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Chasses au lion et à la panthère en Afrique
Chasses au lion et à la panthère en Afrique
Chasses au lion et à la panthère en Afrique
Livre électronique166 pages2 heures

Chasses au lion et à la panthère en Afrique

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À propos de ce livre électronique

DigiCat vous présente cette édition spéciale de «Chasses au lion et à la panthère en Afrique», de Benjamin Gastineau. Pour notre maison d'édition, chaque trace écrite appartient au patrimoine de l'humanité. Tous les livres DigiCat ont été soigneusement reproduits, puis réédités dans un nouveau format moderne. Les ouvrages vous sont proposés sous forme imprimée et sous forme électronique. DigiCat espère que vous accorderez à cette oeuvre la reconnaissance et l'enthousiasme qu'elle mérite en tant que classique de la littérature mondiale.
LangueFrançais
ÉditeurDigiCat
Date de sortie6 déc. 2022
ISBN8596547430292
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    Chasses au lion et à la panthère en Afrique - Benjamin Gastineau

    Benjamin Gastineau

    Chasses au lion et à la panthère en Afrique

    EAN 8596547430292

    DigiCat, 2022

    Contact: DigiCat@okpublishing.info

    Table des matières

    INTRODUCTION

    I.

    II.

    III

    IV.

    V

    VI.

    VII

    VIII.

    IX.

    X.

    XI.

    XII.

    XIII.

    XIV.

    XV.

    XVI.

    XVII.

    DEUXIÈME PARTIE

    LE ROMAN COMIQUE DE L’ALGÉRIE

    I.

    TROISIÈME PARTIE

    LA FANTASIA DU RAMADAN

    I.

    II.

    III.

    IV.

    V.

    LA FANTASIA NÈGRE

    QUATRIÈME PARTIE

    L’ALGÉRIE ROMAINE

    RUINES&LÉGENDES D’AFRIQUE.

    LES CITÉS MORTES DE L’AFRIQUE.–HIPPONE ET SAINT AUGUSTIN.

    INTRODUCTION

    Table des matières

    Oublions nos mœurs, nos habitudes, notre civilisation; franchissons la Méditerranée, et soyons Africains pour une heure.

    Ce n’est pas la France avec les richesses, le comfort, les agréments, les délicatesses, les mièvreries, les raffinements de sa civilisation, avec son climat tempéré, ses jardins chargés de fleurs, ses paysages dorés et coupés de ruisseaux,–ses palais, ses théâtres, ses bals, ses expositions,–ses savants, ses artistes et ses industriels,–ses femmes spirituelles et coquettement parées,–ses livres et ses journaux,–son agitation féconde et son perpétuel mouvement; c’est l’Afrique nue, sauvage, monotone, avec ses jours brûlants et ses nuits froides, son simoun et son ciel d’airain, ses montagnes aux jets aériens, aux plans grandioses, ses sphinx, son désert et ses oasis, son immobilité et son fatalisme, son burnous, son Koran et sa tente, ses étranges concerts de chacals, de panthères et de lions!

    Votre regard ne se brise plus aux tours de Notre-Dame de Paris ou au dôme du Panthéon; il se perd dans les lignes indéfinies d’un immense horizon et découvre, par delà les assises des monts, les lointaines perspectives du désert. Nous chercherions en vain cette population capricieuse et passionnée, sensuelle et artiste, ardente au plaisir et au labeur, mobile dans ses goûts, prosée dans ses mœurs, fiévreuse dans ses idées; la réalité africaine nous montre une race placide, pétrifiée, calquée sur une pensée éternelle, orgueilleuse de son uniformité, de son ignorance, de sa croyance religieuse, de son austère simplicité.

    BENJAMIN GASTINEAU.

    Paris, avril1863.

    I.

    Table des matières

    La bête triomphe en Algérie; elle est l’aliment obligé de toutes les conversations. A déjeûner, les narrateurs vous servent le lion; la panthère est réservée pour le dîner, et à la légère collation on se contente du chat-tigre et de l’hyène. Avoir vu le lion équivaut à avoir vu le loup en France.

    Les tueurs de bêtes féroces sont donc choyés et recherchés. Ce sont les penseurs et les artistes du pays. Leurs exploits passent de bouche en bouche. Les dames leur tressent des couronnes; volontiers elles les ceindraient d’écharpes, comme au moyen âge les chevaliers qui allaient conquérir le tombeau du Christ, et les déifieraient sur le patron d’Hercule ou de Thésée.

    Mon tueur de lions et de panthères est complétement inédit, et si je ne m’étais rencontré avec lui à Souk-Arras, il serait sans doute mort inconnu du monde européen, emportant dans son cercueil sa belle épopée des trente-neuf lions et des quinze panthères qu’il a tués, et qui ont marqué son corps de coups de griffes et de coups de gueule, baisers et étreintes de bêtes féroces à l’agonie, que j’ai vus de mes yeux et touchés de mes doigts. J’ai vu les cicatrices encore béantes des griffes de la lionne sur son omoplate, et j’ai mis les doigts dans les trous de son crâne creusé par les coups de dents de la bête. Quant à la liste de ses exploits, elle est inscrite sur les registres du bureau arabe de Souk-Arras. Il n’y a pas de saint Thomas qui puisse douter de la réalité des faits ainsi stéréotypés sur le papier et sur l’homme.

    Ahmed-ben-Amar m’a raconté lui-même ses prouesses. J’écris en ce moment son odyssée sur des notes prises au crayon, en l’écoutant dans la forêt d’Aïn-Sanour. Comment pourrais-je communiquer à mes lecteurs les impressions terribles que ses récits m’ont fait ressentir? Quelle plume pourrait rivaliser avec ce théâtre en action, cette parole vivante, chaude, concise, colorée, modulant les gammes les plus étranges: rugissements du lion, miaulements de la panthère, aboiements plaintifs du chacal, jusqu’aux frémissements nocturnes des forêts;–ces yeux, qui, par leur éclat et leur fixité, magnétisent la bête féroce,–cette mobile physionomie dépeignant tour à tour l’attente paisible du danger, la résolution, l’enthousiasme, l’orgueil; cette pantomime mettant en mouvement tous les signes, tous les décors, toutes les créations de la nature? Ben-Amar est le premier homme qui m’ait fait comprendre qu’en l’homme se résume le théâtre tout entier de ses moyens d’action.

    Ahmed-Ben-Amar, le tueur de lions et de panthères.

    II.

    Table des matières

    Ahmed-ben-Amar a perché son nid d’aigle sur un plateau de la forêt d’Aïn-Sanour, qui roule ses chênes-liége et fait ruisseler ses ravins de verdure jusqu’à la plaine où Souk-Arras est bâti. Singulière ville que Souk-Arras, ancienne Thagaste, cité native de saint Augustin, qui a été détruite par les Vandales; sa position sur la route de Carthage à Hippone lui donnait autrefois une grande importance. Thagaste faisait partie de la Numidie. Le champ de bataille de Zama, sur lequel se décida, par la défaite définitive d’Annibal, la ruine de Carthage, se trouve aux environs de Souk-Arras. Cette contrée fut également le théâtre des opérations militaires contre Jugurtha, et de la défaite des Vandales par Bélisaire. A Thagaste se rattache le souvenir des grands noms de l’antiquité.

    En1856et en1857encore, avant que Ben-Amar purgeât cette contrée de lions et de panthères, on ne pouvait venir sans danger de Souk-Arras à Bone; il fallait faire la part du lion; et bienheureuse la caravane qui passait saine et sauve en abandonnant sur ses derrières quelque mulet ou quelque cheval au roi des forêts. Aujourd’hui, grâce aux hécatombes de Ben-Amar, qui a fait œuvre de pionnier de la civilisation, la route est sûre, à moins qu’on ne chemine ou chevauche du côté de la frontière tunisienne; alors on risque de tomber dans une embuscade de Cromirs, tribus de pirates qui rôdent sans cesse autour de nos frontières de la Calle et de Souk-Arras, cherchant quelque proie à dévorer,–quærens quem devoret,–volant, égorgeant ou enlevant les Européens isolés. Au mois de juillet1858, un habitant fut assassiné aux portes de Souk-Arras. On ne put retrouver le tronc du cadavre; la tête seule fut enterrée au cimetière de Souk-Arras.

    On voit que Souk-Arras, auquel son admirable situation, sa ceinture de trente mille hectares de forêts et ses montagnes recélant des richesses minérales considérables, réservent un brillant avenir, est encore à l’état primitif. Sa population hétérogène de Maltais, d’Italiens, d’Allemands, de Juifs, de Tunisiens, de Mozabites, de Français, connaît à peine l’usage du lit et mange plus souvent des filets de panthère et des tranches de lion que des filets de bœufs. J’ai mangé à Souk-Arras, apprêtés par mes amis, d’exquis morceaux de panthère. La chair du lion est beaucoup plus dure que celle de la panthère. Quelques habitants de Souk-Arras, empoisonnés et surexcités par les mauvaises liqueurs dont ils font un étrange abus, ont plus souvent le couteau à la main que la raison à la bouche. En un mot, Souk-Arras donne une idée exacte du premier noyau dont a été formée la population algérienne, noyau d’aventuriers, comme toutes les populations coloniales, de chercheurs de fortune, d’individus rendus nomades par la nécessité de faire oublier leurs dettes ou de fuir un compromettant passé, et qui finissent, après des opérations très-hasardeuses, en excellents chrétiens, honnêtes propriétaires, et dignes gardes nationaux veillant au maintien de la moralité publique.

    III

    Table des matières

    Ahmed-ben-Amar, d’origine mulâtre, est né au Keff, en Tunisie. A peine adulte, il tua un sanglier. Son premier exploit se fit sur un lion qui était venu ravager sa tribu. Après avoir abattu deux bœufs, le terrible animal se dirigeait vers le premier blessé pour s’en emparer, lorsque le jeune Amar, caché derrière, le bœuf, lui brisa audacieusement le crâne à bout portant. La joie du triomphe, la sensation du bonheur qu’il éprouva à ce moment, décida de sa vocation de chasseur. Il débarrassa sa tribu des lions qui l’importunaient et répondit à l’appel des tribus voisines dont les troupeaux étaient décimés par la gent léonine. Il vint ainsi dans les forêts de Souk-Arras, peuplées de lions et de panthères.

    C’est en plein jour, à la face du soleil, que Ben-Amar a tué la plupart de ces animaux féroces, et non pas traîtreusement la nuit. Cependant, il a son costume de nuit, burnous noir, et son costume de jour, burnous blanc.

    Dès l’aube, Ben-Amar part, armé d’un fusil arabe à rouet et à pierre et d’un couteau arabe dans sa gaîne, à la rencontre des lions et des panthères dans les forêts qui entourent Souk-Arras, et chasse jusqu’à ce qu’il ait trouvé son gibier. Il marche rapide et discret comme le vent; il passe silencieux comme le fantôme d’Hamlet au château d’Elseneur; il glisse entre les fourrés de bruyères, de lentisques, de cactus, comme un chat-tigre. A peine si l’oreille la plus fine pourrait saisir le frôlement de son passage qui se confond avec la brise. Dès qu’il a trouvé une piste, il traque le lion et la panthère comme en France on traque un lapin ou un lièvre. Avec l’ardeur d’un soldat français montant à l’assaut, il aborde de front l’animal, qu’il va chercher dans son antre, dans un fourré, et qu’il appelle à lui en faisant claquer sa langue contre son palais, l’attaque, le tire, et lutte souvent corps à corps avec la bête lorsqu’elle n’est que blessée.

    Telle est la manière de chasser du mulâtre musulman Ahmed-ben-Amar, surnommé le Negro, et dont l’héroïsme est tellement apprécié, que deux courageux officiers, chasseurs de lions, m’ont dit:

    –Notre maître en saint Hubert, sans en excepter Gérard, et qui nous dépasse tous de cent coudées, c’est l’Arabe Ahmed-ben-Amar, n’opposant à la bête féroce ni balles explosibles, ni balles à pointes d’acier, ni appâts, ni pièges, mais seulement un mauvais fusil arabe, un couteau et sa force musculaire.

    Maintenant, nous allons donner à nos lecteurs le récit de quelques-unes des chasses d’Ahmed-ben-Amar. Nous choisirons naturellement dans nos notes les chasses les plus remarquables, les plus fertiles en incidents dramatiques.

    IV.

    Table des matières

    La première chasse d’Ahmed-ben-Amar se fit à l’appel d’Arabes de la Medjerda, dont un lion noir avait déjà dévoré chevaux, bœufs et mulets. Après avoir recueilli les indications des indigènes, victimes de la rapacité du lion noir, Ben-Amar, par une de ces

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