Raphaël et œuvres d'art
Par Eugène Müntz
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À propos de ce livre électronique
Raphaël est l'artiste moderne qui ressemble le plus à Phidias. Les Grecs eux-mêmes disaient que ce dernier n'avait rien inventé, mais qu'il avait porté toutes les formes d'art créées par ses prédécesseurs à un tel degré de perfection, qu'il atteignit l'harmonie pure et parfaite. Cette expression «harmonie pure et parfaite » exprime, en réalité, mieux que toute autre ce que Raphaël apporta à l'art italien. Au Pérugin, il emprunta les grâces plutôt fragiles et la douce limpidité de l'école ombrienne qui s'éteignit avec lui. Á Florence, il acquit force et assurance, et fonda un style basé sur la synthèse des enseignements de Léonard et de Michel-Ange, éclairée par la lumière de son propre et noble esprit. Ses compositions sur le thème traditionnel de la Vierge et de l'Enfant semblaient extrêmement novatrices à ses contemporains, et seule leur gloire consacrée nous empêche aujourd'hui de percevoir leur originalité. Nul avant lui n'avait traité ce sujet sacré avec la poésie d'une idylle familière, avec un tel air d'éternelle jeunesse, cette douce limpidité, n'excluant ni l'amplitude ni la majesté de la conception. Il mérite, à nos yeux, plus de considération encore, pour la composition et la réalisation des fresques avec lesquelles, dès 1509, il orna les Stanze et les Loggie du Vatican. Le sublime, auquel Michel-Ange parvint par son ardeur et sa passion, Raphaël l'atteignit par un équilibre souverain entre intelligence et sensibilité. L'un de ses chefs-d'œuvre, L'Ecole d'Athènes, est un monde autonome créé par un génie ; jamais ne faiblira notre admiration pour les innombrables détails, les portraits de visages inégalés même par les plus grands peintres du genre, la souplesse du geste, l'aisance de la composition, la vie qui circule partout grâce à la lumière, tout cela magnifié par l'attrait tout-puissant de la pensée.
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Aperçu du livre
Raphaël et œuvres d'art - Eugène Müntz
Biographie
1483
Raffaello Santi ou Sanzio, dit Raphaël, est né à Urbino, probablement le 6 avril. Il est le fils de Giovanni Santi, peintre et poète officiel de la cour du grand mécène Federico da Montefeltro.
1491
Mort de la mère de Raphaël : il en restera profondément marqué.
1494
À son tour, son père meurt. Raphaël aurait ensuite été pris en charge par un prêtre, son oncle.
1495
Le jeune artiste arrive à Pérouse et aurait été l'un des disciples de Pietro Vannucci, dit le Pérugin.
1501
L'artiste achève sa première œuvre connue, le retable Baronci, pour l'église de San Nicola de Tolentino à Città di Castello en Ombrie.
1504-1508
Il passe ensuite un long moment à Florence, qui sera connu plus tard sous le nom d'époque florentine. Les œuvres de Léonard de Vinci et de Michel-Ange, qu'il découvre, l'influencent profondément.
Raphaël peint de nombreuses représentations de la Vierge, notamment La Vierge au chardonneret (1506), la Madone aux œillets (1506-1507) et La Belle Jardinière (1507-1508).
1508
Il part ensuite pour Rome où il s'installe définitivement. Le pape Jules II le charge de décorer les Stances de la Signature du Vatican. On y trouve deux œuvres majeures, l'École d'Athènes et la Dispute du Saint-Sacrement.
1512
Raphaël devient peu à peu architecte. Il dessine, conçoit et supervise la construction d'une chapelle pour Agostino Chigi.
1514
Il achève ensuite la décoration d'une autre pièce du Vatican, la Chambre d'Héliodore. L'artiste est désormais si populaire qu'il reçoit nombre de commandes. La plupart seront achevées par ses assistants, tant elles affluent. Sa charge de travail s'accroît un peu plus encore lorsqu'on lui demande de terminer la basilique Saint-Pierre-de-Rome, suite au décès de son mentor et ami, l'architecte Bramante.
1515
Raphaël peint le Portrait de Baldassare Castiglione, vraisemblablement avec l'aide de ses assistants.
1516
Le cardinal Julien de Médicis lui commande l'autel de la Transfiguration. Il travaillera dessus jusqu'à sa mort : cet ouvrage sera donc achevé par l'un de ses élèves.
1517
Raphaël est nommé, par le pape Léon X, surintendant des antiquités à Rome.
Il entreprend dès lors de recenser tous les monuments anciens de la cité.
Il complète, toujours pour le pape, une dizaine de cartons pour les tapisseries de la chapelle Sixtine. Ces dernières seront tissées par Pieter van Aelst à Bruxelles.
1518-1519
Il peint ensuite l'un de ses chefs-d'œuvre, le Portrait de Léon X avec les cardinaux Jules de Médicis et Luigi de’ Rossi. C'est peut-être la seule œuvre tardive à être réalisée par Raphaël sans l'aide de ses assistants.
La Fornarina est également peinte à cette période, inspirée par la fille du boulanger dont Raphaël aurait été éperdument amoureux.
1520
Raphaël décède d'une fièvre le 6 avril, le jour de son trente-septième anniversaire. Comme il est alors riche et vénéré, ses funérailles sont célébrées au Vatican et son corps enterré à Rome, au Panthéon.
Ange tenant un phylactère (fragment du retable Baronci), 1500-1501
Huile sur bois, 58 x 36 cm. Musée du Louvre, Paris
Naissance de Raphaël et ses premières œuvres
Le 6 avril 1483, naquit à Urbino en Italie celui qui devait porter si haut la gloire du nom de Santi, Raphaël. Son père, Giovanni Santi, lui donna le nom d’un archange, comme s’il eût pressenti la splendeur céleste à laquelle son fils devait s’élever. Celui-ci est un bourgeois modeste et économe, prêt à accepter toute commande, pourvu qu’elle soit bien rétribuée. À ne le juger que d’après ses occupations courantes, on serait tenté de le prendre pour un artisan plutôt que pour un artiste, tant ses activités sont diverses et variées.
Mais ce travailleur, si humble en apparence, a beaucoup voyagé. Il a étudié les œuvres des maîtres les plus célèbres, il possède les secrets du métier et ne néglige rien pour se tenir au courant des méthodes nouvelles. Il a observé, lu, et les noms des humanistes lui sont familiers. Étant donnés les goûts de Giovanni Santi, nous sommes en droit d’affirmer que, à côté d’une éducation artistique fort soignée, son fils reçut une bonne et solide instruction littéraire. Raphaël perdit sa mère à l’âge de huit ans, et son père, quatre années plus tard.
Malgré la disparition prématurée de Giovanni Santi, des juges autorisés constatent quelques affinités de style entre les œuvres du père et celles du fils. Il est probable, d’ailleurs, que Raphaël reçut quelques leçons de son père. Comment fut rempli l’intervalle qui sépare la mort de Giovanni Santi du départ de Raphaël pour Pérouse ? Il est probable que l’enfant reçut dans sa ville natale les leçons de son compatriote Timoteo Viti. Ce peintre habile, dont il faut,