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Physiologie du troupier
Physiologie du troupier
Physiologie du troupier
Livre électronique104 pages50 minutes

Physiologie du troupier

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "On qualifie de Jean-Jean, en France, le jeune indigène que la loi paternelle du recrutement, appelée jadis milice, aujourd'hui conscription, a arraché, à l'âge de 20 ans, d'un atelier du faubourg, de la queue d'une charrue, d'un métier à la Jacquart, ou de tout autre ustensile de notre civilisation, pour l'incorporer dans un régiment quelconque de l'armée."

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LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie19 juin 2015
ISBN9782335075861
Physiologie du troupier

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    Physiologie du troupier - Ligaran

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    EAN : 9782335075861

    ©Ligaran 2015

    Propos auparavant

    L’illustre chantre des Martyrs a dit : – La France est un vaste nid de soldats !

    Cette splendide métaphore explique parfaitement pourquoi l’armée française est composée d’une si prodigieuse multitude d’oiseaux de tout plumage, de tout langage et de tout corsage.

    Un régiment qui serait formé d’Auvergnats, de Limousins, de Normands, de Gascons, de Picards, de Francs-Comtois, de Flamands, de Languedociens, de Corses et d’Alsaciens, serait en quelque sorte un abrégé de la tour de Babel ; mais au moyen du pantalon garance, du sac relié en veau non doré sur tranche, – de l’habit plus ou moins bleu-de-roi, ces hommes qui se rassemblent, ne se ressemblent pas le moins du monde.

    La grande famille troupière se compose de trois espèces bien distinctes, savoir :

    Le Jean-Jean.

    Le Tourlourou.

    Le Troupier.

    Toutefois, entre le Jean-Jean et le Tourlourou, il y a un intermédiaire, qui est le Piou-Piou.

    Militairement parlant, le Piou-Piou – comme l’euphonie de ce nom semble l’indiquer, – est au Jean-Jean et au Tourlourou ce que, musicalement parlant, le demi-ton est à deux tons naturels qui se suivent dans l’ordre de la gamme.

    D’après ces trois touches de clavier, le Piou-Piou n’est autre que le dièse du Jean-Jean, ou le bémol du Tourlourou ; car si le Jean-Jean fait monter – en grade – le Piou-Piou, à son tour le Tourlourou le fait descendre – la garde. – C’est absolument comme dans la musique vocale et même instrumentale ; – celle des charivaris ministériels exceptée, parce que dans ce genre de mélodie, qui se termine assez ordinairement par une fugue, les règles de l’art sont horriblement négligées.

    Il est encore une nuance assez délicate à saisir c’est la différence qui existe entre le Grognard d’aujourd’hui et le vieux Grognard d’autrefois, ces vieux de la vieille, comme on dit encore en parlant des nestors de la garde impériale. Ces derniers n’existent guère plus que dans les dessins de Charlet, les tableaux de Bellangé et les vignettes de Raffet.

    Les vrais Grognards, les Grognards pur-sang ont disparu de la surface de l’Europe et sont allés retrouver les Mastodontes, les Leutrites et autres matières antédiluviennes qui ont élu leur domicile politique dans les entrailles de la terre et qui y resteront jusqu’à ce qu’un prochain cataclysme vienne leur donner congé, sans huissier. S’il existe encore de cette espèce de Grognards, – il n’en reste guère, – ce ne sont plus que des héros passés à l’état fossile. Aussi les ai-je décrits au chapitre XV de ce traité à la manière de feu M. de Buffon.

    Chacun des individus précités ayant ses mœurs, ses habitudes, ses allures particulières et distinctes, si je parlais des uns en gardant le silence sur les autres, je ne créerais qu’une œuvre imparfaite, un informe embryon ; car de même que le Tourlourou dérive du Jean-Jean, le Troupier n’est que la conséquence des deux premiers, et ainsi de suite en raisonnant par amphigouri, – comme disent les troupiers. Ces êtres animés et plus ou moins intelligents, forment donc une mystérieuse trinité qu’il est impossible de séparer, mais qu’il est facile de scinder dans l’intérêt même de leur nature particulière. Mon système ainsi combiné et adopté, – sans difficulté, – Il ne me reste plus qu’à entrer en matière ; en conséquence… allez à l’autre page, s’il vous plaît.

    CHAPITRE PREMIER

    Du Jean-Jean

    « Le Jean-Jean est au Troupier ce que la chrysalide est au papillon. »

    (Un commentateur de CUVIER.)

    On qualifie de Jean-Jean, en France, le jeune indigène que la loi paternelle du recrutement, – appelée jadis milice, aujourd’hui conscription, – a arraché, à l’âge de 20 ans, d’un atelier du faubourg, de la queue d’une charrue, d’un métier à la Jacquart, ou de tout autre ustensile de notre civilisation, pour l’incorporer dans un régiment quelconque de l’année.

    À son arrivée au corps, le Jean-Jean est immédiatement dépouillé de sa veste

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