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Mortels Courriels
Mortels Courriels
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Livre électronique106 pages1 heure

Mortels Courriels

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À propos de ce livre électronique

Milène-Julia n'eût jamais pensé que son comportement changerait aussi rapidement, qu'il passerait, pour ainsi dire, du mode analogue à celui du numérique.
Le destin s'est également placé sur une bande à haut débit. La mort, la même faux à l'épaule,  suit allègrement les progrès électroniques.
En rencontrant Josée, une amie de lycée avec laquelle elle avait eu des relations ambivalentes, Milène-Julia ne pensait pas que son destin lui deviendrait  hostile, que la mort entrerait dans la danse.
Avant, Milène-Julia se servait de son ordinateur pour communiquer, pour consulter, en particulier, des sites ornithologiques. Mais, depuis qu'elle a intercepté un certain courriel, elle s'en sert pour  influencer le cours de sa vie. Elle titille également son destin avec son nouvel iPhone. Elle se crée un monde virtuel qu'elle verrouille soigneusement.
Parallèlement, elle désherbe son jardin secret, le réaménage et y sème les graines de son nouvel amour.

LangueFrançais
Date de sortie5 août 2021
ISBN9798201651688
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    Aperçu du livre

    Mortels Courriels - Jean-Claude Grivel

    Mortels courriels

    Roman

    AlterPublishing

    © AlterPublishing, 2021 – 3ème édition

    ISBN: 979-8539126629

    © Les éditions du Menhir, 2015 – 2ème édition

    © Akibooks, 2014 – 1ère édition

    Chapitre 1

    ––––––––

    C’est un jeudi triste, aussi funèbre qu’un Vendredi saint.

    La nouvelle paralyse tout le monde : Milène-Julia Vuchet est morte.

    Ses enfants, Mathieu et Janice, la pleurent. Émile Vuchet, l’époux, n’est pas là. Il vient de plaquer femme et enfants ; ça lui ressemble bien, de fuir ses responsa­bilités humaines alors qu’il prône l’engagement profes­sionnel. Il y a deux jours, Janice a tenté de l’atteindre, par courriel, puis par téléphone. La seule réaction est venue d’une collaboratrice qui lui a dit que son père se trouvait en déplacement, qu’il était inatteignable pour le moment, mais qu’elle allait transmettre le message le plus vite possible ; et elle avait donné à Janice quelques conseils : aviser la parenté, les amis, prévoir un repas, s’occuper des affaires administratives.

    Le ciel est gris. Un vent de cafard chasse les feuilles mortes.

    Mathieu renifle.

    Janice s’active comme l’aurait fait Milène-Julia. Par moments, elle recherche la présence de Max, son ami, comme l’avait fait sa mère, avec Émile, quand ils s’aimaient encore.

    Les cyclamens éclaboussent de sang les chrysanthèmes.

    Les copines et les copains sont venus. Ils n’ont pas beaucoup d’argent ; le cœur gros, ils ont amené, dans des bougeoirs rouges, des bougies blanches, celles qui brûlent dans les cimetières et qu’on achète au supermarché. Antoine, un chien recueilli sur une plage espagnole, est de la partie. Humant la tristesse des humains, il gémit, pleure par moments.

    Lorsqu’Émile Vuchet arrive à son ancien domicile, Janice, Mathieu et quelques potes écoutent Amaizing Grace. Des bougies grillent l’oxygène de la pièce. Émile se compose un visage de circonstance. Il est triste de la mort de son épouse, bien qu’il eût décidé de la plaquer, quelques jours auparavant, pour Josée.

    — Tu fais quoi, ici ? demande hargneusement Mathieu.

    — C’est... c’est quand même ma femme, patauge Émile Vuchet.

    — C’était ! crache Janice.

    On sonne. Un malabar amène une grande couronne ; c’est un chauffeur nommé Albert qui vient au nom de Transair ; cet employeur d’Émile Vuchet n’a pas lésiné sur la dépense.

    Janice met le CD Comme le cerf crie...Tout le monde écoute silencieusement ce chef d’œuvre de Mendelssohn.

    La police téléphone : il faut aller à la morgue, identifier la dépouille de madame Milène-Julia Vuchet.

    Émile Vuchet charge la couronne dans sa voiture, ainsi que quelques fleurs en pots.

    Le trajet à la morgue est lugubre. Émile Vuchet écoute les nouvelles de quinze heures.

    Milène-Julia Vuchet rentre de sa sortie ornithologique. Quinze heures sonnent à l’église du quartier.

    En arrivant devant la porte de leur maisonnette, elle entend Candle in the Wind accompagné par Antoine qui gémit.

    Elle ouvre précipitamment.

    Le chien hurle à la mort.

    Des bougies brûlent, des jeunes, assis en tailleur, écoutent la musique en silence.

    Une jeune fille lève les yeux ; elle s’évanouit : elle a reconnu Milène-Julia, qui demande :

    — C’est quoi, cette mascarade ?

    Max, l’ami de Janice, est le premier à se reprendre. Il bredouille :

    — Mais... mais... Madame Vuchet, on a annoncé votre décès.

    — Ah oui ? Et qui ça ?

    — Mathieu, Janice...

    — Mon mari aussi ?

    — Il vient de rentrer. Il n’a rien dit.

    — Et ils sont où ?

    — À la morgue !

    — Plaît-il ? Et pour quoi faire ?

    — Pour vous identifier...

    — Eh bien, j’y vais moi aussi, à cette morgue !

    — Je vous y conduis, propose Max.

    Pendant ce temps, à la réception de la morgue, il y a des formalités à remplir. Émile s’en occupe sous le regard méfiant de Janice et de Mathieu.

    Puis ils descendent au sous-sol. Une boîte géante est sur un trépied. Un inspecteur de police et un médecin légiste sont présents ; un cas de routine vite liquidé, pensent-ils.

    Mathieu pleure.

    Milène-Julia, conduite par Max, arrive à la morgue.

    Au sous-sol de la morgue, Janice fixe le cercueil. Les deux employés enlèvent le couvercle de la boîte en métal.

    Le visage de la morte apparaît.

    Janice hurle de surprise.

    — Mais, ce n’est pas maman !

    Mathieu complète :

    — Bien sûr que non !

    Émile est tétanisé.

    Incrédule, l’inspecteur fixe Émile Vuchet. Il demande, lentement, solennellement :

    — Monsieur Vuchet, en toute logique, ce devrait être votre femme...

    — Non !

    — Vous connaissez cette personne ?

    — Non ! répondent les trois Vuchet.

    À ce moment, des pas claquent sur le marbre du couloir.

    La porte est violemment ouverte.

    — Maman ! hurle Janice.

    Mathieu oublie de renifler.

    Émile se sent pâlir.

    Les autres, abasourdis, ne savent que penser. Le médecin légiste n’a jamais vécu pareille situation, les deux gardiens de cadavres et l’inspecteur non plus.

    — C’est quoi, ce cinéma ? On ne peut vraiment pas vous laisser seuls quelques jours ? tonne Milène-Julia.

    Janice pleure, rit.

    — Non, maman ! Et c’est pour ça que tu vis !

    Elle enlace sa mère.

    L’inspecteur interrompt ces effusions. Il commence :

    — Madame...

    — Milène-Julia Vuchet !

    — Écoutez tous, s’énerve l’inspecteur, je vous repose la question :  Mathieu Vuchet, connaissez-vous la morte ?

    — Non !

    — Janice Vuchet, connaissez-vous la morte ?

    — Non !

    — Émile Vuchet, connaissez-vous la morte ?

    — Non ! déglutit celui qui n’est plus veuf.

    — Milène-Julia Vuchet, connaissez-vous la morte ?

    Milène-Julia s’approche du cadavre. Elle répond fermement, catégoriquement :

    — Oui ! Je la connais !

    Tout le monde est surpris par le claquement de l’affirmation. Le silence funèbre reprend possession de la pièce ; l’inspecteur le déchire en décidant :

    — Il faut m’expliquer tout ça !

    Il commence son enquête, reconstitue les faits.

    Revenons également en arrière.

    Chapitre 2

    ––––––––

    Milène-Julia Vuchet née Larse a vu le jour trente-huit ans auparavant. Sa famille l’appelle Milène. Par contre, pour ses amies et copains d’autrefois, c’était

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