Amior, de rechercher ces dix autres personnes aux quatre coins de la République.

    Durant leurs seize semaines de voyage à travers les cinq régions, elle recrute : Elaliel, diseuse de bonne aventure ; Apis, vieux Guérisseur isolé dans sa tour et ancien amant de Naryë ; Hedine, petite fille presque recluse ; Caradog, prisonnier sur l’île de Rochenoire ; Sabrar et Gilar, jumeaux voleurs ; Xenophanes, nain forgeron ; Sophoniba, guerrière garde du corps ; Senbi, jeune fleuriste étrangement douée ; et Nekho, charpentier condamné pour meurtre à une vie d’exil. Tous – à l’exception d’Amior et de Caradog – sont porteurs du Don, qu’ils en soient conscients ou non.

    Mais dans un monde désorganisé où les guildes n’instruisent plus personne depuis longtemps, la maîtrise de l’énergie magique est rare. Les compagnons de Naryë sont, au mieux, inefficaces ; au pire, involontairement dangereux. L’Observatrice va devoir leur apprendre en quelques semaines les connaissances de toute une vie, avec l’aide d’Apis et de ses précieuses archives, véritable encyclopédie de Dor-Thimlin qu’il a lui-même rédigée pendant plus de trente ans afin que le passé ne se perde pas totalement. Elle va aussi devoir leur enseigner la coopération, essentielle s’ils veulent survivre aux dangers qui les guettent.

    Durant son long voyage, Naryë prend vite conscience que sa mission ne plaît pas à tout le monde : incidents et pièges se multiplient, rendant cette quête plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. Elle-même perd progressivement la vue, payant le prix de son Éveil – l’étape majeure d’évolution que connaissent certains porteurs du Don –, grâce auquel elle a reçu sa vision initiale.

    Alors que le groupe s’apprête à contourner la Muraille Interdite pour entrer sur le territoire d’Undin par le sud, Naryë est contrainte de modifier ses plans en raison d’une attaque d’Affligés qui fait plusieurs blessés. Tous remontent vers le nord et se préparent à traverser la passe de Gabarak, un large bras de mer où personne ne se risque plus depuis longtemps, en raison de sa terrible réputation. Ils s’installent pour quelques jours à Khederen, un ancien village de pêcheurs presque déserté, pour organiser la suite de leur périple et prendre connaissance des archives.

    Naryë trouve le réconfort auprès d’Apis – qu’elle n’a jamais cessé d’aimer depuis qu’elle l’a quitté sans explications dix ans plus tôt –, mais son Éveil s’accomplit et la laisse définitivement aveugle, alors que la partie la plus difficile de sa quête ne fait que commencer.

    Volume 2 : Désolation

    Les douze voyageurs franchissent la passe de Gabarak dans des conditions épouvantables, victimes d’une tempête en apparence inexplicable qui détruit leurs deux embarcations. Tous parviennent à rallier le rivage d’Undin, mais ils s’échouent en quatre points différents de la côte, privés d’une grande partie de leur équipement. Chaque groupe ignore le sort des trois autres et tous doivent choisir leur route au cœur d’une région hostile qu’ils ne connaissent que vaguement, grâce aux quelques informations fournies par les livres d’Apis, en espérant se retrouver à Ulemus. Autour d’eux, les volcans se réveillent et compliquent un peu plus leur voyage ; nourriture et eau potable se font rares ; certains membres sont blessés ou très affaiblis ; enfin, des ennemis inconnus au Don puissant les prennent en chasse.

    Naryë perçoit une perturbation étrange dans l’air toxique d’Undin, Apis doit combattre ses vieux démons, Senbi invoque un familier sans le vouloir, Nekho dompte sa peur de la magie et s’impose comme un meneur parmi ses compagnons, Gilar et Elaliel se découvrent une attirance mutuelle qu’elles gardent secrète, alors que Sabrar et Sophoniba – seuls durant deux semaines, au cours desquelles la jeune femme prend conscience qu’elle possède de grands pouvoirs de mimétisme, canalisation et renvoi – nouent peu à peu une véritable relation amoureuse, malgré leur différence d’âge. Caradog s’attache toujours plus à Hedine, dont la puissance se révèle colossale pour une enfant, et Xenophanes décide enfin d’embrasser son statut d’Ensorceleur, en découvrant qu’il est notamment capable de manifester le Don dans le domaine de la transmutation. Amior, quant à lui, accepte difficilement l’idée que Gilar ne partagera jamais les sentiments qu’il éprouve pour elle et supporte de moins en moins son statut particulier dans le groupe, celui d’humain « normal » utilisé pour une cause qui ne le concerne pas directement et qu’il a choisi de soutenir pour de mauvaises raisons.

    Avec l’aide des Protecteurs Adhath, Willarg et Elleth – descendants des anciens mineurs de la région, victimes d’une étrange maladie qui les défigure et leur retire tout espoir de quitter un jour la presqu’île – envoyés par Coline, chef de leur petit village, les douze voyageurs parviennent péniblement à atteindre les ruines d’Ulemus et le groupe se reforme, désormais complété par trois nouveaux membres.

    Malgré les embûches semées sur leur chemin par les mercenaires de la mystérieuse « Confrérie » et les pièges naturels dont regorge Undin, Naryë et ses compagnons doivent poursuivre leur quête. L’ultime partie de leur voyage va se dérouler sous terre : tous doivent descendre jusqu’à la dernière strate de la Ville Interdite, au plus profond des ruines englouties – destination annoncée par la vision initiale de l’Observatrice, cinq mois plus tôt –, pour enfin comprendre la raison de leur présence en ce lieu maudit.

    Le temps presse : le volcan Jawah menace d’entrer en éruption ; les envoyés de la Confrérie, toujours plus nombreux, se rapprochent rapidement de l’ancienne ville ; la perturbation ressentie par Naryë depuis leur arrivée sur la presqu’île s’avère être une forme étrange et violente d’ivresse du Don qui affecte tous les porteurs, à l’exception d’Hedine, peu atteinte par ses effets.

    Épuisés, à peine remis de leurs précédentes épreuves, les quinze voyageurs s’apprêtent à s’engouffrer dans les profondeurs d’Ulemus afin d’y trouver la réponse à toutes leurs questions. Quel événement a provoqué les temps sombres et la perte progressive du Don ? Cette disparition est-elle irrémédiable ? Pourquoi l’Assemblée des Observateurs originelle est-elle subitement devenue celle des Sages, un siècle plus tôt ? Et, surtout, d’où vient l’Affliction et peut-elle vraiment être guérie ?

    1 – Hedine

    Quatre-vingt-cinq ans plus tôt

    Les Manipulateurs arrivèrent comme chaque année, bien après la tombée de la nuit, dans une suite de téléportations qui trouèrent l’obscurité régnant près du forum. La succession d’éclairs brillants qu’aucun passant n’aurait pu ignorer marquait officiellement l’entrée des émissaires de Lagam dans Aldal. Certains apparurent seuls, tandis que d’autres se matérialisèrent en se tenant par le bras, affichant ainsi, avec une désinvolture très calculée, la puissance naturelle des membres de leur guilde. Une double téléportation ne manquait jamais d’arracher quelques regards d’admiration aux citoyens de la capitale.

    La délégation se présentait invariablement la veille de l’ouverture des grands débats, une ou deux heures seulement avant minuit, alors qu’Ensorceleurs, Guérisseurs et Invocateurs mettaient un point d’honneur à entrer en ville avec plusieurs jours d’avance, afin de s’installer dans leurs quartiers réservés, prendre un peu de repos après leur long voyage à cheval et se tenir prêts pour le premier discours public.

    L’attitude des Manipulateurs alimentait donc bon nombre de conversations. Pourquoi frôler ostensiblement le retard, quand la date d’ouverture était connue de tous depuis un an ? Désir de se faire remarquer par la population, manque d’intérêt flagrant pour l’événement, ou envie de narguer l’Assemblée des Observateurs, qui organisait le Mois des Décisions ? Personne n’aurait osé formuler la question à voix haute. Les habitants les plus âgés racontaient qu’année après année, cet horaire d’arrivée reculait de quelques minutes, comme si les représentants de Librin s’amusaient à agacer leurs hôtes en jouant avec les termes du règlement officiel, tels des enfants insolents et indisciplinés.

    Devant ce comportement peu respectueux, les Observateurs restaient de marbre. À tour de rôle, durant toute la semaine consacrée à la réception des guildes extérieures, ils demeuraient sur l’esplanade réservée aux Manipulateurs, prêts à les accueillir jusqu’au dernier moment, comme l’exigeait le protocole. S’ils s’agaçaient de devoir patienter inutilement pendant des jours et des nuits, ils n’en montraient rien. Debout sur le carré de pierre blanche usée par des générations de téléportations, les bras croisés devant eux, ils attendaient le bourdonnement familier et la lueur qui l’accompagnerait. Cet étrange bras de fer psychologique durait depuis si longtemps que les citoyens d’Aldal auraient pu ne plus y prêter attention. Pourtant, on trouvait toujours quelques groupes de curieux pour assister à l’événement et le commenter avec un sourire gêné.

    Ce soir-là fut en tout point semblable à ceux des années précédentes. L’Observateur chargé de l’accueil en ces dernières heures vit une quinzaine d’individus apparaître devant lui en moins de vingt secondes. Quelques visages familiers et de nouveaux venus, bien plus jeunes. Des recrues récentes, de toute évidence.

    Il avança d’un pas, les doigts placés sur le cœur, s’inclina brièvement et déclara d’une voix claire, exempte de tout sentiment :

    — Aldal et l’Assemblée des Observateurs vous souhaitent la bienvenue. Votre présence nous honore.

    Le plus âgé des voyageurs, un homme bien bâti au visage creusé de rides profondes, répondit tout aussi sérieusement, en effectuant les mêmes gestes :

    — Lagam et la guilde des Manipulateurs vous remercient pour votre invitation et votre accueil.

    Quelques murmures de satisfaction se firent entendre parmi les passants alentour. Cette année encore, le Mois des Décisions se déroulerait normalement.

    ***

    Le groupe ne transportait qu’une quantité limitée de cordes et chacune d’entre elles devait être utilisée à bon escient. Willarg passa de longues minutes à choisir et arrimer la première, celle qui permettrait aux quinze compagnons de quitter la surface pour disparaître plusieurs pieds sous terre.

    — Vous verrez, après, c’est plus simple. Il y a des pentes et des vieux escaliers un peu partout. Mais là, impossible de sauter, on se briserait les jambes. L’important, une fois que vous toucherez le sol, c’est de ne pas vous éloigner. Pas plus de trois pas. Ne perdez surtout pas la corde de vue…

    Hedine, muette, tenait docilement la main de Caradog, comme Naryë le lui avait demandé. Devant et derrière elle, la file de ses amis formait une succession d’ombres mouvantes dans la quasi-obscurité. Au loin, une faible lueur grisâtre éclaircissait le noir du ciel, indiquant l’arrivée prochaine de l’aube ; mais lorsque le soleil se lèverait enfin, masqué par les nuages qui dissimulaient actuellement les lunes jumelles, les voyageurs ne seraient plus là pour profiter de sa lumière.

    L’enfant examina les auras des adultes, intriguée par les couleurs inhabituelles qu’elle découvrait chez chacun et qui luisaient faiblement. Les teintes bien particulières qu’elle pouvait normalement distinguer se ressemblaient presque toutes, à présent, dans un dégradé commun de rouges foncés et de marrons sans éclat. L’expression de la peur, de l’épuisement ou des douleurs causées par l’ivresse du Don, jugea-t-elle. Probablement un mélange des trois.

    Les silhouettes se retournaient souvent vers le sud-est, tandis que des murmures impatients s’élevaient de temps à autre. La nuit masquait le relief accidenté de la steppe de Misad et personne n’aurait pu discerner le moindre mouvement à plus de vingt pieds, mais Hedine savait parfaitement ce que chacun imaginait découvrir en regardant derrière lui : une dizaine de mercenaires en colère.

    Quelle que fût l’identité de ces individus, ils se montraient déterminés. En l’espace de deux semaines, ils s’en étaient pris à tous les membres du groupe, de diverses manières, principalement en faisant appel au Don. Leurs pouvoirs semblaient immenses et indiquaient que la troupe comptait au moins un Manipulateur et une Invocatrice, celle que le lynx de Senbi avait repérée quelques jours plus tôt. Sabrar et Sophoniba avaient aussi mentionné un Ensorceleur, mort alors qu’il tentait de s’en prendre à eux. Depuis, d’autres avaient sans doute rejoint les rangs de cette escouade mystérieuse.

    Pièges, nécromancie, ralentissement du temps, contrôle des insectes… Plusieurs représentants de diverses guildes s’étaient donné beaucoup de mal, jusqu’ici, pour tenter d’empêcher Naryë et ses compagnons de parvenir à Ulemus. À ces attaques s’ajoutaient celles qui s’étaient produites sur le continent, des semaines auparavant, ainsi que la tempête inexplicable ayant provoqué le naufrage des bateaux durant la traversée du bras de mer. L’Observatrice l’avait affirmé : un seul ennemi puissant orchestrait ces assauts multiples, pour une raison plus ou moins compréhensible. Le sous-sol de la Ville Interdite contenait quelque chose de secret ou de dangereux.

    Ou les deux…

    Hedine frissonna et sentit les doigts de Caradog exercer une pression plus forte sur les siens. L’ancien prisonnier parlait peu, mais se montrait vigilant en toutes circonstances.

    La voix de Willarg interrompit les réflexions de l’enfant.

    — C’est bon, je pense qu’on est prêts. Il faut allumer les autres torches et les répartir.

    Nekho, qui éclairait l’entrée du gouffre depuis que le Protecteur avait commencé à s’affairer, tendit son flambeau à Sophoniba, qui embrasa le sien. L’Ensorceleuse se tourna ensuite vers Gilar, troisième porteuse de lumière choisie par Naryë. Les deux femmes suspendirent un instant leur geste, lorsque leurs mains se frôlèrent, chacune jaugeant l’autre d’un air étrange. Hedine perçut un mélange d’hésitation et d’hostilité entre elles, sensation qui ne dura heureusement pas. La Manipulatrice s’empara de la torche, imita Sophoniba, puis laissa Adhath faire de même.

    L’Observatrice avait désigné les quatre personnes chargées d’éclairer les autres, quelques minutes plus tôt, sans vraiment justifier sa décision. La petite Guérisseuse trouvait néanmoins cette répartition assez logique : Willarg et Elleth devraient ouvrir la route en gardant les mains libres pour attacher et tenir les cordes ; Elaliel allait se concentrer sur la détection de pièges invisibles à l’œil nu ; Sabrar se chargerait en priorité d’aider Xenophanes à franchir les obstacles élevés ; Senbi s’occuperait de son familier ; Apis serait sollicité pour tout accès d’ivresse du Don et Amior assisterait sa mère, la plupart du temps. Elle-même monopoliserait l’attention de Caradog, en effectuant notamment la première descente avec le géant blond. L’ordre de passage déterminé pour chacun était précis et les consignes, parfaitement claires : respecter cette organisation, ne pas perdre de vue la personne située devant soi et vérifier fréquemment qu’on ne distançait pas celle que l’on précédait.

    L’enfant avait bien l’intention de se montrer disciplinée, malgré sa peur, et elle ne cessait de se rappeler son propre point de repère : Sophoniba. L’Ensorceleuse, placée juste derrière Sabrar, se tenait droite et immobile, apparemment détendue. La torche dans sa main gauche ne tremblait pas et la flamme bougeait à peine, crépitant doucement sous l’effet de la faible brise nocturne.

    La voix de Willarg fit presque sursauter Hedine quand il reprit la parole.

    — Je crois qu’on peut y aller. Elleth et Nekho, d’abord, comme convenu. Les autres, vous verrez bien le sol en arrivant, vous inquiétez pas. Ma femme va bloquer la corde du mieux possible, pour vous éviter de trop vous balancer et vous cogner dans les parois. Moi, je m’occupe de vous aider à placer comme il faut vos mains et vos jambes…

    La fillette ne distinguait pas bien ce qui se passait près du gouffre, mais elle entendit quelques grognements et des bruits de cailloux qui roulaient sur le sol. Puis, au bout d’une dizaine de secondes, la voix de la Protectrice, distante et légèrement étouffée :

    — C’est bon, il n’y a pas eu de nouvel effondrement ! Ça n’a pas bougé depuis la dernière fois, on dirait…

    Derrière Caradog, Gilar marmonna d’un ton sarcastique :

    — Voilà qui est rassurant…

    La file avança d’un pas, puis Hedine vit la lumière perdre de son intensité. La torche de Nekho venait de disparaître dans le trou. Xenophanes grommela :

    — Quand même… Devoir se tenir d’une seule main…

    Willarg lui répondit calmement :

    — Il sait quoi faire… Il a l’habitude de grimper et descendre des arbres, dans son travail…

    — On aurait pu attendre d’être en bas pour allumer ces torches. Ou il aurait pu jeter un sort… Une boule de feu ou je ne sais quoi…

    — Utiliser la magie dans l’obscurité, en risquant l’accident ?

    Le nain insista, prenant un ton presque agressif. Hedine le vit agiter un bras vers l’arrière de la file.

    — Une seule torche suffisait, dans ce cas. On aurait dû patienter pour s’occuper du reste. Ne pas mettre les trois autres en danger… Ils pourraient se casser le cou !

    — Cette première descente est la plus simple et la plus rapide. Si les plus agiles d’entre vous ne sont pas capables de s’en sortir avec un seul bras, autant rentrer à Ashill. Et puis, crois-moi… Plus on a de lumière tout de suite, mieux c’est… Dans pas longtemps, vous allez vous marcher sur les pieds, au fond de ce trou, et il y a des fosses pas loin… Ce serait dommage de perdre quelqu’un avant même qu’on…

    — C’est bon, pas la peine de me faire toute une leçon, j’ai compris…

    Hedine fut surprise par le comportement querelleur de Xenophanes, habituellement plutôt jovial, même lorsqu’il maugréait. Pourquoi intervenait-il ainsi au nom de ses compagnons, puisque ces derniers ne se plaignaient de rien ? Elle se souvint alors qu’il lui avait confié sa peur des espaces clos, tandis qu’ils discutaient pendant le voyage. Un aveu justifié, si l’on considérait maintenant son attitude envers le Protecteur.

    La file se déplaça une nouvelle fois. Elaliel suivit les consignes de Willarg et s’enfonça rapidement dans le gouffre. Le nain se montra moins docile et ne finit par obtempérer que lorsque Sabrar le menaça de l’attacher sur son dos, s’il ne se dépêchait pas de rejoindre les autres. On l’entendit invoquer tous les dieux durant sa descente, qui prit une quinzaine de secondes à peine.

    La voix d’Elleth résonna dans le trou.

    — Tout va bien, il est avec nous ! Tu peux envoyer le suivant !

    Willarg ne perdit pas de temps à écouter les grognements sonores de Xenophanes – manifestement peu d’accord avec l’affirmation précédente – et il s’occupa de Sabrar. Hedine se décala légèrement pour observer le jeune homme, qui fit preuve d’une grande décontraction. Il se laissa presque glisser le long de la corde, au risque de s’y blesser les mains, et ses cheveux roux brillèrent un instant sous la lumière émise par la torche de Sophoniba, avant de disparaître subitement.

    Lorsque Willarg lui fit signe d’avancer, l’Ensorceleuse prit un peu plus de temps que Sabrar pour trouver la bonne position. Hedine, dont le cœur battait soudain trop vite, à l’idée d’être la prochaine à descendre, la vit d’abord tendre le flambeau au Protecteur, afin de mieux assurer sa prise, puis le récupérer.

    — Attention de ne pas brûler la corde… Ne te précipite pas, desserre simplement les jambes, puis resserre-les. Ta main a juste besoin de suivre le mouvement, inutile de te cramponner… Ce n’est pas très haut, de toute façon…

    Sophoniba répondit à Willarg d’un petit signe de tête et écouta ses conseils, en écartant largement le bras qui tenait la torche. Les parois obscures du puits prirent une teinte chaude, presque dorée. Hedine ne quitta pas la flamme des yeux et sentit son ventre se nouer lorsque la lumière s’évanouit.

    Et si on restait coincés en bas ?

    — Allez, gamine… C’est à nous…

    L’enfant serra plus fort la main de Caradog, tout en fixant le filin des yeux. Deux personnes en même temps, cela faisait beaucoup. Son compagnon était grand, donc lourd. Elle-même ne pesait pas grand-chose, néanmoins…

    — Et si elle casse ?

    Willarg répondit à cette question en riant doucement.

    — Une corde tressée avec des fibres d’arbre à baeras ? Aucun risque… Si les fruits sont mauvais, on ne trouve pas mieux pour ce qui est de la résistance… Cette corde supporterait largement le poids de trois hommes.

    Hedine déglutit et acquiesça, subitement consciente qu’elle n’avait plus le choix. Reculer était inenvisageable depuis le jour où elle avait quitté ses parents et leur maison de Tesiosos. Depuis l’instant de sa rencontre avec Naryë et Apis, en vérité. Pourquoi ce constat tardif, alors que le temps des hésitations s’était enfui des mois plus tôt ?

    — On ne doit pas traîner, gamine. Viens, je vais te porter de ce côté-là…

    Caradog joignit le geste à la parole et la souleva sans le moindre effort, en la calant sur sa hanche. Willarg approuva ce choix.

    — C’est mieux que sur ton dos. Là, elle ne pourra pas basculer…

    Accrochée au cou de son ami et plaquée contre son torse puissant, Hedine ferma les yeux et se concentra sur la sensation rassurante que lui procurait le bras de Caradog, qui la maintenait fermement. Elle ne rouvrit les paupières qu’en entendant le Protecteur demander à Gilar de se tenir prête.

    Les quelques secondes qui suivirent lui parurent durer bien plus longtemps. Elle pencha d’abord la tête et fut soulagée de distinguer les torches de Sophoniba et de Nekho, à moins de dix pieds. Puis elle regarda au-dessus d’elle et constata que le visage de Willarg ne formait plus qu’une tache sombre. La première strate ne se trouvait peut-être pas loin de la surface, mais celle-ci semblait déjà appartenir à un autre monde.

    Afin de lutter contre la sensation oppressante qui l’empêchait de respirer normalement, Hedine focalisa son attention sur l’aura de Caradog et y découvrit avec surprise de nouvelles teintes bleutées.

    Où est passé tout le rouge ?

    — J’ai un truc sur le nez, c’est ça ?

    Elle pouffa avant de répondre :

    — Mais non…

    — Alors quoi ?

    — Alors, c’est compliqué à…

    Elle n’eut pas le temps de lui expliquer la cause de son étonnement, car les pieds de son compagnon touchèrent le sol. Elleth fit irruption dans le champ de vision d’Hedine et s’empressa de montrer du doigt un point précis sur leur gauche.

    — Mettez-vous là et ne bougez pas.

    Caradog obtempéra et se déplaça de quelques pas pour rejoindre Elaliel. Autour d’eux, le décor n’était que blocs de pierre écroulés et murs à peine visibles qui semblaient onduler sous l’effet de la lumière tremblotante.

    — Je peux marcher, tu sais…

    — Quoi ? Ah oui…

    La petite Guérisseuse sourit devant l’air excessivement protecteur de son ami et posa enfin les pieds sur la dalle rocheuse parsemée de terre. Sous ses semelles de cuir usées par les longues semaines de marche, elle sentit rouler quelques pierres minuscules. Les graviers crissèrent sous son poids lorsqu’elle sautilla.

    — Hedine, ne t’agite pas comme ça !

    Le chuchotement sec de Caradog la fit se figer et elle haussa les épaules pour lui indiquer qu’il s’inquiétait inutilement. La main calleuse de l’ancien pensionnaire de Rochenoire s’empara à nouveau de la sienne et ils restèrent immobiles, tandis que Gilar finissait sa descente par un bond souple.

    L’enfant vit alors la corde remonter et disparaître dans l’obscurité du puits. Une panique sourde la saisit. Les hommes qui les pourchassaient étaient arrivés et avaient trouvé les autres, en haut. On allait les abandonner ici, dans le noir, à une mort horrible. Elle ne rentrait jamais chez elle pour y retrouver ses parents.

    Caradog dut percevoir sa tension, car il se baissa vers elle pour lui murmurer :

    — Pas de panique, gamine, c’est normal. Tu dormais à moitié quand on en a parlé…

    Hedine ne comprit pas ce qu’il racontait, mais son ton calme la rassura un peu. Alors qu’elle s’apprêtait à lui demander des explications, Elleth et Nekho regardèrent en direction de la surface et quelques murmures amusés se firent entendre. Gilar ricana :

    — On aurait dû faire pareil pour toi, Xenophanes !

    — Un jour, je testerai une de mes dagues sur ta langue…

    Le nain grogna sa réponse, mais sa voix avait recouvré sa bonne humeur habituelle.

    L’enfant leva la tête, perplexe.

    De quoi ils parlent ?

    Elle vit alors la masse sombre qui glissait vers eux à grande vitesse. Une silhouette qu’Hedine ne reconnut pas immédiatement, tant elle ne s’attendait pas à pareil spectacle. La lumière des torches lui révéla soudain l’identité du nouvel arrivant.

    — Aremun ?

    Le lynx roux – suspendu dans ce qui devait être une cape et retenu par la corde savamment nouée autour de son corps – fixait le sol de ses yeux dorés, seule sa tête dépassant de la nacelle improvisée. Chez un humain, son expression aurait été considérée comme un mélange d’angoisse, d’agacement et de résignation. Chez lui, elle était surtout comique.

    La descente du familier de Senbi déclencha un concert de commentaires simultanés.

    — On va devoir faire ça pour chaque changement de strate ?

    — Pas pour la troisième et la quatrième, il y a des passages en pente.

    — Et après ?

    — Je ne sais pas, on n’est jamais allés plus bas.

    — Il n’a pas l’air content.

    — C’était ça ou rien, puisque Senbi a dit qu’elle ne descendrait pas sans lui.

    — Poussez-vous, il faut le détacher ! Ils attendent la corde, là-haut…

    Elleth libéra l’animal, qui s’assit contre une paroi et passa une langue consciencieuse sur ses pattes. Chacun se remit à parler et Hedine sentit que l’atmosphère s’allégeait un peu. Son propre moment de panique ressemblait à un simple mauvais souvenir.

    Alors que Senbi arrivait à leur hauteur, des clameurs retentirent à la surface. L’Invocatrice lâcha la corde en déclarant :

    — Ils sont presque là… Je les ai vus franchir les ruines extérieures au moment où je suis entrée dans le trou…

    En haut, Willarg cria :

    — Poussez-vous ! On va descendre à plusieurs !

    Elleth eut à peine le temps de faire reculer Gilar et Elaliel vers une zone sûre qu’Apis, Amior, puis Adhath se laissaient glisser les uns derrière les autres. Ils touchèrent le sol à quelques secondes d’intervalle, chacun s’écartant vivement de la corde pour céder le passage au suivant. Porteur du quatrième flambeau, le jeune Protecteur ne se tenait que d’une main et il vacilla quand ses pieds heurtèrent la pierre un peu trop fort.

    Willarg, qui serrait Naryë contre lui, fut le dernier à descendre. Il atterrit lourdement et grogna sous le choc.

    — Nekho, éclaire-moi… On doit les semer sans faire trop de bruit… Suivez le même chemin que moi et, par pitié, ne perdez pas de vue celui qui est devant vous !

    Hedine eut à peine le temps de constater que le bout de ciel visible en haut du gouffre pâlissait à l’approche de l’aube. Caradog la souleva, la plaça sur son dos en lui demandant de bien se tenir, puis courut après Sophoniba, qui s’éloignait déjà. Gilar leur emboîta le pas. La lueur des torches dansait sur les parois environnantes. L’enfant prit alors conscience que les flammes n’éclairaient pas certains pans de la roche, malgré l’étroitesse du goulet.

    Des trous… Il y en a partout…

    Elle ferma les yeux, préféra ne pas voir les ouvertures béantes qui donnaient sur le néant et s’imagina un large horizon – la mer Aglaias, un jour de soleil – afin de repousser son nouvel accès d’angoisse. Subitement, les profondeurs obscures d’Ulemus la terrifiaient. Confrontée à leur dangereuse réalité, elle comprenait enfin la phobie de Xenophanes. Si Caradog ne l’avait pas serrée dans ses bras, Hedine savait qu’elle serait restée, tétanisée, à pleurer près du puits d’entrée.

    Moins d’une minute plus tard, elle perçut l’écho de voix inconnues, juste derrière eux.

    2 – Naryë

    Quatre-vingt-cinq ans plus tôt – Premier jour du Mois des Décisions

    Aldal était une ville fascinante. Si chaude et lumineuse, en ce milieu d’automne, que Vorn Arkhetor se demanda comment la capitale et Lagam pouvaient bien appartenir au même pays. La veille, il avait quitté une cité noyée par d’incessantes averses, où brume et nuages se relayaient pour maintenir les habitants dans une atmosphère mélancolique. Ici, l’été semblait permanent. L’alignement parfait des maisons basses aux persiennes à peine entrebâillées, la blancheur des murs, la propreté des ruelles pavées… Rien de commun avec les venelles tortueuses et mal éclairées du chef-lieu de Librin que des flaques boueuses rendaient impraticables dès que la saison des pluies arrivait.

    Vorn accomplissait son premier voyage officiel en tant que membre à part entière de la guilde des Manipulateurs et il se réjouissait d’avoir terminé sa formation initiale six semaines plus tôt, juste à temps pour prétendre à une sélection. Le Mois des Décisions était reconnu par tous comme la période cruciale de l’année, celle pendant laquelle les Observateurs allaient transmettre à la population leur analyse des événements proches censés se produire dans le pays. Qualité des futures récoltes, risques d’épidémies probables, recherches technologiques en passe d’aboutir, nombre de décès et de naissances à prendre en compte… Tous les sujets issus des visions de la guilde dirigeante seraient d’abord discutés entre factions, puis présentés et débattus publiquement durant quatre semaines.

    Le jeune homme, qui venait de fêter son vingtième anniversaire, savait qu’on ne lui accordait qu’une place mineure dans la délégation envoyée par Lagam. « Regarde, écoute et ne parle pas, sauf si l’on te pose une question ou qu’on sollicite ton avis », lui avaient répété plusieurs fois ses mentors. Il serait spectateur avant tout, mais il aurait le droit d’assister à l’ensemble des discussions, qu’elles soient ouvertes à tous ou réservées aux seules guildes ; un statut envié par ses camarades moins chanceux.

    Les missions habituellement confiées aux Manipulateurs novices n’offraient rien de passionnant : maintenir l’ordre public dans des rassemblements secondaires, comme des foires locales, en contrôlant les esprits belliqueux ; faire avouer la vérité aux accusés, lors de leur procès ; ou encore, arbitrer des différends mineurs. Des tâches ingrates, répétitives et sources de mécontentement chez les citoyens, ces derniers ne manquant jamais d’exprimer leur absence de respect pour la moins appréciée des guildes. Échapper à ces corvées afin de pouvoir se rendre à Aldal était un honneur et une bénédiction.

    Le discours d’ouverture, prononcé par le membre le plus ancien de l’Assemblée des Observateurs, commencerait dans quelques

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