Les Préraphaélites 120 illustrations
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Avis sur Les Préraphaélites 120 illustrations
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Aperçu du livre
Les Préraphaélites 120 illustrations - Robert de la Sizeranne
Chronologie
1848 :
Naissance au Royaume-Uni de « l’Association préraphaélite » (The Pre-Raphaelite Brotherhood), créée par des étudiants de l’école de la Royal Academy : William Holman Hunt, John Everett Millais et Dante Gabriele Rossetti. Selon Millais, le Préraphaélisme n’avait qu’un seul but : « présenter sur la toile la Nature ».
1849 :
Première exposition à la Royal Academy. Les œuvres exposées sont signées du monogramme P.R.B (Pre-Raphaelite Brotherhood), dont le sens n’est pas encore connu du public. L’exposition est accueillie favorablement.
4 mai 1850 :
La signification des trois lettres P.R.B est dévoilée dans la revue Illustrated London News.
1850 :
Hunt, Millais et Rossetti fondent la revue The Germ au sein de laquelle ils exposent la théorie du mouvement préraphaélite. Dès sa sortie, la critique s’acharne, mais le mouvement est défendu par l’écrivain et critique d’art John Ruskin. Seuls quatre numéros de la revue voient le jour.
Rossetti abandonne le groupe.
William Morris et Edward Burne-Jones se recontrent à l’Exeter College d’Oxford, ils formeront la seconde génération d’artistes préraphaélites.
1850-1860 :
De nombreux artistes sont recrutés au sein de la Confrérie parmi lesquels Walter Deverell, Arthur Hughes et John Brett.
1851 :
Au cours de l’exposition de 1851, Millais expose Mariana et Hunt Valentin sauvant Sylvie de Proteus. Les préraphaélites sont de plus en plus critiqués pour leur technique. Millais réalise l’une de ses œuvres les plus célèbres Ophélie.
1852 :
Dernière année d’exposition avant la dissolution du groupe. Millais expose au Salon Le Huguenot et Ophélie, et Hunt le Berger de louage. Leurs œuvres sont accueillies par le public avec succès. Les sujets contemporains et littéraires prennent la place des sujets médiévaux dans la peinture préraphaélite.
1853 :
Millais est nommé associé de la Royal Academy. Le groupe se sépare. « La table ronde est donc maintenant complètement dissoute », écrit Rossetti.
La seconde génération de préraphaélites se met en place, symbolisée par les œuvres d’Edward Burne-Jones et William Morris.
1854 :
William Holman Hunt part pour la Terre Sainte.
1855 :
Lors de l’Exposition universelle qui a lieu à Paris, les péraphaélites sont au sommet de leur succès.
1856 :
Rossetti, qui n’exposait plus depuis 1850, reparaît en public lors d’une exposition préraphaélite, salué par d’enthousiastes applaudissements. Il présente l’aquarelle Rêve de Dante, qui devient l’une de ses œuvres les plus significatives.
1860 :
Les effets du Préraphaélisme, qui s’étend jusqu’à la fin du XIXe siècle, se perçoivent toujours dans les œuvres de certains artistes peintres tels que William Dyce, Augustus Egg et William Powell Frith mais aussi photographes comme Julia Margaret Cameron ou Roger Fenton.
Grâce à Morris, le Préraphaélisme se retrouve incarné dans les arts décoratifs.
1882 :
Mort de Rossetti. Son Œuvre et celle de ses associés furent les plus représentatives du Préraphaélisme, et resteront longtemps source d’inspiration pour les artistes futurs, notamment jusqu’à Aubrey Beardsley en 1890.
Fin XIXe :
Le mouvement préraphaélite s’éteint peu à peu. Son influence sur l’Art nouveau et le symbolisme est considérable.
Chaucer à la cour d’Edward III, Ford Madox Brown, 1847-1851
Huile sur toile, 372 x 296 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney
L’Art anglais en 1844
Jusqu’en 1848, en Angleterre, on admirait, mais on ne s’étonnait pas. Reynolds et Gainsborough étaient de grands maîtres, mais ils faisaient de la peinture du XVIIIe siècle et non de la peinture anglaise au XVIIIe siècle. Ce furent leurs modèles, leurs ladies et leurs misses, qui donnèrent un tour anglais à leurs figures : ce ne fut pas leur pinceau. Leur esthétique était celle de toute l’Europe au temps où ils vivaient. En parcourant les salles des musées de Londres, on voyait d’autres tableaux, mais non une autre manière de peindre, ni de dessiner, ni même de composer et de concevoir un sujet. Seuls les paysagistes, Turner et Constable en tête, donnaient, dès le début du siècle, une note nouvelle et puissante. Mais l’un demeura seul de son espèce, aussi peu imité dans son pays que partout ailleurs, l’autre devint si rapidement suivi et dépassé par les Français, qu’il eut plutôt la gloire de créer un nouveau mouvement en Europe que la chance d’assurer à son pays un art national. Quant aux autres peintres, ils faisaient, avec plus ou moins d’habileté, la peinture qu’on faisait partout. On s’intéressait une minute à leurs chiens, à leurs chevaux, à leurs politiciens de village, à toutes ces petites scènes de genre, d’intérieur et de cuisine, qu’ils traitaient moins bien que les Hollandais. Une couleur glabre, lustrée, plaquée sur du bitume, fausse sans vigueur, confite sans finesse, trop noire dans les ombres, trop brillante dans les clairs. Un dessin mou, hésitant, vaguement généralisateur. Et l’on songeait, en approchant de la redoutable date 1850, au mot prononcé par Constable en 1821 : « Dans trente ans, l’art anglais aura vécu ». Et cependant, si l’on regarde bien, deux caractéristiques étaient là, sommeillantes. D’abord, l’intellectualité du sujet. De tout temps, les Anglais se préoccupèrent de choisir des scènes intéressantes, voire un peu compliquées, où l’esprit avait autant à saisir que les yeux, où la curiosité était piquée, la mémoire mise en jeu, le rire ou les larmes