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L'île aux amazones jalouses
L'île aux amazones jalouses
L'île aux amazones jalouses
Livre électronique62 pages55 minutes

L'île aux amazones jalouses

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À propos de ce livre électronique

Je crois que c’est alors que j’ai commencé à la sentir. Mais sentir quoi ? Il n’y avait rien. Si. Elle. Une… femelle ? Oui. Là, à l’entour. Où ? je ne sais pas, mais comme quelque chose de trop présent, dans l’air. Dehors ? Dedans ? Dans la tête ? Ou est-ce que je me montais un cinéma ? J’ai appelé ma cop’s Maryâm qui dormait encore, sorti le café en poudre, me suis affairée à ci et à ça. La bouilloire, la toilette rapido façon camping, mettre le sucre et la confiote sur la tablette, ça va le beurre y est, le pain qui grille, sortir deux bols, presser les oranges… Tout plutôt que regarder dehors.
LangueFrançais
Date de sortie13 août 2013
ISBN9782312012971
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    L'île aux amazones jalouses - Marjolaine Makelele

    cover.jpg

    L’île aux amazones jalouses

    Marjolaine Makelele

    L’île aux amazones jalouses

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01297-1

    Prologue

    Notre départ a été méga discret.

    Mais lorsque le gouffre s’ouvrira devant nous il faudra bien les faire rugir, les bourrins. La gomme, la poussée maximale avant que le basculement dans l’abîme ne voie pointer notre proue vers le fond. Alors, engin cabré à mort, nous cracher vers le ciel : ma cop’s et moi écrasées sur les sièges, le feu de Dieu explosant les tuyères sous nos fesses.

    Cabré à mort, donc neuf chances sur dix de décrocher et partir en vrille vers le bas ? Oui mon Louis. Parce que sur le bord en face il y a un redent ferrugineux prêt à nous emplafonner si on plane trop bas. Qu’est-ce que tu préfères ?

    Imagine, cinq tonnes de machine portant dix tonnes de charge, à arracher sans piste d’envol et en toute discrétion. Et cette haute voltige classe compèt’ aux commandes d’un transbordeur minéralier : le top lourdingue dans la famille fers à repasser. Suralimentation grande ouverte jaillir du canyon puis dégager à mort, suçant comme des malades le reste de gazoline. Après... ne restera que d’y aller à la godille. Avec les autres horreurs à nos basques pour donner du cœur à la manœuvre. Et à côté de ces bestiarìs-là, un tyrannosaure c’est du chien-chien à sa mémère.

    Un silence.

    Puis l’autre couillòsti, là :

    — Hmm… J’entends bien ce... voyage, mademoiselle Makelele.

    « D’abord, désir homosexuel d’envol fusionnel, mais avec fantasme de chute et impuissance, angoisse de castration donc. Angoisse de morcellement aussi : cette peur de pénétration phallique sadique par un  redent ferrugineux , n’est-ce pas.

    « Puis rêve d’une acmé de toute-puissance, cet engin  cabré , avec ces  bourrins à larguer , n’est-ce pas ? Je veux dire, cette poussée maximale par, par... le siège. Toute-puissance cependant suivie par l’éprouvé dépressif d’une insuffisance.

    « Enfin, crainte/désir d’une… promiscuité, n’est-ce pas, promiscuité inquiétante par... par d’archaïques mauvais objets. Ils sont focalisés sur votre, heu, sur vos… vos... basques, n’est-ce pas ? »

    Sàsse qu’il se gratouille classe, le psy du service social.

    Cool.

    Mais pourquoi ces aliens dans mon rêve sont-ils femelles ?

    Mariyâm, les deux minotes et moi avançons vers le hall de sortie du bâtiment. Direction : l’engin qui nous emmènera pour la mission de la dernière chance.

    Dit comme ça c’est péteux. Mais il faut que je le fasse flasher, le psy. Il est payé pour m’écouter et moi Marjolaine suis censée me répandre depuis son canapé. Si je reste sans débloquer et que lui s’endort, on les claque pour des prunes, les belins de la mutuelle santé.

    Je reprends. La vision à travers les baies de communication avec l’extérieur du Jules-César déclenche un vertige terrassant. L’univers est noir, infini, mortel. Un vide sans fin happe l’imaginaire, le siphonne, annihile toute appréhension rationnelle. Les étoiles sont la première chose à laquelle on se raccroche mais l’œil ne reconnaît aucune configuration. Et puis elles ne scintillent pas. Là tu te dis que vraiment tu es loin, et que s’il faut revenir rapido vers les vaches et leur plancher on va en baver.

    Une rafale paranoïde comme ça ? Un boulevard, pour une ordonnance tranquillisants, soit dit.

    Je regarde furtivement Maryâm qui marche à mes côtés, barda de cosmonaute au bout du bras. Elle s’est arrêtée bouche ouverte quand elle a découvert le dehors. Et puis cette dureté qu’elle a acquise, qui parfois ressort si violemment, lui fait reprendre le dessus en serrant les lèvres, indéchiffrable alors comme elle sait l’être. Derrière nous Eva et Shakti, les minotes, se sont aussi arrêtées devant la beauté inhumaine du cosmos.

    Je les siffle, on enjambe encore gras de fosses de câblage. Arrivée à notre petit véhicule ; pesante montée une à une de son échelle de coupée, le hall de sortie du Jules-César résonne des cliquetis métalliques sous nos pataugas anti-g ; et puis on y est. Posées dans le cockpit, encore que de connecter tous nos bidules-machins individuels.

    Mission de la dernière chance, je disais. J’explique.

    Parce que oui, le Jules-César, ce vaisseau géant d’où nous allons décoller, est à court de strombolium, le radionucléïde nécessaire à ses moteurs. Panne de jus, à trois encablures de Saturne, ou Pluton ou la lune, comme vous voudrez, Doc’. Tout ça suite aux embrouilles dans les entreponts entre la Family – ces mafalous bramant « Jésus sauve ! » – et les barons à borsalino, embrouilles pour le contrôle des gisements de ce minerai indispensable. Un strombolium naturel, généré spontanément dans certains sous-niveaux du Jules :

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