Seul sur une banquise

Par Berthier Pearson

Son rêve le projette sur la banquise, et à sa grand joie, il se trouve en la présence du joli Blanchon.
- Tu n’as pas peur, tout seul sans ta maman sur cette glace mouvante, lui demande Joël ?
- Oui, très peur. C’est pour cela que j’ai réussi à interpeller quelqu’un pour m’aider.
- Pourquoi m’as-tu appelé?
- Parce que, toi, tu t’es tout de suite intéressé à moi. Ma maman m’a dit que tout petit, pendant quelques jours, nous avons le pouvoir magique d’entrer dans le sommeil des bonnes gens. Tous les petits ont cette chance de se faire aider et fuir le danger qui les guette. Mais les gens les oublient aussitôt réveillés. Toi, t’es différent. Tu t’es souvenu de moi…



À PROPOS DE L'AUTEUR


Berthier Pearson est un conteur né, qui a choisi de poursuivre sa carrière d'enseignant en créant des livres pour tous, notamment pour ceux et celles qui ont gardé leur cœur d'enfant.
Ses récits font voyager les lecteurs aux quatre coins du monde. De sa maison au bord du fleuve à Matane, il adore observer les phoques, les mouettes et les goélands.
Toujours très sensible à la protection des animaux marins, il donne des ailes à sa plume pour vous entraîner par son imaginaire coloré dans le monde merveilleux des Blanchons sans défense qui naissent à chaque printemps.

• Langue: Français
• Éditeur: Tullinois
• Date de sortie: 21 févr. 2022
• ISBN: 9782898091605

Aperçu du livre

Du même auteur

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Le Petit bonhomme à la fenêtre

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Chapitre 1

Joël quitte l’école le cœur triste. La journée a été lourde pour lui.

La fin de mars arrive et la chasse aux phoques est commencée. Son père chasse le phoque depuis plusieurs années. Joël a été témoin des départs et surtout des arrivées de son père avec sa grosse barque remplie de peaux et de viande de phoque.

Ses compagnons de classe le savent. Il a essuyé leurs rires et leurs gros mots toute la journée. Quand le professeur tournait le dos une pluie de messages grossiers lui parvenait en boule de papier.

― Ton père est un assassin.

― Enfant d’un père barbare.

― Combien de phoques va-t-il tuer encore cette année?

― Tu n’as pas honte d’avoir un tel père cruel?

― Tuer des phoques, c’est dégueulasse!

― T’es plus mon ami.

Joël revient triste vers la maison. Il laisse son sac à dos dans sa chambre et se prend une collation.

― Maman, je vais sur la grève.

― Ne t’éloigne pas trop. Les vagues sont fortes en ce temps de fonde des neiges. Elles transportent de gros morceaux de glace qui pourraient te blesser.

― Ne t’en fais pas, maman, je serai prudent.

Joël sort par la porte arrière. Sa maison n’est qu’à une trentaine de mètres du fleuve. Ses parents l’ont construite il y a une dizaine d’année. Après avoir été mis à pied à Matane comme pêcheur de crevettes, son père s’est établit aux Îles de la Madeleine sur l’invitation d’un ami.

Joël descend le petit chemin de terre qui conduit au fleuve. Il marche un long moment sur la grève encore couverte, ici et là, de blocs de glace. Il s’amuse à cueillir quelques oursins et des étoiles de mer pour sa collection.

Le ciel est parsemé de petit nuages blancs et de partout volettent des mouettes et des goélands. Il prête l’oreille aux cris d’un voilier d’oies sauvages qui revient du Sud. La brise est légère et chaude. Il se sent bien.

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Joël aime se retrouver sur cette plage mi-rocheuse, mi-sablonneuse. Il aime passer des heures avec Mayo, son petit chien.

Joël aime se retrouver sur cette plage mi-rocheuse, mi-sablonneuse. Il aime passer des heures avec Mayo, son petit chien.

Aujourd’hui, il n’a pas le cœur à jouer avec Mayo. Il s’assoit sur un brisant et se met à rêver. En regardant les nuages voyager légèrement dans le ciel, comme il aimerait en accrocher un et partir à tout jamais vers des îles merveilleuses où il n’aurait plus à subir les quolibets et les sarcasmes de ses camarades!

Comme il envie les oiseaux qui volent en toute liberté au-dessus du fleuve et qui peuvent aller où ils le désirent!

Il revoit soudain sa journée à l’école où il a été la risée de sa classe. Il regarde les bleus sur sa jambe gauche que quelqu’un lui a faits en lui assénant un coup de pied après l’avoir poussé par terre.

Ses yeux s’embrouillent et il pleure à chaudes larmes. Il ne comprend pas pourquoi ses camarades de classe lui en veulent tant. L’école qui était sa joie de vivre est