Joseph Mallord William Turner et œuvres d'art
Par Eric Shanes
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À propos de ce livre électronique
A 15 ans, Turner exposait déjà une Vue de Lambeth. Il acquit très tôt la réputation d'un aquarelliste extrêmement habile. Disciple de Girtin et de Cozens, il montra par son choix et la façon de présenter ses thèmes une imagination pittoresque qui semblait le destiner à une brillante carrière d'illustrateur. Il voyagea, d'abord dans son pays natal et puis, à plusieurs occasions, en France, dans la vallée du Rhin, en Suisse et en Italie. Son intérêt commença toutefois à dépasser le cadre de l'illustration : l'idéal du paysage lyrique, dominant et inspirateur, se faisait jour, même dans des oeuvres où nous sommes tentés de ne voir rien d'autre qu'une imagination pittoresque. Son choix d'un unique maître du passé est éloquent, étudiant en profondeur toutes les toiles du Lorrain qu'il put trouver en Angleterre, les copiant et les imitant avec une extraordinaire perfection. Il ne se départit jamais de son culte pour le grand peintre. Il voulut que son Lever du soleil à travers la vapeur soit placé à la National Gallery aux côtés de deux chefs-d'oeuvre du Lorrain ; et c'est là que nous pouvons les y voir et juger du bien-fondé de ce fier et splendide hommage. Ce n'est qu'en 1819 que Turner se rendit en Italie, pour y retourner en 1829 et 1840. Sans aucun doute, Turner y ressentit des émotions et y trouva des sujets de rêverie qu'il transcrivit plus tard, dans les termes de son propre génie, en symphonies de lumière et de couleurs. La logique de la raison ne compte pas aux yeux de cette imagination nordique. Mais aucun Latin n'aurait possédé cette autre logique, monstrueuse à son goût, propre à l'Anglais consumé par un rêve solitaire et royal, indéfinissable et plein de merveilles, qui lui permettait d'abolir les frontières entre la vie (même la sienne) et les images qu'il créait.
Le rêve du Latin, qu'il soit vénitien ou français, est un rêve de bonheur, à la fois héroïque et humain. L'ardeur y est tempérée par la mélancolie, et l'ombre y lutte avec la lumière. La mélancolie, même sous la forme où elle apparaît dans la création énigmatique et profonde d'Albrecht Dürer, n'a pas sa place dans le monde féerique et changeant de Turner : quelle place aurait-elle dans un rêve cosmique ? L'humanité est absente, sauf peut-être sous la forme de personnages de théâtre que nous regardons à peine. Une peinture de Turner nous fascine, et pourtant nous ne pensons à rien de précis, rien d'humain ; seulement à des couleurs inoubliables et aux spectres qui hantent nos imaginations. En réalité, l'humanité ne l'inspire que lorsqu'elle est liée à l'idée de mort, mais d'une mort étrange, une dissolution lyrique – comme le finale d'un opéra.
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Aperçu du livre
Joseph Mallord William Turner et œuvres d'art - Eric Shanes
Autoportrait, 1798
Huile sur toile, 74,5 x 58,5 cm. Turner Bequest, Tate Britain, Londres
Biographie
1775
Naissance de Joseph Mallord William Turner à Londres le 23 (?) avril.
1787
Première aquarelle signée et datée.
1789
Commença probablement à travailler avec Thomas Malton Jr. et fut admis comme étudiant à l’Ecole de la Royal Academy.
1790
Exposa une œuvre pour la première fois à la Royal Academy.
1791
Voyagea au West Country.
1792
Voyagea au sud et au centre du Pays de Galles.
1793
Reçu la « Greater Silver Pallet » de la Société royale des Arts pour un dessin de paysage.
1794
Voyagea dans les Midlands et au Nord du Pays de Galles.
1795
Voyagea au Sud de l’Angleterre et au Sud du Pays de Galles.
1796
Exposa sa première huile à la Royal Academy.
1797
Voyagea au Nord de l’Angleterre et dans le Lake District.
1798
Voyagea au Nord du Pays de Galles.
1799
Fut élu Académicien associé. Voyagea dans le Country, au Lancashire et au Nord du Pays de Galles.
1801
Voyagea en Ecosse.
1802
Fut élu Académicien royal. Voyagea en Suisse.
1804
Décès de sa mère après une longue maladie.
1805
Organisa sa première exposition dans sa propre galerie à Londres.
1807
Elu Professeur de Perspective à la Royal Academy.
1808
Voyagea dans le Cheshire et au Pays de Galles. Probablement son premier séjour à Farnley Hall, la demeure de Walter Fawkes.
1811
Donna son premier cours de perspective à la Royal Academy. Voyagea dans le West Country pour rassembler de la matière pour son projet « Côte Sud ».
1812
Premier extrait d’un de ses poèmes, Illusions de l’espoir, dans le catalogue de la Royal Academy.
1813
Acheva Sandycombe Lodge à Twickenham. Retourna dans le West Country.
1814
Voyagea encore une fois dans le West Country.
1815
Voyagea dans le Yorkshire.
1816
Voyagea dans le Yorkshire pour rassembler des sujets pour son projet « Richmondshire ».
1817
Voyagea en Belgique, en Allemagne et en Hollande.
1818
Visita Edimbourg.
1819
Walter Fawkes exposa plus de soixante aquarelles de Turner dans sa résidence de Londres. Voyagea pour la première fois en Italie et séjourna à Venise, Florence, Rome et Naples.
1821
Visita Paris et voyagea dans le Nord de la France.
1822
Découvrit Edimbourg pendant une visite d’Etat du roi George IV.
1824
Voyagea au sud-est de l’Angleterre et vit la Meuse et la Moselle.
1825
Voyagea en Hollande, en Allemagne et en Belgique. Décès de Walter Fawkes.
1826
Voyagea en Allemagne, Bretagne et visita la vallée de la Loire.
1827
Séjourna au château de East Cowes, la demeure de l’architecte John Nash. A l’automne, entreprit de séjourner régulièrement à Petworth.
1828
Donna ses derniers cours de perspective à la Royal Academy. Voyagea en Italie pour la seconde fois et séjourna principalement à Rome.
1829
Exposa soixante dix neuf aquarelles de la série « Angleterre et Pays de Galles » à Londres. Visita Paris, la Normandie et la Bretagne. Décès de son père. Rédigea son premier testament.
1830
Voyagea dans les Midlands. Exposa une aquarelle pour la dernière fois à la Royal Academy.
1831
Voyagea en Ecosse. Révisa son testament.
1832
Visita Paris, rencontra probablement Delacroix.
1833
Exposa soixante six aquarelles de la série « Angleterre et Pays de Galles » à Londres. Visita Vienne et Venise.
1835
Voyagea au Danemark, visita la Prusse, la Saxe, la Bohème, la Rhénanie et la Hollande.
1836
Voyagea en France, en Suisse et au Val d’Aoste.
1837
Décès de Lord Egremont. Démissionna de son poste de professeur de perspective à la Royal Academy.
1839
Visita la Meuse et la Moselle.
1840
Rencontra John Ruskin pour la première fois. Visita Venise.
1841
Voyagea en Suisse, tout comme les trois étés suivants.
1845
Prit temporairement la présidence de la Royal Academy. Voyagea au Nord de la France en mai. Visita Dieppe et la Picardie à l’automne, son dernier voyage.
1846
S’installa à Chelsea vers cette époque.
1848-49
Tomba malade. Révisa son testament.
1850
Exposa pour la dernière fois à la Royal Academy.
1851
Mourut le 19 décembre à Chelsea, Londres.
Folly Bridge and Bacon’s Tower, Oxford, 1787
Crayon et encre avec aquarelle, 30,8 x 43,2 cm. Turner Bequest, Tate Britain, Londres
De l’ombre à la lumière : de toute l’histoire de l’art occidental, Turner fut peut-être le peintre qui couvrit le plus large éventail de registres visuels. En comparant l’une de ses premières œuvres exposées, comme celle relativement sobre baptisée Chapelle Saint-Anselm, avec la couronne de Thomas Beckett, Cathédrale de Canterbury datant de 1794, avec l’un de ses tableaux aux couleurs vives peint dans les années 1840, tel que Les Chutes de Clyde, il est difficile de penser que le même homme ait pu peindre ces deux œuvres étant donné leurs différences. Cette apparente disparité peut aisément cacher la continuité dans les œuvres de Turner, tout comme les couleurs éclatantes, les tons vifs et les formes vagues de ses dernières œuvres peuvent laisser penser que le peintre embrassait l’objectif des Impressionnistes français ou qu’il se voulait un précurseur de l’art abstrait.
Quoi qu’il en soit, ces deux idées sont fausses. Au contraire, cette continuité démontre comment Turner poursuivit résolument son objectif initial et l’atteignit de façon spectaculaire. Le but de cet ouvrage est de retracer les objectifs et les réalisations du peintre au travers d’œuvres choisies, ainsi que les grandes lignes de la vie de