Mort d’un saxophoniste
G’était l’évènement du mois. Un trio venu de Genève s’était produit la veille à la Cave-à-Jazz, invité par le club de jazz de Valence.
Max Tauber au piano, Fred Berg au saxophone, Lionel Zelling à la batterie.
Le concert s’était déroulé sous les voûtes de la cave accessible par un escalier en colimaçon, devant une centaine de fans.
Le Dauphiné avait titré sur le succès de la soirée qui s’était prolongée pour certains à la discothèque Le Bambou.
Ce qu’on ignorait encore, c’était la chute mortelle du saxophoniste.
Il avait été découvert le lendemain du concert par la femme de ménage au bas de l’escalier de la cave. La porte était ouverte. Pourtant, Marc Laplanche, le président du club, affirmait l’avoir fermée à clé.
Le médecin venait de conclure à une mort accidentelle, mais le commissaire Berthier n’était pas convaincu : que faisait encore le saxo dans une cave en principe fermée à clé ?
On avait retrouvé sur lui ses papiers et son portefeuille, mais pas son téléphone.
Sa femme, prévenue, allait arriver de Genève dans l’après-midi.
Tirés de leur lit où ils récupéraient de leur nuit au Bambou, le batteur et le pianiste avaient l’air sonnés par la nouvelle. Interrogés, ils répondirent qu’ils étaient rentrés à leur hôtel vers quatre heures du matin.
D’après eux, Fred Berg s’était peu attardé dans la discothèque.
Au club, on chuchotait :
– Il paraît que Berg en avait marre et voulait quitter le trio.
– Il faut dire que Tauber a un sale caractère !
Justement, c’était Tauber que Berthier interrogeait au même moment.
On les avait vus s’injurier au Bambou. Le pianiste se justifiait :
– C’est qu’on n’avait pas toujours les mêmes façons d’aborder les thèmes. Par exemple, la séquence de « My funny Valentine »… Là où on doit jouer la note suivante,
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