Descente aux enfers
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À propos de ce livre électronique
Descente aux enfers relate la vie de Pharel Edimo, un jeune camerounais qui arrive à atteindre le sommet par des moyens illégaux. Ayant fait fortune grâce au trafic de drogue, il décide de retourner au Cameroun, après avoir passé vingt-deux ans aux États-Unis, pour y devenir président de la République. Y parviendra-t-il ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Loïc Baudouin Philippe Bieng est initié à la lecture depuis son jeune âge. À la suite de mini récits écrits au collège, il s’implique véritablement à l’art littéraire avec Descente aux enfers qui traduit son vœu de porter plus haut la littérature camerounaise et africaine en général.
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Aperçu du livre
Descente aux enfers - Loïc Baudouin Philippe Bieng
Chapitre I
Simone
En plein cœur de la ville de Douala vivait un couple. Nathalie et Richard Edimo, propriétaires d’une modeste maison à Logbessou. Leur foyer n’était ni parfait ni plein aux as comme on le dit vulgairement, mais ils se contentaient du peu qu’ils gagnaient.
Richard était un boucher et sa femme, quant à elle, tenait une petite boutique de la place contenant des produits de première nécessité. C’est le 12 février 2000 que Pharel vit le jour à l’hôpital Laquintinie de Douala. Prématuré de naissance, il échappa plusieurs fois à la mort. Il est conduit à l’âge de 5 ans chez un guérisseur traditionnel qui vit dans un village à Kribi nommé Londji, près de la mer, à cause de ses multiples problèmes d’estomac. Le guérisseur lui prescrit des écorces à base de plantes naturelles. Lorsque ce dernier passa à l’incantation, il vit chez le petit de l’espoir, et en même temps de la peine. Quand il finit, il prit la parole :
— Votre fils, je vois en lui de la grandeur, de la richesse, mais il sera un danger majeur pour la société.
Le père de Pharel, sidéré et estomaqué par la nouvelle de cet homme aux pouvoirs surnaturels, garda au final son calme. Mais il n’y accorda pas la moindre importance, car nombreux sont ceux qui élaborent cette stratégie dans le but d’assouvir leurs intérêts. Lorsque le traitement fut achevé, le petit garçon se sentit mieux, il l’avait échappé belle cette fois. Deux jours plus tard, ils rentrèrent à Douala, heureux de leur triomphe. Ses parents l’inscrivirent à l’école où il débuta en classe de SIL sans passer par la maternelle. Rencontrant beaucoup de lacunes, il a su faire face à ses difficultés grâce à son caractère téméraire. Élève brillant et persévérant, il réussit son parcours primaire avec brio.
Treize années s’écoulèrent, le jeune Phal entra en classe de 6e au collège de Logbessou, un établissement de renom, qu’il avait intégré par le biais d’une bourse délivrée par cette dernière. Son activité postscolaire était le travail de boucher, car il aidait son père en soirée à la boucherie et ils rentraient ensemble aux alentours de 20 h avec leur moto. La table était toujours dressée à leur arrivée et le repas servi par sa charmante femme Nathalie, aussi dynamique et soumise, qui maîtrisait à la perfection le savoir culinaire transmis par ses grands-parents. Elle faisait le maximum d’effort pour satisfaire sa petite famille nucléaire (car étant tombée enceinte à l’âge de 15 ans de Pharel, elle fut bannie de la maison par ses parents, comme on le dit souvent tout se paye sur terre, la maison fut dévastée 7 ans plus tard par un incendie flamboyant qui avait décimé toute cette famille, ils en ont payé le prix dur par leur vie, malgré que leur châtiment ait été cruel. Elle passa une partie de son adolescence chez ses grands-parents avec son fils, qui lui inculquèrent une éducation rigoureuse et c’est finalement à 16 ans qu’elle épousa Richard, l’auteur de sa grossesse, âgé de 26 ans, un jeune débrouillard qui travaillait dans une petite boucherie. Il n’avait pas fait d’étude à cause de la précarité dans laquelle il vivait. Cet homme avait rencontré Nathalie, une jeune gamine qui se rendait régulièrement à la boucherie de la place où il travaillait. Ce dernier se mit à la fréquenter, malgré la grande différence d’âge qui existait entre eux. Les rumeurs se répandirent dans toute la commune, ce qui le poussa à s’installer à Yaoundé. Mais avant de s’en aller, il promit à la jeune fille qu’il reviendra l’épouser tout en lui remettant ses dernières économies qui s’élevaient à 300 000 mille francs CFA pour qu’elle prenne soin d’elle et du bébé pendant son absence. Chose promise, il revint une année plus tard pour récupérer Nathalie et son fils pour vivre à Logbessou dans une maisonnée qu’il avait construite).
Lorsqu’ils furent à table, le calme s’était imposé, Richard, s’en étant rendu compte, décida alors d’entamer une discussion.
— Nat qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Richard.
— Je ne sais pas comment t’annoncer cela, vu notre instabilité financière, je ne sais pas comment tu le prendras, répondit Nathalie.
— Je t’écoute, répliqua Richard sereinement.
— En fait hein… je ne sais pas ! Beuh…
— Beuuhh quoi, tu as perdu ta langue ?
— Je suis enceinte et le médecin m’a confirmé que j’attends des jumeaux.
— Je comprends mieux ton attitude ces derniers temps, donc tu as vu le médecin sans m’informer ?
— Désolée de t’avoir caché cela, j’attendais un meilleur moment pour t’en parler.
Il resta silencieux pendant un moment, puis un sourire illumina son visage, joyeux, il reprit :
— Ma chérie, je te comprends mieux que quiconque, je sais, on n’arrive pas à tenir les deux bouts, mais je travaillerai doublement pour subvenir à tous nos besoins, tu devras arrêter le travail pour une durée indéterminée, je ne veux pas que tu prennes de risques.
Il se leva et l’embrassa.
— La famille s’agrandit chérie, 3 enfants dorénavant, 3 héritiers c’est une bénédiction, merci Nat, merci beaucoup pour ce beau cadeau. Il se mit à chanter et Pharel était si excité à l’idée d’avoir des petits frères, il se mit à penser comment il jouera au tennis avec eux, il était extasié.
Après une dure journée qui s’acheva par une merveilleuse nouvelle, ils allèrent tous se coucher. Pharel, toujours matinal, c’est à 4 h que le jeune garçon prépare la marchandise de son père. Aussitôt qu’il eut fini, il passa un coup d’œil dans ses cahiers, hélas pas d’électricité, heureusement, la vieille lampe était disponible pour lui. S’abreuvant de connaissance tout en écoutant de la bonne musique française, des artistes comme Michel Sardou, Julien Leclerc et Johnny Hallyday étaient ses préférés. À 7 h, son père l’accompagnait au collège avec sa moto, il s’était fait des amis, Philippe Kamdem et Eliot Mokam, le trio de garçons influencés par le sport, Philippe surnommé le Shaq en raison de sa grande taille, du haut de ses 1m75 pour 70 kilos, Eliot le pionner du ballon, car le soccer était sa passion, il rêvait de faire carrière dans ce sport.
Ils étaient assis tous au dernier banc dans la vaste salle de 6e 2, pendant le cours d’histoire. Le professeur interrogea Eliot.
— Peux-tu me définir colonisation ?
Eliot se mit à rire et dit « la colonisation c’est le fait de coloniser tout court, tout simple », tout le monde se mit à rire. L’enseignant, furieux, lui dit :
— À genoux et sors tu vas droit à la surveillance, ordonna l’enseignant.
Mais il alla se réfugier dans les toilettes et attendit la fin du cours d’histoire. À 15 h 30, le bruit de la sonnerie se retentit dans l’enceinte de l’établissement, le trio rentra ensemble comme d’habitude, Pharel vit une jolie fille en route avec le même uniforme que lui en train de monter dans une Jeep, Philippe constata cela.
— Hé vieux, elle t’a tapé l’œil hein, je vois, elle est canon et très riche, toi tu es un débrouillard, ne rêve pas trop frère c’est pas ton niveau.
— Que font ses parents ? demanda Pharel.
— Son père est un magistrat hors hiérarchie et sa mère, cardiologue, répondit Eliot.
Il se voyait déjà inférieur, fils d’un boucher et d’une femme au foyer.
— En plus, elle vit dans un duplex à Makepe, elle ne sort presque jamais, comme tu vois le chauffeur la déposer c’est comme ça qu’il la ramène chez elle, ajouta Shaq.
— D’où sors-tu toutes ces informations Shaq ?
— Je vivais dans son quartier, je connais très bien cette fille, elle m’a l’air sympa, mais sournoise, je vois bien son jeu, la fille humble et sociale, détrompez-vous, elle peut se montrer très orgueilleuse à un moment.
— Les enfants de la barrière, pressons les pas avant que la nuit ne tombe, moi je m’arrête à Bonamoussadi, comme vous marchez comme des stars d’Hollywood.
Arrivé directement au domicile, il ne s’était pas arrêté cette fois-ci à la boucherie de son père à cause de son épuisement dû à sa marche, il mangea et alla se coucher. Son père, de retour à son tour quelques heures plus tard, alla dans la chambre de son fils.
— Non Père, désolé je m’excuse, je ne vais plus récidiver.
— Excuse acceptée, bon continue à étudier, demain n’oublie pas ta routine.
— D’accord Pa.
Le cri du coq se fit entendre, la lumière du ciel apparaissait, le petit Pharel, toujours debout, effectua sa routine