COLLER LA DATE DU DÉCÈS SUR LA HOUSSE, DESCENDRE LE CORPS AU GARAGE, DÉSINFECTER. PLUS DE DOUCEUR NI DE CÉRÉMONIE, JUSTE UN CAUCHEMAR
Les cauchemars naissent parfois dans des cartes postales. Cornimont est un petit bourg des Vosges, planté dans une jolie vallée bordée de collines que grignotent des forêts. Les maisons sont coquettes et, chaque heure, une église de grès rose carillonne. Au bout du village, une rivière coule près du bâtiment de l’Ehpad. Le soleil brille, les oiseaux chantent. Il faut entrer dans la maison de retraite et croiser les regards pour comprendre quelle tragédie vient de se jouer ici. Ce vendredi 27 mars, l’établissement panse ses plaies en silence. Le réfectoire est vide, comme la salle d’activités. Vestiges des jours heureux, des cœurs en papier pendouillent au plafond. Quelques dames frappées par la maladie dAlzheimer déambulent. Les autres résidents attendent dans leur chambre. Grâce à la psychologue, ils sont parfois en contact, via Skype, avec leur famille. Mais ils ne voient plus les sourires
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