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La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1: Les enquêtes de Mary Lester - Tome 46
La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1: Les enquêtes de Mary Lester - Tome 46
La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1: Les enquêtes de Mary Lester - Tome 46
Livre électronique255 pages2 heures

La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1: Les enquêtes de Mary Lester - Tome 46

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À propos de ce livre électronique

Enquête sur un sinistre meurtre à l'arsenic pour Mary Lester !

Cette fois, Mary Lester est priée d'aller à Dinard se pencher sur le mystérieux décès d'un jeune homme retrouvé loin de chez lui, empoisonné à l'arsenic.
L'épouse d'une éminence grise de la République semble sérieusement impliquée dans ce crime anachronique qui pourrait faire trembler le gouvernement sur ses bases.
La mission qui est confiée au commandant Lester par la redoutable juge Laurier est donc des plus délicates, d'autant que le patron de la police dinardaise, le commissaire Nazelier, en dépit d'un accueil trop chaleureux pour être honnête, n'est pas vraiment disposé à lui faciliter la tâche. Il va falloir que le commandant Lester déploie, pour approcher la vérité, des trésors d'ingéniosité et de patience.
Car, ne vous y trompez pas, elle sait être patiente quand les circonstances l'exigent !

Découvrez le tome 46 des aventures de Mary Lester, une enquêtrice originale et attachante !

EXTRAIT

Finalement, Fortin s’était sorti avec les honneurs d’un drôle de traquenard. Une bien sale affaire qui avait failli lui coûter cher.1
Grâce à l’opiniâtreté de Mary Lester, à son flair aussi, le grand n’était pas tombé dans le piège machiavélique qui lui avait été tendu et, après avoir craint d’être traîné en justice puis, par voie de conséquence, viré de la police comme un malpropre, il se retrouvait quasiment en position de chevalier blanc : le filet s’était retourné contre ceux qui l’avaient déployé et trois hommes, Gérard Burel, Joël Muselier et Stephan Janovic, surpris en flagrant délit de tentative de meurtre contre Nadine Monestier, attendaient leur jugement derrière les barreaux.
La jeune femme, impliquée elle aussi à son corps défendant dans l’affaire dite de la villa Kermanec’h, avait été entendue par la justice et mise hors de cause.
D’autant qu’avec un courage certain, elle avait accepté de jouer les appâts pour faciliter l’arrestation du croate Janovic, cheville ouvrière de cette sinistre manipulation dans laquelle deux femmes avaient trouvé la mort.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Une très bonne enquête de l'inénarrable Mary Lester. - Domdu84, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Cet ancien mareyeur breton devenu auteur de romans policiers a connu un parcours atypique !

Passionné de littérature, c’est à 20 ans qu’il donne naissance à ses premiers écrits, alors qu’il occupe un poste de poissonnier à Quimper. En 30 ans d’exercice des métiers de la Mer, il va nous livrer pièces de théâtre, romans historiques, nouvelles, puis une collection de romans d’aventures pour la jeunesse, et une série de romans policiers, Mary Lester.

À travers Les Enquêtes de Mary Lester, aujourd'hui au nombre de cinquante-neuf et avec plus de 3 millions d'exemplaires vendus, Jean Failler montre son attachement à la Bretagne, et nous donne l’occasion de découvrir non seulement les divers paysages et villes du pays, mais aussi ses réalités économiques. La plupart du temps basées sur des faits réels, ces fictions se confrontent au contexte social et culturel actuel. Pas de folklore ni de violence dans ces livres destinés à tous publics, loin des clichés touristiques, mais des enquêtes dans un vrai style policier.

LangueFrançais
ÉditeurPalémon
Date de sortie15 janv. 2018
ISBN9782372601856
La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1: Les enquêtes de Mary Lester - Tome 46

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    Aperçu du livre

    La mystérieuse affaire Bonnadieu - Tome 1 - Jean Failler

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    Remerciements

    Anne Boëlle

    Jean-Claude Colrat

    Delphine Hamon

    Martine Henry

    Lucette Labboz

    Myriam Morizur

    Isabelle Stéphant

    Bibliographie

    Enquête sur le scandale de la poudre Baumol

    d’Annick Le Douget - Éditions Le Douget

    CE LIVRE EST UN ROMAN.

    Toute ressemblance avec des personnes, des noms propres,

    des lieux privés, des noms de firmes, des situations existant

    ou ayant existé, ne saurait être que le fait du hasard.

    Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre Français d’Exploitation du droit de Copie (CFC) - 20, rue des Grands Augustins - 75 006 PARIS - Tél. 01 44 07 47 70/Fax : 01 46 34 67 19 - © 2017 - Éditions du Palémon.

    À ma tante

    Marie Marot

    À MES AMIS

    Raymond Berhouc

    Marcel Daoulas

    Lucien Le Cam

    Roger Le Goff

    Bill Mazé

    Françoise Trévidic

    Chapitre 1

    Finalement, Fortin s’était sorti avec les honneurs d’un drôle de traquenard. Une bien sale affaire qui avait failli lui coûter cher.¹

    Grâce à l’opiniâtreté de Mary Lester, à son flair aussi, le grand n’était pas tombé dans le piège machiavélique qui lui avait été tendu et, après avoir craint d’être traîné en justice puis, par voie de conséquence, viré de la police comme un malpropre, il se retrouvait quasiment en position de chevalier blanc : le filet s’était retourné contre ceux qui l’avaient déployé et trois hommes, Gérard Burel, Joël Muselier et Stephan Janovic, surpris en flagrant délit de tentative de meurtre contre Nadine Monestier, attendaient leur jugement derrière les barreaux.

    La jeune femme, impliquée elle aussi à son corps défendant dans l’affaire dite de la villa Kermanec’h, avait été entendue par la justice et mise hors de cause.

    D’autant qu’avec un courage certain, elle avait accepté de jouer les appâts pour faciliter l’arrestation du croate Janovic, cheville ouvrière de cette sinistre manipulation dans laquelle deux femmes avaient trouvé la mort.

    L’adjudant de gendarmerie Cotten, qui avait procédé à l’arrestation des malfrats, en avait reçu toute la gloire au grand dam du commissaire divisionnaire Fabien qui savait bien, lui, que c’était le commandant Lester qui avait tiré les ficelles – passablement embrouillées – de cette sombre affaire.

    Entièrement blanchi, Fortin avait donc retrouvé sa place au sein du commissariat de Quimper et avait même été gratifié d’une lettre de félicitations – dont il n’était pas peu fier – signée du ministre de l’Intérieur en personne.

    Le lieutenant Gertrude Le Quintrec, qui avait assisté Mary dans cette enquête si particulière, n’avait pas loué la péniche sur laquelle elle avait flashé à Port-Launay, mais elle avait cependant obtenu la garde du chien Baloo, de feue Marguerite Lennon, chien avec lequel elle avait noué de très forts liens de sympathie.

    Comme elle ne pouvait garder dans son studio un animal aussi imposant, elle l’avait confié au lieutenant informatique, Albert Passepoil, qui vivait chez sa maman dans une petite maison cernée d’un jardin clos.

    Baloo semblait apprécier sa nouvelle vie et madame Passepoil mère, ravie, le menait chaque soir faire sa promenade au long de l’Odet, sur ce chemin de halage, non loin de l’immeuble où sa précédente maîtresse avait trouvé la mort.

    Pour autant, si les exécutants étaient sous les barreaux, les instigateurs de cette machiavélique machination n’avaient pas été identifiés et il était peu probable qu’ils le fussent jamais car, Mary en était convaincue, Stephan Janovic n’était pas de ceux qui se mettent facilement à table.

    Mary n’était pas dupe, elle avait bien flairé d’où venait le coup mais entre dire et prouver il y a une marge qu’elle ne tenterait pas de franchir sauf cas de légitime défense, si d’aventure « on » se risquait à une autre tentative contre quelqu’un de son entourage.

    Burel et Muselier n’étaient que des comparses, des exécutants. Quant à Janovic, c’était un truand d’une autre trempe. Mary avait senti la barbouze chez ce type et les accointances qu’il entretenait avec une ambassade des pays de l’Est lui laissaient penser que tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, ce Janovic serait exfiltré discrètement vers son pays d’origine dans le cadre d’un de ces échanges secrets qui se pratiquent entre services du même nom.

    Entre-temps, le commissaire Fabien avait confié à Mary une mission un peu surprenante qu’elle avait entamée en compagnie du capitaine Fortin.

    1. Voir Les mécomptes du capitaine Fortin, même auteur, même collection.

    Chapitre 2

    Il s’agissait ni plus ni moins de ramener de Dinard une personne que la justice de Quimper voulait entendre dans le cadre d’une mort suspecte aux abords de la ville.

    Cette mission l’avait donc conduite dans une demeure patricienne de Dinard, l’une de ces villas construites à la Belle Époque par des estivants fortunés et qu’un maire avisé avait préservées de la voracité destructrice des promoteurs immobiliers en les faisant classer.

    Compte tenu des personnalités impliquées dans l’affaire de meurtre, les autorités avaient décidé d’agir avec un maximum de discrétion, et il avait été recommandé au commandant Lester, deux fois plutôt qu’une, de marcher sur des œufs et d’opérer avec la plus grande circonspection.

    Ce n’était pas la première ni probablement la dernière fois qu’on lui faisait cette recommandation, si bien que « marcher sur des œufs » était devenu chez elle une sorte de seconde nature, un exercice dans lequel elle était passée maître.

    Assistée du capitaine Fortin, elle s’était donc présentée au domicile de monsieur et madame Bonnadieu où un domestique fort stylé leur avait ouvert la porte et les avait menés dans une vaste pièce dont les bow-windows donnaient sur l’estuaire de la Rance, avec en fond les austères murailles de Saint-Malo.

    Une vue aussi magnifique qu’imprenable.

    Par la porte restée ouverte, on devinait l’imposante stature du capitaine Fortin qui s’était placé en retrait.

    Dans ce salon richement meublé, la frêle silhouette d’un vieillard auquel il était bien difficile de donner un âge se tenait droite derrière un bureau d’acajou dont le plateau soigneusement ciré luisait dans la pénombre.

    Depuis l’entrée de Mary Lester dans la pièce, le regard de cet homme ne l’avait pas quittée. À bien l’observer, Mary devina qu’il n’était pas aussi âgé qu’il paraissait au premier abord. Des yeux noirs, d’une acuité troublante vivaient seuls dans ce corps émacié, étrangement immobile.

    Il fallait s’approcher pour s’apercevoir que ce monsieur était installé sur un fauteuil roulant.

    Sa tête longue et osseuse se détachait sur un mur tendu d’un tissu gris bleu. Une décoration raffinée qui devait dater d’une ou deux générations car la coloration des tentures s’était éteinte. On le remarquait à l’endroit où un cadre s’était mis légèrement de guingois.

    Personne n’avait songé à le replacer car un drame s’était abattu sur cette demeure où l’on n’avait plus le temps de se soucier d’un tableau de travers.

    Derrière la porte, Fortin devait penser : « Ça ne respire pas la joie, dans cette turne ! »

    C’était bien le cas, encore que le qualificatif de « turne », attribué abusivement à cette villa par le capitaine Fortin, ne parût pas tout à fait approprié. Il n’évoquait évidemment pas l’architecture des lieux, mais l’ambiance déprimante qui y régnait.

    Près d’une table basse disposée devant une cheminée de granit où rougeoyaient encore quelques tisons, une femme, qui ne devait pas avoir cinquante ans, et qui avait dû être très belle, se tenait affaissée dans une bergère, l’air désemparé. Dans un visage trop pâle, le rouge violent de ses lèvres faisait comme une tache de sang.

    Quand Mary avait présenté sa carte de police, un cri étranglé avait jailli de sa poitrine : « Non ! »

    C’étaient en des circonstances telles que celles-là que Mary Lester détestait le plus son travail.

    Néanmoins elle s’était avancée encore de deux pas avant de demander :

    — Vous êtes bien madame Béatrice Bonnadieu ?

    — Oui, avait murmuré la femme dans un souffle, en se reculant dans son fauteuil comme si elle voulait s’y enfoncer.

    — Madame, j’ai le devoir de vous placer en garde à vue…

    Le mot fit tressaillir cette femme. Elle promena sur les aîtres un regard éperdu qui s’arrêta, suppliant, sur l’infirme dans son fauteuil.

    Elle balbutia :

    — Vous voulez dire…

    — Que je dois vous tenir à la disposition de la justice, oui, dit Mary de plus en plus embarrassée.

    — Mais pourquoi ? geignit la femme en s’arcboutant sur son siège.

    Mary s’efforça de lui répondre d’un ton neutre en maîtrisant son émotion :

    — J’agis dans le cadre de l’enquête sur la mort de monsieur Anthony Lemercier.

    Un silence suivit cette déclaration.

    Après quelques instants, Mary ajouta :

    — J’ai également le devoir de vous avertir qu’à partir de ce moment – elle consulta ostensiblement sa montre et constata : il est seize heures trente-deux – tout ce que vous pourrez dire pourra être retenu contre vous.

    Elle s’approcha de la femme qui la regardait maintenant avec terreur :

    — Veuillez me suivre s’il vous plaît madame Bonnadieu.

    Tétanisée, madame Bonnadieu ne fit pas un geste.

    — Non ! Non ! fit-elle avec véhémence. Ce n’est pas vrai ! Vous êtes folle, vous ne savez pas à qui vous parlez !

    Mary soupira :

    — Hélas, je ne le sais que trop, madame.

    Que cette tâche lui était pesante !

    Madame Bonnadieu se leva d’un bond et se précipita vers son mari :

    — Mais dites-leur, Armand, dites-leur…

    Elle s’était agenouillée près du fauteuil roulant et serrait les mains décharnées de l’infirme.

    On devinait à ses chairs affaissées et aux plis de son cou qu’il avait été autrefois d’une complexion robuste que des années d’épreuves avaient ruinée.

    Il leva vers Mary un regard implorant, un regard de victime que l’on persécute.

    — Pourquoi voulez-vous emmener ma femme ?

    Sa voix était fatiguée, mais ferme.

    En guise de réponse, Mary lui présenta un imprimé qu’il prit d’une main tremblante. Il ajusta ses lunettes pour l’examiner soigneusement.

    Mary précisa, comme pour s’excuser d’une mesure qu’elle-même trouvait abusive :

    — J’agis à la requête de madame Laurier, juge d’instruction à Quimper et sur directives de mon chef direct, le commissaire divisionnaire Fabien.

    Dieu, qu’elle détestait ce qu’on lui faisait faire !

    Le bonhomme, après avoir longuement examiné le document, le replia avec lassitude et souffla :

    — Ça m’a l’air en ordre, mais je ne vois pas…

    Il ne termina pas sa phrase et secoua la tête, accablé.

    Mary dit, presque en s’excusant :

    — Je dois me conformer à la loi.

    — La loi ! se récria madame Bonnadieu d’une voix aiguë. La loi, elle a bon dos, la loi ! Je n’ai tué personne, moi ! Jamais, jamais je n’ai fait de mal !

    Mary lui répondit d’une voix douce :

    — Dans ce cas vous serez innocentée, madame, la justice…

    Au comble de l’exaltation, madame Bonnadieu la coupa véhémentement :

    — Ah, la justice, la justice, on sait ce qu’elle vaut, la justice ! Je ne vous laisserai pas m’emmener !

    Mary Lester était de plus en plus ennuyée.

    — Madame, j’ai des ordres. Je vous serais reconnaissante de ne pas compliquer les choses et de me suivre de bon gré.

    Béatrice Bonnadieu se remit à sangloter et son mari tenta de la raisonner :

    — Calmez-vous, ma bonne amie, on ne peut pas reprocher au commandant Lester de remplir son devoir… Ne nous rendez pas la chose plus pénible s’il vous plaît.

    À présent madame Bonnadieu s’accrochait au fauteuil de l’infirme :

    — Mais vous, Armand, qu’allez-vous devenir ?

    Il y avait du désespoir dans sa voix. Elle s’approcha à le toucher du corps maigre de l’infirme et le serra convulsivement, son visage tout contre celui de son époux. Une vague de gros sanglots la secoua.

    Armand Bonnadieu, lui, regardait fixement devant lui, semblant voir au-delà un autre monde qui lui paraissait infiniment plus miséricordieux que celui où il se trouvait encore. Il repoussa sa femme avec douceur :

    — Allez, mon amie, allez…

    Alors, à regret, madame Bonnadieu lâcha prise et se redressa, aidée par Mary.

    Il dit encore :

    — Reprenez-vous, Béatrice. Je ne suis pas seul. Jean ne me quitte pas et Éléonore ne devrait plus tarder à arriver. Quant à Thibault Lessard, qui est saisi de l’affaire, il sera là d’un moment à l’autre.

    — S’il vous plaît madame… dit doucement Mary en lui touchant le bras.

    Madame Bonnadieu paraissait maintenant vidée de toute volonté et elle se laissa conduire jusqu’à la porte. Derrière un Fortin qui paraissait bien ennuyé se tenait une jeune femme qui portait le tablier blanc et le petit bonnet des femmes de chambre.

    Mary lui confia madame Bonnadieu en lui recommandant à mi-voix :

    — Aidez donc votre maîtresse à s’habiller s’il vous plaît.

    Et, au domestique qui attendait la mine basse dans un recoin du vestibule :

    — Quant à vous, occupez-vous de monsieur Bonnadieu…

    Le bonhomme obtempéra avec célérité mais l’infirme le renvoya d’un geste de la main, puis il fit signe à Mary d’approcher :

    — Excusez ma femme, dit-il d’une voix morne. Elle a du mal à affronter les événements extérieurs.

    — Croyez bien, monsieur, que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ménager madame Bonnadieu. Comme je vous l’ai dit, nous instruisons une affaire de meurtre…

    — Ce malheureux Anthony, soupira monsieur Bonnadieu.

    — En effet. La juge a estimé que la mise en garde à vue de madame Bonnadieu s’imposait. Bien que je n’en sois pas persuadée, je ne peux me soustraire à ses injonctions.

    — Je comprends… fit laconiquement monsieur Bonnadieu. Je comprends et je dois d’ailleurs vous remercier de vous être acquittée de cette tâche déplaisante avec beaucoup de tact.

    Elle s’inclina :

    — Nous nous reverrons, monsieur Bonnadieu.

    Il hocha la tête avec un pâle sourire.

    Mary sortit et fit signe au domestique qu’il pouvait retourner auprès de son maître.

    Deux agents avaient emmené madame Bonnadieu et la femme de chambre revenait, l’air préoccupé.

    — Ça s’est bien passé ? demanda Mary.

    — Aussi bien que possible, répondit la jeune fille. Je lui ai fait prendre un léger sédatif et elle s’est rapidement calmée.

    Elle demanda, anxieuse :

    — Que va-t-il lui arriver ?

    Mary soupira :

    — Ça ne dépend pas de moi, mais de la magistrate qui instruit l’affaire. De toute façon, j’ai entendu monsieur Bonnadieu mentionner le nom de maître Lessard. Elle sera bien défendue.

    — On m’a dit que madame était transférée à Quimper. C’est bien vrai ?

    Mary confirma :

    — Tout à fait. Le corps d’Anthony Lemercier a été retrouvé dans notre juridiction, c’est pourquoi la police de Quimper a été chargée de l’affaire.

    Et elle ajouta, avant que la femme de chambre ne pose une nouvelle question :

    — Au stade où en est l’enquête, je ne fais qu’exécuter une décision de justice et, bien entendu, je ne peux pas rendre publics les motifs de l’inculpation de madame Bonnadieu qui bénéficie, je vous le rappelle, de la présomption d’innocence.

    Pour autant, cette précision ne parut pas de nature à rassurer la soubrette.

    Chapitre 3

    Fortin attendait Mary au volant de la

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