Adrienne de La Fayette, une femme de passion
Ce 21 janvier 1795, quand enfin s’ouvrent les portes de la prison du Plessis, Adrienne de La Fayette est libre. Après trois longues années de drames qui ont bouleversé la France et sa famille. Elle est libre, mais elle n’a désormais qu’un but : retourner en cellule.
Elle est libre, mais elle n’a désormais qu’un but : retourner en cellule.
Cette fois dans la prison où son cher époux est enfermé, au secret, depuis 1792. Il n’est pas en France mais dans une citadelle de Moravie. Autrefois acclamé comme le héros de l’Indépendance américaine, le marquis de La Fayette est aujourd’hui honni des ennemis de la France autant que des Français. Il a été capturé par les Prussiens et remis à l’empereur d’Autriche qui l’accuse, entre mille autres reproches, de ne pas avoir su assurer la fuite et la sauvegarde du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, la propre sœur de l’empereur.
Plutôt que pleurer sur le malheur des temps et les morts guillotinés de sa famille, Adrienne retrouve vite toute son énergie. Elle n’a rien perdu de l’enthousiasme qu’elle montrait quand, à 15 ans, elle a épousé le jeune et bouillant Gilbert, de deux ans son aîné. Elle avait aussitôt partagé l’amour passionné de son époux pour la liberté.
A présent que leur rêve de monarchie constitutionnelle, de révolution à l’anglaise s’est noyé dans le bain de sang de la Terreur, il ne reste que leur amour. Et Adrienne n’a plus qu’un seul désir, à défaut d’obtenir la libération de son mari : se faire incarcérer avec lui.
Heureusement, tous n’ont pas tourné le dos au couple La Fayette. A commencer par leurs amis américains qui n’ont rien oublié du rôle joué par Gilbert dans leur guerre d’indépendance. Ils ont œuvré, avec succès, pour qu’Adrienne échappe à la guillotine en 1794. Et ils ont obtenu qu’on la
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