Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Les mondes alternatifs
Les mondes alternatifs
Les mondes alternatifs
Livre électronique256 pages4 heures

Les mondes alternatifs

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Les mondes alternatifs "est un roman psychologique qui explore les réalités parallèles façonnées par nos choix. Cet ouvrage introspectif questionne et sonde les failles de l’âme humaine face au quotidien et à des vécus variés. Oscillant entre le réel et l’imaginaire, le protagoniste cherche à s’émanciper d’un univers qui ne l’a pas épargné. Il plonge dans les méandres de son esprit tourmenté par des voix omniprésentes et lutte pour retrouver sa vérité au milieu des hyperespaces qu’il s’est créés, alors que les frontières entre ses aires de vie s’estompent.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Inspiré par des écrivains tels que Murakami et Carlos Ruiz Zafón, Youssef Ben Haj Ahmed réalise son rêve de créer des univers uniques. Dans ses œuvres, il invente des mondes peu ordinaires, alliant philosophie et folie au cœur d’aventures palpitantes.
LangueFrançais
Date de sortie6 juin 2024
ISBN9791042231880
Les mondes alternatifs

Lié à Les mondes alternatifs

Livres électroniques liés

Réalisme magique pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Les mondes alternatifs

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les mondes alternatifs - Youssef Ben Haj Ahmed

    Chapitre 1

    Bis repetita

    Oh non…

    L’homme en face de moi ralentit son allure, me dévisagea d’un air mauvais.

    Il a fallu qu’il soit bâti comme une foutue armoire à glace…

    Je soutins son regard. Une manie indéfectible que j’avais depuis ma plus tendre enfance. J’étais incapable de m’enfuir dans ce genre de situations, allez voir pourquoi. Un caractère absurde de mâle alpha que je tenais de mon père et qui m’empêchait de céder la place à quelqu’un d’autre parce que je devais être plus fort et plus courageux. Cette horrible habitude causerait ma perte un jour ou l’autre, et à voir le tour de bras du taureau en furie qui approchait dangereusement de moi, cela risquait d’arriver bien assez tôt.

    Ou pas. J’étais plus rapide.

    Un coup de pied très rapide en dessous de la ceinture et l’homme se contractait aussitôt. Maintenant que son visage était à ma portée, j’enchaînais directement avec un coup de genou en plein dans le nez. Il se tint le visage entre les mains, me permettant de poursuivre avec un coup de poing vicieux en plein dans l’estomac. À ce stade, le gorille ne faisait que réagir à la douleur et ne pouvait s’empêcher de se couvrir le ventre et l’estomac, ce qui me permit de lui assener le coup final à la mâchoire qui le fit s’effondrer dans un tremblement qui se fit ressentir dans toute la gare.

    Je me ferais probablement massacrer, en réalité.

    Sans détourner le regard, j’aperçus sa compagne qui lui tirait le bras et lui chuchotait rapidement des mots qui se perdaient dans ce brouhaha infernal. À la dernière minute, il ajusta sa trajectoire et passa près de moi en poussant un soupir qui me glaça le sang.

    Sauvé par le gong ?

    On ne le saura jamais. Il aurait été plus sage de simplement lui présenter des excuses, mais de toute façon, il n’aurait jamais compris que ce n’était pas à lui que je m’adressais. D’ailleurs, je n’aurais même pas pu me l’expliquer à moi-même. Ce n’était pas la première fois, et probablement pas la dernière, que cela se produisait. Je choisis d’ignorer la sueur froide qui me gagna, et me considérai vainqueur des deux batailles que nous avions menées en silence pour quelques instants au milieu des passants nonchalants qui ignoraient tout du duel intense qui venait de se produire. Je pus enfin souffler et me concentrer sur ce qui m’entourait.

    Je venais à peine d’arriver à la gare principale de Tinast, située en plein centre-ville. C’était le dernier arrêt, ou le premier, cela dépendait d’où on se rendait, et le plus grand. Bien que nous soyons très peu nombreux, cet endroit était, par je ne savais quel miracle, toujours bondé, et tout le monde toujours pressé à cause du retard. Une chose était sûre, c’était que je n’aimais toujours pas cette gare. C’était un grand espace rectangulaire fade recouvert d’un carrelage d’un vert glauque, qui reflétait d’une certaine manière l’entretien médiocre qu’on lui accordait. Plusieurs larges piliers s’élevaient au milieu de la pièce séparant les portes d’entrée et les guichets près desquels une étroite porte servait de passage emprunté par des centaines de passagers par jour pour accéder au train. Ce décor absorbait toute lumière qui osait y pénétrer et faisait de l’endroit un lieu austère qui le privait presque de tout charme ou nostalgie pouvant être associé à la notion de voyage. Il fallait simplement observer plus attentivement les gens peuplant les lieux pour retrouver cette atmosphère enchanteresse. C’était d’ailleurs la seule musique qu’il y avait ici.

    Les regards se dérobaient vers le passage, les doigts qui tapaient très légèrement, mais frénétiquement, sur la chaise, les pieds qui tapotaient le sol nerveusement. Chacun de ces gestes trahissait une histoire que je me plaisais à chaque fois à imaginer, chacun de leurs traits reflétait les pièces qui se jouaient en ce moment même dans leurs esprits.

    Il y avait cette jeune femme brune au front plissé, accoudée au pilier en face du passage secret. Agitée, elle semblait attendre son mari, se mordillait la lèvre comme si elle avait quelque chose à se reprocher. Ils s’étaient sûrement disputés avant son départ, et ne s’étaient pas beaucoup adressé la parole durant son séjour. Dans ces cas-là, l’attente devenait insupportable.

    Elle était toujours immobile, mais je voyais sans peine son ombre, ou son alter ego, laisser libre cours à son impatience, quitter le corps immobile pour commencer à faire les cent pas, incapable de supporter cette éternité qui au final ne devait durer que quelques minutes. Subitement, elle s’arrêtait, se glissait dans son corps original, se rongeait nerveusement les ongles puis se perdait dans un souvenir qui la faisait vaguement sourire. Mais cela ne durait pas longtemps. Elle cédait en quelques instants à la confusion et se détachait de nouveau de son corps pour refaire le tour de la gare, sûrement à ruminer la dispute pour la millième fois jusqu’à se perdre au milieu de la foule et ne plus refaire surface.

    Les traits du jeune homme qui passa devant elle avaient l’air inquiet. Un sac dans la main droite, un café dans l’autre, il marchait à grands pas et semblait pressé de quitter cet endroit. Ses regards furtifs à gauche et à droite semblaient confirmer son impatience.

    D’une certaine manière, je pouvais le comprendre. Il ne portait plus de costume, mais un large débardeur troué à plusieurs endroits, des shorts en jean déchirés également et un bandana noir autour de la tête. Son costume, qu’il portait comme une armure protectrice, ne le sauverait jamais. À leurs yeux, ce serait toujours le type au débardeur, le gars des faubourgs, le membre d’un gang auquel il n’appartenait même pas, un voleur qui n’avait rien volé, un tueur qui n’avait jamais tué, seulement parce qu’il était né à tel endroit et avait vécu dans la misère. Il savait que ni toutes les études qu’il avait faites ni le poste qu’il occupait ne changeraient rien si jamais ces diablotins écarlates, représentants de l’ordre et de la paix, décidaient que ce serait son tour aujourd’hui de porter le chapeau pour un crime qu’il n’avait pas commis, ou même dont il n’ait jamais été question. La marque qu’il portait sur son front n’était autre que celle que lui avaient apposée, par ignorance et cruauté, ceux qui le regardaient de travers.

    Alors qu’ils semblèrent se rapprocher de lui, il s’élança en un bond et commença une course effrénée qui, il le savait, risquait de durer aussi longtemps qu’il aurait un souffle de vie.

    Une rivalité colorée, teintée de sang.

    Pour le couple à côté, la tension n’était pas la même. Dans les bras l’un de l’autre, ils discutaient de je ne sais quoi avec leur fils, plus grand que le père, et semblaient lui donner des instructions sur ce qu’il fallait ou ne pas faire lors de son voyage. Ils avaient un regard à la foi ému, mais rempli de fierté. Le jeune homme partait sûrement pour un bon bout de temps, vu les gros bagages qu’il devrait traîner derrière lui jusqu’au train. Lui ne cessait de sagement acquiescer, mais il avait la tête clairement ailleurs.

    Ses parents se tenaient dans les bras l’un de l’autre cette fois-ci, et les larmes que versait sa mère étincelaient brièvement à la lumière du soleil avant de s’évanouir entre les rides creusées par les épreuves de la vie. Il me semblait voir également quelques larmes couler sur le visage sévère de son père. Une partie de lui laissa tomber toutes les valises qu’il y avait autour de la petite famille et courut, hystérique, vers la porte qui menait à la délivrance. Ce passage, c’était la promesse d’une nouvelle aventure, la découverte d’un nouvel horizon et la jouissance d’une liberté qui, jusque-là, il ne l’avait jamais connue. Le commencement de sa véritable vie ou, si je devais me permettre de reprendre une expression vulgarisée par les romans fantastiques, la voie qui le menait à sa destinée, synonyme de gloire et de grandeur.

    Une seconde partie laissa tomber le sac qu’il avait à la main pour sauter vers ses parents, les étreindre et les rassurer. Tout ira bien, vous m’avez préparé pour, n’est-ce pas ? Je reviendrais bien assez tôt, le temps passe très vite, n’est-ce pas ?

    Il y avait du vrai dans ce qu’il disait. Mais ce qu’il oubliait de dire, ou ce que lui-même ignorait encore, c’est qu’il ne sera plus jamais pareil, qu’il ne reviendra jamais complètement. Les parents ne reconnaîtraient plus vraiment leur jeune garçon, et il s’étonnera qu’ils ne puissent plus le comprendre. Plus de la même manière, en tout cas. En attendant, ils s’efforçaient tous les trois de survivre à ce rituel ponctué de silences lourds et pleins de sens.

    Un petit pincement au cœur me fit penser que je ne leur avais encore rien dit. Je ne savais même pas comment leur dire.

    Lui ne disait rien, mais sa moue sévère et ses bras croisés suffisaient amplement à faire passer le message. Elle essayait de me dire que tout allait s’arranger, qu’il ne fallait pas s’en faire, et ce, le plus gentiment du monde. Je savais néanmoins que comme lui, elle n’y croyait pas. Je le voyais clairement dans la déception funeste de son regard incapable de mentir. Dire que je ne leur avais dit qu’une partie de la vérité… C’était mieux ainsi.

    Mais il n’empêche… comment avais-je pu échouer aussi lamentablement ? Moi ?

    Toute cette gare grouillait de mondes plus chevronnés les uns que les autres, aussi nombreux que ses occupants. Certains étaient même effrayants, mettant en scène des fantômes que la haine ou la malice avaient corrompus jusqu’à n’en faire que des monstres impitoyables. Cela me faisait penser à des calques de la même peinture, chacune reflétant le même endroit selon celui qui la regardait actuellement. La superposition de ces calques semblait chaotique, mais elle ne donnait jamais l’impression d’être complètement hétérogène. Il y avait définitivement une sorte d’harmonie et de subtilité dans la façon dont toutes les créatures imaginées et les reproductions de ses personnes, les miennes également prenaient vie dans ces alternatives gardées secrètes dans les imaginations respectives de leurs créateurs.

    Je ne me souviens pas exactement du visage de la dame qui me ramena à la réalité. Je me souviens uniquement qu’elle me lançait un regard inquiet. Je m’empressais de la remercier et la rassurer et me retournais vers les portes de la gare, seule source de lumière de cet endroit miteux.

    Je me secouais la tête pour me remettre les idées en place, mais j’avais l’impression que la petite dame n’était pas la seule à avoir remarqué que j’avais débranché. Ça ne pouvait pas avoir duré aussi longtemps, n’est-ce pas ? D’habitude, cela ne prenait que quelques instants ou peut-être qu’ils s’amusaient également à recréer mon histoire dans une autre de ces réalités alternatives.

    Ils étaient sûrement trop absorbés par leurs propres problèmes du quotidien pour s’occuper des miens. Et moi, je faisais tout ce qui était possible pour me défaire des miens et ne plus y penser. En arrivant à la porte, un bref instant avant que la lumière ne s’attaque à mes pupilles habituées à l’obscurité, je pus apercevoir mon reflet. Les cheveux coupés à ras, une barbe négligée de plusieurs semaines qui cachait une mâchoire régulière, des lunettes de vue qui cachaient derrière eux de petits yeux d’ébène bercés par des cernes immenses, et seul fait remarquable, les cheveux du sourcil droit naturellement relevés qui me donnaient un air assez vil lorsque je ne souriais pas. Rien d’exceptionnel en somme.

    Ce qui attira mon attention fut plutôt la créature qui regardait par-dessus mon épaule et gardait sa main griffue sur mes épaules. Je vis ses écailles écarlates étinceler sous l’effet des rayons du soleil, aperçus brièvement ses ailes monstrueuses se contracter. Je ne vis pas son visage, je ne l’avais jamais vu. Elle portait toujours le même masque lorsqu’elle revenait me voir ; un masque blanc sur lequel on avait habilement dessiné un front plissé, des sourcils froncés, un grand espace pour des yeux jaune félin lançant un regard brûlant de rage, des joues rougies et la bouche ouverte laissant transparaître des dents sous forme de lames aiguisées qui s’entrechoquaient.

    Le regard que je lui rendis était aussi farouche que le sien. Mon corps se raidit, mes muscles se contractèrent, mes poings se serrèrent jusqu’à ce que mes ongles s’enfonçassent dans ma paume. Je sentis la frénésie du sang qui parcourait mes veines, lourd de frustration et de rage, sentis mon cœur tambouriner violemment contre ma poitrine.

    J’étais la colère qui me rongeait. Et je m’en délectais.

    Je détournais le regard. Je m’étais peut-être trompé, c’était peut-être cette créature qu’ils dévisageaient depuis tout à l’heure, et non pas moi. En tout cas, moi, c’est bien de cette créature que j’essayais de me détourner.

    Je n’eus pas besoin de voir les gens qui se retournaient sur mon passage pour savoir que je venais encore de dire ça à voix haute.

    Et ça recommence.

    Chapitre 2

    Je te vois

    En traversant la porte, j’eus la nette impression que pour une fraction de seconde, le monde fut suspendu dans le temps, que tout signe de vie disparut excepté les ondulations qui se propageaient sous les pieds des passants et s’entrechoquaient pour créer de petites vagues avant de se solidifier subitement et de reprendre la forme abrupte du sol.

    Un clignement d’yeux plus tard, tout était redevenu normal.

    Ou presque.

    C’était exactement comme si j’avais traversé un voile invisible et passais à un autre monde qui semblait être exactement le même que celui que je venais de quitter, mais en même temps dégageait un air étrangement différent. J’étais certainement le seul à le penser, la foule devant moi allait et venait sur la grande place baignant dans la lumière d’un soleil blafard imperméable à toutes ces fantaisies tirées par les cheveux qui me remplissaient toujours la tête et qui se badaient avec les gens ou qu’ils allaient. La petite cour qui s’étendait devant l’entrée devant la gare était toujours la même ; les passants, les fées, les trolls, les centaures et autres chimères zigzaguaient habilement entre les arbres non entretenus et les stands improvisés qui proposaient de vendre tout ce qu’il était possible de vendre, y compris ces beignets frits qui me faisaient tant allécher, d’autres qui s’engouffraient dans l’obscurité des tunnels qui menaient aux métros, un groupe de musiciens qui s’acharnaient impitoyablement sur leurs instruments respectifs dans l’espoir de transcender l’indifférence des travailleurs journaliers et dont les voix étaient étouffées par les immeubles qui assiégeaient la place de tous les côtés.

    Cette fois-ci, je ne fis pas attention aux regards qui se détournèrent pour me dévisager. Je fis semblant de regarder amoureusement mes beignets favoris. Il me semblait avoir oublié quelque chose, mais ce ne devait pas être très important, ou alors simplement une impression due au fait que je n’étais toujours pas habitué à ne rien faire.

    Sans accorder d’importance aux chuchotements qui m’entouraient, je me dépêchais de traverser la cour puis la rue qui la séparait des buildings qui l’entouraient et de me perdre dans l’immensité de cette forêt de briques et de béton.

    J’avais encore beaucoup de temps à tuer avant mon rendez-vous, alors autant me balader un peu entre les rues étroites du centre-ville. Il y avait longtemps que je n’avais pas prêté attention à la vie qui pullulait inlassablement aux pieds de ces anciennes résidences, trop occupé à courir vers leurs destinations respectives ou trop absorbé par je ne sais quelle vanne sur les réseaux sociaux.

    Ces conversations anodines, bien que certaines fussent toujours aussi horribles que dans mon souvenir, m’avaient manqué en un sens. Peut-être qu’au fond, c’était le quotidien anodin qui m’avait manqué.

    Le fait d’être incapable de leur dire quoi que ce soit, surtout. Ce que je leur cachais pesait tellement lourd que je finissais par m’abandonner aux bons soins du silence.

    Les doigts crochus de la créature serrèrent mon épaule impitoyablement.

    Tu as échoué, tu dois assumer.

    Je tirais un paquet de cigarettes de ma poche et m’en allumais une rapidement. Cette fois, c’était ceux qui portaient encore leur masque qui s’étaient retournés puis s’éloignèrent rapidement autant que possible. Je ne pouvais le leur reprocher, pour être honnête. Il faut dire que la pandémie avait laissé des séquelles assez importantes. Le virus, une saloperie qui s’attaquait à tout le corps et qui se propageait très rapidement dans les airs, avait régné en maître deux longues années durant lesquelles les seules mesures que nous avons été capables de prendre, en tant que race humaine, étaient de parier sur la distanciation sociale et le confinement. Autant dire, et excusez ici ma franchise excessive ainsi que ma vulgarité, que nous avons été obligés de nous terrer chez nous, la queue entre les jambes. La rumeur de la foule portait encore en son timbre les cicatrices de longs mois passés à valser avec la confusion, la frustration et les souvenirs douloureux de cet enfermement improvisé. On aurait pu croire que dans un monde où il était possible de se transformer en tigre, littéralement, ou de changer de sexe à tout bout de champ, on aurait pu prévoir un système capable de gérer ce genre de crise, mais il s’est finalement avéré que nous étions à la merci du premier virus venu. Bilan des comptes : des millions de malades qui ont vécu des semaines en enfer, des centaines de milliers de morts, un système politico-économique mondial en ruine.

    Toujours est-il que cet enfermement, cette privation, s’était traduit par un semblant de folie destructrice qui se reflétait dans les regards de tous ceux qui pourraient vous croiser dans les rues. Certains étaient devenus claustrophobes, d’autres s’étaient fait emprisonner par leurs solitudes, d’autres encore étaient devenus paranoïaques ou mysophobes. Tous arboraient les cicatrices qui résultaient de la fatalité inéluctable qui nous était tombée dessus. Pour ma part, je pensais m’en être plutôt bien sorti, pour être honnête. Je n’ai vraiment pas de mérite ;

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1