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Pierre Benoit face au crime: Pierre Benoit mène l'enquête, #2
Pierre Benoit face au crime: Pierre Benoit mène l'enquête, #2
Pierre Benoit face au crime: Pierre Benoit mène l'enquête, #2
Livre électronique193 pages2 heures

Pierre Benoit face au crime: Pierre Benoit mène l'enquête, #2

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À propos de ce livre électronique

Écrivain, romancier, poète, journaliste et académicien (1931) à la personnalité fantasque et pittoresque, Pierre Benoit a enchanté des millions de lecteurs du début des années 1920 à la fin des années 1950, tout en faisant souvent les délices de la presse mondaine de l'entre-deux-guerres. De façon romanesque et fictive, sous son nom ou sous le pseudonyme de l'inspecteur-suppléant Ferdinand Fraisse, de la 1re Brigade Spéciale, Pierre Benoit affronte ici des meurtriers sans merci ni scrupule, toujours avec décontraction et sans jamais se prendre réellement au sérieux.

Dans quelles circonstances exactes Georges Chambly s'est-il suicidé ? Qui a pu tuer Hortense de Fontrouble dans son bureau qui était fermé de l'intérieur ? Quel secret cache la mort accidentelle de l'épouse du gouverneur britannique de l'état indien de Chandragor ? Pourquoi le jeune avocat Paul Flacey a-t-il été abattu ? Quelle défense possible pour Anémone Labadie, qui a confessé le meurtre de son frère et que tous les éléments de l'enquête accablent ?

C'est ce que Pierre Benoit va faire découvrir au lecteur…

LangueFrançais
Date de sortie16 oct. 2023
ISBN9798223977247
Pierre Benoit face au crime: Pierre Benoit mène l'enquête, #2
Auteur

Hervé Gaillet

Passionné d’histoire, Hervé GAILLET anime le blog La plume et le rouleau (www.laplumeetlerouleau-overblog.fr) depuis près de vingt ans. Une Belle pour le Soliloque est sa deuxième exofiction policière, après Derrière les lignes qui a obtenu le Prix Alterpublishing  2017. Il y fait, une nouvelle fois, revivre le grand romancier de l’entre-deux-guerres Pierre Benoit, écrivain et académicien (1931) dont il contribue à conserver la mémoire au sein de l'Association des Amis de Pierre Benoit.

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    Aperçu du livre

    Pierre Benoit face au crime - Hervé Gaillet

    Hervé Gaillet

    PIERRE BENOIT

    FACE AU CRIME

    5 enquêtes criminelles insolites de l’écrivain-détective

    AlterPublishing

    © AlterPublishing, 2023 – 1re édition

    ISBN : 979-8863664217

    Du même auteur, aux éditions AlterPublishing :

    Aventures

    -  LA CINQUIEME NOUVELLE (2014)

    ––––––––

    Policier - Série : « Les enquêtes de Pierre Benoit »

    -  DERRIERE LES LIGNES (2017 - Prix AlterPublishing 2017)

    -  UNE BELLE POUR LE SOLILOQUE (2018)

    -  CODE ANCOLIE (2020)

    -  PIERRE BENOIT MENE L’ENQUETE (2023)

    ––––––––

    Études

    -  PIERRE BENOIT, AUTREMENT (2020 – Prix Pierre Benoit 2021 de l’Académie française)

    ––––––––

    Au sein d’un ouvrage collectif, aux éditions Zaleucus :

    -  LES ABIMES (2023 - Prix de la nouvelle policière Les Abimes 2023 avec Pierre Benoit en voit de toutes les couleurs)

    Une image contenant texte, Visage humain, homme, affiche Description générée automatiquement

    L’écrivain Pierre Benoit, vers 1928

    Remerciements :

    à Jean-François Charpentier,

    Bernard Côme

    et Philippe Tulli

    pour leurs précieux commentaires et conseils,

    ainsi qu’à Pierre Benoit,

    pour sa décontraction et sa sagacité.

    Écrivain, romancier, poète, journaliste et académicien (1931), Pierre Benoit (1886 – 1962) a enchanté des millions de lecteurs du début des années 1920 à la fin des années 1950. Il fut l’un des écrivains les plus en vue médiati-quement durant l’entre-deux-guerres, autant en raison de ses succès éditoriaux que d’une personnalité fantasque et pittoresque marquée par des voyages incessants à travers le monde et de nombreuses liaisons qui firent les délices de la presse de l’époque.

    Après avoir (de façon romanesque et fictive) traqué un tueur en série à Paris en 1924[1], après avoir enquêté au bagne de Guyane et chez les Montparnos en 1926[2] , après avoir été mêlé à une affaire d'espionnage international en 1928[3], après avoir éclairci plusieurs mystères pour aider la police en 1930[4], Pierre Benoit poursuit ses enquêtes poli-cières imaginaires au début des années 1930.

    Au fil de cinq aventures, tantôt sous sa propre identité, tantôt sous le pseudonyme de l’inspecteur-suppléant Ferdinand Fraisse[5], de la 1re Brigade Spéciale, Pierre Benoit fait face au crime en menant d’insolites enquêtes criminelles, avec sagacité mais sans jamais se prendre lui-même réellement au sérieux...

    TABLE DES MATIERES

    I. LA LUMIERE DU SOIR

    II. EN SOUVENIR DE MAURICE BARRES

    III. MORTELLE MOUSSON

    IV. DE L’AVOCAT AU DESSERT

    V. LE RETICULE

    REPERES BIOGRAPHIQUES ET HISTORIQUES

    I.LA LUMIERE DU SOIR [6]

    ––––––––

    Une image contenant texte, journal, Police, noir et blanc Description générée automatiquement

    Lundi 15 septembre 1930 - Paris, 36 quai des Orfèvres - 1re Brigade Spéciale[7], bureau du commissaire Théophile-Stanislas Fortalembert.

    ––––––––

    « Avec l'arrivée de l'automne, il n'y a pas que les feuilles qui tombent, Pierre, il y a aussi les cadavres... » grommela celui que ses collègues surnommaient « TSF » en s'adres-sant à son ami, l'écrivain Pierre Benoit, qui était venu lui rendre une petite visite amicale[8].

    Le policier se leva de son fauteuil pour mieux observer une carte de Paris placée sur le mur. Les arrondissements de couleur rose, jaune ou bleu ciel étaient çà et là piquetés d'épingles.

    –  On croirait que les criminels de la capitale font, eux aussi, leur rentrée des classes, continua le commissaire. J'ai actuellement plusieurs affaires qui me sont tombées récemment en même temps sur les bras et qui me causent pas mal de souci...

    –  Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps, s'excusa Pierre Benoit.

    –  N'ayez pas de scrupule, Pierre, c'est toujours un plaisir de vous voir et puis, à vrai dire, votre venue m'offre une occasion de faire une petite pause.

    TSF, la mine soucieuse, se rassit avec un soupir mais il n'eut pas le temps de se détendre. Des éclats de voix se faisaient entendre dans le couloir et on frappa à la porte. Avant même que TSF n'ait répondu, le jeune inspecteur Arthur Colombier apparut dans l'encadrement. Derrière lui, TSF aperçut une femme qui semblait dans un certain état d'agitation.

    –  Qu'est-ce qui se passe ? demanda TSF avec agace-ment.

    –  Patron, on a fait monter ici une dame qui demande absolument à être reçue.

    –  De quoi s'agit-il ?

    –  Il va y avoir un mort ! intervint une femme avec vivacité, s'adressant à TSF par-dessus le bras d'Arthur, qui l'empêchait d'avancer.

    –  Un mort ? Un crime ?

    –  Non, un suicide, monsieur ! C'est une question de vie ou de mort !

    –  Il y a aussi une histoire de lettres, patron...

    –  Des lettres de menaces, voyez-vous... implora la femme dont TSF voyait s'agiter les bords du chapeau-cloche derrière Arthur.

    TSF poussa un grognement.

    –  Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Cela devrait plutôt concerner la PJ[9], non ? Pourquoi a-t-on laissé Madame s'adresser à nous ?

    –  Elle a insisté, patron, et le planton...

    –  Que ce planton aille au Diable ! s'exclama TSF, visiblement excédé. Mais puisque Madame est ici, on va s'occuper d'elle : Arthur, tu la conduis à côté et tu prends sa déposition. On verra ensuite...

    –  Je peux peut-être vous aider ? proposa aimablement Pierre Benoit.

    TSF considéra successivement Arthur, indécis, le romancier, détendu et jovial et, enfin, la plaignante, qui paraissait soulagée que l'on fasse droit à sa requête.

    –  Pourquoi pas ? accepta TSF qui se leva et s'avança vers la plaignante. Madame... ?

    –  Daubreuil. Agathe Daubreuil.

    –  Eh bien, madame Daubreuil, je vous prie de suivre l'inspecteur Arthur Colombier et... hum... l'inspecteur-suppléant Ferdinand Fraisse[10] qui vont prendre votre déposition.

    -oOo-

    Dans la pièce aux murs un peu défraîchis qui servait de local pour prendre les dépositions des témoins - et quelques fois, aussi, à interroger des suspects -, Agathe Daubreuil s'assit sur l'une des trois chaises banales qui constituaient tout le modeste mobilier en sus de la table sur laquelle était posée une machine à écrire et un paquet de feuilles. L'inspecteur Fraisse lui avança son siège avec galanterie, s'excusant avec amabilité du confort trop sommaire des lieux pour recevoir des plaignantes.

    Arthur, remontant ses manches de chemises, inséra deux formulaires et un papier-carbone sous les rouleaux et prit lui-même place en faisant racler sa chaise sur le parquet mal ciré. L'inspecteur Fraisse plaça sa chaise sur le côté, un peu en retrait afin d'observer le visage d'Agathe Daubreuil. Celle-ci répondit d'une voix ferme et claire aux questions administratives d'Arthur relatives à son identité, son âge, son domicile et son statut matrimonial. Cependant, elle était évidemment pressée d'en venir à l'objet de sa venue et sa nervosité, palpable, grandissait peu à peu.

    –  Quel est, exactement, l'objet de votre déposition ? demanda Arthur sur un ton neutre.

    –  J'ai... J'ai reçu des informations... Des lettres qui me laissent penser que quelqu'un, parmi mes proches, risque de mourir.

    –  Qui ça ?

    Agathe Daubreuil hésita quelques secondes et sortit un mouchoir de son sac à main. Elle entreprit de s'en tamponner délicatement le coin des yeux. Arthur s'efforçait de ne pas montrer son impatience. Fraisse restait immobile et attentif.

    –  Mon amant... souffla-t-elle. Enfin... mon ancien amant.

    –  Vous êtes mariée ? demanda Arthur en fronçant le sourcil et en relisant les informations qu'il venait de consigner.

    –  Veuve.

    –  Depuis longtemps ? intervint Fraisse.

    –  Deux ans, presque jour pour jour... C'est une histoire pénible, monsieur...

    –  Naturellement. J'en suis navré... Comment est-ce arrivé ? demanda l'inspecteur-suppléant.

    –  Nous étions partis en voyage en Guadeloupe car mon mari avait hérité d'intérêts dans certains commerces de négoce installés aux colonies mais sans jamais s'y être encore rendu. Il voulait aller les visiter pour décider s'il les conservait ou s'il les liquidait. C'était en septembre 1928, le 12 exactement... Il y a eu un cyclone terrible qui s'est abattu sur l'île à partir de la mi-journée. De nombreux bâtiments ont été soufflés et se sont effondrés. J'ai échappé de peu à la catastrophe mais mon mari est mort écrasé et j'ai identifié son corps parmi les décombres. C'était terrifiant. C'était... le chaos[11]. Il a été enterré là-bas.

    –  Est-ce que... vous connaissiez déjà votre amant, à cette époque ? demanda Fraisse.

    Agathe Daubreuil marqua un temps d'hésitation.

    –  Oui. Mais tout cela est bien loin, maintenant...

    –  Est-ce qu'on peut revenir au sujet qui nous occupe ? s'agaça un peu Arthur, désireux d'avancer dans la rédaction de son rapport.

    –  Mais nous y sommes, mon cher ! répondit Fraisse en regardant attentivement la plaignante. C'est bien du même homme dont nous parlons, non ?

    –  Oui, c'est bien lui.

    –  Avez-vous poursuivi votre liaison avec lui, après le décès de votre mari ?

    –  Oui, quelque temps. Mais les choses n'étaient plus pareilles...

    –  Est-ce que nous pouvons, oui ou non, en venir au fait ? coupa Arthur. Qu'avez-vous à déclarer au juste ? Votre amant s'est-il suicidé ? En avez-vous la preuve ? Et, d'abord, comment s'appelle-t-il ?

    Arthur recommença à frapper son clavier avec une irritation visible. Il avait la mission de conduire un entretien et il était manifestement soucieux de l'expédier au plus vite. Il ne montra aucune émotion lorsqu'Agathe Daubreuil se remit à sangloter. Celle-ci essuya plusieurs fois ses yeux et passa sa main sur sa gorge comme pour se donner de l'air, avant de paraître se calmer en manipulant son collier de perles de couleurs.

    –  Georges Chambly. C'est son nom, dit-elle avec clarté.

    –  Date de naissance ?

    –  25 avril 1887...

    –  Domicile ?

    –  Asnières. Je ne connais pas l'adresse exacte. C'est à une quinzaine de minutes de la gare, le long de la Seine, face à l'Ile des Ravageurs[12].

    –  Le téléphone ?

    –  Il n'en a pas...

    –  Il vit seul ?

    –  Oui, il n'a plus de famille.

    –  Pourquoi venez-vous à son sujet ?

    –  Il m'a envoyé plusieurs lettres, ces derniers temps, et la dernière m'a particulièrement alarmée.

    Agathe Daubreuil sortit de son sac des courriers qu'elle tendit à Arthur. Visiblement satisfait de la façon dont les choses avançaient, le jeune inspecteur considéra les dates sur les enveloppes et classa les trois missives par ordre chronologique. Puis il sortit les feuillets et les parcourut avant de les donna à Fraisse, qui se plongea dans leur lecture.

    –  Que disent ces lettres ? demanda Arthur.

    –  Elles parlent de notre relation passée. Georges est un grand rêveur qui a profondément souffert de notre rupture. Il a aussi des tas d'idées politiques disons... avancées. Lorsqu'il m'écrit, il commente les actualités et les articles des nombreux journaux qu'il a lus dans la journée, avant de poster sa lettre en fin d'après-midi. C'est un impulsif. Il peut m'écrire une lettre sous le coup d'une émotion soudaine qu'il ressent à la lecture du journal du jour. C'est le cas de celles-ci.

    –  Il y a, dans les choses de l'amour, presque toujours un sacrifié[13], soupira l'inspecteur Fraisse avec gravité.

    –  Est-ce que vous en avez reçu d'autres ? demanda Arthur, terre-à-terre.

    –  Oui, mais je ne les ai pas gardées...

    –  Est-ce que ces lettres-là contiennent des menaces ? demanda Arthur en désignant les feuilles que Fraisse continuait à lire avec attention, dodelinant de la tête de temps à autre.

    –  Pas directement, reconnut Agathe Daubreuil, mais on peut y déceler du ressentiment contre moi. Je peux le comprendre...

    Elle baissa la tête et plaça son mouchoir contre ses lèvres. Arthur montra son impatience.

    –  Pour quelle raison est-ce que vous vous adressez aujourd'hui à la police ?

    –  Parce que j'ai reçu un courrier, ce matin.

    –  15 septembre, se remit à taper Arthur, concentré et heureux de ces détails concrets. Quand le courrier a-t-il été posté ?

    –  Vendredi, à la gare d'Asnières.

    –  12 septembre, compta le jeune homme sur ses doigts.

    –  Oui, justement le jour anniversaire de la mort de...

    –  J'ai compris, continuez., s'il vous plait. Que dit cette lettre ?

    –  Georges fait référence à la mort tragique de mon mari. Il me réaffirme son désespoir de notre rupture et sa lassitude de la vie. Il m'annonce aussi sa décision de mettre fin à ses jours.

    –  Un instant... dit Arthur qui tapait les touches de la ma-chine laborieusement en tentant de suivre les explications.

    –  Cette lettre m'a fait peur et je suis venue m'adresser à vous.

    Arthur se tourna vers Fraisse d'un air interrogateur. Les yeux sur la missive, celui-ci hocha la tête pour confirmer et Arthur reprit sa frappe avec ardeur.

    –  Soyons précis et terminons-en, hein ? De quand la lettre est-elle datée ? demanda-t-il.

    –  Du 12, répondit Fraisse après vérification du courrier manuscrit.

    –  Datée et postée le même jour, donc... Quelle levée ?

    –  Neuf heures du matin, dit Fraisse en consultant l'enveloppe.

    –  Bien. Autre chose à déclarer, madame ?

    Agathe Daubreuil avait repris un peu de contenance et fit non de la tête. D'un coup sec, Arthur retira les papiers du rouleau de la machine à écrire, les sépara du carbone et tendit les formulaires à la plaignante qui sortit son stylographe pour apposer sa signature. Puis il se leva et, les formulaires en main, il s'excusa avant de sortir de la pièce. L'inspecteur Fraisse en profita pour poser à son tour quelques questions.

    –  Aviez-vous déjà rompu avec Georges Chambly avant votre départ pour la Guadeloupe ? demanda l'inspecteur.

    –  Pas tout-à-fait, admit Agathe Daubreuil. Mais cela fut définitif après mon retour...

    –  Pourtant, on aurait pu croire au contraire que le décès de votre mari vous offrait disons... l'occasion d'un nouveau départ dans votre vie ?

    –  Sa mort m'avait beaucoup choquée. Je n'étais plus la même.

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