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Manon, bien sous tous rapports, sauf
Manon, bien sous tous rapports, sauf
Manon, bien sous tous rapports, sauf
Livre électronique223 pages2 heures

Manon, bien sous tous rapports, sauf

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À propos de ce livre électronique

Un polar de première main écrit au premier sens du terme par son héroïne dont le doigté professionnel, la conduit à s’étendre sur des thèmes de société pour mieux les résoudre à sa manière.
Cette professionnelle de santé va au bout de sa logique meurtrière au bénéfice des victimes et mène en amazone une chevauchée fantastique à double titre contre les hommes et parfois tout contre pour parodier Sacha Guitry à tel point que rien ne la sépare d’eux, pas même un linceul.
À déguster sans crainte de débordements.
Ames sensibles ne pas s’abstenir !
Servi avec des roses, y compris les fragrances…
LangueFrançais
Date de sortie22 avr. 2020
ISBN9782312072555
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    Manon, bien sous tous rapports, sauf - Jean Luc Weber

    cover.jpg

    Manon, bien sous tous rapports,

    sauf

    Jean Luc Weber

    Manon, bien sous tous rapports, sauf

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2020

    ISBN : 978-2-312-07255-5

    La rencontre

    Une rencontre étonnante.

    Seule au bar de l’hôtel, un brin éméché, elle a le look de la poule de luxe, à mi-chemin entre call-girl et escorte. A la dévisager, et pas seulement le visage, elle a tout ce qu’on peut attendre d’une femme, tout ce qui promet une tranche de vie captivante, entre un moment d’émotion et une possible liaison durable.

    Manon a de la grâce. Elle est grande, blonde, les cheveux mi-longs, un peu bouffants à l’ancienne. Oui, elle a sa place sur une couverture de magazine, n’a rien de vulgaire, ni de déluré, mais dans le regard ce petit plus captivant et mystérieux qui fait que l’homme sérieux s’attarde.

    Le pas sérieux du reste également.

    Le visage est harmonieux, le corps proportionné. La taille sans être gracile, est gracieuse. Les jambes longues sous une jupe au-dessus du genou, un galbe désirable…

    Mais le regard…

    Quelque chose d’indéfinissable entre la hargne et la détresse. J’en suis interloqué, interpelé, quelque part, mais où ?

    Justement !

    Rompant avec mes habitudes, je décide d’en savoir davantage, trouvant mystère à cette façon d’être, intérêt, interrogations, recherches de réponse, d’émotions.

    Je m’approche…

    Pas de problème, un échange de regards et déjà une complicité s’installe. Je suis seul ce soir, elle aussi, manifestement. Et cela va surement nous emporter loin…

    Si je savais.

    Mais je ne sais pas encore…

    Je saurai dans une minute, une heure, un jour, plus tard.

    Je me présente.

    – Jacques…

    Du tac au tac, elle répond

    – Manon !

    – Vous permettez ?

    – Je vous en prie…

    Déjà un mouvement de rotation de son corps sur la chaise haute du bar me fait entrevoir une certaine disponibilité, entre autres, ainsi que quelques objets de fantasmes et de convoitise. Bon Dieu qu’elle est belle, la vue, la vie !

    A vrai dire je ne sais pas ce qui m’attire le plus, mon inconscient a-t-il envie d’une aventure, ou simplement de parler ?

    Ai-je besoin de m’épancher, de me raconter ?

    Il est de ces soirs où la solitude pousse à des révélations, des concessions, des aveux.

    Cela n’en prend pas le chemin, la discussion s’engage, d’une banalité affligeante. La soirée se passera, peut-être aussi la nuit et demain, Manon sera au pire le souvenir d’un bon moment, au mieux, une adresse sur mon agenda, à revoir peut-être. Et moi, dans son cœur, son corps, son souvenir ?

    Un quart d’heure plus tard nous sommes installés au coin salon du bar. Peu de lumière, pas d’affluence : il est trop tôt ou trop tard. Les consommations ont été renouvelées. La torpeur douceâtre d’une complicité nous envahit et Manon a doucement posé sa tête contre mon épaule. Malheureusement, mais je n’en suis pas conscient, cette propension n’est ni lascive, ni d’abandon. Elle révèle juste une certaine lassitude.

    Oui je le crois, nous serons amants.

    Et alors ?

    Chapitre I. L’agression

    Manon s’est mise à parler, et je ne l’ai pas interrompue.

    C’était le 20 juillet, un lundi, j’étais de congé.

    Je fais mon jogging en venant de l’Esplanade, de chez moi, par la rue de Stockholm, encore animée, il est neuf heures et demie. Je m’engage dans le parc de la Citadelle et rejoins les bords du lac, là où l’ombre des grands arbres rafraîchit l’air ambiant de la ville en été.

    Je cours à petites enjambées, j’ai l’habitude, je ne me fatigue pas au début, je jouis de l’effort progressif. Oui il fait chaud, mais je suis à l’aise dans mon short blanc et mon tee-shirt, je me réjouis de l’effort à accomplir. Je me sens bien.

    Je cours tous les soirs lorsque je ne travaille pas, pendant une heure, puis je rentre chez moi et prends soin de mon corps. J’aime les lentes caresses de l’eau sur mon corps fatigué, j’aime caresser mes muscles encore chauds, j’aime me caresser, j’aime mon corps. Parfois cet exercice physique puis la détente de la douche sont une préparation à des exercices d’autres natures.

    Mais ce soir je sais que la satisfaction que je prendrai sera solitaire. Kathy, mon amie de certains soirs, est partie pour huit jours dans sa famille en Normandie. Elle me manque, mais ce ne sera qu’un soir, dès demain je serai au travail, et la semaine prochaine nous nous retrouverons pour nos séquences-plaisir comme nous disons.

    Nous ne sommes pas lesbiennes, nous sommes bi.

    De mon côté, j’ai eu quelques amants, des hommes, même un vrai qui m’a entrainé aux délices du paradis physique mais ce n’était qu’un ami, un vrai aussi avec lequel je n’aurais pu partager toute mon existence.

    Avec Kathy non plus. Elle ne sera jamais la femme de ma vie. Mais pour rien au monde je ne voudrais manquer ces séquences-plaisir. C’est si bon…

    Je cours sans perdre haleine. Mon esprit vagabonde.

    Je pense aux confidences de ma collègue Valérie que je remplacerai demain car elle rejoindra son amant, un homme marié, qui partage

    sa vie dans des atermoiements et des rendez-vous bâclés, des promesses définitives et toujours renouvelées. Mais Valérie lui est attachée. Et elle m’a raconté tout ce qu’ils se font et se font voir, en noir et blanc et en couleurs. Elle est vraiment accro, elle gâche sa vie, son avenir et malgré-tout, jr l’envie, lui en veux pour ce qu’elle a et que je n’ai pas.

    En bleus aussi à l’âme et aux corps. Et cela me révolte que Valérie accepte les coups, même et surtout d’un homme qui dit l’aimer.

    Mais c’est son problème, sa vie… Quoique.

    Je continue mon avancée entre les massifs bas de haies, quelques bancs, les rambardes de bois, les troncs d’arbres espacés. Cela fait maintenant deux tours que je fais. Je vais agrandir le cercle vers le quai, je dépasserai les rochers, je passerai entre les murs de la citadelle et alors je rentrerai peut-être par…

    Le cours de mes pensées s’interrompt.

    Je n’ai pas l’impression d’être suivie, je cours seule, il ne fait pas encore nuit, dix heures ont passé. Tout le monde me dit que c’est dangereux de courir seule la nuit.

    Qu’est-ce qui est dangereux ?

    La vie tout simplement.

    Et puis j’ai ma bombe anti-agression, et je peux courir, et me défendre. En fait celui qui m’agresserait devra déjà compter avec ma résistance. Et puis que voudrait-il ? Ou elle ? Mon argent, je n’ai pas d’argent sur moi… ah oui pas de sac non plus pas de papiers, pas même mes clés puisque j’entre dans l’immeuble grâce au code d’accès et qu’elles sont planquées. Pas la peine de s’encombrer.

    Et je me fais juste cette réflexion quand me vient à l’idée que la bombe lacrymogène est elle aussi à l’appart.

    Bah…

    Eh bien ma fille, ne traine pas.

    Non je n’ai pas l’impression d’être suivie, mais maintenant que j’ai réfléchi, je me sens un peu nue sans sac sans bombe, sans papiers… Malin si on m’agresse, on ne saura même pas mon nom, ou en cas d’accident, à l’hôpital, oui si c’est à Hautepierre, aux Urgences on me reconnaitra, j’y travaille…

    Un peu dingue, presque nue, juste mon short et mon tee-shirt, à peine plus et en plus cela protège de quoi ?

    Ce n’est pas dans mes habitudes d’angoisser, mais le doute s’installe…

    Oui je vais rentrer par…

    A cet instant une ombre s’approche de moi par derrière, par la droite. Un souffle, tout d’abord. Je me raisonne.

    Ma fille tu te fais du cinéma ! Tu fantasmes, ou

    quoi ? Tu veux te faire violer ?

    – Pas un mot, salope !

    A mi-voix, dans un français sans accent, le souffle que je venais d’entendre se transforme en ces quatre mots, en même temps qu’un bras enserre ma gorge par la gauche et que ce bras se prolonge d’une main qui a un cutter à son extrémité. Ce cutter pourrait bien me défigurer,

    Je déglutis, m’efforce au calme. Pas d’affolement. Un mec qui t’agresse ne veut pas tuer une nana, une inconnue. Il veut l’abaisser, la baiser, la violer,

    Déjà la menace se précise, j’avais raison, la main droite du type, s’engage dans mon short. Heureusement qu’il est solide et serré. Il ne me l’enlèvera pas si je ne participe pas.

    Ce sera peut-être l’occasion de discuter.

    Sa main avance vers mon entre-cuisses. Zut pourvu qu’il n’y arrive pas, je mouille. Comment arrêter ça. C’est vrai que certains disent que c’est un réflexe chez certaines femmes de lubrifier exagérément en cas de viol, afin de ne pas faire du traumatisme fatal, une blessure encore plus physique. Chez certaines. Pourquoi moi ?

    Il faut agir.

    Je serre les cuisses, mais me débats modérément. Cela fait dix secondes, une éternité qu’il m’a entre ses mains. Dix secondes de gagnées.

    Mon objectif est de m’enfuir. Il faut que je surprenne, mais qu’il n’ait pas le temps de baisser mon short, afin que je puisse courir. Au sprint, je n’ai peut-être pas perdu.

    Il appuie son cutter contre ma gorge, cela fait mal, mais a priori cela n’a pas encore coupé. Je tourne la tête et me rends compte qu’il porte une cagoule sur la sienne.

    – Hé, tenté-je timidement

    – La ferme !

    Me tirant en arrière. Il a ressorti sa main droite de mon short, il m’entraine vers un rocher. Nous sommes bien seuls. Et je crois sérieusement qu’il ne me permettra pas de discuter. Parce que là je pourrais peut-être le raisonner.

    Il faut agir.

    Ma tête et mon cou sont dans un étau mais j’ai la liberté de mes bras. Pendant qu’il me tire en arrière sur quelques pas j’explore de ma main droite.

    Il est en short lui aussi, mais pas moulant, et il est t excité, çà je le sens bien,

    Mon bras est trop court pour lui empoigner ses attributs. Et le temps que je lui fasse vraiment mal, il aura bien réussi à me saigner. Je commence à avoir peur.

    Il entreprend de sa main droite de baisser mon short par l’arrière. Pour cela il est obligé de s’écarter un peu. Le talon de ma basket sera-t-il assez dur. Ma ruade assez forte, mon mouvement assez rapide.

    Je n’ai pas le temps de procéder à des réglages, je n’ai pas le droit à l’erreur.

    Je lance mon pied droit en arrière et vise à l’aveugle son entrecuisse.

    Il lance un cri démoniaque que l’on entend à coup sûr à l’autre bout de la ville et tombe en arrière. Une chance, il a lâché son cutter.

    Affalé sur le dos il continue de crier et se tord. Et c’est là que c’est parti.

    Plutôt que de m’enfuir et d’appeler à l’aide, je me suis mise debout à ses pieds, j’ai bien visé et lui ai successivement décroché trois coups de pied dans son matériel Qui pendait à l’extérieur de son short. Et c’est presque de l’extase lorsque le gargouillis entendu a prouvé que quelque chose était cassé.

    Oui quelque chose venait de casser, chez lui, et chez moi.

    Mais pour moi, un flash me dit que les ennuis allaient commencer. Il fallait donc en finir proprement.

    Il avait promptement arrêté de crier mais respirait encore. Délicatement j’ai enlevé le bas qui lui servait de masque. Je ne le connais pas. Alors me mettant de côté j’ai shooté de trois, quatre fois, je ne sais plus dans sa tempe, son maxillaire puis j’ai sauté sur sa gorge.

    De victime, j’étais devenue prédatrice.

    Mais les tripes se sont mises de la partie. Une formidable envie d’aller à la selle m’a prise. Je regarde autour de moi. Toujours personne, heureusement. Mon tee-shirt et mon short ne sont plus immaculés, bien évidemment après cette bousculade, si l’on peut dire, mais je peux encore rentrer par la ville, il fait nuit maintenant. Mais je ne pourrais pas faire le chemin sans aller auparavant à la selle.

    – Eh bien mon gaillard tu voulais voir mon cul !

    Baissant mon short, je lui ai éhontément déféqué sur le visage et les yeux. Par souci d’hygiène, la mission remplie par le papier toilette d’ordinaire fut cette fois opéré par le pan du tee-shirt déjà sale de l’agresseur.

    Du calme me dis-je.

    Ce n’est pas malin ce que je viens de faire, dans mes selles il y a surement mon ADN. Je ne peux revenir en arrière. Rajustée, j’ai encore rapidement essuyé mes baskets dans l’herbe et me suis remise à courir en petites foulées

    Aucun incident ne marque mon retour à domicile.

    Chapitre II. Manon Léser, avant

    Parc de la Citadelle, la découverte

    L’appel téléphonique sur le 17, à savoir la salle de commandement de l’hôtel de police de Strasbourg déclencha tôt au matin du 21 juillet, un mardi, la machinerie complexe et étonnante de l’enquête policière.

    Le brigadier de permanence prit l’appel, enregistré, d’un promeneur matinal qui arrosait avec son chien prostatique les abords-est du parc de la Citadelle.

    Le cadavre d’un homme inanimé, apparemment sans vie, mort de toute évidence puisque déjà raide et froid était annoncé par Léon Metzger, 68 ans, habitant la rue de Boston et promenant son chien, tenu en laisse, de bon matin.

    La patrouille qui arriva rapidement sur les lieux, la distance de l’hôtel de police du Heyritz au lieu d’intervention étant réduite, le trajet ne dépassa pas 8 minutes.

    Monsieur Metzger n’attendit pas longtemps.

    Cabarrus, Francette et le chef d’intervention Legendre faisaient équipe. Ils étaient déjà la relève, c’était après 7 heures 30 du matin. Leur sirène électronique s’était frayée rapidement le chemin à travers la circulation estivale de ce mardi matin.

    – C’est là ! dit Metzger

    – Oh ! Vous auriez tout de même pu éviter… scanda Cabarrus

    – Quoi ?

    – Que votre chien ne s’oublie à cet endroit !

    – Mais, mais…

    – Il n’y a pas de mais, ça ne va pas être facile pour les relevés scientifiques !

    La discussion se poursuivit et Metzger dut longuement plaider que ce n’était pas son chien qui s’était oublié, mais surement un autre, de passage auparavant. Devant cette évidence

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