Les oubliettes d’Amboise
Sur le plateau des Châtelliers, les murs d’enceinte de la forteresse projettent leurs ombres imposantes et menaçantes sur les petites maisons de bois et de chaume qui s’étendent dans la plaine paisible. La région paraît assoupie sous le soleil d’août tandis que, de l’autre côté des remparts, coule la Loire drainant quelques bateaux de pêcheurs à fond plat.
En cette année 1432, ce n’est pourtant pas la quiétude qui règne en France.
Jeanne d’Arc a été brûlée vive l’année précédente, elle qui avait expulsé les Anglais de la vallée de la Loire après la victoire de Patay. Le pays est troublé, les compromis se multiplient, le roi Charles VII ne connaît plus ses alliés ni même ses amis. Le maître du pays, Louis d’Amboise, propriétaire du château, a été condamné à mort pour avoir comploté contre La Trémoille, un favori du roi. Aimé de ses vassaux, il laisse la ville sans dirigeant. Les paysans n’ont plus de seigneur, ils ignorent pour qui ils cultivent leur terre. Ils ne savent plus vers qui se tourner pour demander aide, soutien et protection. Ils ne peuvent ni se rebeller ni se plaindre et sont incapables de se diriger seuls.
Ils attendent un nouveau maître avec une grande impatience. Le château n’est pourtant pas inhabité, loin de là. Un hobereau arrivé de Paris a appris aux villageois que Louis d’Amboise était finalement gracié mais qu’en échange de sa vie, la propriété du château lui était retirée, à lui et à ses descendants directs.
Sauvé mais ruiné !
Ses biens sont saisis et vont servir à payer les travaux d’entretien du château et l’hébergement des domestiques, en attendant que l’endroit soit attribué à quelqu’un d’autre par décision royale.
Lorsqu’une guerre éclate entre Armagnacs et Bourguignons, le dauphin Louis se réfugie à Amboise avec sa mère, Marie d’Anjou. Depuis quelques mois, la demeure est habitée entre autres
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