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Le cycle pirate
Le cycle pirate
Le cycle pirate
Livre électronique141 pages1 heure

Le cycle pirate

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À propos de ce livre électronique

Le jour même de son septième anniversaire, le protagoniste est séquestré et retenu captif par le capitaine Garsen. Impressionné, mais sans peur, il se laisse conduire par lui jusqu'à arriver à Galion, l'unique école de pirates au monde. Là, il sera éduqué avec d'autres filles et garçons, pour pouvoir devenir un pirate légendaire.

Les classes théoriques incluront Histoire de la Piraterie, techniques de combat, survie, notion de ruses et beaucoup de connaissances intéressantes qu'ils devront mettre en pratique quand commenceront les véritables aventures en mer.

Aventure, survie, amitié et dépassement de soi. Quand Lewis, Chèvreborgne et leurs terribles équipiers abordent le galion échoué dans les bois, tous se demandent qui est vraiment le capitaine Garsen et pourquoi il a fuit. Certains le considèrent comme un traître et un lâche, d'autres pensent qu'il attend patiemment dans un lieu quelconque pour mener à bien sa vengeance. Néanmoins, les apparences sont trompeuses.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie2 févr. 2019
ISBN9781547561544
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    Le cycle pirate - Rafael Estrada

    LE CYCLE PIRATE

    Rafael Estrada

    I

    Le capitaine Garsen

    ––––––––

    Si les gens vous parlent un jour de Portobel, ils pourront vous dire qu'il s'agit d'un village situé entre le Cap du Poinçon et le Rocher Teigneux, sur les rives de la Méditerranée. Ils pourront vous parler de sa beauté et de la situation privilégiée du port, de ses chauds hivers et de sa mutique population.

    Ils pourront vous raconter cela et peu de choses en plus, car ils ne vous diront jamais rien de Galion, l'unique école de pirates au monde, où le capitaine Garsen accorde son enseignement à ceux qui remplissent les conditions et qui ont suffisamment de courage pour les supporter.

    Ils disent que Garsen lui-même se chargeait de se rendre dans chaque maison, expliquant à tous ce qui leur arriveraient si quelqu'un oubliait de surveiller sa langue. C'est pourquoi personne ne pouvait se rendre là et dire au capitaine : «  Eh, Monsieur, j'ai entendu parler de votre école et je veux être pirate... », car lui seul choisissait son équipage et il le faisait au moment qui lui semblait opportun.

    Je ne peux pas dire que je me rappelle la nuit où il me désigna, car il le fit quelques heures après ma venue au monde, mais je me souviens par contre de la manière dont la voix de ma mère se transformait lorsqu'elle remémorait ce terrible moment :

    - Tu es né par une froide nuit de novembre - me conta-t-elle quelques jours avant de fêter mes sept ans -, la brume venue de la mer s'élevait jusqu'au-dessus des toits des maison. Il régnait un étrange silence, rompu occasionnellement par l'aboiement d'un chien. On aurait dit que le monde s'était arrêté, ou du moins, c'était l'impression que cela nous donnait, à ton père et moi, pendant que nous t'observions, recroquevillé dans le berceau, le visage encore gonflé par l'effort que tu avais fait pour naître. Tu étais un enfant fort et plutôt grand. 

    A cet instant, maman sourit, serra ma main et je pus voir ses yeux briller, avant qu’elle ne continue.

    - Nous avons alors entendu s’approcher ce bruit : tap-tap..., tap-tap..., tap-tap..., et nous avons su que Garsen t’avait désigné, car il s’agissait là de son habituel manière de faire. Ton père ouvrit la porte, couteau en main, sans attendre qu’il l’appelle, mais le capitaine le désarma dans un éclat de rire :

    - Ha, ha, ha...!  -  dit-il, prenant position devant lui, les bras croisés -. Mauvais moment que celui-ci pour faire couler le sang. Ce ne serait pas bien de laisser l’enfant orphelin avant l’heure.

    Garsen posa une main sur la poignée de son sabre et releva le menton, plein de défi.

    - D’autre part, je suis seulement venu vous féliciter et vous informer dans le même temps que j’ai décidé de recevoir le petit dans mon école : je lui enseignerai le vieux métier et en ferai un pirate - puis il sourit avec malice et ajouta -.Vous ne voudriez pas qu’il devienne un gueux sans avenir.

    Le capitaine ne dit rien de plus, fit demi-tour et s’éloigna, disparaissant dans le brouillard.

    Ton père demeura à la porte, pétrifié, ravalant son humiliation et sa rage, tandis que la nuit emportait le pirate. Il aurait pu le battre facilement, car tu connais son adresse au couteau, mais quelque chose d’intangible protégeait ce sale bonhomme. Il te paralysait de par sa seule présence et il n’était pas possible de bouger ne serait-ce qu’un doigt tant qu’il ne le voulait pas.

    Je me rappelle qu’à cet instant, j’interrompis ma mère et je tentais de la tranquilliser.

    - Ne crains rien maman, car je ne pense pas aller dans cette école de pirates - lui dis-je, me montrant courageux -. Je veux être chasseur, comme papa. 

    Mais quand le capitaine réapparut, la nuit même où j’eus sept ans, je n’ai même pas résisté. Il n’eut ainsi pas besoin de me tirer par l’oreille comme il l’avait fait avec d’autres, tels que Crassegueule, le plus fort et le plus studieux de l’école.

    Six ans ont passé depuis cette nuit-là... Des souvenirs de cannes à sucre et de bâtonnets de réglisse, de miel volé aux abeilles et de petits pains chauds préparés par maman, me reviennent en mémoire. Je me souviens aussi de cette main ferme qui m’enseigna à me servir d’un couteau et à chasser, avec quelques stimulantes baffes lorsque j’étais distrait ou que la proie s’échappait.

    Mais tout cela eut lieu avant la venue de ce mystérieux pirate, enveloppé dans sa cape noire brodée d’or, et qui les éloigna de moi pour toujours.

    II

    Le Galion

    ––––––––

    Marcher aux côtés de Garsen, cela me donna l’impression que rien de mal ne pouvait m’arriver. Peut-être que ça signifiait que le malheur avait déjà eu lieu, car que pouvait-il y avoir de pire que de me retrouver entre ses mains ? 

    Alors que nous marchions en direction de l’école, et malgré la terreur que je ressentais en cet instant, il me vint à l’esprit que je n’emportai rien avec moi, excepté les habits que je portais et la lame que papa m’avait offert. 

    Je le dis au capitaine, illusionné par l’idée de revenir à nouveau chez moi, pour me préparer un sac contenant des vêtements de rechange et d’autres choses dont je pourrai peut-être avoir besoin.

    - Un pirate n’a besoin de rien - s’exclama-t-il, le regard flamboyant -. Car un pirate a tout : l’eau, l’air, son épée et la peur de tous les hommes. 

    Après l’avoir écouté, de sa voix contrôlée et profonde, je ne pus penser à autre chose que ses mots. Ainsi, nous avons parcouru en silence le reste du chemin, accompagnés par le son de nos propres pas.

    J’étais réellement fatigué quand nous laissâmes de côté la route de graviers, pour continuer par un sentier aplani de terre rouge. Celui-ci se termina brusquement devant une barrière de pins quse dirigeait jusqu’au bord d’une falaise. 

    Nous nous arrêtâmes sur quelques saillies rocheuses et observâmes la mer, écoutant la houle et nous laissant caresser par la brise. Puis, nous reprîmes la marche entre les arbres, descendant toujours, suivant une route apparemment arbitraire, qui nous conduisit à un marécage.

    Il est vrai que nous avions tous entendu parler de l’école, bien que personne n’ait réussi à la voir. Les parents de tous les enfants de Portobel les terrorisaient avec des récits exagérés sur ce qui pourrait leurs arriver s’ils se risquaient à venir enquêter par ici.

    Ils parlaient de chiens noirs qui rôdaient dans la zone et dévoraient les intrus, ainsi que d’âmes en peine et de chevaux diaboliques qui pouvaient nous poursuivre sans relâche, même dans notre sommeil.

    Néanmoins, rien de cela n’était vrai, sauf qu’il s’agissait là de fantasmes encouragés par le pouvoir qui émanait du capitaine et par la peur que sa présence provoquait parmi les gens.

    Mais ce nous n’avions jamais imaginé, c’était que Galion, la redoutable école de pirates, puisse être un authentique galion au cœur de la forêt.

    Il s’agissait d’un navire de première classe, un puissant vaisseau de guerre, de ceux que l’Espagne et l’Angleterre utilisaient pour leurs campagnes, et qui furent construits par les Portugais. Il mesurait quarante-cinq mètres de long, avait cinq ponts, dont deux armés de quarante canons chacun, et trois mâts robustes, qui traversaient les plate-formes pour aller s’appuyer au fond du navire.

    Toutes les voiles étaient hissées, claquant au vent, et au sommet du mât principal, le drapeau pirate flottait majestueusement.

    Jusqu’à ce que je me sois approché un peu plus de la palissade de troncs qui entourait cette impressionnante vision, je ne pus voir que ce navire ne se lancerait jamais à la mer. Il s’agissait d’un galion de granit, une preuve extravagante du génie et du pouvoir de cet énigmatique personnage. Comment il avait fait pour l’amener jusqu’ici, je n’arrivais pas à me l’imaginer.

    Je regardais le capitaine, qui s’était arrêté à mes côtés, jaugeant mes impressions. Je voulus dire quelque chose, mais les mots ne me vinrent pas, de sorte que je me laissais conduire derrière la palissade, passant sous l’écriteau de l’école, qui se balançait sur ses gonds de fer.

    Nous montâmes sur le pont supérieur par la proue, utilisant une échelle de coupée similaire aux haubans accrochés aux mâts. Nous traversâmes le pont et entrâmes par une écoutille qui descendait directement au cabestan de proue. Nous nous arrêtâmes ici. Le capitaine alluma une lampe qui illumina une partie de la pièce.

    - Installe-toi où tu peux et nous verrons demain  -  me dit-il, avant de faire demi-tour et de commencer à remonter vers le pont principal.

    De nouveau, je sentis la nécessité de lui parler. Je crus percevoir un signal chaleureux chez cet homme et j’eus l’impulsion de lui faire part de mes sentiments. Quelque chose, toutefois, me fit taire, bien que je ne pus m’empêcher de lui dire :

    - Bonne nuit, capitaine - et je me sentis un peu stupide, honteux de l’éclat de rire à peine contenu de ce cruel pirate.

    Pendant quelques instant, je fus incapable de penser, tandis que j’écoutai le toc... toc... toc... de sa jambe de bois, s’éloignant sur le pont.

    En écartant des barils et des ballots, je cherchais un espace où je pourrais m’allonger et trébuchai sur une caisse pleine de sciure. Je trouvai un sac jeté parmi les bouts et le plaçai sur la sciure. Puis je me glissai à l'intérieur, sachant que je ne tarderai pas à m’endormir.

    C’était étrange de se trouver à l’intérieur d’un navire silencieux, sans entendre les craquements et gémissements

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