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Solitaire: Au coeur du Texas, #3
Solitaire: Au coeur du Texas, #3
Solitaire: Au coeur du Texas, #3
Livre électronique232 pages3 heures

Solitaire: Au coeur du Texas, #3

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À propos de ce livre électronique

Éloges de Lonesome...

"J'aime la façon dont cette auteurice écrit si profondément ses personnages que vous pouvez ressentir leur douleur et leur bonheur."

"Je ne saurais que trop recommander ce livre ! J'ai lu tous les livres de la série Au cœur du Texas, et celui-ci est mon préféré."

"WOW - une autre grande lecture et en tête de ma liste !"

Un scandale public. Une grossesse inattendue. C'est une bonne chose que ce cavalier de taureau ne soit pas facilement jetée.

La seule chose que Lauren Avery veut est la seule chose qu'elle ne peut pas acheter : un enfant à elle. Alors que son divorce houleux continue d'alimenter les ragots et que la campagne politique de son père prend de l'ampleur, Lauren est choquée de découvrir qu'une nuit imprudente avec un cavalier de taureau sexy pourrait bien s'avérer être la meilleure erreur qu'elle ait jamais faite.

Cash Rodriquez, cavalier professionnel, aime Lauren depuis le lycée, mais elle a toujours été hors de sa portée : quelque chose qu'une erreur d'ivresse ne pourra jamais changer. Mais lorsqu'un tweet sur une Lauren enceinte devient viral, Cash ne peut s'empêcher de se demander si son pire cauchemar - la paternité - ne vient pas de se réaliser.
 

Lonesome est le troisième épisode de la série de romance contemporaine "Au cœur du Texas". Si vous aimez les histoires d'amour qui vous prennent aux tripes, les personnages fascinants et complexes, et les "ils vécurent heureux", alors vous dévorerez cette histoire d'amour et de rédemption de KC Klein, qui vous accompagnera longtemps après avoir refermé le livre.
 

LangueFrançais
ÉditeurKC Klein
Date de sortie29 juin 2023
ISBN9781667459288
Solitaire: Au coeur du Texas, #3

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    Aperçu du livre

    Solitaire - KC Klein

    Solitaire

    Solitaire

    AU COEUR DU TEXAS

    TOME TROIS

    KC KLEIN

    TRADUIT PAR

    ELODIE DEMOGUE

    Klein Publishing

    Table des matières

    Note De L’auteure

    Un

    Deux

    Trois

    Quatre

    Cinq

    Six

    Sept

    Huit

    Neuf

    Dix

    Onze

    Douze

    Treize

    Quatorze

    Quinze

    Seize

    Dix-sept

    Épilogue

    Extrait de Le Mauvais Cowboy

    À Propos De L’auteure

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    Recommandations

    Babelcube Books

    Solitaire

    Écrit Par KC Klein

    Copyright © 2023 KC Klein

    Tous droits réservés

    Distribué par Babelcube, Inc.

    www.babelcube.com

    Traduit par Elodie Demogue

    Dessin de couverture © 2023 KC Klein

    Babelcube Books et Babelcube sont des marques déposées de Babelcube Inc.

    Copyright © 2016 par KC Klein

    Tous droits réservés.

    Couverture par Klein Publishing

    Livre édité par C.A Szarek

    Sans l’autorisation expresse écrite de l’éditeur, KC Klein, aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée ou transmise, quel que soit le moyen utilisé : électronique, mécanique, photographique, enregistrement ou autres. La seule exception concerne un critique, qui peut citer un court extrait.

    Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux, évènements et incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteure et sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, ou des événements est purement fortuite.

    Visitez ma page internet :www.KCKleinbooks.com

    Note De L’auteure

    Pour moi, le processus d’écriture de chaque livre est différent. Certains livres viennent à vous aussi facilement que le soleil dans le désert de l’Arizona, d’autres sont plus difficiles à écrire. Malheureusement, ce livre a connu son lot d’obstacles.

    J’ai commencé à écrire l’histoire de Cash et Lauren après mon deuxième livre, Hustlin Texas. C’était la suite logique des choses. J’avais présenté ces deux personnages dans ce livre et il semblait normal que le livre suivant leur soit consacré. Mon agent voulait ce prochain livre. Mon éditeur m’a supplié de le faire.

    Je leur ai envoyé à tous les deux la proposition… ils l’ont tous les deux détestée.

    J’ai tout jeté, des semaines de travail, et j’ai recommencé. J’ai écrit 20 000 mots de plus. J’ai refait la proposition, cela n’a servi à rien, le livre était nul. Mon agent le savait. Mon éditeur le savait. Je le savais.

    Effrayée et figée par la panique professionnelle, j’ai fait ce que tout le monde vous dit de ne pas faire. J’ai arrêté d’écrire le livre. À la place, j’ai écrit The Space Captain’sCourtesan, mon livre préféré, j’ai fait partie du Chick Tale et j’ai écrit deux autres romans d’amour contemporains. J’ai travaillé sur un projet de groupe, A Somewhere Texas Wedding, et j’ai commencé le dernier livre de ma série Dark Future, tout en continuant à vivre avec la hantise du seul et unique livre que je n’avais jamais pu terminer.

    Lorsque les Chick Tales ont commencé notre troisième coffret, j’ai su qu’il était temps d’écrire l’histoire de Cash et Lauren. Je ne vous mentirai pas. J’étais nerveuse. Je savais que leur histoire n’allait pas être facile. Je savais. Je savais qu’ils avaient tous les deux leurs lots de bagages, et franchement, je ne voulais pas traverser tout cela avec eux. Le chagrin de Lauren face à son infertilité était difficile, mais il était encore plus difficile de trouver un moyen de lui faire suffisamment confiance pour qu’elle puisse aimer à nouveau.

    J’ai écrit le premier jet de Solitaire, mais quand je suis arrivée à la fin, j’ai su que quelque chose n’allait pas. La fin ne convenait pas, mais je n’avais aucune idée de la manière d’y remédier. Toutes mes vieilles craintes à propos de ce livre ont refait surface, je ne pouvais pas écrire cette histoire, les personnages étaient nuls, tout comme l’histoire, je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de faire.

    En pleurnichant, je l’ai envoyé à Becca Syme, auteure extraordinaire de Chick Tale. Elle a su voir la forêt là où je me heurtais à des arbres. Elle m’a accompagné du début à la fin, a vu où j’avais laissé tomber et m’a dit comment y remédier.

    Je crois vraiment que sans son expertise et ses conseils, ce livre n’aurait jamais vu le jour. Merci donc, Becca, d’avoir évité à Solitaire de croupir sur mon ordinateur dans le dossier Livres que je n’ai pas terminés

    Selon Thomas d'Aquin : il n'y a rien sur cette terre qui mérite plus de prix que la véritable amitié.

    Je dédie ce livre à Tronicia. Merci de m'avoir laissé voler ta (désormais) célèbre phrase et de ne jamais m'avoir laissé renoncer à moi-même... ou à l'écriture.

    Un

    —M adame Avery ?

    On frappe timidement à la porte des toilettes publiques.

    Madame Walker, la jolie bibliothécaire qui organisait la cérémonie d’inauguration de la bibliothèque nouvellement rénovée de Somewhere, au Texas, demande :

    — Je peux vous aider ?

    Oh non, il n’y a rien, absolument rien. Lauren n'a pas besoin d'aide, et surtout pas de la part de cette jeune femme. Comment pourrait-elle l'aider, elle qui porte des lunettes à monture foncée et une chemise à col boutonné en dentelle, comme si elle faisait un pied de nez. Lauren a fait ça tellement de fois, trente et une pour être exacte, qu'elle n’a besoin de l’aide de personne, qui plus est de quelqu'un qui n’a probablement vécu cela qu'au travers des romans d’amour et des manuels Comment faire….

    — Tout va bien, Madame Walker. J’arrive tout de suite.

    Lauren utilise sa voix publique habituelle, aussi lisse et limpide qu’une glace à la vanille. Elle doit au moins cela à la bibliothécaire, après avoir réquisitionné les toilettes publiques avec un regard pointé et un discours Assurez-vous de ne pas me déranger. Ce que la bibliothécaire ne manquera pas de répéter à l'heure de l’apéritif à ses collègues, cela va de soi.

    Lauren n’est arrivée à Somewhere que depuis un peu plus d’une heure et, déjà, elle donne des ordres et se fait des ennemis. Ce n’est pas si inhabituel. Il semble qu’elle soit toujours un peu trop dure, trop abrasive.

    Elle redresse les épaules, il n’y a pas grand-chose à faire pour l’instant. Elle se jette un nouveau regard critique dans le miroir de la salle de bains, comme si elle ne l’avait pas déjà fait il y a à peine dix minutes, et tapote son chignon blond qui aurait fait la fierté de n'importe quelle danseuse étoile. Son regard trouve quelques plis imaginaires sur sa jupe noire à rayures, qu'elle veut lisser, mais ses mains se referment lorsque ses doigts tremblent et l'en empêchent.

    Pour l’amour de Dieu, Lauren, ressaisis-toi. Il n’y a rien de pire qu’une femme débordante d’hormone qui réagit de manière excessive. Elle est la fille d’un sénateur, une femme d’affaires, une personnalité publique et un modèle. Il n’y a aucune raison pour qu’un minuscule petit bâton blanc la mette dans tous ses états.

    Elle consulte sa montre. Encore trente secondes et elle pourra enfin regarder le résultat, ensuite elle jettera ce fichu bâtonnet et continuera sa journée, comme elle l’a fait après les trente-et-une premières fois.

    Mais cette fois-ci, c’est différent. Cette fois-ci, elle n’est pas une femme mariée qui espère, prie, supplie Dieu d’avoir un bébé. Cette fois-ci, c’est une fraîche divorcée (à peine de quatre semaines), encore sous le choc de son dernier accrochage avec les paparazzis, et dont le père est au milieu d’une campagne politique très médiatisée. Elle ne doit pas être enceinte.

    Et pourtant, elle l’est.

    Ces dernières années, les médecins spécialistes de la fertilité et les journalistes de presse à scandale lui ont appris l'importance d'avoir un plan. Elle a appris à suivre un certain protocole. Cela rend les choses plus faciles. Ça rend la déception moins réelle.

    1. Ne jamais regarder trop tôt. Elle n’a même pas jeté un coup d'œil au bâton avant que les deux minutes ne soient écoulées.

    2. Ne regarder qu'une seule fois. Lauren prend son temps. Elle s'assure qu'il n'y a pas d'erreur et jette le test comme si de rien n'était.

    3. Passer à autre chose. C'est l'étape la plus importante. Pleurer et se morfondre cela ne sert à rien. La meilleure chose à faire est de poursuivre sa vie et de ne plus penser à son état pas enceinte.

    L'efficacité est la clé. L'efficacité et le décorum ont été les pierres angulaires de sa vie. Ils lui ont permis de surmonter un mariage horrible et un divorce encore pire.

    — Madame Avery, ils seront prêts dans cinq minutes. Êtes-vous sûre que vous n'avez besoin de rien ?

    Mme Walker à nouveau. Sa voix est à la limite de la panique.

    Lauren jette un coup d'œil dans le miroir à cadre métallique, cherchant le reflet de la porte de la salle de bains derrière elle. Elle peut presque voir Madame Walker, l'oreille collée à la porte, les doigts tordus, déchirée entre le respect du planning et la volonté de ne pas énerver la fille du sénateur du Texas.

    Elle ne peut pas lui en vouloir, pas vraiment. Ils ont un calendrier serré et c'est plus facile si tout se passe comme prévu. Madame Walker ne travaille pas avec elle. Elle souhaite probablement revoir ce que Lauren dira au nom de son père, le sénateur Avery, qui était censé venir personnellement pour montrer son soutien à l'association de lutte contre l'illettrisme Kids Need To Read qu'il finance. Mais il a annulé à la dernière minute, plaçant Lauren dans la situation délicate de représenter la famille Avery, alors que les magazines à potins viennent à peine de se calmer sur les détails alléchants de son divorce.

    Seigneur, une fois que tout cela sera terminé, elle va sérieusement envisager de prendre le large.

    Mais elle est professionnelle. Lauren sait comment organiser ces événements publicitaires. Elle a appris du meilleur, son père. Elle n'a pas besoin d'une préparation de dernière minute ou d'un coup de main. Bien sûr, Madame Walker ne le sait pas, mais il n'y a rien à faire. Lauren a besoin de ces quelques instants pour se ressaisir.

    Elle se pince les joues, n'aimant pas avoir l'air si pâle. La presse en fera ses choux gras si elle n'a pas l'air de la princesse des glaces en titre, comme ils la surnomment. Peu importe qu'elle souffre de nausées depuis qu'elle a pris l'avion ce matin, ou que les mois d'absence de règles, aussi fréquents chez elle qu'une Vera Wang sur le tapis rouge, aient commencé à s'accumuler, ou que l'étrange sensibilité de ses seins l'ait finalement poussée à s'arrêter à la pharmacie de l'aéroport pour acheter un test de grossesse.

    Lauren ne se sent pas au mieux de sa forme depuis des mois. Mais c'était prévisible. Elle est épuisée, surmenée. La campagne de son père touche à sa fin et cette élection a été la plus serrée et la plus combative de toute sa carrière. Ce n'était pas le meilleur moment pour divorcer publiquement de John Hamilton, le fils d'une riche famille pétrolière et l'un des plus fidèles donateurs de son père.

    — Tu dois retourner sur le terrain et montrer au monde que tout va bien, dit la voix de son père, aussi impérieuse au téléphone qu'en personne.

    Même à plus de mille cinq cents kilomètres de distance, il a encore le pouvoir de la faire se raidir et se refermer sur une vague de doutes, il poursuit :

    — Montre-leur que personne ne peut retenir un Avery. Montre-leur que tu es jeune et belle et, pour l'amour de Dieu, quand tu regardes la caméra, souris avec un peu de chaleur et pas comme si tu étais une putain d'épouse frigide avec un mal de tête.

    De la chaleur. Elle n'a aucune idée de comment être chaleureuse. Plus elle sent la pression, plus ses mouvements deviennent rigides et formels.

    Enfoncer ma bite dans une sculpture de glace serait plus sexy que toi.

    Son visage pâlit à ce souvenir, son embarras s'épanouissant comme des brûlures sur ses joues. Lauren secoue la tête, furieuse d'avoir choisi ce moment pour laisser les mots de John lui revenir en pleine figure. Sa seule consolation, c'est de ne lui avoir jamais laissé voir à quel point ses paroles l'avaient blessée.

    Elle frotte son maquillage, préférant le pâle et le délavé au clown de cirque. C'est le mieux qu'elle puisse faire et vu les circonstances, c'est déjà pas mal. Elle consulte à nouveau sa montre. Deux minutes et quarante secondes, largement de quoi obtenir un résultat précis.

    Respirant profondément pour se donner de la force et serrant la mâchoire pour résister, elle saisit le test sur le lavabo en porcelaine blanche et l'incline de manière à tirer le meilleur parti de l'éclairage fluorescent bon marché. Elle a déjà tout vu. La première fenêtre, avec sa ligne verticale audacieuse, la troisième, avec son contrôle horizontal sombre, mais c'est celle du milieu. Celle qui se montre toujours ronde, vide et immense dans sa blancheur est différente. La ligne horizontale qu'elle a renoncé à voir est là.

    Rose. Forte. Foncée. Enceinte.

    Un cri aigu s'échappe de sa bouche avant qu'elle ne puisse l'étouffer. Elle ne peut ni respirer, ni bouger et pourtant, le monde entier semble tourner sur lui-même et se refermer sur elle d'un seul coup.

    C'est pas possible. C'est pas possible.

    — Madame Avery, vous allez bien ? J'entre.

    Madame Walker pousse la porte et court jusqu'à l'endroit où se tient Lauren. Puis, elle se transforme en l'image miroir de Lauren : bouche entrouverte, en état de choc, toutes deux fixant le petit bâton blanc.

    La bibliothécaire se ressaisit la première. Elle lève les yeux vers Lauren avec un sourire pondéré, qui témoigne d'une appartenance commune à la gent féminine.

    — Eh bien, chérie, dit-elle, estimant apparemment que les formalités ne sont plus nécessaires.

    Elle passe son bras autour de Lauren et la serre d'une main rassurante, puis ajoute :

    — On dirait que les félicitations sont de rigueur.

    Cash Rodriguez se tient dans les vestiaires, un pied appuyé sur le long banc en bois, tandis qu'il travaille les muscles de sa main droite, tirant et étirant chaque doigt, massant les ligaments.

    L'odeur du bétail est omniprésente, même ici et, bien qu'il soit seul, ceux qui l'ont précédé ont laissé leur marque. L'odeur de la sueur et de la peur est tout aussi piquante.

    Il sort du ruban adhésif de son casier et commence à l'enrouler méticuleusement de son coude jusqu'à son poignet. Tout le monde a son rituel d'avant-course. C'est le sien. Une sorte de compulsion. Petit et serré. Les bandes blanches se chevauchent pour créer le bon ajustement.

    Ça a commencé lors de sa première sortie. Un vieux cow-boy l'a aidé à bander sa main. Il l'a enveloppée si lentement et si soigneusement que Cash avait l'impression que sa prise était devenue un super pouvoir. Comme si chaque doigt était une pince en fer autour de la corde qui le retenait au taureau. Depuis, il est convaincu que s'il bande bien sa main, il chevauchera bien.

    Le ruban adhésif jeté dans son casier, il plonge la main dans sa poche pour faire de même avec son portefeuille. Un bout collant de sa main attrape le cuir et au lieu de finir dans le casier, il atterri sur le sol en répandant son contenu sur le chemin. Il s'accroupit, se maudissant de ne pas s'être acheté un nouveau portefeuille plus tôt.

    Il ramasse les cartes de crédit, les vieux reçus qu'il n'a pas eu le temps de jeter et les bouts de papier qui, à un moment donné, lui ont semblés suffisamment importants pour être conservés. Il en déplie un en espérant que les informations qu'il contient lui rappellent quelque chose. C’est le cas.

    Si la signature bizarre n'est pas suffisante pour indiquer qu'il s'agit d'une femme, le nom lui-même ne laisse guère place au doute : Dixie Sloan, avec un numéro de téléphone et un indicatif régional griffonnés en dessous. Elle est venue le voir aux premiers soins après l'un des nombreux rodéos auxquels il a participé la saison dernière.

    Il se souvient exactement de son apparence, parce qu'elle parlait exactement comme elle était : brillante et enjouée, avec suffisamment de gestes pour diriger un orchestre. Ses paroles ont étaient rapides et maladroites, comme si elle ressentait le besoin de combler le silence.

    Cash avait du mal à comprendre tout ce qu'elle disait. Et elle avait dit beaucoup de choses, entassant plus de mots dans une phrase que Dieu n'a mis d'étoiles dans le ciel.

    Mais il a compris l'essentiel.

    Il y avait une lettre.

    Sloan Sr.

    Frère illégitime.

    Reviens à la maison.

    La dernière phrase est la plus risible. Rentrer à la maison ? A la maison ? Pour aller où ? Au ranch des Sloan ? Dixie devait plaisanter. Même s'il la croyait, ce qui n'est pas le cas, il n'a aucun intérêt à se rendre dans un ranch minable pour rendre visite à une bande de gens qu'il n'a jamais rencontré et qu'il n'a aucune envie d'apprendre à connaître.

    Il n'y a aucune curiosité à avoir. Cash sait qui est son père. Il sait qui est sa mère. Et même si les deux sont morts, il n'a toujours pas envie de savoir s'il est le bâtard d'un autre salaud dont la seule pensée pour Cash a été une confession sur son lit de mort, sur le ton de « je suis désolée ».

    Alors pourquoi garder le papier ?

    Il n'a pas de réponse à cette question. Mais il sait pourquoi il l'a ouvert. Il a espéré, contre toute attente, que le mot venait d'elle. Qu'elle lui avait donné son numéro et qu'il avait été trop ivre et trop stupide pour s'en souvenir.

    Cela fait presque quatre mois. Dix-sept semaines s'il compte bien et pourtant, il attend toujours. Il a toujours l'espoir qu’elle l’appelle. Et l'imbécile qu'il est, est

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