Les montagnes de l’horizon
12 – RÉSUMÉ : Si les alpinistes n’ont pas pu réussir, la première fois, l’ascension prévue en raison des conditions climatiques défavorables, quand ils reviennent la deuxième fois, leur entreprise est un vrai succès, qu’ils fêtent avec allégresse en compagnie de leurs nouveaux amis. Clémence a invité son père et maître Robin bien sûr pour célébrer l’événement. Mais la réserve de leur hôte conduit David à s’entretenir un moment avec lui et à l’encourager Et c’est aux beaux jours que Gabriel se lance. Commence alors son ascension du mont tant convoité. Seul, il s’apprête à passer sa première nuit sur le mont Gallier. (Voir Veillées no 3503 et suivants.)
L’après-midi est bien avancé, le soleil est plus bas sur l’horizon, son dur éclat s’est atténué. Maintenant, sa lumière tendre comme une caresse se pose doucement sur les parois et les sommets et fait ressortir leurs formes et leurs reliefs. Il a trouvé un emplacement où il pourra passer la nuit: un peu de terre moussue abritée par un ressaut rocheux. Il dépose le sac et regarde autour de lui.
La solitude est immense. Un désert minéral de roches aux cristaux rugueux avec parfois des éclats polis à reflets métalliques, un univers dur dont l’âpreté est à peine atténuée par la blancheur de quelques névés. Nulle trace humaine. Les vallées habitées sont masquées par les contreforts massifs. Vers le bas, on ne voit que précipices et ravins à l’herbe pauvre et quelques sapins noirs accrochés aux parois. Dans un vallon toutefois, un lac, entouré d’énormes falaises, pose sa tache d’émeraude. Il est relié à la montagne par le ruban argenté d’un torrent dévalant. Le silence est absolu, seul le bruit de la cascade arrive assourdi. Gabriel éprouve une angoisse confuse, il se sent soudain perdu, trop loin du pays des hommes qu’il a pourtant quitté il y a seulement quelques heures. C’est la première fois qu’il éprouve une telle impression d’isolement. En bas, dans la vallée ou dans la plaine, il aimait se retirer loin de l’agitation et du bruit mais il y avait toujours des signes, un chemin, un mur, une fumée, une maison dans le lointain, ou la certitude que quelques pas l’en approcheraient. Ici, rien, les sommets désolés, la neige et le ciel qui va bientôt s’obscurcir.
Il faut réagir ! D’abord se préparer un repas chaud : il a faim. Tout en surveillant la cuisson de sa pitance, il laisse sa pensée descendre vers la vallée, vers la maison. Ici, il fait encore clair, mais en bas, Clémence a déjà dû allumer la lampe.
Que fait-elle
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