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Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1
Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1
Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1
Livre électronique223 pages3 heures

Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1

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À propos de ce livre électronique

Norvège, 1855. Retrouvée à la dérive, les origines de Rakel Ovreid ont toujours été un mystère. Mais maintenant pleinement intégrée dans la vie de ses parents adoptifs, tout devrait aller pour le mieux, n'est-ce pas ?
Sauf que son amie Jenny a des ennuis ; et qu'un étranger aussi beau que brutal arrive dans le village, prétendant être le nouveau shérif. Et lorsque Jenny disparaît, Rakel sait qu'il est impliqué d'une manière ou d'un autre… Et non seulement cela, mais il semble connaître un secret sur Rakel, qu'elle ne connaît pas elle-même ! Pourquoi s'intéresse-t-il tant à elle ? Sa capacité à accomplir l'impossible dans des situations qui semblent désespérées y est-elle pour quelque chose ?
Ce premier volet de la série « Le Temps du crépuscule » met en scène une histoire d'amour et de trahison au souffle fantastique.
LangueFrançais
ÉditeurSAGA Egmont
Date de sortie1 avr. 2024
ISBN9788728453490
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    Aperçu du livre

    Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1 - Elisabeth Hammer

    Elisabeth Hammer

    Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1

    Traduit par Aline Chauvier

    Saga

    Les Secrets de Vestfold - Le temps du crépuscule, Livre 1

    Traduit par Aline Chauvier

    Titre Original Drømmetegn

    Langue Originale : Norvégien

    Cover image : Shutterstock

    Copyright ©2017, 2023 Elisabeth Hammer et SAGA Egmont

    Tous droits réservés

    ISBN : 9788728453490

    1ère edition ebook

    Format : EPUB 3.0

    Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l'accord écrit préalable de l'éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu'une condition similaire ne soit imposée à l'acheteur ultérieur.

    www.sagaegmont.com

    Saga est une filiale d'Egmont. Egmont est la plus grande entreprise médiatique du Danemark et appartient exclusivement à la Fondation Egmont, qui fait un don annuel de près de 13,4 millions d'euros aux enfants en difficulté.

    Personnages :

    Rakel Ovreid — personnage principal de la série

    Hanna Ovreid — mère adoptive de Rakel

    Halvor Ovreid — père adoptif de Rakel

    Gunda Ovreid — mère d’Halvor et mère du père adoptif de Rakel

    Esther Rønning — tante adoptive de Rakel, sœur d’Halvor

    Peder Rønning — mari d’Esther

    Jenny Hoem — amie de Rakel

    Syver Svartangen — voisin d’Ovreid et assistant du shérif de Borre

    Ingvald Svartangen — père de Syver et propriétaire de la ferme de Svartangen

    Ask Bergan — nouvel assistant du shérif de Skoppum

    Lars Disen — nouveau professeur de l’école de Bjerke

    Inga — cuisinière de la ferme d’Ovreid

    Eilert Holm — jeune voisin

    Prologue

    Dans une propriété abandonnée à Bratsberg, à la fin du mois de novembre 1843

    — Rakel, réveille-toi ! Sa mère la secoua pour la sortir de son sommeil.

    — Je suis fatiguée, murmura-t-elle.

    — Je sais, ma fille, dit la femme tout bas. Mais il faut te réveiller maintenant. Nous devons partir.

    — Maintenant ? demanda-t-elle en chuchotant. La maison baignait dans l’obscurité et, à la fenêtre, la lune se tenait en hauteur dans le ciel noir.

    — Oui, dit la mère qui l’aida à sortir de son lit. Rakel n’était plus fatiguée. Une douleur se répandit dans tout son corps.

    — Pourquoi ça ? demanda-t-elle, sans obtenir de réponse. Sa mère enfila ses bottes et prit un gros pull dans la table de chevet. Il était beaucoup trop grand, mais Rakel ne protesta pas. Le sourire de sa maman avait disparu. Ses lèvres étaient étirées et serrées.

    — Maman, j’ai peur, dit Rakel. La mère s’apprêta à lui enfiler un bonnet sur les oreilles, mais elle s’arrêta et regarda Rakel avec des yeux brillants.

    — Oh, ma chérie ! Je suis tellement désolée ! Elle la serra dans ses bras si fort que c’en fut presque douloureux.

    — Pourquoi devons-nous partir ? demanda Rakel, inquiète.

    — Nous ne pouvons pas rester ici longtemps, répondit rapidement la mère.

    — Quelqu’un nous a vues.

    — Je ne veux pas partir, maman, dit-elle, la voix étouffée par les larmes.

    — Nous le devons, ma chérie, dit-elle calmement. Quelqu'un nous veut du mal, quelqu’un qui ...

    Elle s’interrompit lorsque les bruits des sabots retentirent à l’extérieur de la maison. Elle se rendit rapidement à la fenêtre et y jeta un coup d'œil.

    — Mon Dieu ! s’exclama-t-elle. Elle attrapa la croix qui lui pendait au cou et la serra dans la paume de sa main.

    — Qui est-ce, maman ?

    Lorsque la femme se retourna pour s’éloigner de la fenêtre, Rakel vit une peur livide s’emparer de son regard.

    — Te rappelles-tu que nous avons caché la barque sous l’arbre qui trône au-dessus du fleuve ?

    Sa mère lui prit les mains pour la tirer avec elle vers la porte arrière. Rakel hocha la tête. Elles avaient été très heureuses de trouver cette barque pourrie, qu’elles avaient passé l’été à remettre en état.

    Quand sa mère ouvrit la porte arrière, Rakel fut horrifiée. Un vent glacial lui fouetta le visage et ses yeux se remplirent de larmes. Elle chuchota. Une obscurité totale régnait dehors.

    La neige s’était accumulée et formait une couche épaisse sur les murs de la maison.

    Tu dois descendre jusqu’à la barque et te cacher dedans, dit-elle.

    — Je te rejoins aussi vite que possible. Dépêche-toi maintenant ! Elle lâcha les mains de Rakel.

    — Je n’ose pas, répondit celle-ci, jetant un regard effrayé dans l’obscurité.

    — Ici, dit sa maman et elle arracha la chaîne qui portait la croix. Elle l’attacha ensuite autour du cou de Rakel.

    — Jésus te protégera. Si tu te sens seule, pense à lui. Jésus te guidera dans la bonne direction et s’assurera que tu es saine et sauve.

    — Maman, je ... Sa voix se brisa. Elle ne voulait pas sortir seule dans l’obscurité ou descendre vers le fleuve. Sa maman avait l’habitude de dire qu’elle était trop petite pour cela. La peur lui paralysa la poitrine. Mais quelqu’un frappa à la porte de l’autre côté de la maison et elles entendirent la voix d’un homme hurler le nom de sa mère.

    — Écoute-moi ! dit la mère en s’accroupissant et en attrapant Rakel par les épaules. Tu es la petite fille la plus courageuse que je connaisse, tu vas y arriver. Le chemin vers le fleuve n’est pas loin et l’obscurité te protégera de cette personne qui nous veut du mal. Tu seras en sécurité lorsque tu seras dans la barque et Jésus veillera sur toi pour ne pas que tu tombes du bateau. Elle posa la paume de sa main sur la croix ornant la poitrine de Rakel.

    — Je te rejoins aussi vite que je peux, je te le promets.

    Rakel voulait vraiment obéir à sa maman mais ses pieds restèrent immobiles. Quelqu’un frappa à nouveau à la porte.

    — Rends-moi fière, Rakel, montre-moi que tu n’as pas peur de l’obscurité, dit la mère, puis elle se redressa.

    — Cours maintenant !

    Elle poussa Rakel à l’extérieur de la porte et la referma après elle.

    Rakel resta là comme pétrifiée. L’obscurité l’envahit davantage, recouvrit sa peau et retint sa respiration dans sa gorge. Elle se mit à pleurer. Elle ne pouvait pas être courageuse comme le lui avait demandé sa maman, elle n’y parvenait pas. Elle était justement sur le point de frapper à la porte et de demander à sa maman de la laisser rentrer, quand soudainement, un énorme bruit retentit de l’entrée. Rakel s'accroupit. Les cris des hommes et de sa mère retentissaient au plus profond de son être. Elle se jeta sur la porte et la frappa de toutes ses forces.

    — Maman ! cria-t-elle aussi fort qu’elle put. Laisse-moi entrer ! Maman !

    De la maison, elle entendit encore les hurlements, les cris et les bruits des meubles qu’on détruisait. C’est alors qu’une lumière vacillante s’échappa d’une flamme nue provenant de la fenêtre à côté de la porte. Rakel se redressa tandis que son sang se glaçait.

    Un homme se tenait à la fenêtre. Il tenait une torche à la main dont les flammes illuminaient son visage. Sa colère se traduisait sur son visage recouvert d’ombres, de sorte qu’il ressemblait à l’homme dont sa mère possédait un dessin dans un livre qu’elle avait caché sous le matelas. Un diable. Son nez était long et crochu, ses yeux étaient rapprochés et de petite taille. Ses sourcils étaient bien fournis et son menton pointu. Son regard froid et menaçant observait la neige. Il cherchait quelqu’un.

    Déglutissant douloureusement, elle se cacha derrière la porte arrière afin qu’il ne la voie pas. Cours maintenant ! Les paroles de sa mère résonnaient dans son esprit et dès que l’homme quitta la fenêtre, c’est précisément ce qu’elle fit.

    Rakel courut si vite qu’elle parvint à se frayer un chemin dans une couche de neige montant jusqu’à ses genoux. Ses vêtements épais l’empêchaient d’avancer et elle était si fatiguée et essoufflée qu’elle finit presque par tomber lorsqu’elle gagna le fleuve, dont l’eau agitée sentait le moisi. Le vent violent qui venait des montagnes au loin agitait le fleuve. Elle se glissa rapidement sous l’arbre qui était tombé lors d’une tempête quelques mois plus tôt et accéda à la petite barque. Celle-ci bascula des deux côtés, mais elle s’accrocha fermement à une branche en montant à bord.

    L’arbre se cassa dans un bruit menaçant lorsqu’elle lâcha prise. Un grincement empreint de souffrance retentit, comme si l’arbre était sur le point de pousser son dernier soupir. Puis l'amarre se resserra d'un coup et elle fut projetée en avant. Dans sa chute elle se blessa le genou et ne parvint pas à retenir ses larmes. Elle s’assit au fond de la barque en reniflant. Et elle attendit.

    Sa maman lui avait dit qu’elle la rejoindrait.

    Contemplant le ciel obscur, Rakel vit un petit croissant de lune sur la montagne à l’horizon. Il était difficile de s’asseoir confortablement, elle se mordit la lèvre inférieure pour calmer sa peur. Le fleuve s’empara du bateau et le fit chavirer d’un côté puis de l’autre. Ses pieds étaient mouillés après avoir couru le long du fleuve, elle commençait maintenant à avoir froid.

    Pourquoi sa maman n’arrivait-elle pas ? Rakel ne voulait plus être dans le bateau. Elle se leva pour atteindre la terre ferme lorsqu’un bruit étrange attira son attention. On aurait dit un hurlement. Elle se releva pour voir au-dessus de la branche de l’arbre ... et haleta. La maison était en feu !

    Non ! Elle contempla avec incrédulité les flammes puissantes qui illuminaient le ciel sombre de la nuit. Le crépitement avait parcouru tout le chemin jusqu’à la rive du fleuve. Elle devait aider sa mère ! Rakel attrapa la branche à laquelle le bateau était attaché afin d’atteindre la rive.

    Puis la branche se cassa. Un craquement puissant se fit entendre. Elle tomba en avant et se cogna violemment le front contre la rambarde. Pris de vertige, elle mit un moment à se relever. Dans un premier temps, elle découvrit que la barque se trouvait maintenant au milieu du fleuve. Elle fut ensuite prise par le courant et reprit de la vitesse.

    Maman ! cria-t-elle, mais en vain. Elle regarda la terre ferme, en direction de sa maison, entièrement envahie par les flammes. Celles-ci s’agitaient dans une danse brûlante au niveau du toit, avalant tout sur leur passage. Rakel attrapa la croix qu’elle portait autour du cou et la serra fort dans ses mains comme sa mère avait l’habitude de le faire. Avec l’autre main, elle s’accrocha solidement à la barque. Le fleuve gagna en puissance et ses courants rapides poussèrent sauvagement la barque vers le bas à grande vitesse. Elle jeta un dernier regard derrière elle, trop effrayée pour faire autre chose que s’accrocher solidement. Le fleuve se déchaîna alors et l’océan de flammes disparut hors des regards derrière la forêt.

    Elle était seule.

    Chapitre 1

    Carljohansværn, juin, 12 ans plus tard

    C’était un de ces rares jours d’été au ciel bleu clair et étincelant. Le soleil brillait et pas une seule bourrasque de vent ne balayait l’air. Rakel avait le cou et le dos moites, sous sa robe. Toutefois, cela ne l’incommodait pas. Finalement, le froid était terminé et l’été était arrivé.

    Elle respira profondément et fredonna pour son propre plaisir. Elle fredonnait une mélodie que les enfants à l’école de la marine avaient chantée. Ayant visité l’école pour rendre service à tante Esther, elle avait assisté à la répétition de la chorale des garçons. Ils devaient chanter le jour où le professeur Lia allait quitter son poste plus tard dans le mois, lui avait-on dit.

    Elle leva la tête vers le ciel de manière à ce que les rayons de soleil pénètrent le bord de son chapeau. C’était agréable de sentir l’été sur son corps. Un gros buisson d’abelia chinensis bordé de roses entremêlées chevauchait une barrière à côté de laquelle elle passa. Leur parfum était doux et séduisant. Un bourdon sautait d’une fleur à l’autre, lui rappelant le jardin familier. Le son fut rapidement assourdi par une voiture qui se faufila sur la route escarpée d’Ollebakken. Le cheval respirait profondément et tirait avec lui une grosse charge de planches et de bois. Derrière, plusieurs voitures suivaient et l’air fut bientôt teinté du bruit des roues du chariot et de celui des hommes qui se criaient les uns sur les autres à partir des sièges de conducteurs. Une horde de chiens errants couraient en zigzag entre les voitures et aboyait furieusement. Tandis que les hommes faisaient retentir leur fouet dans l'air, ils disparurent dans le cimetière.

    Rakel ramena son chapeau un peu vers l’avant et se protégea la bouche avec un mouchoir. Le déplacement des matériaux de la maison de l’officier du port vers les terres de Keisemark provoquait toujours beaucoup de poussière et de bruit. De nombreuses personnes, particulièrement les plus âgées, s’en plaignaient. Toutefois, le regard de Rakel était empli d’attentes et de curiosité. La vie grouillait à Carljohansværn et ses alentours, il y avait toujours quelque chose qui s’y passait. À Skoppun, chez elle, le calme régnait toujours.

    Dans la ferme d’Ovreid, où elle vivait, il était rare de voir passer des étrangers. Elle aimait cette tranquillité, tout en étant séduite par Carljohansværn et par tous ces gens. Tout se passait si vite ici, les gens affluaient. En été, des centaines de travailleurs journaliers rejoignaient les employés permanents de la base navale. Néanmoins, si elle devait choisir, elle préférait la vie à la ferme. Traire les vaches le matin et filer le fil de la laine des moutons dans la pénombre du soir lui manquaient. Puis elle s’asseyait avec sa maman, partageait la joie procurée par le travail et parlait de tout et de rien. Mais ce qu’elle aimait par-dessus tout était de s’occuper des animaux. Les meilleurs moments correspondaient à ceux où elle donnait le biberon aux agneaux au printemps, lorsqu’elle pouvait brosser les chevaux ou lorsqu’elle parcourait les terres avec son père pour vérifier si les animaux étaient en bonne santé.

    Une gratitude chaleureuse gagnait son cœur lorsqu’elle pensait à ses parents. Elle les appelait père et mère, même s’ils ne l’étaient pas réellement. Elle était arrivée à Ovreid à l’âge de six ans, seule et abandonnée. Une enfant trouvée que personne ne connaissait. Elle était confuse et effrayée, mais l’amour de ses parents lui avait rapidement inspiré des sentiments de sécurité et de joie. Ils la considéraient comme leur fille et l’héritière de la ferme. Il n’y avait donc aucun doute, elle appartenait à Ovreid. Ses racines étaient là et elle se réjouissait de retourner à la maison aussitôt qu’oncle Peder serait revenu de voyage.

    Rakel traversa le petit pont en bois qui avait été construit où le canal avait été creusé, le long de l’hôpital et le long du mur de la cour face à l'église de la garnison. Comme toujours, elle tourna le regard vers le magnifique bâtiment de l’église. Il allait bientôt être terminé. Toutefois, pour le moment, il restait un peu de travail avant que le roi ne l’inaugure. Les murs étaient partiellement cachés par les échafaudages et des monticules de briques et de ferraille jonchaient l’arrière de l’église.

    Elle s’avança et prit le chemin menant aux jolies maçonneries. Elle y avait vécu avec tante Esther les deux dernières semaines après la chute de cette dernière, qui lui avait valu une entorse à la cheville. Oncle Peder était en voyage avec le corps de la marine et Rakel avait proposé de s’occuper de tante Esther. Elles avaient toutes les deux toujours eu un lien très fort, Rakel avait passé beaucoup de temps à Carljohansværn lorsqu’elle était enfant et se plaisait beaucoup dans la caserne.

    Elle esquissa un sourire pour son propre plaisir. Caserne était un mot ambigu. Ce nom faisait penser à un bâtiment simple et laid et il ne pouvait pas être plus éloigné de la réalité. Les quatre casernes à Carljohansværn étaient de beaux bâtiments en briques construits sur deux étages, chacun doté de quatre cages d'escalier. Entre chaque caserne, se trouvait une cour garnie de plantations et de bancs, très fréquentée par les nombreuses familles qui y habitaient. Et elles étaient nombreuses. Des officiers de haut rang aux travailleurs les plus pauvres, tous avaient une place dans les casernes de Carljohansværn et les appartements reflétaient cette diversité.

    L’appartement de tante Esther et d’oncle Peder était haut au niveau du toit et comprenait deux chambres en plus du salon et de la cuisine. Comparé à la grande maison principale chez elle à Ovreid, l’appartement était petit, mais Rakel ne s’en plaignait pas. Les appartements de la caserne étaient divisés en classes, de sorte que certains étaient beaucoup plus petits que celui de tante Esther et d’oncle Peder. Comme l’appartement où vivait son amie Jenny. Une famille de six personnes y habitait

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