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Réunion : Dragon d'Outremer
Réunion : Dragon d'Outremer
Réunion : Dragon d'Outremer
Livre électronique143 pages48 minutes

Réunion : Dragon d'Outremer

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À propos de ce livre électronique

La Réunion est une île française de l’Archipel des Mascareignes.
Ce volcan actif de l’Océan Indien a vu naître d’incomparables poètes. Tels que les parnassiens Léon Dierx et Leconte de Lisle.
C’est à travers l’amorce de mon récit d’un voyage en Outre-mer, que j’ose rendre hommage, en y enchâssant l’intégralité de mes poèmes en vers, à ces maîtres. Également à Yves Bonnefoy, Francis Jammes, Arthur Rimbaud, William Blake, ou encore Rabindranath Tagore.
Je ne suis qu’un modeste poète, élevé dans l’indigence, mais qui n’en aspire pas moins à l’Absolu. Car la Poésie est une lumière qui irradie bien au-delà de mon insignifiante inspiration.
La Poésie est un feu sacré.
LangueFrançais
Date de sortie12 oct. 2022
ISBN9782312076157
Réunion : Dragon d'Outremer

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    Réunion - John Falco

    cover.jpg

    Réunion : Dragon d’Outremer

    John Falco

    Réunion : Dragon d’Outremer

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-07615-7

    À ma muse absolue

    Cambaie

    Il est à Cambaie un long chemin qui mène, jusqu’au lit noir d’une plage de sable sauvage, à la base des derniers aviateurs.

    C’est certainement l’un des chemins les plus pourris de l’île, truffé de nids de poule et miné tout le long de pâtés d’enrobé.

    Ces greffons d’asphalte sont constamment rajoutés à l’arrache, afin d’aller combler justement les cratères qui ne cessent de s’élargir au rythme des ravinements.

    La rue Henri Cornu affiche une pente cruelle. Lors des fortes pluies d’été, de véritables rivières en crue y dévalent. Mon Land Rover lui-même, pourtant rehaussé de dix bons centimètres, éprouve parfois du mal à remonter le torrent de boue ! Tant le slalom entre les crevasses s’avère périlleux !

    Mais nous sommes en ce vendredi de mai 2022, au début de l’hiver austral. Et cette pluie que j’affectionne par-dessus tout, matrice des esprits saturniens et de la vie, s’est retirée des rues poussiéreuses. Un reflux de marée lointaine.

    Je plante bientôt le pare-buffle du tout-terrain, en plein cœur de la couronne d’un gros agave azuré.

    Le pareil-soleil est de rigueur, au bord de cette grande Baie de Saint-Paul, irradiée de lumière.

    La mer est un grouillement de fourmis-miel.

    En descendant, je compisse le sisal bleu. Mon flot d’or descend en pagodes dans le gros choux épineux. C’est encore mieux qu’un tournesol rimbaldien.

    J’ouvre enfin la porte arrière, afin de libérer ma petite passagère : la femelle cocker blonde du nom de Silex. Et voici qu’elle s’enhardit déjà à courser un agame : ce gros lézard rouge et violacé émigré de Madagascar.

    Un corbeau mauricien croasse dans le lointain.

    Le hangar des Passagers du Vent est ouvert en grand des deux côtés, mer et montagne.

    Un barattage d’hélice m’interpelle. L’appareil de Michaigle – un surnom d’aviateur que je lui ai attribué – s’arrête bientôt du côté de l’atelier où Alain, le propriétaire, confectionne d’ordinaire de grands flotteurs d’ULM-hydro.

    Tandis que Pandora et Ramsès : les deux molosses de service, viennent rendre leurs salutations baveuses à Silex, j’honore avec patience la descente du vieux pilote octogénaire.

    Il n’y a pas de bons pilotes, il n’y a que des vieux ! Tel le veut l’adage que ressassent les anciens de notre aviation ultra-légère.

    – Alors, Janus, t’es revenu voir ton étalon sauvage ?

    – Salut Michaigle, ton pégase n’est pas mal non plus !

    Grand et sec, tout en pilosité blanche, le vieil homme au sourire d’enfant est intégralement habillé de rebut militaire. Et il est vrai que son ULM a aussi des allures d’avion de chasse.

    Car René Fonck demeure son éternelle idole. Un as des as de la Première Guerre, qui ne compte pas moins de soixante-quinze victoires à son actif. Et qui fondait lui-même ses balles de fusil, nous radote chaque jour le doyen de la base. Sans oublier sa vision d’aigle impérial, du dix-sept sur dix pour chaque œil. Comment pourrait-on seulement contredire ce féru d’aviation ?

    À présent que le voilà déjà, ingambe, monté sur un trépied bancal, afin d’inspecter le cœur de sa monture, je me décide à mon tour à dire bonjour à mon étalon céleste.

    Draco 4 somnole encore dans l’antre du hangar, toutes griffes rétractées. Sous le Rotax à quatre cylindres de cent chevaux, le feu aussi sommeille.

    L’ULM est vraiment caparaçonné comme un minuscule monstre fabuleux : un tout petit dragon. Un hippocampe du ciel.

    Une hélice tripale lui sert de moustache hirsute. Ses ailes blanches et son fuselage sont frangés de sang pur. Et au beau milieu de son corps, sur fond rond rouge, est tatoué un authentique dragon noir.

    Je réalise que se trouve à présent, sous mes yeux, le blason de mon quatrième dragon.

    Mais celui-ci n’est pas né du néant. Il est le fruit des entrailles des trois premiers reptiliens.

    Par pure fantaisie, j’ai

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