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Bas les masques
Bas les masques
Bas les masques
Livre électronique90 pages1 heure

Bas les masques

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À propos de ce livre électronique

Nous avons porté des masques pendant plus deux ans pour se protéger d’un virus.

Mais les personnes des communautés 2LGBTQIA+ en portent depuis toujours. Même après leurs sorties du placard, elles doivent se masquer, car contrairement au virus, il n’existe aucun vaccin contre l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie et toutes les autres queerphobies, dont les éclosions trop fréquentes nous rappellent tristement que notre bien-être
est encore trop fragile.

Dans le cadre d’un concours de création littéraire et inspéré.e.s de la pandémie de la COVID-19, des autaires queer lèvent le masque sur leur réalité.

On ne peut qu’espérer qu’un variant de bienveillance en découle et
qu’il soit très contagieux.
LangueFrançais
Date de sortie27 déc. 2023
ISBN9782925368489
Bas les masques

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    Bas les masques - Collectif Fierté Littéraire

    Couverture de Bas les masques de Fierté Littéraire. Une personne avec un masque arc-en-ciel est habille d'un rideau blanc.

    Bas les masques !

    Collectif

    Sous la direction littéraire de Denis-Martin Chabot

    Présenté par

    Fierté littéraire

    À la mémoire de Mario Landerman (1965-2020), journaliste et chroniqueur culture, ami de Fierté littéraire

    Éditions TNT

    Bas les masques !

    Éditeur

    Éditions TNT

    12-3894 rue Sainte Catherine Est,

    Montréal, Qc. H1W 2G4

    514 256-9000

    www.editionstnt.com info@editionstnt.com

    Couverture

    Photo : Serge Blais

    Modèle : Pascale Cormier

    Mise en page

    Keven Wong

    Droits d'auteur

    Fierté Littéraire, 2023. La reproduction totale ou partielle,

    pour un usage non pécuniaire,

    est autorisée à la condition d’en mentionner la source.

    Dépôt légal 2023

    Bibliothèque et archives nationales du Québec

    Bibliothèque et archives Canada

    ISBN

    Papier : 978-2-925002-86-4

    PDF : 978-2-925002-87-1

    Epub : 978-2-925368-48-9

    Financé par le Gourvernement du Canada et la SODEC.

    Trompe-l’œil

    par Denis-Martin Chabot

    directeur général, Fierté littéraire

    et directeur littéraire

    C’est plus fort que moi. Un pantalon sexy passe dans le coin et je chavire. OK, pas juste le beau petit cul bombé qu’il couvre, pas juste le renflement à l’avant, mais aussi, et surtout, ce qui se trouve au-dessus de la ceinture.

    Fuck qu’il est beau.

    Mon corps ne peut s’empêcher de réagir aveuglément à ce que voient mes yeux. Comme toujours, ma libido prend le dessus sur mon intelligence. Mes fantasmes font fi de la réalité. Comme disait ma mère, quand le cul mène la tête, ça ne va jamais bien loin. Moi, ça me dirige droit vers le désastre.

    Je suis comme le capitaine du Titanic qui ne voit que la pointe de l’iceberg, qui ne voit pas, ou ne veut pas voir, qu’il est en couple, en couple hétéro. Un autre venu nous envahir récemment en emménageant dans notre édifice.

    Qu’ont donc tous ces straights à vouloir peupler le Village gai ? N’ont-ils pas tout le reste de la ville et de la banlieue à eux ? Ont-ils vraiment besoin de nous encombrer ?

    Bon, bon, bon. Pas très inclusif de ma part…

    Pourquoi exclure un gars aussi séduisant, beau et baraqué, qui porte des fringues très chics, du dernier cri ? Et, je le répète, au corps découpé, non pas au couteau, mais au scalpel.

    Et au rasoir. J’ai remarqué lorsqu’il retire sa camisole après son jogging matinal qu’il avait pris soin d’épiler les poils de son torse massif, de son ventre plat et de ses aisselles. Il ne laisse que le nécessaire pour signaler la direction vers son terrain de jeu appétissant. L’absence de poils met en évidence la musculature de ses cuisses et de ses mollets. Dix kilomètres de jogging trois fois par semaine donnent des résultats.

    Un hétéro métrosexuel.

    Ou übersexuel.

    Peu importe l’épithète, je ressens chaque fois que je le croise ce petit chatouillement du sang qui s’active dans mes aines vers mon sexe assoiffé comme un vampire attiré par la nuque dénudée d’une douce couventine au teint laiteux.

    Son sourire suffit à me faire fondre sur place telle une statue de sel sous la pluie.

    Mais il y a elle. Elle. Franchement, je ne vois pas ce qu’il lui trouve. Trop grande et costaude. Pas jolie. Pas à mon goût.

    Chaque torchon trouve sa guenille, disait ma mère chaque fois qu’elle voyait un couple aussi disparate.

    Je sais, la jalousie me fait dire des méchancetés que je ne pense pas vraiment.

    Je ne l’aperçois pas souvent. Que les vendredis et les samedis soir. En semaine, elle doit avoir des horaires de fou. Elle doit commencer très tôt et terminer très tard, car je ne la vois ni sortir ni rentrer. À moins qu’ils ne vivent pas ensemble et qu’elle ne le visite que le weekend.

    Je déteste sans la connaître cette femme indigne, voleuse d’adonis au gouffre vaginal sans fond, grignoteuse de virilité qui ne saurait apprécier à sa juste valeur un si beau David comme seul un homme gai comme moi pourrait le faire.

    C’est vraiment bitch de ma part.

    Revenons à lui. Et sa façon de m’observer quand, un matin, non pas par coïncidence, mais par dessin, je sors en même temps que lui pour un footing. Je remarque la langoureuse descente de ses yeux vers mon short de lycra qui révèle pratiquement tout, forme, grosseur et mon côté de prédilection. Et même le nombre de mes poils de pubis, car moi, je ne me rase pas. On dirait que je lui plais.

    Nah. Je ne peux quand même pas plaire à un hétéro.

    Il est peut-être bi. On peut rêver.

    Mon regard plonge à son tour dans la chute de ses reins vers son invitante croupe d’enfer. Je dois me ressaisir, car courir avec une érection n’est pas confortable.

    Nous nous saluons poliment. Nous nous étirons, puis partons chacun de notre côté. J’aurais eu du mal à le suivre. Pire, la seule vue de son dos puissant m’aurait fait durcir au point de me faire trébucher.

    Le surlendemain, un samedi — tiens, où est sa blonde ? — je prends mon courage à deux mains, je le rejoins et je me risque à prendre la même route que lui. À six heures du matin, la ville est trop endormie pour remarquer la grossière ambition de ma verge poussant à travers le tissu de mon pantalon court.

    Suant et soufflant, nous retournons à l’édifice au bout d’une heure. Il sourit en me regardant. Il a compris que je ne suis pas du tout le joggeur que je prétends être.

    Je ne me rends pas compte qu’à travers le tissu détrempé de mon short, ma queue protubérante s’offre en spectacle, révélant sa prétention brute à la

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