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Une nuit avec un lycan
Une nuit avec un lycan
Une nuit avec un lycan
Livre électronique332 pages4 heures

Une nuit avec un lycan

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À propos de ce livre électronique

J'ai regardé l'étranger nu endormi à côté de moi. La foudre a vacillé, n'illuminant son corps musclé que par bribes. Il était couvert de boue et de sang, et bien que sous forme humaine maintenant, il avait toujours l'air sauvage et monstrueux.
Je ne m'étais jamais retrouvée allongée à côté d'un homme nu de ma vie.
Il a tiré sur mes vêtements et je l'ai laissé les déchirer.
Le tonnerre s'est approché, grondant juste au-dessus.
Nous nous sommes embrassés avec une passion frénétique et nous nous sommes serrés les coudes.
L'une des seules filles humaines normales à l'Académie des Loups-garous nobles , j'étais au bas de l'ordre social depuis le début. Mais pire encore, à peu près tout le monde à l'école m'a reproché d'être gros. Un jour, j'ai couché avec un inconnu dans un accident. Il était le deuxième prince du loup-garou et voulait m'épouser !

LangueFrançais
ÉditeurPublishdrive
Date de sortie13 juil. 2023
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    Aperçu du livre

    Une nuit avec un lycan - caroline above story

    Catalogue

    Chapitre 1  Une nuit avec un étranger

    Chapitre 2  Le Secret

    Chapitre 3  Un choix inespéré

    Chapitre 4  La vérité entière

    Chapitre 5  La transformation

    Chapitre 6  La supercherie

    Chapitre 7  Le choix

    Chapitre 8  La négociation

    Chapitre 9  Le Rival

    Chapitre 10  Le Palais

    Chapitre 11  Irrésistible

    Chapitre 12  La réparation

    Chapitre 13  La Prophétie

    Chapitre 14  Parfaite

    Chapitre 15  Le baiser

    Chapitre 16  La nuit de noces

    Chapitre 17  Le coup de fil

    Chapitre 18  Pas amoureux

    Chapitre 19  La Photographie

    Chapitre 20  Plaisir et douleur

    Chapitre 21  La rumeur

    Chapitre 22  Questions non posées

    Chapitre 23  Tentation

    Chapitre 24  L'Académie

    Chapitre 25  L'escalier

    Chapitre 26  La Muse

    Chapitre 27  Lever du soleil

    Chapitre 28  La Traître

    Chapitre 29  L'amour et la monogamie

    Chapitre 30  Le Parapluie

    Chapitre 31  La Conspiration

    Chapitre 32  La leçon

    Chapitre 33  Le scandal.

    Chapitre 34  Titiller la bête.

    Chapitre 35  Punir la princesse

    Chapitre 36  L'accord

    Chapitre 37  Danger à venir

    Chapitre 38  La surprise

    Chapitre 39  Les coulisses

    Chapitre 40  L'heure du spectacle

    Chapitre 41  La révérence

    Chapitre 42  Le discours

    Chapitre 43  La promesse

    Chapitre 44  Des mots magiques

    Chapitre 45  Le Cadeau

    Chapitre 46  Mords-moi

    Chapitre 47  La situation

    Chapitre 48  Le test

    Chapitre 49  La Tour

    Chapitre 50  Une belle ressource

    Chapitre 51  La lettre

    Chapitre 52  La tempête

    Chapitre 1  Une nuit avec un étranger

    YENA

    Le tonnerre gronda au loin et fit résonner des échos dans la grotte.

    Je regardai l'étranger nu, allongé et endormi à côté de moi. Les éclairs crépitaient, éclairant son corps musclé seulement par moments. Il était couvert de boue et de sang, et bien qu'il avait repris forme humaine, il continuait d'avoir l'air sauvage et monstrueux.

    Je ne m'étais jamais retrouvée allongée à côté d'un homme nu auparavant. Et encore moins auprès d'un énorme et magnifique inconnu qui avait failli mourir suite à un saignement important il y avait seulement quelques heures.

    J'essayai de scruter son visage dans l'obscurité vacillante. Il avait des sourcils épais et foncés au-dessus de ses yeux enfoncés et une mâchoire dure et sérieuse. Il ne s'était pas rasé, son visage était sombrement ombragé par une barbe courte et négligée.

    Je regardai sa poitrine musclée se soulever et s'abaisser au rythme de sa respiration superficielle tandis qu'il était plongé dans un sommeil profond. C'est alors que je sentis ma bouche se mettre à saliver.

    Je détournai les yeux de lui pour jeter un coup d'œil à l'orage. La pluie torrentielle était irréelle et fouettait l'entrée de la grotte en draps. Les branches des arbres se brisaient sous les vents violents, je les entendais se casser et s'écraser sur le flanc de la montagne.

    J'étais venue ici ce jour-là pour un voyage de camping avec quelques camarades de classe — du moins, c'est ce que l'on m'avait laissé entendre.

    En tant que l'une des seules filles humaines normales à l'Académie des Nobles Loups-garous, j'étais au bas de l'échelle sociale dès le début. Mais, pire que cela, presque tout le monde à l'école, y compris mon frère adoptif Evan, se moquait de moi parce que j'étais grosse.

    Je ne fus pas capable de croire la chance que j'avais lorsque quelques jolies filles de l'une de mes classes m'invitèrent à aller camper en montagne avec elles ce week-end. Cependant, une fois arrivées dans la forêt, elles m'abandonnèrent au bord d'une falaise et me laissèrent là sans moyens de repartir. Au moment où je réussis à redescendre et à atteindre la route principale, je découvris que la batterie de mon téléphone portable était déchargée, du coup, je ne fus incapable d'appeler à l'aide.

    Ensuite, tandis que je commençai à descendre la route à pied, un voile de nuages sombres recouvrit le ciel. Je sentis l'humidité dans l'air, et juste un instant plus tard, une averse soudaine s'abattit sur la montagne.

    Je me mis à marcher plus vite et de façon désespérée, le long de la route, à la recherche d'un abri. Tout d'un coup, j'aperçus un loup blessé allongé près de la route. Il était mal en point et inconscient, avec une entaille sur sa patte avant. Une flaque cramoisie grandissait autour de lui, commençant à l'enfoncer dans la terre humide.

    Je me frayai un chemin jusqu'à l'endroit où il se trouvait. Sa respiration était lente et haletante. Je repérai une grotte, et je ne perdis pas davantage de temps, je le portai, mouillant mes vêtements avec son sang et j'avançai par-dessus les rochers. Je nous conduisis tous les deux à l'intérieur de la grotte.

    Je déchirai ma veste et j'utilisai le tissu pour envelopper sa patte. Lorsque j'eus l'impression que le saignement se fut arrêté, je me laissai écrouler à côté de lui, épuisée.

    Nous dormîmes pendant un certain temps, et lorsque je me réveillai plus tard dans la nuit, le loup n'était plus là.

    À sa place se trouvait l'imposante silhouette d'un bel inconnu. Les bandages improvisés étaient tombés. Couché sur le côté, près de moi, je pus sentir son souffle chaud sur ma peau et ne pus m'empêcher de rapprocher mon corps du sien, petit à petit.

    Détournant mon regard de l'entrée de la grotte, je recommençai à observer l'inconnu et je remarquai que la plaie sur son épaule s'était ouverte à nouveau et qu'il s'en écoulait du sang frais et humide.

    Je tendis la main et je touchai la plaie avec délicatesse.

    Il prit tout d'un coup une profonde inspiration.

    Je fus incapable de retirer ma main. La chaleur intense de son corps pénétra dans mes doigts, me donnant des picotements le long de mon bras et inondant tout mon corps de chaleur.

    Il fit déplacer son poids vers moi et mes doigts s'enfoncèrent dans la blessure chaude et saignante. Il laissa s'échapper un grognement profond.

    Je passai mes doigts ensanglantés sur sa poitrine. Elle était couverte d'une boue qui s'était accumulée en une épaisse touffe de poils rugueux.

    Il rapprocha son visage et ses lèvres se retrouvèrent très près des miennes. Son souffle chaud envahit ma bouche et il toucha mon visage, me caressant la joue avec une grosse main rugueuse qui descendit le long de mon cou et de mes côtes.

    La main s'arrêta sur la courbe épaisse de ma hanche et il la serra fort.

    J'eus l'impression que mon sang s'enflamma.

    Je me sentis incapable d'en supporter davantage. Je me mis à haleter et je me jetai sur lui au moment où il glissa ses deux bras immenses autour de moi et écrasa mon corps contre le sien. Il arracha mes vêtements et je le laissai les déchirer.

    Le tonnerre se rapprocha, grondant juste au-dessus de nos têtes.

    Nous échangeâmes un baiser avec une passion frénétique et nous nous enlaçâmes de partout.

    Des éclairs pulsants, d'un blanc néon éblouissant, balayèrent nos corps, projetant des ombres sauvages sur les parois de la grotte.

    Nous ne fûmes capables de nous fixer du regard que pendant quelques secondes à la fois. Son regard était pénétrant et intense, et ses yeux scintillaient d'un vert émeraude à chaque coup de foudre.

    Nous ne pûmes pas nous lâcher pendant des heures, on aurait dit qu'une force de gravité nous attirait l'un vers l'autre comme des aimants. Cet homme était un étranger, mais d'une manière ou d'une autre, il semblait que nos corps se connaissaient et étaient faits l'un pour l'autre.

    Il était rustre. Nous étions tous les deux sans vergogne.

    Chaque contact fut un choc de plaisir.

    #

    Je me réveillai à cause du son de gouttes d'eau qui s'écoulaient sur la pierre et j'eus la sensation distincte d'être seule dans la grotte.

    L'orage était passé, et l'inconnu était parti.

    Je pris une longue et profonde inspiration.

    L'odeur de l'étranger persistait. Je remarquai, à peine croyant à l'acuité de mes sens, qu'il avait laissé deux odeurs distinctes : celle du loup et celle de l'homme.

    Je nettoyai mon visage avec mes mains, reniflant les odeurs métalliques et minérales de sang et de terre sur elles.

    Quelque chose avait changé.

    Oui, j'avais perdu ma virginité, au milieu de la nuit la plus étrange de ma vie.

    Néanmoins, ce n'était pas que ça. Je me sentais éveillée et vivante.

    Je me levai et je m'étirai mon corps. J'étais chaude et détendue, avec une énergie qui pulsait à travers moi comme je ne l'avais jamais ressenti auparavant.

    Puis une voix se fit entendre.

    Pas une voix forte. Et d'une certaine manière, cela provint de l'intérieur, d'au fond de moi.

    Au début, ce fut tel un murmure.

    C'est parce que tu as changé, disait la voix.

    Je sortis de la grotte sous la lumière humide du soleil jaune.

    Tu es une louve, continua la voix qui devenait de plus en plus forte.

    Ou plutôt... tu as une louve en toi. C'est moi. Tu peux m'appeler Lily.

    Est-ce que je devenais folle ? Je n'avais jamais entendu une voix comme celle-ci auparavant.

    Mais, cela n'avait pas l'air d'être de la folie.

    Lily. Sa voix sonnait presque comme la mienne, mis à part le fait qu'elle était plus légère, plus joyeuse.

    C'est parce que nous sommes les deux faces d'une même âme, expliqua-t-elle.

    J'ai toujours été avec toi, et je le serai toujours. J'attendais juste que tu découvres ton pouvoir. Tu verras… Je t'expliquerai tout.

    Dix-huit années. Dix-huit ans pendant lesquels j'étais juste un être humain normal, consciente qu'il manquait quelque chose dans ma vie.

    Et à présent, je l'avais trouvé.

    #

    Je descendis la montagne et je suivis un ruisseau qui coulait jusqu'à la rivière. Je me déplaçai rapidement, étonnamment sûr de moi, sur le sol souple.

    Je me mis à genoux au bord de la rivière, je bus de l'eau puis, je me lavai le visage et les mains.

    Mon chemisier était raide de sang séché. Je le rinçai, l'essorai et l'enfilai à nouveau, mouillé. Il colla sur ma peau et me donna des frissons dans le dos.

    En enlevant l'herbe de mes cheveux, j'écoutais Lily. Sa voix devenait de plus en plus claire.

    Elle me dit que j'étais différente des filles de l'école — encore plus puissante, avec des capacités que je ne croirais pas si elle m'en parlait là tout de suite.

    Cela eut l'air assez incroyable.

    Elle dit que mes pouvoirs furent débloqués au moment où je rencontrai l'âme sœur qui m'était destinée, et qu'à présent, ma véritable nature se révélerait : une beauté incomparable, avec une lignée ancienne et plus noble que la famille royale qui régnait actuellement.

    Je pouffai de rire. Âme-sœur destinée ? Plus noble que le roi des Lycans ?

    Une beauté sans égale ?

    J'avais toujours été consciente de comment était mon apparence.

    Cela n'avait pas aidé que lorsque nous étions enfants, Evan n'arrêtait pas de me pincer et de me taquiner en touchant la chair molle de mes bras, faisant des blagues et me traitant de potelée.

    Yena ! Yena !

    Comme si j'avais conjuré sa présence avec cette pensée, Evan apparut tout d'un coup, se précipitant vers moi.

    Evan ? Que fais-tu ici ?

    Il était en tenue d'entraînement, portant un maillot blanc sale par-dessus des protections d'épaules et tenant son casque de football dans une main.

    Qu'est-ce que tu fais ici ?

    Il y eut une expression étrange sur le visage.

    Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demandai-je.

    Il fit un pas en arrière, croisa mon regard un bref instant, puis détourna les yeux.

    Je t'ai appelée hier soir, dit-il. Je... es-tu... qu'est-ce qui s'est pass...

    Il se tut au milieu de la phrase et fronça les sourcils en fixant mes vêtements.

    Je suis navrée, la batterie de mon téléphone portable était déchargée, lui expliquai-je. Avant que je puisse finir de lui raconter, il m'interrompit.

    Juste appelle-moi plus tard, marmonna-t-il. Il faut que je...

    Il se retourna et s'éloigna en courant. Son visage et ses oreilles étaient rouges.

    J'entendis la voix de Lily.

    Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Il est nerveux parce que tu es belle !

    Evan ? Mon frère qui avait passé toute la vie à se moquer de mon poids toute ma vie ?

    Tu verras, dit-elle en riant.

    Je croisai mes bras et étreignis mes courbes, me sentant étrangement à l'aise dans mon corps.

    Si Lily avait raison, peut-être que je deviendrais encore plus belle avec le temps.

    Mais, déjà, tout avait changé.

    Chapitre 2  Le Secret

    Je suivis Evan depuis la rivière jusqu'au campus et je le retrouvai près du terrain de football, où il était en train de ranger ses affaires. Il me fit alors signe de le suivre.

    J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, cependant, il ne fit pas attention à moi, se retourna et cria à son équipe qu'il voulait qu'ils se présentent tôt à la prochaine séance d'entraînement. Evan était le capitaine de l'équipe et il aimait se montrer, donner des ordres aux autres gars chaque fois qu'il en avait l'occasion, surtout s'il y avait un public pour regarder.

    Il resta quelques pas devant moi tandis que nous rentrions à la maison.

    Evan était parfois comme ça. Il m'ignorait, se sentant trop cool pour s'intéresser à moi.

    Mais, je dus admettre que dans l'ensemble, il fut un bon frère pour moi. J'étais consciente qu'il avait un bon cœur. Il avait toujours été gêné d'être le grand frère de la fille en surpoids, surtout qu'il avait toujours été populaire.

    Cependant, il fut là pour moi chaque fois que j'eus besoin de lui. Et il posait des gestes attentionnés pour me surprendre, me rappeler qu'il se souciait de moi. Par exemple, il lui arrivait d'acheter mes chocolats préférés et de les glisser discrètement dans mon sac quand je ne regardais pas vers lui.

    Je dus me dépêcher pour arriver à suivre Evan, cependant, je remarquai que je me sentais en réalité très légère, et il m'était facile de marcher vite. Je ne pus m'empêcher de constater que mes hanches avaient l'air plus séduisantes également, se balançant à chaque pas. Je me souvins alors de ce que Lily avait dit à propos de ma beauté qui augmentait — cela avait l'air de toujours être un fantasme néanmoins, je ne pouvais nier que je me sentais différente dans mon corps ce jour-là.

    Tout cela pourrait-il vraiment être dû au fait que j'avais couché avec ce loup-garou la nuit précédente ?

    La louve en moi réagit à la simple pensée de lui. Mon cœur se mit à battre la chamade, et ce n'était pas seulement parce que je marchais vite. Lily ne me parla pas dans ma tête, toutefois je la sentis en moi, et je me souvins de l'odeur de cet homme incroyable.

    La lueur de ses yeux verts perçants.

    Même dans cet état épouvantable, avec des ecchymoses sur le visage et le corps presque déchiré en lambeaux, il était l'homme le plus beau que j'avais jamais vu.

    #

    La mère d'Evan nous prépara le dîner, un gros repas de viande, des pommes de terre et du ragoût de légumes, tout ce dont j'eus réellement besoin après la nuit que j'avais passée. Tina était une excellente cuisinière, du coup, je ne me plaignais pas de vivre dans la maison, avec elle et Peter, mes parents adoptifs, tandis que je commençais ma première année à l'université.

    Est-ce que tu vas bien, Yena ?

    Tina me regarda avec un air d'inquiétude dans les yeux.

    Oh, répondis-je en me raclant la gorge. Ouais, j'ai juste faim. Le... voyage de camping était assez épuisant.

    Elle acquiesça. Je fus soulagée quand je vis qu'elle ne continua pas de poser des questions à propos de changements qu'elle aurait pu remarquer en moi.

    Lorsque ma mère était décédée, elle m'avait laissée à Tina, qui était sa meilleure amie. J'avais grandi avec sa famille, et ils m'avaient bien traitée. J'étais tellement reconnaissante lorsqu'elle m'avait annoncé qu'elle et Peter paieraient mes études, et j'ai alors intégré la Werewolf Noble Academy un an après Evan.

    J'étais déjà habituée à être une marginale avant d'entrer à la WNA. On s'était toujours moqué de moi à cause de mon poids, et j'avais appris il y a longtemps que je ne pouvais pas laisser cela m'affecter. Les nobles loups-garous à l'école me méprisaient d'une nouvelle manière, et si ce week-end était une indication, ils étaient des brutes plus sauvages que je ne l'avais imaginé.

    Je jetai un coup d'œil à Peter. Il regardait de façon distraite son assiette tout en grignotant un gros morceau de viande, ne prêtant aucune attention à aucun d'entre nous. Il avait beaucoup travaillé jusqu'à très tard le soir ces derniers temps, et on aurait dit que quelque chose au travail le tourmentait.

    Je me dépêchai de manger et je me rendis dans ma chambre à l'étage.

    Je n'arrêtais pas de penser à l'étranger.

    Je me demandai si je le reverrais un jour.

    #

    J'étais sur le point d'entrer dans l'ascenseur du bâtiment des Arts lorsque j'entendis une voix familière derrière moi.

    Eh bien, eh bien, eh bien, dit la voix.

    Je fis volte-face. C'était Caryn, l'une des filles qui m'avait abandonnée au sommet de la montagne.

    J'appuyai sur le bouton, mais elle entra dans l'ascenseur juste après moi avant que la porte ne se referme.

    Si ce n'est pas la Grosse Yena, continua Caryn. On dirait que tu as survécu à cette grande descente de la montagne. C'est presque impressionnant, dit-elle ensuite.

    Elle afficha ses dents blanches parfaites dans un sourire cruel et une mine fière.

    Ses deux sbires s'engouffrèrent dans l'ascenseur et se placèrent de part et d'autre d'elle. Je ne pus rien trouver à dire.

    Qu'est-ce qui ne va pas, la grosse ? Tu as perdu ta voix là-haut sur la montagne ?

    Caryn ricana à sa propre blague idiote, puis chercha la validation des autres filles. Elles se mirent aussi à rire à l'unisson. La porte de l'ascenseur commença à coulisser pour se refermer.

    Hé !

    Quelqu'un plaça son pied contre la porte, qui s'arrêta tout d'un coup en faisant un bruit métallique.

    Fichez lui juste la paix, d'accord ?

    Il s'agissait de Susan, ma seule et unique amie sur ce campus. Je n'avais jamais été aussi heureuse de la voir.

    Caryn se tourna vers Susan et lança : Oh, tu es ici pour sauver ta grosse amie ?

    Yena est mon amie, point final, répliqua Susan. Puis, elle ajouta : Et je ne sais pas pour quelle raison tu es si obsédée à la tourmenter. Non mais sérieusement, va te faire voir !

    Susan bouscula les filles, m'attrapa par le poignet et me tira hors de l'ascenseur.

    La porte se referma, laissant les filles à l'intérieur.

    Viens, dit Susan, et nous nous précipitâmes dans la bibliothèque au rez-de-chaussée.

    Nous trouvâmes une salle de lecture vide et nous nous installâmes à une grande table en bois. Elle me dit qu'elle avait entendu parler de ce que les filles m'avaient fait sur la montagne et elle me demanda si j'allais bien.

    Je lui racontai comment s'était passée ma nuit.

    Je lui parlai du loup et de l'homme qu'il était devenu.

    Elle fut complètement bouche bée au moment où j'abordai la partie sexe.

    Franchement, je suis tellement jalouse. Il a l'air canon ! dit-elle.

    Je secouai la tête et je pouffai de rire. Cela a l'air fou, mais j'ai presque envie de remercier ces stupides garces qui m'ont abandonnée dans les bois parce que cette nuit-là s'est révélée être la chose la plus incroyable qui me soit jamais arrivée de toute ma vie.

    Susan serra ma main dans la sienne.

    D'accord, dit-elle. Ensuite, elle ajouta : Ceci ne se compare pas vraiment à ton histoire, cependant j'ai également des nouvelles et je ne peux plus les garder pour moi.

    Qu'est-ce que c'est ? ai-je demandé.

    Ils viennent d'annoncer que le Prince Nolan va venir ici la semaine prochaine pour choisir sa future Luna ! s'écria-t-elle avec excitation.

    Wow, dis-je. Susan m'avait parlé plus d'une fois de son rêve d'épouser Nolan, l'aîné des princes de la famille royale des Lycans. Cela voudrait dire qu'un jour, elle deviendrait la reine Luna.

    Il faut que tu m'aides, supplia-t-elle, les yeux grands ouverts.

    T'aider ? De quelle façon ?

    Fais-moi une robe. Il viendra à la Full Moon Ball ici sur le campus, et il fera son choix lors de la danse. Et... tu sais que mes parents ne pourraient sans doute pas me donner d'argent pour une robe, du moins pas pour une qui serait assez belle pour attirer son attention.

    Bien sûr, dis-je. Susan et sa famille provenaient d'une lignée de nobles loups-garous, néanmoins elle m'avait confié récemment que leur magnifique manoir était pratiquement tout ce que ses parents possédaient. Ils avaient des titres nobles et profitaient de la vie sociale de l'aristocratie, mais en privé, ils étaient presque fauchés."

    Fais-la rouge, a-t-elle ajouté avec un sourire. Rouge sang.

    Bien sûr, dis-je. Je ferais n'importe quoi pour toi, tu le sais.

    À propos de cela, il y a juste une autre chose. J'espérais que tu pourrais peut-être m'accompagner ? dit-elle encore.

    Oh. Je fus un peu surprise. Pour quelle raison ? Tu sais que je ne suis pas vraiment intéressée par tout ça, lui répondis-je.

    Épouser un prince n'était vraiment pas la vie que je recherchais. J'avais envie de faire carrière dans la mode, peut-être même devenir célèbre un jour grâce à mes créations. Mais, Susan était obsédée par le Prince Nolan depuis qu'elle l'avait vu une fois lors d'un dîner royal.

    Avant toute chose, de quelle façon une personne pourrait-elle ne pas être intéressée par le Prince Nolan ? Je jure devant la Déesse, il est absolument parfait, dit-elle.

    Je haussai un sourcil en la regardant.

    Être beau faisait simplement partie de la description du rôle d'un prince. Je ne pouvais vraiment pas imaginer que celui-ci soit spécialement spectaculaire.

    Lorsque tu le verras, tu comprendras ce que je veux dire, continua-t-elle. Ensuite elle ajouta : Et s'il te plaît, viens juste me soutenir. Je me sentirai tellement nerveuse.

    D'accord, finis-je par capituler avec un soupir. Mais je pensais qu'il fallait être vierge pour être éligible à la fête de sélection ? Et... souviens-toi de l'autre chose dont nous venons de parler ?

    Qui s'en préoccupe ? demanda-t-elle en haussant les épaules. Et elle dit encore : Si tu ne le dis à personne, nul ne le saura.

    Elle me fit un clin d'œil et esquissa un sourire.

    Chapitre 3  Un choix inespéré

    La semaine passa à toute vitesse, et avant que je m'en rende compte, Susan et moi nous nous dirigeâmes vers la salle de danse pour le Full Moon Ball.

    La scène était bordée d'un tapis rouge qui descendait quelques marches jusqu'au centre d'une piste de danse bien polie. Les lustres dorés étaient chargés de bougies qui illuminaient la salle d'une lueur blanche et chaleureuse. Il y avait d'énormes bouquets de roses rouges partout.

    Un orchestre jouait paisiblement à une extrémité de la scène. Le chef d'orchestre les dirigeait dans un tempo lent, agitant ses bras d'une manière qui les faisait paraître presque sans os.

    Merci, dit Susan en me regardant. "Merci pour cette robe incroyable. Je savais

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