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Arvern legend - Tome 1: Zombie est mon nom !
Arvern legend - Tome 1: Zombie est mon nom !
Arvern legend - Tome 1: Zombie est mon nom !
Livre électronique400 pages4 heures

Arvern legend - Tome 1: Zombie est mon nom !

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À propos de ce livre électronique

Arvern Legend est un tourbillon d’aventures épiques où les moments de répit sont rares, hantés par des cauchemars terrifiants et ponctués de réveils en sueur de sang. Entre Amazones, Vikings, dragons, la redoutable Zombie et ses sœurs, la magie et la féerie enveloppent chaque page, captivant le lecteur jusqu’à la mise à mort du roi des gnomes, Kroll, le père tourmenteur de la jeune et belle Zombie. Avec ce premier tome, préparez-vous à être emportés dans cette histoire palpitante, où chaque instant est une lutte pour la survie. Surtout, cramponnez-vous, et survivez avec Zombie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Porté par son tempérament de globe-trotteur et de producteur audiovisuel, Col Porther a fait le grand saut du monde de la production vers celui de l’illusion : la rédaction de romans pleins de créativité. Dans cet univers imaginaire, toutes les fantaisies sont permises, en doses variables selon le sujet. Pour ainsi dire, si l’eau est source de vie, eh bien pour Col, c’est l’écriture qui nourrit l’esprit et l’âme qui prévaut.
LangueFrançais
Date de sortie29 avr. 2024
ISBN9791042228002
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    Aperçu du livre

    Arvern legend - Tome 1 - Col Porther

    Chapitre I

    La Reine Leïla

    Un an plus tard

    Leïla a une fille, Noëla qui, à six mois fait preuve d’un esprit vif.

    Le clan s’est agrandi de fuyardes et de traîne misères. Toutes sont de fortes têtes, travaillant sans répit avec une place pour chacune et chacune à sa place.

    Lorsque le temps arrive de couper les blés, elles sont trente-deux à glaner et autant à botteler. La moisson est belle et prometteuse pour le prochain hiver.

    À la fin de la récolte, les greniers sont remplis. Elles décident d’une fête, baptisée « fête des blés ».

    L’alcool, celui qui enivre et affaiblit les hommes, est proscrit. Par contre le bon jus de pommes est à l’honneur, pour égayer ce moment de partage.

    Suite à cette fête réussie, vient le moment des décisions.

    Avec quatre-vingt-six membres donzelles, il faut établir une hiérarchie, désigner une reine et nommer son royaume.

    Ainsi Leïla, la sans ombre, devient la première Reine des Amazones.

    L’automne arrive, avec sa multitude de couleurs des arbres feuillus. Il annonce l’hiver, qui sur ce plateau se montre toujours long et rigoureux.

    Les arbres n’ont pas encore perdu leurs feuilles quand sonne la trompe d’alerte.

    Mais si la poussière soulevée est visible de très loin, la troupe qui accompagne Janis n’est composée que d’une dizaine d’hommes, peu armés.

    La reine des Éduens leur fait visite pour que lui soit présentée Noëla, la plus jeune des amazones.

    En cadeau, elle lui offre un cheptel de cinquante magnifiques chevaux.

    Janis, reçue avec les honneurs, découvre un campement superbement élaboré, avec défenses, tours de guet, et habitat soigné.

    Elle repart, plus tard, avec un sentiment de fierté d’avoir fait une bonne action en apportant son soutien à Leïla, aujourd’hui reine du clan, et mère d’une magnifique blondinette.

    À son retour au château de Gann At, tout de bois bâti, Janis annonce crânement à son époux la réussite des femmes bannies et regroupées en clan sur le haut plateau des Combes.

    Fergus, lui, ne voit pas cela d’un très bon œil.

    — Combien sont-elles ?

    — Une centaine environ ! Et superbement organisées !

    — Si le roi Salomon apprend cela, il va piquer une colère noire !

    — Si le roi Salomon était moins con, la situation serait bien différente ! Cette vérité n’est que le résultat de la merde qu’il a semée !

    Qui sème le vent récolte la tempête, mon époux !

    — Je ne serais pas vraiment surpris s’il décide de les éliminer, d’autant que les bannies arvernes les ont rejointes.

    — S’il montait une opération de représailles contre elles, tu en serais informé ?

    — Bien sûr, les Combes sont sur notre territoire !

    — Alors tu as intérêt à me tenir au courant !

    J’irai prévenir les amazones, et si comme je le pense elles lui collent une bonne raclée, il ne te regardera plus de son air dédaigneux !

    — Tu as toujours été très douée mon épouse pour ce qui est de comprendre ! Et ta vision est reflet de sagesse !

    Mais Fergus le Pleutre a une tout autre idée derrière la tête. En alertant Salomon, il remontera dans l’estime de celui-ci. Mieux vaut se faire l’allié du puissant Salomon, que celui d’un clan de donzelles habillées en hommes.

    Deux jours plus tard, Fergus est devant la porte de la cité de Clair Mont et demande audience au seigneur du lieu.

    Afin de bien comprendre qui est le seigneur et qui est le vassal, il devra patienter pendant plus d’une heure.

    Mais qu’à cela ne tienne.

    Il est introduit dans la grande salle de justice, d’où un condamné est traîné par deux soldats qui le tirent par les bras, jambes pendantes au sol.

    — Il est mort ?

    — Pas encore ! Mais c’est provisoire !

    J’espère que ta visite est d’importance Fergus, j’ai encore trois jugements à prononcer ce matin !

    — À toi d’en définir l’importance ! Je viens te porter des nouvelles concernant Leïla !

    — Je l’ai bannie et remplacée, avantageusement d’ailleurs !

    Mais je t’écoute !

    Qu’as-tu donc à m’apprendre qui soit digne de retenir mon intérêt ?

    Fergus lui confie la composition du clan des Amazones, sur le haut plateau désertique, sans trop entrer dans les détails.

    — Ta femme a fait une belle connerie en leur venant en aide ! Je te conseille de la punir comme il se doit ! Et si tu ne le fais pas, je m’en chargerai personnellement !

    Je me suis bien fait comprendre ?

    — Oui, oui bien sûr ! Je voulais que tu saches avant de remettre Janis à sa place ! À son rôle d’épouse !

    — Tu m’as dit que la fillette est blonde ?

    — Oui ! Blonde comme les blés qu’elles ont récoltés !

    — Donc elle n’est pas de moi ! Je suis aussi blond qu’un corbeau, et Leïla est rousse comme une carotte !

    — Eh bien, je te laisse réfléchir à qui tu as bien pu la confier qui puisse justifier cette crinière !

    — Ne te montre pas arrogant Fergus ! J’ai déjà tiré la déduction de cette origine !

    — Le Viking ?

    — Oui ! Je l’ai reçu en ami !

    Nous avons festoyé et picolé plus que de raison ! Il regardait Leïla, ou plutôt la dévorait des yeux ! Alors je la lui ai offerte pour la nuit, pour sceller notre amitié nouvelle !

    Tu penses bien qu’il a accepté la langue pendante !

    — Et Leïla a accepté ?

    — On peut dire ça ! Avec mon poing dans la gueule pour la persuader du bien-fondé !

    Il l’a prise par-derrière sur la paillasse, et quand le moment est venu, je lui ai transpercé le cœur de mon épée !

    Je pensais être intervenu à temps ! Faut croire que non !

    — Et ses hommes d’armes ?

    — Tous passés pendant la nuit ! Bourrés par la vinasse, ils n’ont rien vu venir !

    — Et tu comptes faire quoi pour Leïla ?

    — Ça, c’est mon affaire !

    Tu retournes chez les tiens, et cette rencontre n’a pas eu lieu ! Et tu as intérêt à tenir ta langue si tu veux la garder entière !

    Allez, file !

    Fergus s’empresse de tourner les talons avant que le roi ne change d’avis à son sujet. Il récupère son cheval et quitte la place forte du Clair Mont.

    Salomon échafaude déjà l’élimination des donzelles. Pas question de les laisser vivre en paix, il faut stopper les choses avant que le ridicule ne s’étende.

    Il reprend sa journée de justice, interrompue par Fergus, mais sa capacité de discernement, au demeurant bien faible, se trouve encore diminuée du fait de la contrariété de la nouvelle.

    Les six jugements qui suivent sont expédiés… coupables !

    Il a beau tenter de penser à autre chose, les amazones reviennent le tourmenter sans cesse.

    Cette rage, qui bientôt perturbe son sommeil, lui en rappelle une autre, similaire, qu’il pensait oubliée.

    Il n’a jamais su réfléchir et encore moins compter. Toutes ses décisions ont été guidées par cette colère instinctive.

    Il y a déjà quelques années… combien ? Pfuuut…

    Considérant son père trop faible dans ses actes et sa mère trop chiante pour ses perpétuelles remarques, il a décidé qu’ils ne servaient à rien.

    Deux nuits plus tard, leur sommeil est devenu éternel, tous deux emportés par un puissant poison, concocté par une sorcière qu’il a ensuite condamnée au bûcher.

    Cet acte, abject, a déclenché son besoin de puissance, et pour l’assouvir il s’est lui-même posé la couronne de son père sur la tête, sans que le druide ait son mot à dire.

    À l’âge de seize ans, le roi Salomon entame son règne de puissance dans le sang et la mort.

    Au petit matin, après une nuit blanche (noire serait plus approprié), il a pris sa décision. Ce trouble dans sa tête doit être éliminé au plus vite, et pour cela la mère et la fille se doivent d’y passer. Dès le retour de son commandant, affecté à des représailles sur un clan du sud, l’expédition amazones sera vite bouclée.

    Sur le plateau des Combes Railles

    La druidesse, qui a rejoint le clan il y a deux jours, entame son rituel de chants et d’incantations ponctués de gestes, lents et vifs à la fois.

    Elle met le feu à une fine baguette, qu’elle a amenée avec elle, en l’introduisant dans les braises du foyer à ses pieds. L’odeur que dégage cette fumée grise, pique les yeux et irrite les gorges, provoquant le recul des femmes stupéfaites par la tournure surnaturelle de cette messe.

    L’image de la druidesse commence à danser et onduler au gré des volutes âcres.

    Elle cesse danse et chant dans un geste brutal, et porte son index à sa bouche pour demander le silence…

    — Aux armes ! L’ennemi approche !

    — Mais comment demande Leïla ?

    — Je les vois, je les entends et je les sens ! Ils seront sur nous avant le soleil de midi !

    — Combien sont-ils ?

    — Une vingtaine de cavaliers, peut-être vingt-cinq !

    — Peux-tu me dire qui ?

    Il vient pour tuer ! C’est le roi Salomon !

    Ce nom provoque une accélération immédiate dans la réaction des amazones, pour le recevoir dignement.

    — Reine Leïla, laisse-les se préparer à l’affrontement et écoute-moi !

    — Qui es-tu druidesse, ta clairvoyance m’effraie ?

    — J’ai entendu ton appel l’autre nuit ! Alors, à la demande de Merlin je suis venue t’apporter mon aide !

    — Qui est Merlin ?

    — Le roi des mages et des enchanteurs !

    Leïla pose son derrière sur une grosse pierre et réfléchit un instant. Elle ouvre ses deux bras ensemble, paume vers le ciel pour accompagner sa phrase.

    — Mais ce n’était qu’un rêve !

    — Non, un songe !

    — C’est la même chose !

    — Non ! Tu peux rêver d’un bon fruit bien mûr, ou d’un bel amant ! Un songe a une valeur bien différente, une valeur matérielle engendrée par des faits !

    — Mais je n’ai imploré personne en particulier !

    — Si ! Mais sans le savoir ! Et Merlin t’a entendue !

    — Quel est ton nom druidesse ?

    — Je suis Lucille de Loup D’Eac, surnommée la Bretonne, et petite-fille de Merlin !

    Mais seule, ma clairvoyance sera insuffisante pour faire face à ton sanguinaire époux !

    Si tu es d’accord, en cas de nécessité absolue, deux de mes amies viendront à ma demande ! Cela te fera trois amazones de plus !

    — Qui sont-elles ?

    — Thorette, fille de Thor le dieu du feu ! Et Lola, l’égérie des dieux grecs !

    — Et comment vont-elles venir à nous, il est déjà trop tard ?

    — Ferme les yeux, et pense très fort à elles si tu les souhaites à tes côtés !

    Quand je claquerai dans mes mains, tu les ouvriras !

    Leïla s’exécute et commence un songe éveillé et puissant. Les choses s’animent dans son esprit. Elle voit, elle entend, elle perçoit des personnages inconnus, des lutins et des trolls, des lucioles et des nains… Mais tout n’est pas que d’amour, ce serait trop beau !

    Elle perçoit aussi des démons ! Des personnages sanguinaires à l’apparence humaine qui dissimulent leurs travers en déguisant leurs défauts et en simulant la compassion pour mieux vous tromper ! Ils hantent vos nuits et ternissent vos jours ! Ils maquillent leurs apparences hideuses pour se faire vos amis et se servent de vous pour accomplir leurs méfaits. Trompeurs, mesquins et assassins, ils collectionnent tous les défauts et jouent de votre vie. Voilà leur passion morbide.

    L’avenir ne sera pas rose, et le présent encore plus noir.

    CLAC…

    Elle ouvre les yeux et découvre trois femmes qui se tiennent par le cou, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants de malice lumineuse.

    — Je suis Lola ! La plus jeune des trois !

    — Et moi je suis Thorette, la moins jeune des trois !

    Leïla éclate de rire à cette blague qui libère son esprit !

    — Et toi Lucille ? Tu es pile entre les deux ?

    — Oh, je sais que nous allons très bien nous entendre reine Leïla !

    Si tu commençais par nous présenter ta fille Noëla !

    La reine riboule deux grands yeux ahuris.

    — Je suis clairvoyante !

    Je savais son nom le jour de sa conception !

    Le fait d’un viol terminé dans un bain de sang !

    L’image des voleurs de vie revient la tourmenter.

    Comme dans un rêve, Leïla s’éloigne et revient avec sa petiote dans les bras, qu’elle pose assise au sol.

    — Je vous présente Noëla ! Elle n’a pas de père, mais qu’importe !

    — On s’en fiche maman !

    — Oui ma chérie, on s’en fiche !

    Les trois nouvelles amazones, d’un genre pour le moins spécial, écarquillent des yeux, surprises par la réaction spontanée de la fillette qui parle déjà.

    — Eh ben quoi les fées !

    Vous allez rester plantées là comme des gourdes ou vous me serrez dans vos bras ?

    — Oh oh, cela me rappelle une certaine capricieuse du même acabit ! C’est trop génial !

    — Sois la bienvenue parmi nous fée Noëla !

    — Mais ! Elle n’a rien d’une fée, ma gamine !

    — Oh si ma reine ! Elle le tient d’un dieu scandinave, qui ne peut être que son géniteur !

    — Maman, c’est quoi comme bestiole un géniteur ?

    — Tu comprendras quand tu seras plus grande ma fille !

    — Ah d’accord, j’ai compris toute seule ! C’est celui qui se charge de mettre la petite graine pour concevoir un enfant !

    — Je t’avais prévenue Reine Leïla ! Ta fille est une fée !

    Es-tu capable d’entendre les chevaux arriver, fée Noëla ?

    La fillette écoute et cherche à comprendre ce qu’on lui demande.

    — Merde ! Maman, ils viennent pour nous tuer !

    Aux armes !

    — Nous allons les combattre, comme il se doit !

    À nouveau les images des maléfiques reviennent en force.

    Les portes fortifiées du village sont fermées lorsque les guerriers Arvernes arrivent en se déployant.

    Ils ont compris l’accueil qui les attend du fait du silence et de l’inactivité. Ils ont donc été repérés de très loin.

    Deux hommes se détachent du groupe et s’avancent lentement.

    Le Roi Salomon et son commandant.

    Ils stoppent, hors de portée de flèches, et mettent pied-à-terre.

    Muni d’un porte-voix en forme de cône, Salomon hurle…

    Montre-toi Leïla ! Je sais que tu es là !

    Sors avec ta fille et viens avec nous ! Nous laisserons les autres en paix !

    — Le temps d’échauffer ma lame et j’arrive, seule ! Nous allons combattre à l’épée !

    Si tu gagnes, tu deviens le roi des Amazones ! Et si tu perds, je redeviens la reine des Arvernes en récupérant mon dû !

    — Mon commandant se propose pour te mettre la raclée que tu mérites, pour oser t’adresser de la sorte à ton souverain !

    Il serait malvenu de le contrarier concernant sa demande !

    — Alors, dis-lui bien de prier ses dieux pour avoir une place au Walhalla¹ !

    Si seulement les esprits maléfiques pouvaient s’en occuper.

    Il a choisi son jour et son heure ! Je n’ai pas non plus l’envie de le décevoir !

    Après je m’occuperai de ton propre cas, et ma sanction sera identique !

    Tu ne rejoindras pas ton royaume Salomon !

    En redescendant l’échelle du rempart, la reine Leïla se retrouve nez à nez… avec elle-même.

    — Je suis Lola, et j’ai pris ton apparence ! Bien malin celui qui s’en apercevra !

    Maintenant je suis la reine Leïla et je vais combattre à ta place ! Les deux ensemble puisque leur piège est aussi grotesque que leur bêtise est grande !

    Pendant ce temps, les Amazones se sont déployées pour encercler les soldats du roi Salomon ! Elles sont guidées par fée Lucille en contact avec Thorette, déguisée en Amazone.

    Lola ne perturbe pas mon esprit donc elle n’est pas une des maléfiques qui me rongent, pense la reine (à surveiller) !

    Avant qu’elle ne puisse intervenir, la mystérieuse Lola ouvre le battant du grand portail et se pointe à l’extérieur avec ce même port altier qui caractérise la rousse Leïla.

    L’air décidé à en découdre, elle marche au-devant des deux hommes, en agissant avec précision pour ne soulever aucune suspicion de leur part.

    Le commandant l’interpelle…

    — Tu m’as l’air bien sûr de toi pour une reine sans trône !

    — Je suis la reine du peuple des Amazones, et cela me convient parfaitement puisque je suis heureuse !

    Ton rôle de petit chien du roi Salomon n’aura jamais la possibilité de te procurer pareille satisfaction !

    — Oh si, bien sûr que si !

    Puisque mon roi m’offre le soin de mettre un terme à ton rang imaginaire, comme à ta vie… devenue gênante !

    — Connais-tu mon surnom comme je connais le tien… tête de con, c’est bien ça ?

    — Fais-moi donc le plaisir de m’apprendre qui je vais occire !

    — On m’appelle « sans ombre » ! Sais-tu pourquoi ?

    — Un surnom aussi con que le mien sans doute !

    — Vois-tu une ombre au sol, comme la tienne ?

    Le commandant riboule deux grands yeux en constatant ce phénomène improbable.

    — Comment est-ce possible ? Salomon, tu savais ?

    — On s’en fout ! Tue-la et fais pas chier !

    — Je vais éclairer ta lanterne, et l’éteindre aussitôt avec ta vie !

    Je suis une immortelle, et les immortelles n’ont pas d’ombre !

    Fou de colère, l’homme se jette en avant, l’épée haute, en poussant un grognement bestial…

    Rahaaa…

    Il termine embroché, transpercé par la lame de Lola qui siffle très fort en ressortant de son corps.

    C’est ton tour Salomon ! Tu manques cruellement de rapidité, et ton plan est foutu !

    Tes hommes ont les yeux rivés sur toi !

    Si tu choisis la fuite, tu seras déchu par les tiens !

    Si tu choisis de me remettre sur le trône Arverne, ta vie sera épargnée, mais tu ne seras plus jamais le roi et seras banni du clan !

    Si tu choisis de me combattre, commence à implorer une place au Walhalla !

    Salomon tire son épée du fourreau et entame une déstabilisation par des mouvements rapides, le regard haineux et méprisant.

    Il bondit en avant et tente un moulinet puissant en tenant son épée des deux mains, hurlant comme un forcené.

    — Crève !

    Mais il ne frappe que le vide ! Sans ombre a disparu !

    Il stoppe net, cherchant à comprendre…

    Plop… plop… fait la lame en frappant deux fois son épaule.

    Il se retourne brutalement, comme un soudard qu’il est, pour faire front de nouveau.

    Il se retrouve face à cette lame, à hauteur de sa gorge.

    — Crève toi-même, petit roi !

    L’épée fait gicler le sang avant de ressortir par sa nuque, provoquant un gargouillis qui efface la parole sortant de sa bouche.

    Il s’écroule sur le dos, mort avant de toucher le sol.

    Non ! Elle ne peut pas être une hideuse maléfique !

    D’un seul coup d’épée bien placé, sa tête roule avant d’être stoppée par une pierre.

    La reine l’attrape par les cheveux et l’empale sur sa lame, qu’elle dresse devant les soldats qui s’énervent.

    — Tuez-les tous, hurle-t-elle !

    Une pluie de flèches, les fauche, tous. Aucun ne rentrera au château de Clair Mont.

    Lola, toujours dans l’apparat de la reine, revient dans la grande cour du village fortifié, sous les cris de joie des Amazones qui descendent des remparts.

    — Plantez-moi cette tête sur une pique et dressez-la devant la porte ! Demain nous la ramènerons à son grand vassal Fergus ! Il comprendra son erreur !

    En pénétrant dans la salle principale, Lola reprend son apparence et s’adresse à Leïla.

    — Reine des Amazones, tu viens d’asseoir ta notoriété !

    Désormais nul n’osera te défier ou s’attaquer à ton peuple.

    Tu seras crainte et respectée, personne ne te tiendra rigueur d’avoir éliminé ce con prétentieux qui se prenait pour un dieu !

    — Mais c’est toi qui as accompli tout le travail, en prenant des risques !

    — Non, c’est toi ! Toutes les Amazones t’ont vu à l’œuvre ! Elles vont te respecter et te vénérer !

    Je n’ai fait que t’apporter mon soutien, avec mes amies !

    Quant à mon changement d’apparence, c’est mon ami Li, un Else homme et demi-dieu, qui m’a enseigné et transmis le don de la transformation !

    — J’aimerais savoir manier l’épée comme toi !

    — Nous commencerons bientôt les leçons de combat ! Je sais que tu apprendras vite !

    Demain nous descendons chez les Éduens, avec la tête de Salomon dans un sac de jute ! C’est le roi Fergus qui l’a poussé à venir te tuer et tu dois faire preuve de discernement et de fermeté à son égard !

    — Comment sais-tu que Fergus nous a vendus ?

    — Lucille voit tout et entend tout ! Druidesse et devineresse, moi j’ai encore beaucoup à apprendre !

    — Et Thorette ?

    — Elle est la foudre et le feu ! Sa puissance est sans limites !

    — Incroyable ! J’ai l’impression de faire un rêve, éveillée !

    — Ta fille est l’enfant d’un demi-dieu !

    Ses pouvoirs vont grandir rapidement et elle en sera perturbée, hésitant entre naturel et surnaturel ! Il te faudra l’aider, la guider, et surtout lui faire confiance !

    — Vous pensez, tes amies et toi, que nous allons avoir des ennemis ?

    — Tes amis seront bien plus faciles à compter que tes ennemis, en effet !

    — Explique-moi pour quelle raison, je ne comprends pas !

    — Parce que ta présence est nouvelle ! Tu leur fais peur et les hommes ont une peur panique de l’inconnu ! Pour eux le seul moyen d’éliminer la peur est d’en supprimer l’origine !

    Demain je veux que tu te concentres à étudier le roi Fergus !

    Si son regard est fuyant, il ment !

    S’il bafouille, il a peur de toi !

    — Quoi d’autre ?

    — Si ses mains tremblent de panique, il est l’incarnation du mal et représente le danger immédiat !

    Et si son front se perle de sueur, alors il faut agir vite !

    Tu es la reine du peuple des Amazones ! Ton discernement doit être sans failles, tout comme tes décisions !

    — Je ne suis pas certaine d’être à la hauteur Lola !

    — Moi j’en suis certaine ! Et de toute façon tu n’as plus le choix !

    Si nous sommes là pour te guider, c’est de par la volonté des Dieux !

    Tu viens de remporter ta première bataille, et contre un homme féroce qui t’a fait souffrir ! Demain, ou après-demain, d’autres vont te provoquer ! Pour montrer qu’ils sont plus forts que ne l’était Salomon !

    — Je vais aller en montagne demander l’aide de mon père !

    — Tu as entendu cela Lucille ?

    — Oui ! Ton père, Reine Leïla, t’a vendue à Salomon ! J’ai bien dit vendue, ton mariage était une monnaie d’échange pour sceller une alliance ! Cette même alliance que tu as rompue en prenant la fuite, dans ta quête de liberté ! Donc il a perdu la face par ta faute, et ne la retrouvera que par la mort qu’il lui faut t’infliger !

    — Tu veux dire que mon père est devenu mon ennemi ?

    — Ton pire ennemi dans l’immédiat, et aussi le plus dangereux pour ton clan !

    — Alors je suis naïve ! Totalement naïve !

    — Ignorer quelque chose ne relève pas de la naïveté, simplement du manque de connaissance ! Tu vas apprendre à connaître tes alliés, à reconnaître tes ennemis, à comprendre qui est qui, et qui fait quoi !

    Ton peuple va grandir, beaucoup grandir ! Sais-tu pourquoi ?

    — Heu…

    — Cherche à comprendre ! Analyse le pour et le contre ! Que représentes-tu à leurs yeux, à toutes ces femmes ?

    — La liberté ?

    — Bravo ! Analyser, discerner, comprendre, et agir ! N’oublie pas que tu devras rendre la justice, et qui dit justice dit juste !

    La reine n’a pas droit à l’erreur en matière de justice ! Nous te guiderons aussi en ce sens ! Je sais que cela fait beaucoup de choses à ingurgiter, mais tu t’adapteras très vite !

    Maintenant, occupe-toi de ta fille et n’oublie pas de donner tes consignes pour évacuer tous les cadavres ! J’ai aperçu une rivière dans la vallée proche, cela devrait faire l’affaire !

    — Pas de sépultures ?

    — Oublie ! Cela serait perçu comme une faiblesse !

    Nous autres avons des choses à vérifier au plus vite ! Nous nous retrouverons au matin !

    Le lendemain

    Un groupe de douze amazones descend du plateau des Combes en direction Est, guidé par la position du lever de soleil.

    La trompe retentit quand elles arrivent face à la lourde porte de la cité de Gann At, et le garde hurle…

    — Holà ! Qui va là ?

    — Je suis Leïla, du peuple des Amazones ! Nous portons un cadeau au roi Fergus ! Je suis une amie de Dame Janis !

    — Je sais qui tu es, Leïla la rouquine ! J’envoie porter ton message, patiente un instant !

    Après quelques minutes, le battant droit est ouvert, et le groupe pénètre sur la place.

    Vous allez devoir déposer vos armes pour être conduites au palais ! Une seule personne avec toi Reine Leïla, les autres attendront ici !

    — Va avec elle Lola, et reste en contact avec nous !

    Elles sont accompagnées, ou plutôt escortées, jusqu’à l’entrée principale du palais bâti de bois solide et formant un donjon avec créneaux et meurtrières pour les archers.

    Les voilà donc introduites dans la salle du trône où est rendue la justice.

    Assis sur les deux trônes de l’estrade, le roi Fergus et son épouse Janis les reçoivent, sans salut et sans bouger leurs derrières.

    — Que nous vaut cette visite impromptue ma vassale ?

    — Tu as eu l’amabilité de nous organiser la visite de Salomon, le roi des Arvernes, depuis son fief de Clair Mont !

    Nous l’avons accueilli comme il se doit, avec sa troupe !

    — Et donc ?

    — Il nous a chargés d’un message à te transmettre en main propre !

    — Qu’est-ce ?

    — Une offrande, pour te remercier de ton geste chaleureux

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